AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de José Saramago (912)


José Saramago
Le monde est ainsi fait que la vérité doit souvent se masquer de mensonge pour arriver à ses fins.

L'AVEUGLEMENT.
Commenter  J’apprécie          1192
José Saramago
Un être humain s'habitue à tout, surtout s'il a cessé d'être humain.

L'AVEUGLEMENT.
Commenter  J’apprécie          1020
Il faut quand même persister, L’espoir est comme le sel, il ne nourrit pas, mais il donne de la saveur au pain.
(Points, p. 53)
Commenter  J’apprécie          970
Toutes les morts ne sont pas égales, ce qui est égal c'est le fait d'être mort.
Commenter  J’apprécie          780
Vous êtes-vous heurté violemment la tête, aujourd'hui ou hier, Non, docteur, Quel âge avez-vous, Trente-huit ans, Bon, nous allons examiner vos yeux. L'aveugle les écarquilla tout grands, comme pour faciliter l'examen, mais le médecin le prit par le bras et l'installa derrière un appareil dans lequel quelqu'un doué d'un peu d'imagination eût pu voir un confessionnal d'un nouveau modèle, où les yeux eussent remplacé les paroles et où le confesseur eût regardé directement dans l'âme du pécheur, Appuyez le menton ici, recommanda-t-il, et gardez les yeux ouverts, ne bougez pas.
Commenter  J’apprécie          760
José Saramago
Mauvais, les hommes le sont tous, la différence réside seulement dans la manière de l'être.

LE DIEU MANCHOT.
Commenter  J’apprécie          722
José Saramago
Toutes les explications sont bonnes à condition qu'on les accepte.

LE DIEU MANCHOT.
Commenter  J’apprécie          700
José Saramago
L'homme désire de percer à jour les mystères, mais à quoi bon, il ferait mieux de se contenter de se réveiller le matin.

LE DIEU MANCHOT.
Commenter  J’apprécie          693
Ils dormaient là où le hasard les menait, sans autre exigence de confort que le giron de l'autre, quelquefois avec le le firmament pour seul toit, l'immense oeil noir de Dieu, criblé de ces lumières qui sont le reflet laissé par les regards des hommes qui ont contemplé le ciel, génération après génération, interrogeant le silence et écoutant l'unique réponse donnée par le silence. Plus tard, quand elle sera seule au monde, Marie de Magdala voudra se souvenir de ces jours et de ces nuits, et chaque fois elle sera obligée de lutter âprement pour défendre sa mémoire des assauts de la douleur et de l'amertume, comme si elle protégeait une île d'amour des attaques d'une mer tourmentée et de ses monstres.

p346
Commenter  J’apprécie          681
À partir de ce moment-là, à l'exception de quelques commentaires isolés, inévitables, le récit du vieillard cessera d'être écouté attentivement et sera remplacé par une réorganisation de son discours en fonction du vocabulaire utilisé, dans le but d'évaluer l'information reçue. La raison de ce changement imprévu d'attitude est à chercher dans l'emploi du verbe maîtriser, passablement recherché, par le narrateur, qui faillit presque le disqualifier de sa fonction de narrateur complémentaire, important, certes, car sans lui nous n'aurions aucun moyen de savoir ce qui s'est passé dans le monde extérieur, de sa fonction de narrateur complémentaire, disions-nous, de ces événements extraordinaires, alors que chacun sait que la description d'un fait, quel qu'il soit, a tout à gagner de l'utilisation de termes rigoureux et appropriés. […] Un commentateur de télévision trouva la métaphore appropriée et compara l'épidémie, ou quel que soit le nom du phénomène, à une flèche lancée très haut dans les airs qui, ayant atteint l'apogée de son ascension, s'arrête un moment comme en suspens et commence aussitôt après l'inéluctable descente que la gravité s'efforcera d'accélérer avec le consentement de Dieu jusqu'à la disparition du terrible cauchemar qui nous tourmente, et avec cette invocation le commentateur revenait à la trivialité des échanges humains et à l'épidémie proprement dite. Une demi-douzaine de mots de ce genre était constamment utilisée par les grands moyens d'information qui finissaient toujours par former le vœu pieux que les infortunés aveugles retrouvent promptement leur vue perdue, et en attendant ils leur promettaient la solidarité de l'ensemble du corps social organisé, tant officiel que privé. […] Malheureusement, l'inanité de pareils vœux ne tarda pas à être démontrée, les espoirs du gouvernement et les prédictions de la communauté scientifique s'en allèrent tout bonnement en eau de boudin. […] L'effet conjugué de l'inutilité manifeste des débats et de certains cas de cécité subite en plein milieu des séances où l'orateur s'écriait, Je suis aveugle, je suis aveugle, mena les journaux, la radio et la télévision à cesser presque entièrement de rendre compte de ces initiatives, à l'exception du comportement discret et à tous égards louable de certains organes d'information qui, faisant leurs choux gras du sensationnalisme sous toutes ses formes, des heurs et des malheurs d'autrui, n'étaient pas prêts à manquer la moindre occasion de raconter en direct, avec tout le tragique exigé par la situation, la cécité subite, par exemple, d'un professeur d'ophtalmologie.
Commenter  J’apprécie          630
Je pense que nous ne sommes pas devenus aveugles, je pense que nous étions aveugles, Des aveugles qui voient, Des aveugles qui, voyant, ne voient pas.
Commenter  J’apprécie          600
[...], Faut bien mourir de quelque chose, monsieur le curé, Ne me sors pas ce genre d'âneries, laisse les évangiles en paix et prête davantage attention à ce que je dis à l'église, ma mission, et celle de personne d'autre, c'est d'indiquer le droit chemin, rappelle-toi que qui s'engage sur les chemins de traverse ne sort jamais de la voie de la tristesse, Oui, monsieur le curé,[...]

p69
Commenter  J’apprécie          580
Chua ne pleurait plus mais plus jamais ses yeux ne redevinrent secs, le pleur qui n'a pas de remède est ce feu continu qui brûle les larmes avant qu'elles ne surgissent et ne coulent sur les joues.

p127
Commenter  J’apprécie          560
Certains protestaient, disant qu'ils étaient honteusement dépouillés, et c'était la vérité pure, d'autres se défaisaient de ce qu'ils possédaient avec une espèce d'indifférence, comme s'ils pensaient que finalement il n'y a rien au monde qui nous appartienne absolument, autre vérité non moins éclatante.
Commenter  J’apprécie          560
Nous avons fait de nos yeux des sortes de miroirs tournés vers le dedans, avec pour conséquence, très souvent, qu'ils montrent sans réserve ce que nous nous efforçons de nier avec la bouche.
Commenter  J’apprécie          560
Moi je m'accommode fort bien des ennuis de mes voisines, paroles que nulle ne prononça mais que toutes pensèrent, car le premier être humain à être dépourvu de cette deuxième peau que nous appelons égoïsme n'a pas encore vu le jour, peau bien plus dure que la première qui, elle, saigne pour un oui pour un non.
Commenter  J’apprécie          512
[...], il est bien vrai que les paradis ne sont pas tous semblables, il y en a avec houris et sans houris, toutefois, pour savoir dans quel paradis nous sommes, il suffira qu'on nous laisse regarder par le trou de la serrure. Un mur qui protège du vent du nord, un toit qui défende de la pluie et du serein, et il n'en faut guère plus pour vivre dans le plus grand confort du monde. Ou dans les délices du paradis.
p92
Commenter  J’apprécie          493
La nouvelle du miracle était parvenue au palais du doge, mais d'une manière assez embrouillée, résultant, depuis le récit incomplet de certains témoins plus ou moins oculaires jusqu'à ceux qui parlaient simplement par ouï-dire, de la transmission successive de faits véridiques ou supposés, réels ou imaginaires, car, comme nous ne le savons que trop bien, celui qui raconte une histoire ne rate jamais l'occasion de lui ajouter un point et parfois même une virgule.
p168
Commenter  J’apprécie          471
Je crains que tu ne sois comme le témoin qui cherche le tribunal où il a été convoqué par il ne sait qui et où il devra déclarer il ne sait quoi, dit le médecin, Le temps s'achève, la pourriture s'étend, les maladies trouvent les portes ouvertes, l'eau s'épuise, la nourriture est devenue du poison, voilà quelle serait ma première déclaration, dit la femme du médecin, Et la deuxième, demanda la jeune fille aux lunettes teintées, Ouvrons les yeux, Nous ne le pouvons pas, nous sommes aveugles, dit le médecin, C'est une bien grande vérité que de dire qu'il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, Mais moi je veux voir, dit la fille aux lunettes teintées, Ce n'est pas pour cela que tu verras, la seule différence pour toi serait de cesser d'être la pire aveugle.
Commenter  J’apprécie          460
L'insatisfaction, mon fils, fut placée dans le coeur des hommes par le Dieu qui les a créés, je parle de moi, évidemment, mais cette insatisfaction, de même que tout ce qui les a faits à mon image et à ma ressemblance, je suis allé la chercher là où elle se trouvait, dans mon propre coeur, et le temps qui s'est écoulé depuis lors ne l'a pas fait disparaître, au contraire, je peux même dire que tout ce temps l'a même rendue plus vive, plus urgente, plus exigeante. Dieu s'interrompit ici un bref instant comme pour juger de l'effet de son exorde, puis il poursuivit, Depuis quatre mille quatre années que je suis le dieu des juifs, peuple d'un naturel querelleur et compliqué, mais avec qui, si on fait le bilan de nos relations, je ne me suis pas trop mal entendu, dès lors qu'il me prend au sérieux et persévère dans cet état d'esprit aussi longtemps et aussi loin que ma vision du futur peut parvenir, Tu es donc satisfait, dit Jésus, Je le suis et je ne le suis pas, ou plutôt je le serais sans mon coeur inquiet qui me dit tous les jours Eh oui, tu t'es fabriqué là un joli destin, après quatre mille ans de travail et de soucis que les sacrifices sur les autels, pour abondants et variés qu'ils soient, ne compenseront jamais, tu continues à être le dieu d'un tout petit peuple qui vit dans une partie minuscule du globe du monde que tu as créé avec tout ce qui s'y trouve, alors dis-moi, mon fils, si je peux me tenir pour satisfait quand j'ai tous les jours devant les yeux cette évidence mortifiante, Je n'ai créé aucun monde, je ne peux pas juger, dit Jésus, Certes, tu ne peux pas juger, mais tu peux aider, Aider à quoi, A étendre mon influence, à faire en sorte que je sois le dieu de beaucoup plus de gens, Je ne comprends pas, Si tu remplis bien ton rôle, le rôle que je t'ai réservé dans mon projet, je suis absolument certain que dans un peu plus d'une demi-douzaine de siècles, même s'il nous faut lutter, toi et moi, contre maintes contrariétés, de dieu des Hébreux je deviendrai le dieu de ceux que nous appellerons les catholiques, à la manière grecque, Et quel est le rôle que tu m'as destiné dans ton projet, Celui de martyr, mon fils, celui de victime, qui est ce qu'il y a de mieux pour propager une croyance et enflammer une foi.

p315
Commenter  J’apprécie          445



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de José Saramago Voir plus

Quiz Voir plus

Le voyage de l'éléphant

En quelle année le voyage commence et en quel année le voyage se termine ?

1552-1554
1551-1553
531-534

3 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Le voyage de l'éléphant de José SaramagoCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..