Katherine Pancol

Seul l'homme qui s'est trouvé, l'homme qui coïncide avec lui-même, avec sa vérité intérieure, est un homme libre. Il sait qui il est, il trouve plaisir à exploiter ce qu'il est, il ne s'ennuie jamais. Le bonheur qu'il éprouve à vivre en bonne compagnie avec lui-même le rend presque euphorique. Il vit véritablement alors que les autres laissent couler leur vie entre les doigts...sans jamais les refermer.

Le psy aussi, j'avais arrêté de lui raconter ma vie. Faut être oisif pour aller confier ses petites tracasseries à heures fixes à un inconnu! J'apprenais la vie, la rigolote, avec tout ce qui me tombait sous la main.

Je tournais et retournais la réponse dans ma tête et, un jour, il me vint une idée lumineuse et simple: "On meurt, quand on a fini de vivre. Et tu as encore plein de choses à faire avant d'avoir fini de vivre." Ça l'avait rassurée. Elle ne m'avait plus jamais parlé de la mort.

J'étais seule à la maison avec Antoine qui se prenait pour le prince Philippe de la Belle au bois dormant et me faisait allonger par terre, les yeux fermés. Je n'avais le droit de me redresser qu'après qu'il m'avait donné un baiser. Je passais de plus en plus de temps couchée par terre à attendre le baiser du prince Philippe. (Vu de l'extérieur)

A la fin de l'été, nous sommes rentrés dans petite maison blanche du lotissement. Vus de l'extérieur, nous devions représenter la famille modèle française, heureuse et reposée, au retour des vacances: beau papa bronzé, jolie maman hâlée, beaux sourires bien blancs pendant que papa cherche les clés du pavillon dans la poche de son bermuda et que les deux enfants, brandissant le filet à papillons, le filet à crevettes et la poupée Barbie, se ruent sur le tas de sable et la balançoire.
Un cliché du bonheur.
André a fait le tour du jardin en fronçant le nez et en arrachant les mauvaises herbes. J'ai retrouvé ma cuisine, mon panier à linge et l'aspirateur. (Vu de l'extérieur)

Elle se laissa tomber de tout son poids sur le grand lit et Gary ramena précipitamment ses jambes, les mêlant à celles d'Hortense. Il lui fit signe de se taire, de ne pas bouger. Elle entendait le bruit sourd du coeur de Gary et le bruit sourd de son coeur à elle. Elle essaye de les faire battre à l'unisson et sourit.

Depuis ma rencontre avec Antoine, je n'avais plus eu de ces moment de folle angoisse où je m'apparaissais sans avenir. je n'avais plus envie de courir vers des vagues ou de faire mal pour exister. J'étais bien dans ma peau, bien dans notre peau.

p 109

Où va-t-elle ? Pourquoi m’emmène-t-elle ? a-t-elle enfin rencontré le grand tremblement de coeur qui remet tout en question et vous laisse haletante sur le bitume.

P61

Avec elle, je n'étais plus un problème à deux inconnues, une équation impossible à résoudre.
J'étais posée sur des coussins, et elle m'écoutait. Toute l'infortune du monde disparaissait.

P36

Il voulait pas compter. Pas penser. Il voulait pas devenir raisonnable. Il s'est battu pour rester vivant le plus longtemps possible, mais quand il a compris que c'était fini il n'en a pas fait un drame, comme si ça lui était un peu égal. Qu'il avait eu son compte, que c'était normale. Il n'était pas jaloux, ni aigri. Il n'en voulait à personne. Il n'a pas fait l'intéressant non plus.
P 53.

-On ne choisit pas, tu saisL'amour, parfois, ça vous tombe dessus et on se retrouve assommé. J'ai tout fait pour l'éviter, Philippe.
Joséphine à Zoé pafe 437

Elle avait dit à Gary que son père s'était volatilisé à sa naissance, elle lui avait dit aussi que, le jour où il le lui demanderait, elle lui donnerai son nom pour qu'il le retrouve s'il le désirait. Elle avait ajouté qu'elle avait été follement amoureuse de son père, qu'il avait été un enfant désiré, aimé. Que la vie était rude pour les hommes aujourd'hui, que les femmes leur demandaient beaucoup et qu'ils n'avaient pas toujours les épaules assez larges pour tout porter. Alors parfois, ils préféraient prendre la fuite. Cela semblait suffire à Gary.

Le désir nous dilate, nous permet d'occuper un espace plus grand que celui qui nous est alloué. Le désir est à l'homme impuissant et faible ce que les bataillons sont à un général galonné.