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Citations de Jules Supervielle (519)


Jules Supervielle
Il faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et regarder, pour mieux se taire,
Ecouter les paroles des hommes et ne jamais répondre,
Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s’envole...
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Mes violents rivages,
Ecumes de ma vie.
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Jules Supervielle
Ses lèvres vinrent les miennes se poser
Et je sentis au cœur une vague brûlure.
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Quand nul ne la regarde
La mer n’est plus la mer,
Elle est ce que nous sommes
Lorsque nul ne nous voit.
Elle a d’autres poissons,
D’autres vagues aussi.
C’est la mer pour la mer
Et pour ceux qui en rêvent
Comme je fais ici.
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Notre ère
Le monde est devenu fragile
Comme une coupe de cristal,
Les montagnes comme les villes
L'océan même est mis à mal.
Un roc est aussi vulnérable
Qu'une rose sur son rosier
Et le sable tant de fois sable
Doute et redoute sous nos pieds.
Tout peut disparaître si vite
Qu'on le regarde sans le voir
La terre même est insolite
Que ne fait plus tourner l'espoir.
Hommes et femmes de tout âge
Regagnons vite nos nuages
Puisqu'il n'est pas d'asile sûr
Dans le solide et dans le dur.
Jules Supervielle, L'Escalier, 1956
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Le silence approchant des objets familiers,
Voyez-le comme il rôde et craint de nous toucher.
Reviendra-t-il demain décidé à tuer.
En attendant il nous lance les pierres sourdes
Qui tombent dans l'étang de notre cœur troublé
Puis s'éloigne, songeant que ce n'est pas le jour.
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Jules Supervielle
Ne touchez pas l’épaule
Du cavalier qui passe
Il se retournerait
Et ce serait la nuit,
Une nuit sans étoiles
Sans courbe ni nuages.
-Alors que deviendrait
Tout ce qui fait le ciel
La lune et son passage
Et le bruit du soleil?
-Il vous faudrait attendre
Qu’un second cavalier
Aussi puissant que l’autre
Consentît à passer.
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Un cheval confidentiel
Entre la Terre et le Ciel
Me dit dans son clair langage
Que je n'étais qu'une image
Puis il partit au galop
Nuages dans les sabots.
Je demeurai à l'écoute
Plein de tristesse et de doute
Et depuis qu'il me revint
C'est moi que je cherche en vain.
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Chaque âge a sa maison, je ne sais où je suis,
Moi qui n'ai pour plafond que mes propres soucis.
Ce parquet m'est connu, je marche sur moi-même,
Et ces murs c'est ma peau à distance certaine.
L'air s'incline sur moi, son front n'est pas d'ici,
Il m'arrive d'un moi qui mourut à la peine.
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Ne tourne pas la tête, un miracle est derrière
Qui guette et te voudrait de lui-même altéré :
Cette douceur pourrait outrepasser la Terre
Mais préfère être là, comme un rêve en arrêt.

Reste immobile, et sache attendre que ton cœur
Se détache de toi comme une lourde pierre.
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Trois poèmes de l’enfance


La charrette qui vient du fond de ton enfance…

La charrette qui vient du fond de ton enfance
Comment peut-elle encore gémir en avançant,
Elle qui dort si mal au creux de la mémoire
Ne devrait pas ainsi affronter le présent.
Mais tourne-toi plutôt vers cette grande glace,
Affronte ce visage issu de maintenant,
Ou bien combien de fois faudra-t-il te redire
Que le reste n’est plus que mort et souvenir,
Et que, seul, ton regard qui ne peut se rider
Sait venir de très loin pour aboutir si près
Qu’il te donne le vertige des précipices,
Et tu baisses les yeux par crainte de tomber.
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Trois poèmes de l’enfance


L’ENFANT ET LES ESCALIERS

Toi que j’entends courir dans les escaliers de la maison
Et qui me caches ton visage et même le reste du corps,
Lorsque je me montre à la rampe,
N’es-tu pas mon enfance qui fréquente les lieux de ma
  préférence,
Toi qui t’éloignes difficilement de ton ancien locataire.
Je te devine à ta façon pour ainsi dire invisible
De rôder autour de moi lorsque nul ne nous regarde
Et de t’enfuir comme quelqu’un qu’on ne doit pas voir
  avec un autre.
Fort bien, je ne dirai pas que j’ai pu te reconnaître,
Mais garde aussi notre secret, rumeur cent fois familière
De petits pas anciens dans les escaliers d’à présent.
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C’est le papier qui de lui-même efface
Le mot qui vient toujours obscur pour lui
Et vous pensiez avoir longtemps écrit,
Il n’en resta que cette page blanche
Où nul ne lit, où chacun pense lire,
Et qui se donne à force de silence.
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Les chevaux du Temps

Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer
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Certains animaux ne devant pas figurer dans l'Arche, Noé n'avait pas hésité à les tromper sur l'heure du départ. La passerelle était déjà levée qu'un mégathérium se présenta :
— Quand on s'appelle Noé on n'oublie personne ! cria-t-il, conscient de son énorme force.
— Ce n'et pas un oubli, dit le père de l'Arche, avec tristesse. Votre destin est d'être un antédiluvien. Or, le déluge est commencé : qui oserait affirmer le contraire ?
— Que je ne figure pas, moi, parmi les animaux de l'Arche, moi, le plus important ! C'est scandaleux. Par ta faute, Noé, on ne saura même pas un jour que j'ai vécu !
— Rassurez-vous, mon grand ami, on vous reconnaîtra à vos vertèbres.
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Jules Supervielle
Mes veines et mes vers suivent même chemin
Et, descendant du coeur, serpentent vers ma main.
Plus humble, chaque jour, de tout ce que je quitte,
Puissé-je retenir le peu qui ressuscite.

L'on vit autour de moi, je ne vis plus qu'en vers,
Ma maison Poésie est ma seule demeure,
Elle donne du ciel aux plus secrètes heures,
A mon jardin toujours renouvelé de vert.

(" Dix-huit poèmes")
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PRAIRIE

Le sommeil de mon coeur délie le noeud du jour,
Il roule sourdement l'Europe et l'Amérique
Dont il éteint les phares
Et le chant des cigales.

Le passé, l'avenir
Comme des chiens jumeaux flairent autour de nous.

(p.154)
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S'ouvre le ciel touffu du milieu de la nuit
Qui roule du silence
Défendant aux étoiles de pousser un seul cri
Dans le vertige de leur éternelle naissance.
(...)

extrait de HAUT CIEL

(p.132)
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Je nage sous la vague, abri de mon amour,
Les algues ont l'odeur et le goût de la lune.
Poissons des jours heureux, avez-vous vu son corps
Dont brille le contour qui fait si belle écume?
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LA GOUTTE DE PLUIE

Je cherche une goutte de pluie

Qui vient de tomber dans la mer.

Dans sa rapide verticale

Elle luisait plus que les autres

Car seule entre les autres gouttes

Elle eut la force de comprendre

Que, très douce dans l’eau salée,

Elle allait se perdre à jamais.

Alors je cherche dans la mer

Et sur les vagues, alertées,

Je cherche pour faire plaisir

À ce fragile souvenir

Dont je suis seul dépositaire.

Mais j’ai beau faire, il est des choses

Où Dieu même ne peut plus rien

Malgré sa bonne volonté

Et l’assistance sans paroles

Du ciel, des vagues et de l’air.
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