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Critiques de Knut Hamsun (232)
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Au pays des contes

Challenge Nobel 2013-2014

13/15



Norvégien, Hamsun a parcouru le monde. Sans doute pour fuir la pauvreté, il émigra aux États-Unis où il exerça nombre de métiers. Il voyagea également à travers l'Europe. Il s'agit ici d'un voyage d'agrément à travers le Caucase du début du 20è siècle. En train ou en voiture à chevaux, rien n'échappe à son regard : les costumes, les coutumes, les activités des peuplades rencontrées. Il en admire le clame, la pondération, loin de la fébrilité des foules des grandes villes gagnées par la fièvre de l'argent. Un voyage difficile qui se mérite, dans une nature tour à tour hostile et généreuse (il a contracté une fièvre : certains passages, certaines scènes semblent être dictés par celle-ci...) Néanmoins, un certain antisémitisme latent et une sorte de mépris, celui de l'homme blanc "civilisé" ont parfois gêné ma lecture. Cela mis à part, le découverte de cette Europe asiatique est plaisante, les descriptions des hommes et de l'artisanat donnent vraiment envie d'y aller. La paix y règne encore...
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Au pays des contes

Le sous-titre est "Choses rêvées et choses vécues en Caucasie". Il devrait plutôt être : "Raciste, antisémite et homophobe, en joyeux voyage d'agrément parmi les peuplades inférieures".

Quel torchon !

Comment on a pu, même en 1903, publier, lire et apprécier ce truc, ça me dépasse. Comment le jury Nobel a pu estimer en 1920 qu'Hamsun faisait preuve d'un "puissant idéal", c'est encore pire.

Deux passages :

"Son visage est désagréable, du type juif."

"Un ou deux de ces Juifs sont de très beaux hommes ; mais cet éphèbe qu'ils emmènent a un visage d'eunuque et il en a la mollesse de galbe. L'impression est nettement répugnante de le voir traiter en femme par ses compagnons de voyage."

Et non, je ne veux pas entendre l'argument : "C'est l'époque qui veut ça". Même en 1920 ce gars devait être imbuvable, suffisant, arrogant, d'un narcissisme outrancier, quand il ne se confondait pas en amabilités devant les puissants. le seul intérêt de cette lecture est de comprendre par quel cheminement de pensée, une partie non négligeable des Européens a contemplé Hitler avec les yeux de Chimène.

Le nom de l'auteur·e de la traduction n'est pas cité, qui donc est responsable de tous ces "malgré que" ?

J'ai mis une demi-étoile non pas parce qu'il la vaut, mais parce que c'est le minimum possible.

Challenge Nobel

Challenge Globe-trotter (Norvège)
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Auguste le marin

Deuxième volet de la trilogie qui s’est ouverte avec les Vagabonds, August le marin nous donne l’occasion de retrouver les mêmes personnages, quelques vingt ans plus tard, après qu’August, parti aux États-Unis pour découvrir le nouveau monde, a ramené de ses voyages pléthore d’histoires fantasques qui peuplent désormais ses conversations, un esprit bouillonnant à la recherche de toutes les meilleures combines et une dépendance pour cette forme d’émulation des sens qui s’appelle le progrès technologique et social. Les rares autochtones revenus comme August des États-Unis jusque dans leur pays natal semblent désormais déracinés. Ils ne sont pas américains mais ils ne peuvent plus vivre comme ceux dont ils se sont durablement séparés. Ils flottent dans un irréel composé de rêveries fantasques, de déceptions réelles, d’espoirs capricieux. August est devenu « léger comme l’argent, la mécanique, le commerce, l’industrie, toute l’évolution. »





Dans les deux premiers volumes de cette trilogie, nous voyons évoluer non seulement des individus et des familles mais également une culture et une économie. Ici, plus encore que dans les Vagabonds, devient flagrante la grande misère morale et spirituelle qui s’empare de ce peuple lorsque les transactions bancaires commencent à remplacer les échanges traditionnels. Le travail et les besoins en deviennent plus abstraits, les rêveries plus mécaniques. La lassitude s’abat sur le village de Polden-sur-Mer à mesure qu’il devient pourtant sans cesse plus rutilant. August, propagateur des rêves de progrès, disparaît une fois de plus mais, des États-Unis, c’est la peste qu’il a amenée avec lui.

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Auguste le marin

"Auguste le Marin" ("August Weltumsegler", 1930) demande à être connu... Il est l'élément central de cette seconde partie de la saga hamsunienne des "Vagabonds"... Vagabonds qui sont deux-et-inséparables : Edevart le Terrien et son ami Auguste, plus âgé et plus roublard, "Marin" qui en a vu bien d'autres...



Un peu des "Clochards célestes" de Jack Kerouac mais aussi des comparses "Delamarche et Robinson" (semi-burlesques et semi-tragiques) de "L'Amérique" de Franz Kafka...



Un second opus dans le même ton enjoué du 1er roman, "Landstrykere" de 1927, et qui approfondit la personnalité fantasque d'Auguste, la plus "grande gueule" des deux, "porteur de chaos et d'aventures" dans la vie malléable d'Edevart... Son porteur de poisse, aussi, aux "histoires" infatigables.



Une lecture indispensable qui laisse, comme le précédent, un impérissable souvenir : comme une saveur de fjord enluminé par Août et désolé par les misères et facéties de l'existence des plus pauvres... Êtres qui se consolent de leurs trajectoires compliquées en se gavant de rêves aussi lumineux qu'insaisissables.
Lien : http://www.latribudhotel.can..
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Benoni

J'ai lu ce livre quand j'avais 15 ans, aujourd'hui je le relis avec autant de plaisir. Pour les amoureux de la Norvège, on y trouve une très bonne retranscription des caractères, manière de penser du nord.

Tout en demi teinte, en sous-entendu, ce livre est une bonne critique de la société norvégienne du début du XIX è siècle, partagée entre les valeurs traditionnelles rurales et valeurs modernes urbaines. Les personnages sont tiraillés entre leur cœur (amours difficiles) et la raison (tyrannie de l'argent).
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Benoni

Ecrivain norvégien, Knut Hamsun est bien connu pour ses descriptions merveilleuses de la nature norvégienne : forêts, faune et flore les nuits sans fin en été et la pesanteur des journées d'hiver. Ici il aborde et traite de l'affrontement entre une culture rurale traditionnelle et le monde, la ville, le capitalisme. L'amour joue également un rôle majeur qui a quelque chose de poignant quand on aime et l'impossibilité d'être aimé de retour.
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Benoni

Publiés en 1908, Benoni et Rosa composent un diptyque qui marque l’entrée de Knut Hamsun dans la sphère socio-politique.



Il développe ici, et pour la première fois dans son œuvre, un thème qui sera poursuivi, bien sûr, dans « Rosa », mais également dans « L’éveil de la glèbe » qui lui vaudra le Prix Nobel de littérature en 1920 : la confrontation entre l’éthique d’une culture rurale traditionnelle et le monde de la ville, sous-tendu par l'argent...



« Benoni », c’est Benoni Hartvigsen, devenu le riche B. Hartwich, un parvenu au grand coeur. On suit ses pérégrinations ainsi que celles de Mack, le fier seigneur, incapable de dominer ses pensées salaces et ses appétits libidineux… Au milieu de ce beau monde, la douce et bonne Rosa taraudée par ses angoisses d'amour. Car bien entendu, « Benoni » laisse une grande place à l’amour façon Knut Hamsun , c’est à dire dans ce qu’il comporte de mélancolie sur fond d’échecs et de départs ratés…



On retrouve ici quelques thèmes chers à l’auteur - et déjà présents dans « Faim », son premier roman - comme le mépris de l’argent… même quand on en a peu, l’amour impossible, etc.

Mais attendons « Rosa », la suite de « Benoni »…

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De Christiania à Oslo

12 nouvelles norvégiennes, livre qui semble avoir disparu des catalogues de la maison d'édition !

Et pourtant en conclusion de l'ouvrage, il y a une esquisse d'un état des lieux de la nouvelle norvégienne en traduction française, et c'est un excellent plaidoyer pour évoquer la durée de vie d'un livre.

"Actuellement, le livre tend à devenir- s'il ne l'est pas d'ailleurs déjà devenu - un produit de consommation dont il faut user rapidement. Peut être verra t on d'ailleurs assez rapidement, au dos des livres, à côté du code barre, des dates limites de consommation."

De même un constat, "les lois du marché économique font que l'intérêt financier amené à ne parler que d'un ou deux livres, quelques auteurs réputés médiatiques et confirmés."

Ces vérités sont toujours d'actualité.

Toutefois, la lecture de ces nouvelles n'est pas si facile que ça.

Certes les auteurs cités sont dignes d'intérêt et méritent d'être connus mais ils ne sont pas vraiment moteur dans l'envie de découvrir le monde suranné des auteurs de nouvelles norvégiennes du siècle dernier !

Pour ceux qui souhaiteraient entrer dans cet univers d'un autre temps, je joins toutefois mes notes de lecture.



Le premier à sévir est Bjørnstjerne Martinus Bjørnson, né en 1832, nobelisé en 1903, il a dirigé le théâtre de Bergen avant de posséder son propre théâtre à Christiania ... ( si vous l'ignoriez, Oslo s'est appelé Christiania de 1624 à 1924). Il a été surnommé Le Victor Hugo norvégien.

Sa nouvelle ici présentée "l'énigme " est plutôt énigmatique .... je n'ai pas vraiment apprécié. Il est difficile d'approcher l'écriture d'un auteur d'un autre siècle par l'intermédiaire d'une nouvelle, trop peu de temps pour pénétrer dans son univers.



La suite Johan Bojer, enfant abandonné né en 1872, romancier d'origine modeste ayant vécu à Trondhjem (ancien nom de Trondheim). Il a été célèbre pour ses romans dont plusieurs ont été traduits en français. Sa nouvelle "skobelef", est abordable mais je ne dirais pas plaisante mais plutôt ennuyeuse, avec un cheval étalon pour tout un village,skobelef ... avec un écuyer modèle pour tout un village, Peter Lo.



Puis, Finn Carling, né en 1925, un auteur contemporain inspiré par Kafka, inspiré par la vie intérieure des hommes, engagé auprès des faibles avec une fibre sociale très développée ... peut être plus abordable. Sa nouvelle "le prince et le jeune homme",

Simple, surprenante dans son déroulé et par sa fin mais peut être surtout simpliste.



Voici Arne Garborg, né en 1851, drôle de bonhomme, tour à tour, instituteur libre-penseur, journaliste radical, il devient presque anarchiste, puis il revient à des sentiments religieux. Sa nouvelle, "jeunesse" où il cherche à donner une réponse à une pièce de Bjørnstjerne Bjørnson "le gant", contient une dose de provocation importante pour la fin du XIX siècle, nouvelle tout à fait lisible, que l'on partage ou pas ses vues sur les aventures amoureuses des hommes (et, ou) des femmes. Il est regrettable que cet auteur n'est jamais, hormis cette nouvelle, été traduit en français, l'expérience de la découverte aurait pu continuer !



Arrive ensuite, Knut Hamsun, né en 1859, élevé par un oncle piétiste qui le tyrannise, il s'enfuit en Norvège, aux États Unis, à Copenhague. La première guerre mondiale le révèle fervent partisan de l'Allemagne. Il revoit en 1920 le prix Nobel et n'hésite pas à devenir protagonistes des idées hitlériennes. La plupart de ses œuvres ont été traduites en français. Voici donc "Patron Rejersen de l'Etoile du sud", nouvelle divertissante qui nous entraîne avec ce patron dans les recoins du machisme traditionnel .... celui qui fut un homme, un vrai ne peut renoncer à ses privilèges et si il faut changer de lieu, il partira pour trouver de nouvelles proies.



Alexander Kielland, né en 1849, maire de Stavanger, journaliste et auteur reconnu de nouvelles qui ne ménagent pas les classes dirigeantes et la société norvégienne. La nouvelle s'appelle "le presbytère", elle est la description de ce qu'un printemps déchaîne à la fois dans la nature et dans le cœur d'une jeune fille provinciale. L'éducation sentimentale date du siècle passé avec le poids d'un père pasteur, une éducation sans mère, une fille seule avec ses questions.



Hans Knick, né en 1865 dans le Finnmark, enseignant puis bibliothécaire universitaire, maître incontesté de la nouvelle avec l'étude de la psychologie et de la nature norvégienne. Il fut très inspiré par l'Italie qui deviendra son second pays. "Nids vides", nouvelle qui nous donne une description très poussée de la campagne norvégienne, à la limite du fantastique, ces oiseaux qui se transforment en inquiétants visiteurs, ces petits bonhommes aux nez rouge .... pas vraiment mon trip !



Thomas Krag, né 1868, est un auteur de roman réaliste sur la vie populaire. Sa nouvelle est "Dora", enfin une vraie bonne nouvelle avec une trame sentimentale et tragique cela revient souvent au même, même si la mentalité de l'auteur digne des vrais traditionalistes ancestraux me laisse pantoise "les femmes ne manquent pas d'amener malheur et péché ici bas" !



Jonas Lie, né en 1833, avocat ruiné qui se lance dans l'écriture de poésies, de romans et d'essais. Sa nouvelle "le troll des mirages", très courte, une dizaine de pages seulement est très condensée pour nous montrer la puissance des rêves, des espoirs ... la définition même d'un mirage peut être.



Nils Johan Rud, né en 1908, enfin un petit jeunot dans la bande des novelistes, révolté contre l'injustice sociale, chantre de la femme et de la nature. Un écrivain moderne avec un style vif, plaisant et brillant. "Julie et le cheval blanc", une très belle histoire d'amour, une très belle histoire de vie.



Cora Sandel, il aura fallu attendre le onzième nouvelle pour voir enfin apparaître le nom d'une femme, née en 1880, cette nouvelle "l'enfant" est le seul texte d'elle traduit en français. Elle est connue pour avoir publié une trilogie autobiographique d'une femme se débattant face à une société misogyne. Cette nouvelle reprend le thème de l'enfant ciment du couple ou prison du couple tout comme cette lampe qui enferme les insectes pris au piège par une lumière extraordinaire à voir de l'extérieur et qui devient une prison quand on se laisse attiré. Texte d'une modernité exemplaire.



Tarjei Vexaas, né en 1897, peintre de la vie paysanne, connu internationalement.

Sa nouvelle "l'anniversaire" ne m'a guère séduite je n'ai pas vraiment compris toute la symbolique.

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Enfants de leur temps

Un roman de transformation, tout change autour de notre personnage, les temps changent, la petite ville de Segelfoss se modernise à une grande vitesse avec l'arrivée marquante de celui qu'on nomme ''le roi'', Tobias Holmengra, un homme modeste mais très résolu quant à développer et agrandir la ville, allant jusqu'à acheter la rivière de Segelfoss sur toutes ses rives, mais le lieutenant Holmsen, lui,ne change même pas d'un seul iota, même quand sa femme reconnait qu'elle a été cause de l'antipathie dans leur ménage, et qu'elle lui demande pardon, il reste le même, toujours aimable, altruiste mais impassible, imperturbable, tout calmement il dit non à la réconciliation. En dehors de la ville qui se métamorphose peu à peu, des personnages sont fuyants, leurs petits actes sont presque évanescents,. Bien qu'ils soient sans artifice, ces personnages ressemblent aux comédiens muets sur une scène pourtant vivante. La lecture est limpide, mais on prend le temps de progresser dans sa lecture, calmement, l'intrique est presque plate, rien ne nous pousse à aller vite. Mais qu'à cela ne tienne, le livre m'a plu, cet air de la campagne qui semble tout apaiser, des enfants qui jouent aux dominants et aux soumis, des femmes qui semblent effacées, n'y que leur nom !
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Esclaves de l'amour

Grande déception que ce recueil, lu dans le cadre du challenge ABC 2012/13.

Des nouvelles convenues, sans le petit frisson de surprise ou d'émotion, des personnages inconsistants, aux réactions attendues. Les situations ont un côté "déjà vu" lassant, sans la fantaisie qui sauverait la nouvelle.



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Esclaves de l'amour

Initialement parues dans différents recueils dans leur version originale, les nouvelles rassemblées ici offrent un bon aperçu des thèmes habituels chez Hamsun : en premier lieu celui du vagabond, mais aussi l'exil, l'enfance, l'amour ou l'importance de la nature. Imprégnées d'éléments autobiographies (notamment pour celles qui se passent en Amérique), ces nouvelles présentent une variété de forme, du quasi-fantastique au réalisme ou au symbolisme. Mais chez Hamsun, les histoires d'amour se passent mal : l'un trahit, ou aime par intérêt, tandis que l'autre accepte d'être esclave, malmené, utilisé. Certains frôlent parfois la folie, d'autres jouent un double jeu. Le tout corseté par les conventions de la petite société norvégienne du début du XXè siècle. J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. Derrière une façade embourgeoisée, les héros s'affranchissent des conventions sociales pour aimer comme ils veulent. Mais amour et liberté ne font pas souvent bon ménage chez Hamsun.
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Esclaves de l'amour

Décidément, je ne comprends que bien rarement le travail des éditeurs. Il y avait vraiment de quoi faire un recueil plus qu'intéressant, balayant l'attachement, l'amour et ses effrois, joies, etc. en tous sens avec ce regard terrible de Hamsun. Malheureusement, on y a ajouté des nouvelles qui ne remplissent pas pour moi ce cahier des charges, n'ont en fait rien à faire dans ce livre. Rendant le tout décousu, et presque sans intérêt.

Déjà que sur le plan purement littéraire, franchement Hamsun c'est pas exceptionnel. Il l'est plus par son ton et son "choix" de thématique que par un style.

Certaines des nouvelles auraient pu être écrites par Poe, je n'aurais pas été capable de les distinguer. Bref, je ne trouve pas que Hamsun construit et mis en place de cette façon apporte une plus-value. Pas du tout essentiel.
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Femmes à la fontaine

Une petite ville côtière se pose en toile de fond pour ce classique de la littérature norvégienne. Les personnages plus ou moins influents se croisent, se heurtent tout au long de ces pages.

On assiste plus à de grands drames humains qu'à de grandes joies, car les beaux jours sont courts. Les riches comme les pauvres, malgré leur différences sociales, connaissent des revers de fortunes.

Je ne peux que penser à Balzac en lisant Knut Hamsun, à la différence que ce dernier s'exprime dans un langage rude, entre dans la tête de ses personnages, que nous entendons penser sous nos yeux, pour relever leurs pensées obscures.

Ils sont tous des personnages hauts en couleur, forts dans leur tempérament et leurs convictions, emplis d'énergie vitale et chacun à leur manière de spiritualité.

C'est un roman profond, à lire sous plusieurs angles, un peu désuet et toujours d'actualité cependant.
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L'éveil de la glèbe

La substantifique moelle de la vie: oui, cela peut paraitre simplissime mais s'installer sur une terre, la cultiver, prendre une femme, créer sa famille et son foyer, les relations sociales qui se font et se défont,...c'est la vie et sacrément bien écrite. J'ai lu beaucoup de livres de K. Hamsun et celui-ci fait partie de mes préférés. Pas de style ampoulé, juste la vie, la vraie, celle des gens du terroir certes mais des humains avec des peines, des joies, des choix difficiles, ..bref, je le recommande sans aucune hésitation!
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L'éveil de la glèbe

Ce livre ne se démarque pas de mes précédentes lectures au niveau du thème global: il s'agit toujours de l'histoire du destin d'un homme. Après Okwonko et Robert Neville, nous suivons Isak...Mais où sont donc partis les bouquins avec mes héroïnes préférées ? Ce type de lecture ne me ressemble pas trop, ce qui explique la note passable.

L'histoire est divisée en deux grandes parties, centrées essentiellement sur la vie d'Isak. On découvre les conditions de vie des fermiers de cette région, où ils sont soumis au dur travail quotidien de la terre, rythmé par les saisons. A travers le couple Isak/Inger, nous suivons leurs lots de tragédies, de peines et d'erreurs ainsi que ceux de leurs proches voisins. Il y a quelques moments angoissants, lorsque l'auteur aborde le sujet de l'infanticide mais finalement, ce sujet ne prend pas une grande place.

L'objet principal du livre est la description de la vie routinière et laborieuse des colons. L'auteur oppose leur mode de vie à ceux des citadins, des commerçants et des exploitants de la mine de cuivre. Isak est le modèle : un homme travailleur qui ne ménage pas ces forces pour cultiver et agrandir son domaine ; un homme simple et serein qui vit au contact de la nature. Les personnes qui lui sont opposés seraient Brede, son voisin, qui au lieu d'exploiter sa propriété court après des mirages censés lui apporter une fortune immédiate ; ou même son propre fils Eleseus qui le décevra beaucoup. Tout le long du livre, on sent cette opposition, cette comparaison et cette apologie de la nature.

La place réservée aux femmes m'a gênée dans cette histoire : Isak accepte Inger car elle est une aide précieuse pour la ferme, et ce malgré son bec-de-lièvre. Barbro est aussi presque dans le même schéma. Elles sont traitées comme de la main-d'oeuvre "gratuite" et "disponible" (dans tous les sens du terme). Même lorsqu'elles commettent l'irréparable, les hommes préfèrent fermer les yeux par peur de perdre une force de travail nécessaire pour le fonctionnement de la ferme.

Son style d'écriture est simple, avec des phrases courtes. Ce n'est pas une lecture qui m'a envoûté : je n'ai pas eu envie d'aller en Norvège et bien souvent, je trouvais ce rythme et la trame du récit long et ennuyeux. J'en garde un souvenir mitigé, et même si parfois j'étais tenté d'arrêter la lecture, quelque chose m'a retenu jusqu'au bout. Peut-être suis-je passée à côté d'un chef-d'oeuvre ?

En tout cas, je ne vous recommande pas cette lecture.
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L'éveil de la glèbe

Isak se retire dans une région reculée de Norvège avec pour ambition la culture d’une terre en friche. Lorsqu’il rencontre Inger, Isak perçoit sous son physique disgracieux et « son bec de lièvre » un caractère laborieux. Il décide de s’unir à elle et ils construisent ensemble une vie éloignée du monde.



Grâce à leur union, ils vont réussir à bâtir une ferme florissante. Entre concupiscence, jalousie ou infanticide, le couple lutte et l’amour que porte Isak pour Inger se renforce avec le temps.



Au fil des années, la ferme s’étend et doit coexister avec son milieu. D’autres cultivateurs s’installent dans la région et l’influence de la ville se fait de plus en plus prégnante. Le progrès qui éclôt dans la région éloignera-t-il Isak de la nature ?



Cette fresque familiale raconte la lente progression d’un couple de fermiers. Knut Hamsun parvient à faire évoluer ses personnages et à construire un portrait de femme puissant sous les traits d’Inger. Je confirme mon attrait pour la plume de Knut Hamsun qui nous propose un très bel éloge de la nature.
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L'éveil de la glèbe

Surpris par le style et le ton employé. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus solennel, de plus lyrique aussi, et aussi allant beaucoup plus dans le détail des travaux accomplis, dans le détail du quotidien, et dans l'explicitation de la difficulté et de l'effort. Cependant Knut Hamsun a étonnement choisi un ton très neutre, descriptif, avec aussi une voix très à l'humour, comme pour apporter un peu d'autodérision à son texte, sans trop le prendre au sérieux. En découle un texte au ton finalement très léger, et non pas du tout édifiant. Étonnant. Je trouve que ça traîne en longueur sur la seconde partie mais on a envie connaître les rebondissements.
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L'éveil de la glèbe

Knut Hamsun est un auteur norvégien du tournant du dernier siècle, reconnu (il s'est fait attribuer le prix Nobel de littérature en 1920) mais également controversé vers la fin de sa vie. Depuis un moment déjà je voulais m'attaquer à ce pilier. À la bibliothèque, le premier de ses bouquins sur lequel je suis tombé est L'éveil de la glèbe. Malheureusement, ce ne fut pas un choix qui me satisfit. Essentiellement, il s'agit d'un roman du terroir. Un type solitaire mais travailleur se retire dans une région excentrée de la Norvège, défriche un bout de terre puis se trouve une femme. Celle-là, Inger, est un personnage féminin fort et intéressant. Avec les années, leur famille s'agrandit (et se réduit), des voisins s'amènent, etc. Bref, une histoire plusieurs fois racontée déjà. Tous ces romans qui font l'apologie de la vie d'agriculteurs, plus capable ! En plus, il s'agit d'austères protestants, on est loin des scènes bucoliques et festives de la campagne française… Ça n'a rien à voir avec le talent de l'auteur (quoique son style ne m'ait pas particulièrement interpelé), je le sais, mais ça teinte ma perception de l'oeuvre. Au moins, j'ai trouvé original comment il a intégré des éléments spécifiques à son pays, comme la présence de Lapons et des supersitions locales, ou bien la fracture entre les générations, celles d'Isak et de ses fils Sivert et Eleusis, davantage tourné vers l'avenir… ou l'Amérique.
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L'éveil de la glèbe

Lecture très particulière, très atypique, inclassable pour tout dire. Lu

après « la faim » que j’avais beaucoup aimé, ce livre-ci détonne. Il donne tout d’abord une impression d’écriture « naïve », qui se contente de décrire les faits (genre d’auto-description).

Les rapports entre les gens sont également brut, sans fioritures.

Mais on se laisse prendre à ce jeu, à ce rythme, et j’ai finalement beaucoup aimé cette littérature hors-norme.

Il y a beaucoup d’histoires qui se croisent, dont une pr
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L'éveil de la glèbe

Il fut un temps où l'académie du Nobel récompensait souvent en littérature ceux de ces auteurs qui savaient par la fiction traduire en visionnaires l'évolution d'un monde en devenir: Reymont, Galsworthy, Martin du Gard... Ce roman méconnu de Knut Hamsun s'inscrit à mon sens dans cette veine, loin du célèbre "La faim" et plus loin encore des égarements politiques ultérieurs de l'auteur du côté de l'idéologie nazie.

Ravie d'avoir découvert cette superbe saga paysanne qui à travers l'histoire d'une famille et de son patriarche, inamovible et tellurique pionner rétif aux bruits du monde, raconte l'inexorable chemin vers la modernité d'une petite société rurale d'abord quasi féodale puis entrainée peu à peu vers l'appât du gain et du confort.

On vibre au rythme enlevé de cette histoire racontée à hauteur d'hommes et femmes à la volonté forcenée, taiseux mais bouillonnant de l'intérieur, à la fois acteurs et victimes de leur environnement. Et l'on se repose, encore une fois, la question de la différence à faire ou pas entre l'auteur et son oeuvre...
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