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Critiques de Lauren Groff (256)
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Les furies

Histoire d'amour, de passion, de sensualité, de réussite, de manipulation, de dissimulation...



Voici un roman bien étrange... il semble faire le grand écart entre les lecteurs conquis (et pas des moindres) et ceux qui comme moi ont ressenti un sérieux coup de mou en cours de lecture. C'est le type de livre que je mets dans la catégorie " montagnes russes" avec accélération d'intérêt et reprise de vitesse laborieuse.



Les deux récits de ce pas-de-deux amoureux sont assez inégaux. La partie « Fortune » plus axée sur le couple et le parcours de Lancelot risque de perdre en route bien des lecteurs. Un homme un peu cliché, sans vraiment de charisme en dépit de sa description appuyée voulant le rendre irrésistible, les sempiternelles fêtes orgiaques, les conversations amicales souvent obscures, les scènes de sexe ou de création artistiques redondantes. Le tout m'a profondément ennuyée.



Je remercie les Babéliotes dont les avis m'ont convaincue de patienter pour aborder le récit de Mathilde, dont le parcours et la personnalité sont plus prenantes et complexes.



Il n'empêche que je trouve ce livre verbeux, trop travaillé pour être honnête, trop sombre pour ne pas se vouloir accrocheur, trop alambiqué pour ne pas être avant tout un exercice de style.



Juste mon avis...

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Les furies

Face A, face Amour : ils sont beaux, jeunes, talentueux, et se marièrent. Une vie de couple façon bisounours, A part, la belle-mère, très riche, qui a refusé le mariage et vit très loin, en Floride, donc pas de soussous. Une lecture chiante avec des chapitres longs. Puis, page 133 Face B, face Amère : comme dans le milieu du travail, tout est calculé, retour sur le passé de la mariée. Cette petite partie est haletante, au moins il s'y passe quelque chose... jusqu'au retour de la face A. Conclusion 75 % d'ennuis. Je ne comprends pas ce tapage autour de ce livre.



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Matrix

Oh Marie, si tu savais…

(tous ces mâles, que l’on effraie).



Exemple type de la « connue-méconnue », Marie de France est généralement considérée comme la première écrivaine française, précurseure de toutes nos auteures. Et paradoxalement, c’est une Américaine qui s’y colle pour nous livrer sa bio.



Enfin bio… Dans Matrix - traduit par Carine Chichereau - Lauren Groff nous propose plutôt le récit romancé de la vie incroyable de Marie, bâtarde royale née au XIIe siècle et élevée dans la province du Maine. Chassée de chez elle puis de la cour d’Angleterre par la reine Aliénor, elle échoue dans une abbaye anglaise dont elle devient prieure puis abbesse.



D’abord meurtrie d’être délaissée par Aliénor dans un domaine où ne règne que la misère, la malefaim et la maltraitance, Marie accepte son sort et entreprend de redresser son abbaye : récupération des loyers impayés, mise au pas des fermiers récalcitrants, ambitieuses plantations et indépendance revendiquée.



Ni belle, ni laide, Marie en impose par son physique hors norme : « Elle était si grande que c’en était obscène. Trois têtes de plus qu’une femme normale, le sommet du crâne frôlant les poutres, tout en jambes comme un héron ».



Passant de vingt à une centaine de nonnes autant dévolues au travail de bâtisseuses qu’à la prière, l’abbaye de Marie va devenir un symbole de prospérité en Angleterre, suscitant la jalousie des hommes et la méfiance des hautes autorités ecclésiastiques.



« Car il m’avait été révélé que cette abbaye de saintes femmes est l’un des sept piliers du genre humain érigés pour garder les bêtes de l’Apocalypse, furieuses, violentes, grinçantes et barbues, loin des agneaux de dieu ».



Mais ce n’est pas la gloire que recherche Marie ; plutôt l’approche de l’esprit de la Règle de son ordre : autosuffisance et dévotion. Deux principes dont l’interprétation va la conduire à isoler sa gynécée monacale jusque dans la pratique religieuse, forgeant peu à peu la matrix qui protège et développera ses sœurs.



En proie à des visions régulières, Marie n’a de cesse que de les écrire, produisant des lais dont la renommée traversera les siècles. Mais davantage que sur l’auteure et ses écrits, c’est bien sur la femme que choisit de s’attarder Lauren Groff.



Centré sur Marie, Matrix est en effet un livre de femmes, sans hommes ou presque. Une ode à la sororité avant l’heure, qui absout le péché d’Eve pour mieux l’unir à la Vierge en un symbole de l’indispensable indépendance des femmes à travers les âges.



Tour à tour apaisante, violente, juste, punitive, saphique, aspirante à la sainteté ou sorceresse, dans le doute ou inspirée, Marie lutte contre l’époque qui veut que « les femmes sont le sexe le plus fragile et le plus entaché de péché. Faible et corrompu ».

Un livre ambitieux donc, mais qui m’aura laissé sur ma faim, trop souvent à cheval entre la restitution du contexte historique, le récit biographique et la mission autoproclamée de Marie, dans un équilibre qui ne se trouve pas et un manque de souffle épique que j’attendais plus soutenu.



Reste une lecture agréable et particulièrement instructive, ou même Rouen, « cité soupçonneuse, bossue, concupiscente », trouve sa place (rien n’a changé…). Et si ce premier rendez-vous avec Lauren Groff est un peu manqué, je vais bien entendu persister : Arcadia m’attend !
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Floride

Voici onze nouvelles fascinantes où la noirceur le dispute à l’ambiguïté au cœur de situations alarmantes et/ où fracassantes ..



La furie de la Nature sur fond de cataclysme naturel entraîne les héroïnes, dans une descente aux enfers hallucinante bien réelle: mères de famille fracassées , fillettes futées ou non, quelques hommes aussi....



Nous sommes en Floride : cyclones , raz de marée et tempêtes sévissent et font des dégâts à l’extérieur comme à l'intérieur.

Faune , flore, ouragans propres à cet état ensoleillé ( où tout n’est pas facile) précipitent le destin de ces personnages : petites filles abandonnées par une mère inconsciente sur une île ,qui doivent réinventer leur vie à l’état sauvage,

Père universitaire, un brin pervers et dérangé , amoureux inconditionnel des serpents et ennemi juré des noirs , peu sympathique au demeurant.

Errance d’une fille abandonnée , qui se blottit dans son refuge improvisé de dame pipi :«  Nettoyer lui procurait un sentiment semblable à ce qu’elle éprouvait dans sa vie d’avant , quand elle lisait des livres si prenants qu’elle ne voyait pas le temps passer. »

: «  Les mots étaient des espaces arrachés à la vie , chauds et rassurants . »



Famille dont la vie se voit brutalement perturbée par la présence hypothétique d’une panthère.



Femme qui reçoit la visite de fantômes venus de son passé durant une tempête .



Écrivaine floridienne de passage en Normandie pour écrire sur Maupassant ou encore une femme qui décide de devenir vagabonde ....

Nombre d’animaux domestiques ou sauvages peuplent ce récit : réinventés semblables à des images féeriques , aux aguets ou complètement en retrait , chiens , lézards , serpents, cygnes noirs , ibis, cafards , panthères en même temps que poussière , vent violent pluie ardente réduisent les humains à pas grand - chose ....

Sueur , sang et vomissements jaillissent des bouches ou des cheveux écrasés par la puissance impressionnante et infinie de cette Nature qui S’insurge ...



Même la lune , page 25, ne rit pas de nous , « Pauvres humains solitaires , car nous sommes bien trop petits et nos vies trop fugaces pour qu’elle remarque seulement notre présence ... »

L’écriture puissante , inspirée, ardente , emporte le lecteur dans des univers insoupçonnés de noirceur, de fracas, de bruit assourdissant .



Les mots sont déployés comme des abris , offrant des phrases de refuge à des personnages au bord du gouffre .....



La nature est sublimée par cette écriture flamboyante .

Elle donne un relief tout particulier à ces nouvelles où l’auteure revisite à sa manière l’état Ensoleillé de Floride ...

La langue est un brin crépusculaire ....



Lu dans le train , cet ouvrage écrasant m’a plu .

J’en ai presque oublié mes voisins ...grâce à cette puissance hallucinatoire.

Beauté un peu déjantée ....

Surtout si vous n’aimez pas les serpents (comme moi ) :: Attention.....Cette lecture n’est peut - être pas pour vous .....
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Les furies

Présenté par Barack Obama comme son livre préféré en 2015, "Les Furies" a bénéficié d'un bel effet marketing. Heureusement pour moi, je l'ai juste emprunté à la médiathèque communale car j'aurais regretté ma dépense. Pour résumer vite et bien, j'ai beau chercher, rien ne m'a plu dans ce roman. Pourquoi n'ai-je pas abandonné ma lecture ? J'avais simplement lu quelques critiques précisant que la deuxième partie apportait l'éclairage nécessaire à la compréhension de l'intrigue... Chez moi, panne d'électricité et pas de bougies de secours dans les placards sans doute, mais je n'ai eu aucune illumination.



Première difficulté, l'écriture pleine d'un lyrisme ampoulé a failli me décourager dès le début. Que dire des extraits de pièces de théâtre à la Shakespeare écrites par le héros, entrecoupant le récit et que j'ai carrément lus en travers ? Et des perpétuels allers-retours dans le temps principalement dans la deuxième partie qui égarent le lecteur ? Et de toutes ses références aux mythologies grecque et romaine mélangées, qui encombrent le texte ?



En ce qui concerne le thème, le couple et ses faux-semblants, rien de bien extraordinaire là-dedans. L'auteure a écrit la moitié du roman en se mettant à la place de l'homme et l'autre, à celle de la femme, cela aurait pu être intéressant si les personnages l'avaient été. Malheureusement difficile de les prendre en empathie, lui est égocentrique, misogyne et elle, manipulatrice et dissimulatrice. Cette jeunesse américaine désabusée, débauchée et privilégiée, ce milieu d'artistes bobos, je les ai déjà rencontrés récemment dans "New-York"Odyssée" de Kristopher Jansma. Ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais dans ce titre au moins j'avais trouvé quelques points positifs. Ce qui n'a pas été le cas avec "Les Furies", même en cherchant bien. Je n'ai pas eu entre mes doigts une histoire d'amour mais une relation basée sur l'exploitation de l'autre, où je me suis prodigieusement ennuyée, principalement à cause du style. Cela ne mérite à mes yeux qu' un 3/20. Une chose est sûre : Barack Obama et moi n'avons pas les même goûts.
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Les furies

Tout du long de ma lecture, je me suis demandée ce que Barack Obama avait bien pu trouver d'intéressant à ce roman de Lauren Groff, pour en dire autant de bien , et puis finalement j’ai compris.



La première partie est longuette et laborieuse, il faut faire des efforts pour supporter le vide abyssal des conversations de nos héros de fêtes en fêtes avec les gueules de bois et l'hypocrisie sociale qui va avec...classique, banal, ordinaire, tout comme le langage cru, habituel chez les auteurs réalistes américains.

Entre crochets, beaucoup de remarques, d'apartés, une impression de brouillon inachevé, comme dans la rédaction de synopsis. C’est agaçant autant qu’intrigant, inhabituel en tout cas.



Une simple histoire de couple, lui riche, mais déshérité, elle, belle et ambitieuse pour deux, chronique de la réussite à partir de rien et d'une ascension sociale à l'Américaine, à l'arrachée, dans l'adversité. Pour faire bonne mesure, notre héros est écrivain, arrogant, dépressif, brouillé avec le quotidien. L'auteur semble nous raconter quelque chose comme une histoire de pygmalion à l'envers, avec la création artistique au centre du projet, dans un petit microcosme new-yorkais d'intellectuels déjantés.



Puis tout s'accélère ...on a la fin au milieu, puis une succession de changements de perspectives, avec des relectures de ce qui vient d'être raconté, la chronologie bousculée, et là, ça devient bigrement intéressant et assez jubilatoire. Ce n’est pas un roman chorale, c’est différent, la narration est toujours extérieure. On va de surprise en surprise. Les personnages gagnent en profondeur et complexité.



« Les livres la laissaient sur sa faim. Elle était tellement lasse de cette façon conventionnelle de raconter des histoires, ces schémas narratifs éculés, ces intrigues touffues sans surprise, ces gros romans sociaux. Il lui fallait quelque chose de plus désordonné, de plus affuté, comme une bombe qui explose ».



En prêtant cette émotion de lecteur à Mathilde qui façonne Lancelot le dramaturge, comme elle sculpte son propre personnage, Lauren Groff nous donne les clés de son roman social affûté à elle . Tout est dans la forme et c'est réellement innovant . Il faut juste aller au delà des apparences. Une belle réflexion sur la création à plusieurs niveaux , sur le théâtre de la vie, avec son côté très imprévisible et incontrôlable.
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Matrix

Pensant découvrir un roman historique sur la vie de Marie de France , je me suis fourvoyée dans cette histoire très "féministe" où l'on parle peu de poésie, bien loin de mes maigres connaissances sur cette poétesse du XII eme siècle et qui célébrait l'Amour courtois .



Jeune fille de 17 ans, bâtarde au sang royal, Marie est exilée par Alienor d'Aquitaine comme prieure dans une abbaye en Angleterre .

Elle a passé son enfance dans le Maine, élevée par sa mère et ses sœurs, femmes puissantes, partant pour la croisade en emmenant l'enfant .



Loin de s'enfermer dans une vie de religieuse soumise, elle fait de l'abbaye une source de richesses entrainant la suspicion et le convoitise des hommes . Elle isole l'abbaye elle-même et mène au combat physique les sœurs contre les envieux , tout en transcrivant ses visions de la Vierge et composant des lais. Les hommes sont écartés de la vie de l'abbaye comme du récit , ses compagnes sont engagées malgré elles dans cette croisade .



Je n'ai pas aimé cette vision de l'histoire de cette femme, trop engagée dans le vent du wokisme actuel, il faut bien l'avouer et loin de l'esprit chevaleresque du Moyen Âge.

L'écriture ne m'a séduite non plus, mélange de modernité et de tournures archaïques ...
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Les furies

Lotto, Mathilde, Chollie et les autres…



Après un premier rendez-vous manqué avec Lauren Groff (Matrix), il me fallait persister et Les Furies, traduit par Carine Chichereau, était tout adapté. Une autopsie du couple et de la réussite US des années 90, en mode trompe l’œil efficace et addictif.



D’un côté, Lotto, jeune mec beau, brillant et riche, star des soirées étudiantes qui croque la vie et les filles avec Shakespeare pour compagnon, persuadé de son destin d’acteur puis d’auteur ce qu’il deviendra après avoir rompu avec sa famille et ses dollars.



De l’autre, voici Mathilde, « fille solitaire, les yeux baissés comme une putain de campanule timide, alors qu’à l’intérieur, une tornade l’habitait ». Une orpheline un peu mystérieuse et au parcours atypique, qui au premier contact avec Lotto, va déclencher un de ces coups de foudre qui changent une destinée.



Au milieu, Chollie et les autres, vrais et faux amis de fêtes, compagnons de réussites ou de galères, opportunistes ou piliers. Des vies en flous artistiques qui masquent l’essentiel, mais peu importe, c’est l’époque et tout le monde la croque à pleine dents.



« Mais aujourd’hui, la ville elle-même ressemblait à un buffet auquel il pouvait goûter (…) Lotto avalerait tout. Partout, la beauté, l’abondance. Il était Lancelot Satterwhite. Un soleil rayonnait en lui. Et ce magnifique tout, il était justement en train de le baiser. »



Mais entre l’affichage et la réalité, le fossé est grand, et les tourments ou errements du passé refont toujours surface. Suffit de leur laisser un peu de temps…



Au-delà de son histoire et de son habile construction – qui n’est pas sans rappeler celle de Trust – Lauren Groff a un sacré talent de portraitiste tant elle excelle à nous faire entrer tour à tour en adhésion d’esprit avec Mathilde et Lotto.



Au milieu de cette comédie humaine qui tourne au tragique, de cette course à l’ambition et à la reconnaissance, c’est la mécanique des forces et faiblesses du couple qu’elle décrypte, entre passion, appui, faiblesse, non-dits ou effacements, avec en premier plan, le rôle de l’épouse.



C’est réussi, un peu long, mais suffisant pour me donner envie d’une 3e lecture de Groff avec Arcadia qui m’attend.

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Les furies

La vie comme un théâtre, un roman où chacun joue le rôle de sa vie.



Lotto gagne à tous les coups (au loto de la vie?)… Toutes les filles sont folles de lui et tombent sous son charme. Mais son adolescence n’a pas toujours été facile. Boutonneux, exilé dans un pensionnat, il a dû apprendre à vivre au milieu des requins. Et jouer des grands rôles shakespeariens a été sa planche de salut.



Mathilde a décidé de gagner aussi. Dans la deuxième partie du livre, on apprendra tout sur son enfance et sur tous les rôles qu’elle a dû jouer pour survivre.



Un coup de foudre entre Lotto et Mathilde, sexe sur la plage et mariage rapide. Le couple vit dans le milieu du théâtre, fait semblant d’être pauvre, jusqu’à ce qu’il soit touché par les dieux de la célébrité.



Une grande histoire d’amour ? Bof !, si on s’arrête là, on est surpris que ce roman se soit attiré tellement d’éloges. Et c’est gênant, on est souvent déçu quand on attend trop d’un bouquin.



Mais c’est ailleurs qu’on peut trouver la pertinence de l’œuvre. Sous couvert de la romance, à travers les hypocrisies et les petites et les grandes trahisons, les omissions et les demi-mensonges, l’auteur revisite la mythologie, la tragédie grecque, et de nous redit à quel point le faux est vrai.



Pas étonnant qu’Obama ait bien apprécié ce livre. Ne jouait-il pas lui-même le rôle de président ? Il était sans doute entouré d’acteurs, la politique et la diplomatie en sont pleines, n’est-ce pas? Comment distinguer ce qui se cache derrière les images, derrière les rôles de chacun ? Et tous ceux qui font semblant d’être des amis et qui cachent une dague sous leur toge et n’attendent que le bon moment pour poignarder un frère ?



Finalement, je ne ferai pas semblant d’être un vrai critique littéraire. Je juge simplement un roman à partir de ce qu’il m’apporte et c’est gagné lorsque je referme le livre avec une idée de plus.

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Matrix

Le sacré et le profane se mêlent ici dans un ballet mystique et lumineux. Lauren Groff fusionne religion, conte, histoire et féminisme, créant un écrin au personnage de Marie de France qu'elle écrit, qu'elle tisse à partir du mystère que cette poétesse représente. L'abbaye où la jeune femme est envoyée émerge de la brume, ainsi que les décors qu'invente l'autrice, le froid humide devenant bientôt une matrice réconfortante qui donne naissance à la foi de Marie et à sa force (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/31/matrix-lauren-groff/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Floride

Un rendez vous manqué avec cette auteure. Vu qu'il s'agit de nouvelles, j'ai persisté dans ma lecture en espérant qu'une sortirait du lot.

Ça n'a pas été le cas, ce n'est tant le style de l'auteure c'est plutôt une question d'affinité non trouvée ou de mauvais moment pour lire ce recueil de nouvelles.

Je suis sûre qu'il plaira à d'autres.

Heureusement, ma lecture suivante a été un coup de coeur Nous rêvions juste de liberté de Henri Lœvenbruck.
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Les furies

Si Les Furies est le troisième roman de Lauren Groff, c’est le premier que je lis de cette Américaine de 39 ans. Mais il donne furieusement envie de découvrir les autres. Car l’originalité de sa construction le dispute à la brillance du style.

Il nous plonge dans l’intimité d’un couple, celui que forment Lancelot, dit Lotto, et Mathilde Satterwhite, dont on découvrira plus tard qu’elle s’appelle en fait Aurélie et que sa mère était poissonnière sur les marchés à Nantes.



La première partie est vue du point de vue de Lancelot, la seconde avec les yeux de Mathilde. Ce qui nous donne deux versions totalement différentes et met tout à la fois le ressenti que l’on peut avoir d’un même événement et le mensonge sous toutes ses formes au cœur d’un livre que l’auteur souhaitait au départ publier en deux volumes, baptisés Destins et Furies.

Tout commence merveilleusement bien pour le jeune couple. C’est la période de la lune de miel, celle de tous les possibles. Lancelot connaît ses premiers succès de comédien. Il rêve de gloire, soutenu par Mathilde. Et même si sa riche famille ne semble pas voir son union d’un bon œil, il croit en sa chance. D’autant que jusqu’à présent tout lui a souri, baigné dans cette atmosphère joyeuse de la fin des années 60. Aux premiers succès sur les planches, s’ajoutent ceux auprès des filles : « Lotto fut baptisé "Maître Queue". Il serait faux de dire qu’il baisait tout ce qui passait, en réalité il voyait dans chaque fille le meilleur de ce qu’elle avait. »

Mais quand il rencontre Mathilde, il sent que les choses deviennent plus sérieuses, que sa vie prend un tournant. D’autant que sa femme devient bien plus qu’une compagne très agréable, une collaboratrice, une protectrice, une gestionnaire de carrière, apparemment pleine d'abnégation.

Et si les amis s’éloignent peu à peu, peu importe. Car Lotto choisit de se lancer dans une carrière de dramaturge, entend revisiter la mythologie et réussir en tant qu’auteur plutôt qu’en tant qu’acteur. De premiers succès font du bien à son égo, mais l’installent aussi dans une sorte de confort proche de la cécité. Car il ne voit plus la vie qu’à travers le prisme de cette œuvre qui se construit « Quelque chose se passait tout au fond de lui. Un haut-fourneau qui le carboniserait s’il s’ouvrait. Un secret si profondément enseveli que même Mathilde l’ignorait. »

Imperceptiblement, il s’éloigne de sa femme. À l’image de l’opéra sur lequel il travaille avec Leo, on sent le drame couver, on imagine l’issue tragique. Et si l’on voit bien le dessein de l’auteur qui entend souligner cette descente aux enfers avec les extraits des œuvres de Lancelot, il faut aussi reconnaître qu’elles rendent la lecture moins fluide… Jusqu’au moment où la version de Mathilde prend le relais.

Ici, les secrets ont un poids autrement plus lourd. Sur les circonstances qui ont conduit cette fille unique de France aux Etats-Unis, sur la relation qu’elle entretient avec son «protecteur», sur la manière dont elle partira à la recherche d’un bon parti. Le mariage n’est plus alors une belle histoire d’amour, mais le fruit d’un calcul qui tient davantage de Machiavel que de Cupidon.

Au fil des révélations, le récit devient stupéfiant, fascinant. Très troublant. Entre le personnage lisse et bien-né de Lotto et les failles et la complexité du personnage de Mathilde, Lauren Groff dissèque bien davantage qu’un mariage. Elle fait voler en éclat la légende de l’amour qui serait la «fusion avec l’autre», brise la version trop fleur bleue du rêve américain et radiographie une société qui se cherche des valeurs, une vision. On comprend, en refermant ce livre, que Barack Obama a pris beaucoup de plaisir à le lire. À votre tour…


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Floride

La Floride, « Sunshine State », ses centaines de kilomètres de plages paradisiaques bordées de cocotiers, ses parcs d’attraction démesurés, son soleil éclatant, une destination de rêve paraît-il.

Mais, à travers ces onze nouvelles, Lauren Groff ne nous offre pas un guide touristique vantant les bienfaits du climat de cet État et le bien-être de ses habitants, loin de là !

La carte postale est gâtée par le dérèglement climatique, par sa faune qui peut s’avérer anxiogène. Et la détresse intérieure des êtres humains qui y vivent, leur fragilité, leurs peurs face à l’insécurité qui rôde, sont les mêmes que partout ailleurs.



Une mère, complètement irresponsable, peut y abandonner ses fillettes de quatre et sept ans dans un bungalow, sur une île au beau milieu de l’océan.

Un couple à la dérive peut décider de s’isoler, avec ses deux enfants, dans une cabane retirée, au cœur d’une forêt où une panthère a été aperçue non loin. Lorsque le mari doit filer pour contraintes professionnelles, l’hypothétique présence du fauve n’est pas forcément la seule source de danger.

Le soir venu, pour faire taire son énervement et son angoisse, une femme à l’équilibre fragile doit arpenter son quartier pas très sûr dans le nord de cette Floride. Au crépuscule, les fenêtres éclairées laissent voir la vie des voisins, pas forcément plus sereine que la sienne.

Une prof stagiaire n’y a plus les moyens de payer son loyer, l’avis d’expulsion engendre une nouvelle sans-abri, comme ailleurs. Sur les plages, sa solitude, sa faim et la recherche des moindres pièces de monnaie. Ici, en Floride, la perte de tout représente le même vide. La misère est partout.

Le vide, c’est aussi la solitude d’une femme regardant un cyclone. Dans la tourmente, tout en regardant les bourrasques charrier les objets arrachés du sol, elle sent la présence des hommes aimés, des fantômes pour combler le vide oppressant.

Une autre femme s’alarme des récifs coralliens qui meurent. Son anxiété épuise son entourage et elle-même, car comment avancer lorsque plusieurs signes sonnent la chute inévitable ?

La Floride peut être aussi fuie l’été par une écrivaine qui désire aller sur les pas de Guy de Maupassant, espérant trouver du réconfort en France. Mais fuir la chaleur n’empêche pas de traîner sa tristesse, son cœur lourd, sa lassitude.



Ces textes sont tous marquants, sans exception, écrits d’une plume irréprochable et accrocheuse. Ils ne sont pas optimistes, peut-être juste réalistes ?

La fragilité de l’être humain face aux intempéries fait ressortir leur fragilité intime. Cyclones, tempêtes, déluges ou chaleur étouffante viennent torturer un peu plus des êtres en proie à leurs tourments. Pour certaines, les symptômes du changement climatique viennent s’ajouter à leurs angoisses. La vue d’une doline peut alors être synonyme de l’effondrement plus général à venir.

La chaleur féroce contraste avec la froideur ressentie face aux constats du monde actuel.

La faune est omniprésente. Si les marécages sont peu à peu asséchés pour élargir les zones bétonnées, les moustiques, alligators et mocassins d’eau restent en lisière. Les serpents, eux, crocs à l’affût, peuvent être croisés à tout moment mais ils ne sont pas les uniques prédateurs. Les hommes laissent aussi leurs sales empreintes dans certains quartiers au point qu’une jeune femme demande à son mari :

« Dis-moi, tu crois qu’il existe encore des gens bien en ce monde ?

Oh oui, a-t-il répondu. Des milliards. Le problème c’est que les méchants font beaucoup trop de bruit. »

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Les furies

L'art est difficile, suggérait Jean-Baptiste Harang, dans son livre paru chez Julliard, rencontrant les auteurs avant d'écrire ses chroniques.

Nous connaissons tous quelques auteurs, mais au-delà c'est le flou. C'est bien le sentiment que j'éprouve devant ce livre Furies de Lauren Groff, ah ! Si elle avait pu me réserver un entretien, dommage.





J'avoue avoir adoré ce livre, car je suis aux anges quand la prose me résiste quand l'histoire est opaque et les personnages insaisissables. C'est cette jungle que j'ai trouvée avec plaisir dans ce roman fleuve aux échos si discordants.





S'il fallait retenir un thème, ce serait une mission délicate. C'est un livre sur le théâtre, certes, est-ce un livre sur les rapports amoureux, est-ce un livre sur l'enfance, ou est-ce un livre qui met en scène une femme, une mère dont nous nous ne savons pas grand-chose mais qui est peut-être le personnage central qui tire les ficelles.





Donner la parole à Lotto, le dramaturge, sans trop se poser de questions, revenait à dresser une très belle fresque du monde du théâtre et désigner naturellement Lancelot Satterwhite, dit lotto, comme le grand dialoguiste américain, auteur de la sublime tragédie, « Les Sources ».



la narration, s'engage, alors sur la mise en scène d'une caricature débridée de ce théâtre contemporain, Lauren Groff s'y lance pour notre plus grand plaisir, à n'en pas douter, elle se délecte.



Les créations de Lancelot sont de plus en plus fantaisistes et confuses.Elles seront pourtant d'autant plus acclamées par les critiques branchés, et notamment Phobe Delmar la bête noire des auteurs, quelles sont fumeuses et énigmatiques. Leurs succès seront éphémères et comme par hasard leurs qualités s'effondrent.



le grand n'importe quoi, éclate avec Antigonade, la nouvelle version d'Antigone, un mixage de la Grèce, antique, et de l’Angleterre d'aujourd'hui, puis un assemblage de tous les arts, de la vidéo qui se substitue au texte, de l'opéra en direct, ou des bruits de la rue et du métro.

Ainsi, à l'acte un," il y a sur la scène une citerne remplie d’eau , éclairée pour imiter une grotte!Un chœur d' Ouvriers perçant le tunnel...p 174".





Dans cette ambiance déjantée le créateur d'Opéra, Léo Sen, apparaît dans l'intrigue, à point nommé. C'est le signal que Lauren Groff préparait pour faire basculer son récit. Léo Sun ce jeune musicien cache un mal être trop profond, il ira le sonder seul, dans des eaux trop glacées. Cet épisode, annonce la 2ème partie, Mathilde.





Tout ce qui était beau se fissure, les personnage flottent avant de sombrer, des intrigants sont démasqués, l'arrivée d'un jeune homme, va créer un malaise.





Ainsi s'ouvre la deuxième partie, sur la vie du couple Lancelot-Mathilde, vue avec les yeux et le passé de Mathilde. On ne sait rien de Mathilde ou si peu, comme la déclaration faite par Lancelot au cours de ce bal d'étudiants, "épouses moi aujourd'hui" Mathilde a répondu oui. Cette version est celle de Lancelot, celle qu'il racontait.

Mais était-ce la vérité ?



Mathilde d'où vient-elle, quel est son nom ? Son passé ?



Nous découvrons bien vite que Mathilde est plutôt une femme trouble un personnage complexe, une Mata Hari prête à tout pour arriver à ses fins. Espionne et parfois aventurière son passé va l'aider à conquérir Lancelot. Pour cela il faut passer par-dessus la mère, la maman de Lancelot qui veille, un pacte sera scellé, inconnu de tous.



Mathilde a des comptes à rendre une vengeance ou des vengeances à solder cette deuxième Mathilde sorte de mégère va déployer dans l'ombre toute sa méchanceté. Rappelons-nous ce vers de Jean Racine ou une des Mégères, personnage de la Grèce antique, la plus hideuse des furies est évoquée : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ».



Cette deuxième partie, est un festival de rebondissements, c'est la réécriture de la vie du dramaturge Lancelot qui n'aurait jamais pu émerger sans sa muse.



Un livre passionnant qui renvoie à de nombreuses facettes de la vie des jeunes Américains.



Reste à découvrir cette fresque et à se faire sa propre opinion de ce roman à tiroirs. Mais que le caractère de Mathilde est intéressant, enjôleuse telle une Mata Hari dans toutes ses excessives postures, alimentée par une enfance d'apocalypse où traîne quelles que cadavres.





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Arcadia

Ce roman est marqué de pertes successives mais derrière les malheurs se cachent des petits bonheurs fuyants, fulgurants mais doux. La nature, son soleil, ses myrtilles sauvages, son sirop d'érable et ses couleurs vives sont le plus grand réconfort de Pouce qui apprivoise peu à peu la vie, enfant innocent et émouvant, adolescent timide et père aimant mais craintif, d'Arcadia à la ville, de la ville à Arcadia (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/02/11/arcadia-lauren-groff/)
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Les furies

"Entre leurs deux peaux, le plus fin des espaces, à peine assez pour l'air, pour ce voile de sueur qui à présent refroidissait. Et pourtant, un troisième personnage, leur couple, s'y était glissé."

Encore un roman sur le couple pourrait-on penser ? Peut-être. Mais alors, quel roman ! J'ai bien fait de céder à la furieuse envie née de la lecture d'une chronique d'Olivia de Lamberterie dans Elle dans laquelle elle rappelle d'ailleurs que ce livre a été désigné par Barack Obama comme le meilleur de l'année 2015. Il a bon goût, Barack. Lauren Groff nous livre ici une étude anthropologique à la fois brillante et passionnante, avec une tendresse folle pour ses personnages, du plus naïf au plus fêlé. Tout ceci dans une langue (merci à la traduction !) élégante et riche en surprises, qui déroule à vos oreilles une petite musique légèrement envoûtante, de celles qui vous poussent à tourner les pages.

Vingt-trois ans de la vie d'un couple. D'abord un coup de foudre et un mariage dans la foulée avec une scène d'ouverture digne de la grande tradition hollywoodienne. Lotto (diminutif de Lancelot) et Mathilde sont donc jeunes, beaux et il flotte au-dessus d'eux un halo de grâce qui suscite l'admiration. Lotto se destine à une carrière d'acteur avant de s'apercevoir que c'est dans l'écriture de pièces dramatiques qu'il excelle et de devenir une figure de Broadway. Mathilde le soutient, fait vivre le ménage pendant les années creuses grâce à son travail dans une galerie d'art. Autour d'eux gravite une bande d'amis rencontrés à l'université, la famille qu'ils se sont constitués en quelque sorte. Car Mathilde n'a jamais évoqué la sienne et Lotto, orphelin de père n'a pas revu sa mère depuis qu'elle l'a envoyé en pension à l'adolescence.

Vingt-trois ans de la vie d'un couple. D'abord du point de vue de Lotto, dans une première partie qui nous met à hauteur du regard d'un "artiste", un "grand homme" sur le monde qui l'entoure. Tout est légèreté, fête, désir tourné vers la réussite, les pieds dans l'art et la tête dans le ciel. La seconde partie retourne le point de vue du côté de Mathilde, déchirant en quelque sorte le voile rose que Lotto tendait sur la vie. C'est à la fois effrayant et jubilatoire.

Lauren Groff nous parle certes du couple et des différences d'appréciations entre un homme et une femme mais, ce serait du déjà vu s'il n'y avait cette plongée dans l'univers d'un artiste (qui pourrait être un grand sportif ou un homme politique d'ailleurs), autocentré, amoureux fou de sa femme sans rien connaître d'elle, amoureux de l'image idéale qu'elle lui inspire. Et en parallèle, l'univers de sa compagne, à la fois dans l'ombre et la lumière pour mieux éclairer son costume. Avec ce constat : "Le couple, c'était mathématique. Pas additionnel, comme on aurait pu s'y attendre. Mais exponentiel".

Les Furies est un petit bijou d'intelligence et de construction qui vous emmène bien plus loin que ce que vous pouviez imaginer au départ. Derrière les apparences, au coeur de cette alchimie pourtant impalpable qui façonne les associations amoureuses. C'est redoutablement bien fait.


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Les furies

Le résumé par l'éditeur :

Ils se rencontrent à l’université. Ils se marient très vite. Nous sommes en 1991. À vingt-deux ans, Lotto et Mathilde sont beaux, séduisants, follement amoureux, et semblent promis à un avenir radieux. Dix ans plus tard, Lotto est devenu un dramaturge au succès planétaire, et Mathilde, dans l’ombre, l’a toujours soutenu. Le couple qu’ils forment est l’image-type d’un partenariat réussi.

Mais les histoires d’amour parfaites cachent souvent des secrets qu’il vaudrait mieux taire. Au terme de ce roman, la véritable raison d’être de ce couple sans accrocs réserve bien des surprises.

J'ai longtemps cherché ce que Barrack Obama avait bien pu trouver à ce roman. Certes, la complexité des personnages est intéressante, très travaillée, mais j'ai néanmoins trouvé l'ensemble un peu inégal : tantôt lumineux, souvent ennuyeux. Les personnages sont un peu froids, sans doute trop distants. Une réflexion intéressante sur les non-dits qui gèrent les relations dans le couple mais un texte peut-être trop travaillé à mon goût qui manque un peu de fraîcheur et de spontanéité. Il m'a manqué le souffle. Un rendez-vous mitigé en ce qui me concerne.
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Les furies

De prime abord, ce roman avait tout pour me plaire : analyse d'un couple marié depuis plus de 20 ans, peinture du milieu artistique new yorkais, de bonnes critiques du style de l'auteur et Barack Obama avait adoré ce roman.

Mais pas moi !

Le personnage principal s'appelle Lancelot, il est issu d'une famille très riche. Il perd son père très jeune et ne s'en remettra jamais. Lorsqu'il arrive à l'université, il mène une vie totalement dissolue, accumulant les conquêtes d'un soir, goûtant toutes les drogues. Il aime faire du théâtre et se croit acteur, doté d'un bon égo mais le succès se fait attendre.

La première partie n'est qu'une succession de fêtes, d'orgies, tout tourne autour de ce personnage égocentrique et antipathique.

La seconde partie m'a un peu plus intéressée car il s'agit du point de vue de son épouse, Mathilde. Sa personnalité est plus riche et complexe, elle cache de nombreux secrets et n'est pas aussi facile à cerner que Lotto.

J'ai du mal à m'intéresser à un roman quand je n'éprouve ni sympathie ni intérêt pour les protagonistes principaux. J'ai trouvé ce récit long et ennuyeux. Une grosse déception mais c'est juste mon avis.
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Les furies

Enfant choyé, adolescent turbulent, Lotto est exfiltré par sa très riche mère, placé en pensionnat. Il part ensuite à l'université (Vassar) où il enchaîne les conquêtes d'un soir et découvre sa vocation de comédien. La rencontre avec Mathilde est éblouissante. La pureté de la jeune femme fascine Lotto. Ils s’aiment, se marient deux semaines plus tard, au grand dam de manman (sic) qui coupe les vivres.

Bohème enjouée. Mathilde fait vivre le ménage jusqu'à ce que Lotto découvre ses talents de dramaturge et accède à la notoriété. Couple en apparence parfait, Mathilde se fond sans rechigner dans l'ombre du grand homme.Mais "Le mariage est un tissu de mensonges. Gentils pour la plupart. D'omissions." et tout va bientôt se fissurer.

Commencé de manière plutôt classique le roman de Lauren Groff ne ménage pas les surprises et ce jusqu'à la toute fin des Furies. Pourtant si la première omission est théâtralisée par celui qui la révèle, tout se fait de manière subtile et nous ne découvrons que progressivement les failles des personnages, leurs faiblesses soigneusement cachées, ce qui nous les rend d'autant plus proches. Nous ne tranchons jamais ,et si les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, l'impression d'ensemble reste une formidable maîtrise de la forme et un style tout en retenue mais où les vacheries ne sont jamais absentes. Un roman fascinant .



Et zou, sur l'étagère des indispensables !
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Les furies

Lent, long, on assiste tout d'abord à toute l'enfance adolescence etc du mari, pour ensuite passer au couple, la vie ordinaire d'americains moyen plus, les faux semblants... J'ai attendu en vain une intrigue, un hamecon qui me tirerait jusqu'à la fin mais rien. J'ai pourtant essayé deux fois de le lire vu son succès mais les deux fois j'ai abandonné. Je n'insisterai donc pas vue la multitude d'ouvrages possibles. Je n'ai pas compris le succès de cet ouvrage.
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