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Critiques de Jorge Semprun (194)
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L'Ecriture ou la vie

Superbes récit et méditation d'un homme au parcours exceptionnel, et d'une modestie hélas exceptionnelle à ce niveau de notoriété. Cerise sur le gâteau : l'anecdote du "Stuccateur" avec le flash-back final. Et aussi : comment rester un homme de convictions sans tomber dans le sectarisme... Une belle icône.
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L'Ecriture ou la vie

Vraiment un magnifique livre .. Une histoire magnifique .. Jorge Semprun, un homme très fort a mes yeux .. Arriver a faire de ses souvenirs, une véritable histoire ... Vraiment un livre qui vaut la peine d'être lu !
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L'Ecriture ou la vie

je pensais tomber sur un témoignage sur l'univers concentrationnaire, or, le livre de Semprun est d'un niveau beaucoup trop élevé pour mes petites connaissances. Ce livre est plutôt à portée philosophique et métaphysique. Je n'ai pas suffisamment de culture pour pouvoir l'apprécier et si je me suis entêtée à en achever la lecture c'est uniquement par respect pour le rescapé du camp qui vit tous les jours de sa vie hanté par la mort.
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Vingt ans et un jour

Retour de lecture sur "Vingt ans et un jour" de Jorge Semprun publié en 2003 dans sa version originale en espagnol. L'histoire de ce livre tourne autour de l'évocation d'une étrange cérémonie macabre : en 1936, un groupe de paysans en colère avait assassiné José Maria, le jeune héritier du riche domaine de la Maestranza dans un village près de Tolède. Depuis, la famille oblige chaque année les paysans à rejouer en expiation cet assassinat. Vingt ans plus tard, un universitaire américain essaie d'assister à cette cérémonie qui n'aura pas lieu, remplacée par l'enterrement côte à côte de l'assassiné et d'un des ses assassins, le domestique Chema, qui fût un ami d'enfance. C'est le prétexte pour Semprun de nous dessiner une Espagne très nuancée dans ces années 50, lors des premières manifestations contre le Caudillo. Se côtoient ainsi les enfants des "rouges" perdants de 1936 et ceux de la jeunesse privilégiée des vainqueurs. Semprun nous dresse quelques tres beaux portaits, notamment celui de la femme de l'assassiné, Mercedes. Ces portraits, tout en subtilité, montrent une société espagnole de l'époque très fragmentée. L'église catholique est également très présente dans ce roman, avec deux courants antagonistes, l'un ultra conservateur et l'autre plus progressiste. Un livre avec beaucoup de références politiques et culturelles, on y côtoie même Hemingway, et il y a tout particulièrement une évocation récurrente du tableau "Judith et l'holopherne" d'Artemisia Gentileschi qui fait partie intégrante de cette histoire.

Une lecture qui a un côté un peu pénible car il n'est pas toujours facile de suivre l'histoire. On est souvent perdu à cause des trop nombreux personnages évoqués, qui en plus ne sont pas toujours appelés par le même nom. La structure du récit en elle-même est aussi très déroutante, il y a souvent des retours en arrière et même des passages dans le futur. On voit bien tout au long de cette lecture que l'auteur veut jouer avec le lecteur, mais cela est bien trop répétitif, trop confus, et Il y a des pirouettes narratives qui n'apportent vraiment pas grand chose à part de tout compliquer inutilement et de nous perdre. Pour finir, malgré le fait que l'on a souvent du mal à suivre l'auteur, c'est un livre qui reste très intéressant, avec ce portrait d'une Espagne, vingt ans après sa guerre, qui n'est qu'au début de sa réconciliation nationale et qui cherche encore à se libérer du franquisme.

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L'Ecriture ou la vie

Ne pas avoir encore vingt ans en 1943, être communiste espagnol, arrêté en France et interné à Buchenwald c'est, très jeune, "traverser" la mort. Vouloir (devoir ?) témoigner par écrit, c'est être obligé de traverser à nouveau la mort. Écrire ou vivre ? Écrire pour vivre ?



Rendre compte de l'indicible n'est pas possible. Mais s'en approcher, peut-être. En arriver à vingt ans à considérer que la mort signifie l'épuisement de tout désir, "y compris celui de mourir", et vivre au coeur d'un camp "où le Mal absolu s'oppose à la fraternité" constituent des expériences indélébiles.



En butant contre un pavé à la fin de la Recherche du temps perdu, Proust revient et renvoie au début de son oeuvre ; Jorge Semprún procède de manière analogue, mais plus systématique encore : son récit avance en spirale avec de nombreuses réminiscences et répétitions comme autant de vagues sur le rivage ; le lecteur perçoit la lente progression du combat entre l'écriture et la mort. Ainsi, page 298, l'auteur reprend-il mot pour mot le texte de sa première page en décrivant la stupeur horrifiée que le regard des libérateurs portèrent sur le prisonnier rescapé : il avait vécu deux ans sans miroir et fut confronté brutalement à son visage dans le regard de ceux qui venaient le délivrer. Les vivants voyaient le mort. le vivant voyait sa mort.



Pendant une quinzaine d'années, Jorge Semprún a tenté de ne pas se retourner vers le passé car il lui eût fallu traverser la mort une nouvelle fois. En devenant ainsi "un autre" il a pu se sauver lui-même en continuant "à faire semblant d'exister" même si, parfois, la fumée d'une centrale ou tout autre réminiscence lui rappelait celle des crématoires. En 1963, dix-huit ans après sa libération, il publie "Le grand voyage" (dans le wagon vers les camps). C'est à la mort de Primo Levi que l'auteur réalise que seuls les survivants des camps sont porteurs dans leur être de "l'odeur" des crématoires et que cela est humainement intransmissible. Il a donc un devoir d'écriture à entreprendre. À la suite d'un retour à Buchenwald, en 1992, "L'écriture ou la vie" raconte en quelque sorte l'histoire de l'écriture de "Le grand voyage".



Paradoxalement, en décrivant son incapacité à rendre compte de ce qu'il a vécu, Jorge Semprún nous offre un ouvrage d'une très profonde introspection. Suivre ce condamné dans le sinistre dédale de sa catacombe demande un effort de la part du lecteur, mais, en contrepartie, ce dernier découvrira la puissance de la "conscience d'exister" (concept intraduisible d'un mot en français, alors qu'il l'est en allemand et en espagnol, langue maternelle de Jorge Semprún).



L'exil, le regard, la mort, l'écriture et la vie... Un livre de plus d'un écrivain se racontant en train d'écrire ? Sans doute, mais beaucoup plus : l'écriture est la vie.
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Le Grand Voyage

Une longue épreuve de l'horreur, et pour le lecteur un ressenti de douleur mais également de dignité. je garde un souvenir de froid (des cadavres) de noirceur, de marche vers l'enfer.... un des meilleurs livres sur la déportation.

Le genre de livre où l'on s'arrête parfois pour laisser passer l'émotion.
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L'Ecriture ou la vie

Dans « le Grand Voyage »,Jorge Semprun ignore comment raconter la déportation, son voyage dans l'impensable….car il en est revenu et il le sait il va devoir raconter…..mais pas tout de suite, d'abord oublier puis se souvenir.

20 ans plus tard, il nous propose une œuvre dense, bouleversante, attachante.

Pour arriver à ce résultat, il a dû résister aux puissants démons du souvenir qui le ramenaient directement à la mort, à cette mort si présente dans les camps et qui l’oublia alors. Primo Levi n’a pu y résister.

Revenant systématiquement à la ville de Weimar, voisine de Buchenwald, et à Goethe qui y habitait, il nous fait voyager dans l’Europe d’après-guerre pour nous faire partager ses joies, ses découvertes et ses incertitudes.

Un grand moment de lecture. Lecture suivant de près « le grand voyage », ce que je conseille.

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L'Ecriture ou la vie

Un chef d’œuvre !

Jorge Semprun fuit l’Espagne avec sa famille lors de la victoire de Franco. Il vit à La Haye puis à Paris où il devient résistant communiste pendant la guerre. En 1943 il est arrêté et déporté à Buchenwald, où se sont infiltrés des communistes allemands, ce qui lui permet d’y occuper une fonction administrative et de rencontrer d’autres intellectuels, comme le sociologue Maurice Halbwachs, qui parviennent à se voir clandestinement .

La première partie du livre a pour fil conducteur les quelques jours d’avril 1945, que Semprun, libéré, a encore passés à Buchenwald avant d’être ramené en France. Mais il se souvient mal de ces jours-là. Il évoque quelques souvenirs, qui chaque fois le ramènent à des épisodes de sa vie dans le camp. Il se dit qu’une fois rentré , il se libèrera de tous les cauchemars vécus en les couchant sur papier. Rien n’est plus faux. Il se rend compte bien vite qu’écrire, c’est « revivre sa mort », une fois de plus. Il doit choisir entre l’écriture et la vie et choisit cette dernière.

Commence alors le récit de son existence « normale » d’intellectuel, récit rempli de références à ses contacts avec ceux qu’il a côtoyés au camp, avec les poètes et écrivains dont il avait pu emporter les œuvres là-bas. Jusqu’au jour où , un peu malgré lui, il accepte de retourner à Buchenwald pour un reportage. Torture morale pour lui ? Que du contraire, c’est là qu’il se libère vraiment de ses souvenirs et qu’il se dit que la vie qui s’offre encore à lui vaudra la peine d’être vécue. Il entame alors la rédaction du « Grand voyage »

La lecture de ce livre-ci n’est pas toujours facile, quand Semprun parle de tous ces intellectuels parfois peu connus, mais il écrit tellement bien, dans un style précis qui coule véritablement, avec de nombreux rappels qui rendent ses propos clairs pour le lecteur, qui en oublie l’austérité.

Notons encore que Semprun a écrit ce livre, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, en français.

Après la guerre, il s’est lancé dans le combat communiste mais il a vite compris la nature du stalinisme et s’est fait exclure du parti. En fin du bouquin, quand il parle des « deux totalitarismes du XXème siècle, le nazisme et le bolchévisme », il ajoute entre parenthèses : « l’intégrisme islamique accomplira les ravages les plus massifs si nous n’y opposons pas une politique de réforme et de justice planétaires au XXIème »

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Le Grand Voyage

Mais où étais-je ? Comment ai-je pu passer à côté de cette oeuvre aussi longtemps ? Où étaient mes profs quand il fallait nous faire découvrir ce récit ? Grosse gifle. Les mots vous emportent, leur musique vous submerge, les images vous bouleversent. C'est sublime, tant sur le fond que sur la forme. C'est un témoignage à la fois poignant, pudique, prenant, jamais mélodramatique. A faire lire aux jeunes générations, et à ceux qui ont la mémoire courte. Impossible de faire autrement désormais: ce livre partira avec moi sur l'île déserte. Ne jamais oublier. Jamais.



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L'Ecriture ou la vie

"Ô mort vieux capitaine, il est temps de lever l'ancre"

La poésie, Jorge Semprun,lauréat du concours de philosophie, poète connu des milieux littéraires, la connait sur le bout des doigts.

Ce sont les mots qui étayent sa survie dans les camps de Buchenwald où il va être déporté. Des mots qui courent sur le bout de sa langue. Etre le seul déporté espagnol à connaitre l'allemand, le comble de la chance, quelle dérision!

Et là il se souvient. Le "meister" le maître à l'allure martiale, un mot qui fait froid dans le dos! Surtout lorsque l'on règne à coups de gueule et à coups de trique.

La violence.La répression.La corruption.L'horreur.L'agonie.La mort.Les cadavres.La mort qui parle yiddish.Les morts pour le führer.La mort qu'il tient dans ses bras.Et... la liberté lorsqu'il se récite des poèmes.

A son retour, le sans cheveux moribond, avec ses frusques usées jusqu'à la corde, avec l'horreur dans son regard et l'obession de l'odeur empuantie de la fumée, celle qui chassait les oiseaux et montait des fours veut écrire et cracher tout ça pour vivre enfin, mais écrire c'est revivre la mort et c'est dur!

Ce roman est le roman d'un survivant qui préfère vieillir car paradoxalement les années l'éloignent de la mort, ce roman est un exorcisme, dur et fort il a obtenu le prix de la paix des libraires allemands 1994.
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L'Ecriture ou la vie

Si la précédente lecture de Kinderzimmer de Valentine Goby fut pour moi un véritable choc , renversant mes à-prioris concernant les limites à imposer à l'oeuvre fictionnelle , je ne me doutais point encore qu'elle me conduirait à poursuivre le travail de démolition de mes murs de défense .

Et donc me voilà de retour de la librairie , "L'écriture ou la vie " en poche .

L'écriture ou la vie ....

A-t-on jamais imaginé un tel dilemne ?Car , à contrario , il est bien entendu que toute formes artistiques , écriture associée proposent des chemins salvateurs et inscrivent dès lors, dans la mémoire collective ,les grands douleurs de l'humanité par la transcendance, qui permet de se confronter à l'impossible , l'indicible , l'inimaginable , le mal absolu .Chemins classiques de résilience .

Pour Jorge Semprun il en sera autrement ." Il me fallait choisir entre l'écriture ou la vie , j'avais choisi celle-ci.J'avais choisi une longue cure d'aphasie, d'amnésie délibérée pour survivre."

Rescapé de Buchenwald , il lui faudra attendre 40 ans pour pouvoir raconter .Rescapé ? Revenant plutôt avec "La sensation , en tous cas , soudaine , très forte , de ne pas avoir échappé à la mort mais de l'avoir traversée.D'avoir été , plutôt traversé par elle .De l'avoir vécue en quelque sorte .D'en être revenu comme on revient d'un voyage qui vous a transformé : transfiguré, peut-être ."

Alors oui , puisque il faut bien vivre , puisque la sève du jeune homme revenu , revenant , le propulse dans le corps des femmes , puisque ce regard étrange du revenant lui confère un pouvoir de séduction ( merci Buchenwald ? ) , puisque se joue autour de lui la comédie humaine et qu'il faut bien trouver une place dans ce décor , puisqu'il est Jorge Semprun intellectuel engagé , il se laisse désormais traverser (après la mort ) par la vie , avec son cortège de plaisirs , de cauchemars , de brusques résurgences du passé non convoquées , de sensations beaucoup , de nourritures intellectuelles beaucoup , de doutes , de tentatives et de renoncements , du questionnement lancinant du "comment dire l'indicible , témoigner de "l'expérience du mal absolu" .

Chacun son chemin . Avec ses outils à lui , l'intellectuel insatiable , l'homme de terrain engagé pour des convictions plus humanitaires que politiques finalement , avec sa liberté revendiquée d'apatride , avec aussi et surtout une source émotionnelle volcanique ,avec forte introspection et capacité de saisir les synchronicités, L'écriture ou la vie naîtra .

Non pas un simple témoignage , non pas une fiction protectrice , non pas non plus un devoir de mémoire .

Juste l'histoire d'une vie , avec Buchenwald et le linceul en cadeau mais aussi Buchenwald et la fraternité dans les latrines , Buchenwald et la musicalité des poèmes d'Aragon ou de René Char , Buchenwald et ses fours crématoires , fumées d'horreur s'élevant dans le ciel avec le chant du kaddish ou de la Paloma , Buchenwald avec les copains et Nietzsche , Goethe , Kafka et Faulkner, Malraux, présents à L"Appell" pour aider à survivre et jouir du plaisir dans la fraternité .

Toute une vie durant Jorge Semprun a cherché sa voie pour revenir parmi les vivants , elle finit pas s'imposer à lui , unique , surprenante , tissée par les détours de sa mémoire émotionnelle et de son bagage intellectuel dans un récit balayant tout forme chronologique car issu des lambeaux fragmentaires des souvenirs choisis par l'inconscient .

Et il est revenu , plus vivant encore avec cet inclassable ouvrage témoignage de la douleur de son incapacité à traduire "su vivencia"(intraduisible en français ) d'avoir été traversée par la mort , d'avoir retrouvé sa place parmi les vivants , d'avoir ressenti l'immortalité des années durant puisque on ne meurt qu'une fois ,d'avoir fait appel au plaisir intellectuel et surtout de la conviction que "La fraternité n'est pas seulement une donnée du réel .Elle est aussi , surtout , un besoin de l'âme : un continent à découvrir , à inventer .Une fiction pertinente et chaleureuse ."

.....................

La quatrième de couverture pour une fois dit vrai : Jorge Semprun a composé une oeuvre d'art . Transcendance suprême .

De mon droit d'affirmer sans sentiment d'indécence que j'ai adoré cette lecture , que j'ai eu un plaisir foudroyant à traverser ces pages .

Merci à Valentine Goby qui m'a amenée à Semprun ( belle preuve de fraternité intemporelle ) par son talent fictionnel exceptionnel . Car comme il écrit très justement : "Il restera les livres , les romans de préférence .Les récit littéraires , du moins qui dépasseront le simple témoignage, qui donneront à imaginer , même s'ils ne donnent pas à voir ..."
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L'Ecriture ou la vie

On pourrait se dire: "Encore un témoignage sur les camps"... Oui, mais pas seulement! Oui, il nous parle de ce qu'il y a vécu, encore qu'avec beaucoup de retenue et de pudeur. Mais l'aspect le plus important dans cet ouvrage, est le fait de revenir à la vie, une fois que l'on a "fait l'expérience de la mort". Une autobiographie, un peu décousue, au fil de la pensée de Semprun, de ses souvenirs; parfois long monologue.
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Se taire est impossible

Je voudrais relire ce livre , parcouru il y a longtemps . D'aucuns accolent l'étiquette de Faussaire à Elie Wiesel et contestent son témoignage . Certes , ce dernier a souvent pris des positions douteuses dans la politique israélienne , mais je ne pense pas que Semprun ait pu se laisser berner par un imposteur sur le sujet des camps nazis ........ Relecture faite de ce livre relatant un échange télévisé entre Wiesel et Semprun dans le cadre de l'émission " Entretiens " en 1995 , ces deux survivants de Buchenwald de 67 et 72 ans , sont des hommes usés , et cela se note dans leur discours , néanmoins , on les sent tout deux incompris et pesant la difficulté à transmettre leur vécu . Nul livre ne saurait traduire de manière pertinente la vie des camps ou l'emprisonnement à celui qui ne l'a pas vécu .Il y a une incompatibilité à se positionner à la place de la victime pour celui qui n' as pas été contraint de vivre dans le dénuement absolu sans d'autre espoir que de partir en fumée .L'espoir autre n'existait que pour les militants de la résistance à l'intérieur des camps et au fond de l'entendement du lecteur cela semble utopique .

" L’expérience concentrationnaire est-elle indicible ? " titrait Luba Jurgenson ) Le langage est à trouver et s'y sont heurté bien des auteurs , Primo Lévi , Varlam Chalamov , Imre Kertesz et donc Luba Jurgenson .Chacun avec sa technique d'écriture et ils l'ont parfois écrit ou reconnu .

Pas évident donc de pénétrer la pensée des deux débateurs mais à lire tout de même .
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Adieu, vive clarté..

Récit de l'adolescence, de l'exil, de l'appropriation de la langue française, de son admiration pour Baudelaire, Malraux, Gide, sans oublier l'hommage à Louis Guilloux. Cette période fut triplement tourmentée à l'âge où s''éveillent les désirs, par l'exil où les parents sont absents, la famille dispersée, le rêve espagnol communiste anéanti par la victoire des troupes franquistes. Pudique et secret, en digressions circulaires (qui m'ont un peu gênée) dans Paris, Jorge Semprun se livre avec retenue et présente les oeuvres qui l'ont marqué et son engagement qui onr fait de lui l'homme qu'il est devenu.
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L'Ecriture ou la vie

Encore de la littérature de camp de concentration?



Non pas vraiment, c'est un récit autour de l'impact / du rôle que joue l'ecriture dans la vie de Semprun. Et le titre est un résumé de sa situation. Pendant une dizaine d'année à son retour de Buchenwald, il ne pourra pas écrire son expérience car l'écriture le ramène / amène à la mort.



C'est un livre puissant. Ce n'est pas du pathos. L'auteur livre ses doutes, ses sentiments. C'est parfois poétique avec des symboliques puissantes comme la neige qui confond / rappelle les cendres. Il fait des aller retour dans sa vie de communiste, d'apatride, d'étudiant en littérature. Il revient sur des rencontres, des textes qui lui ont donné de la force.



Il parle de son expérience de la mort qui ne peut pas être vraiment vécue. Mais pour les revenants des camps de concentration a été un quotidien, une sorte de compagne permanente.
Lien : http://kezakooslo.blogspirit..
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Le Mort qu'il faut

On retrouve dans ce roman à forte teneur autobiographique Jorge Semprun écrivain d'une humanité à la fois généreuse et pudique. Bien sûr, il nous parle de Buchenwald, mais à la façon de celui qui a su trouver en lui-même les ressources lui permettant de se donner des chances de surmonter cette dévastation, en étant bien conscient que cette volonté ne suffit pas, il lui a fallu aussi beaucoup de chance. La littérature n'est jamais bien loin et fait partie intégrante de cette résistance intérieure et de la façon dont il la reconstruit dans ses romans : notamment, on ne soulignera jamais assez l'importance capitale des digressions dans le style et dans le récit de l'auteur Semprun!
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Le Grand Voyage

Je voulais écrire quelque chose sur les livres de Jorge Semprun et Primo Levi sur leur expérience des camps nazis. J'avais conscience de la difficulté de l'exercice.



Et puis je suis tombé sur cette critique sur Amazon. Qui parle tellement d'elle-même que tout commentaire devient superflu. Puisque cette personne parle de Jésus, moi aussi : "Ecce Homo".



« 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑑𝑒́𝑐𝑒𝑣𝑎𝑛𝑡. 𝑝𝑎𝑠 𝑎𝑠𝑠𝑒𝑧 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑢𝑒𝑙.

𝑡𝑟𝑜𝑝 𝑑𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑣𝑒 𝑝ℎ𝑖𝑙𝑜𝑠𝑜𝑝ℎ𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑎̀ 𝑙'𝑖𝑡𝑎𝑙𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑒𝑛 𝑟𝑒𝑔𝑎𝑟𝑑 𝑑𝑒 𝑙'ℎ𝑜𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑚𝑝𝑠 𝑑'𝑒𝑥𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛. 𝑑𝑒𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑚𝑒́𝑚𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑗𝑢𝑖𝑓𝑠 𝑛𝑒 𝑑𝑜𝑖𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝐽𝑒́𝑠𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎̀ 𝑝𝑎𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒́ 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑥. »



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Anthologie de la poésie française du XXe siècle, ..

Le tome II de cette anthologie, préfacé par Jorge Semprun, est aussi foisonnant que le premier.

J'y ai retrouvé des poètes qui me sont chers comme Aimé Césaire ou la grande poétesse Andrée Chédid.

J'ai dégusté les 5 pages consacrées à Guy Goffette.

J'ai fait aussi de surprenantes découvertes comme par exemple les poèmes de Roland Dubillard, je connaissais le dramaturge mais pas le poète.

Idem pour Jacques Chessex, cet auteur suisse dont j'ai lu et apprécié plusieurs romans.

Une anthologie à lire et relire pour le plaisir
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Exercices de survie

Se basant sur ses propres souvenirs, Jorge Semprun nous livre, avec ce roman (malheureusement) inachevé, un témoignage personnel, fort et extrêmement bien écrit à propos d'une notion qu'il a exercée tout au long de sa vie, la notion de Résistance, que ce soit face au régime nazi ou face au régime franquiste, tout cela avec le style percutant que nous lui connaissions.



Avec le même style, Il distille également dans le roman une brève mais intense réflexion sur le lien entre sa définition de l'humanité et la torture qu'il a pu subir.



Bref, un (trop) court roman autobiographique sur la notion de résistance que tous les adeptes de la littérature de Jorge Semprun pourront dévorer et apprécier.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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L'Ecriture ou la vie

Épatant, comment peut-on raconter d’une manière aussi poignante sa propre mort ? son retour à la vie ? Jorge Semprun nous emmène dans la réalité qu’il a connue, dans ses souvenirs, dans ses difficultés. Il veut nous faire partager notamment sa difficulté à écrire et à dire aussi, dire ce qu’il a vécu. Comment raconter ces horreurs ? Il le fait admirablement, mêlant son récit d’analepse, de prolepses et notamment d’une admirable inclusion qui court sur presque tout le récit.

« Comment raconter une vérité peu crédible, comment susciter l’imagination de l’inimaginable, si ce n’est en élaborant, en travaillant la réalité, en la mettant en perspective ? » p.166

On ne décroche pas des 400 pages du récit. Bleffant.



J’ai beaucoup aimé cette autobiographie, parfois limpide, parfois difficile, à chaque page étonnante. Il a trouvé je crois par son style et tous ces détails qu’il nous livre, une manière très juste de nous faire comprendre autant que possible ce qu’il vécu.
Lien : https://lirechretien.fr/2016..
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