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Citations de Laurent Binet (620)


Mitterrand essaye de faire une grimace de dégoût, mais en fait cela ne change rien à son expression habituelle.
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Selon moi il y a deux grandes approches, la sémiologie et la rhétorique, vous voyez ?

- Si, Si... credo di si, ma... Pouvez-vous expliquer un poco, maestro ?

- Eh bien, c'est très simple. La sémiologie, ça permet de comprendre, d'analyser, de décoder, c'est défensif, c'est Borg. La rhétorique, c'est fait pour persuader, pour convaincre, pour vaincre, c'est offensif, c'est Mc Enroe.

- Ah si. Ma Borg, il gagne, no ?

- Bien sûr ! On peut gagner avec l'une ou l'autre, ce sont juste des s de jeux différents. Avec la sémiologie, on décode la rhétorique de l'adversaire, on saisit ses trucs, et on lui met le nez dedans. La sémio, c'est comme Borg : il suffit de renvoyer la balle une fois de plus que l'adversaire. La rhétorique, c'est des aces, des volées, des accélérations long de ligne, mais la sémio, c'est des retours, des passing-shots, des lobs liftés.

- Et c'est migliore ?

- Euh, non, pas forcément. Mais c'est ma filière, c'est ce que je sais faire, c'est comme ça que je joue. Je ne suis pas un as du barreau ou un prédicateur ou un tribun politique ou un messie ou un vendeur d'aspirateur. Je suis un universitaire, et mon métier c'est d'analyser, de décoder, de critiquer et d'interpréter. C'est mon jeu. Je suis Borg. Je suis Vilas. Je suis José-Luis Clerc. Hum.
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Du matin au soir, toute la ville y défile et, la nuit, mille hommes montent la garde. Je pourrais arguer de l'effervescence due aux préparatifs du Carnaval, mais je ne veux pas vous tromper : la Seigneurie est en travaux depuis quinze ans et rien ne laisse penser que ces travaux finiront un jour, chantier éternel que nous devons à Vasari, la putain du Duc, qui passe pour travailler vite mais qui sait très bien rallonger ses commandes pour faire pleuvoir les ducats sur sa petite face de rat.
Benvenuto Céline à Pietro Stozzi, maréchal de France. 40
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Le sport, c'est quand même une belle saloperie fasciste.
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La vie n’est pas un roman.
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3. « Florence ! Voici ceux qui veulent ta perte ! dit-elle en montrant les corps qui se balançaient. Regarde leur visage : c'est celui de la trahison. Regarde leurs beaux vêtements : c'est le prix de ta sueur et de ton sang. Que voulaient-ils, ces traîtres ? Quitter l'Empire. Pourquoi ? Pour exercer librement leur tyrannie sur le peuple. Songe bien, Florence, que renoncer à l'Empire, c'esr renoncer à ses lois. Veux-tu revenir aux temps anciens, quand une poignée de familles suçait ta moelle ? Veux-tu le retour de ces ennemis du peuple ? Veux-tu la fin des magasins publics ? Où prendras-tu ton pain à la prochaine disette ? Où étaient-ils, ces traîtres, aux temps de la peste ? Où étaient leurs hospices pour tes malades ? Qu'ont-ils jamais fait pour tes vieillards et tes enfants ? Prends garde, Florence, à ne pas te laisser griser par les mots creux de ces mangeurs de chair humaine. » (p. 327)
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2. « De nouveau, ils furent confiés aux bons soins des tondus, catégorie de la population qui recouvrait décidément les activités les plus diverses : l'adoration de leur dieu, la collecte du breuvage noir, le stockage et l'entretien des feuilles qui parlent. Ils étaient prêtres, archivistes, mais aussi amautas, car ils disputaient au sujet de mystères du monde et racontaient beaucoup de contes, et même haravecs, car certains d'entre eux composaient des poèmes selon des systèmes de vers et de strophes très bien agencés. Par ailleurs, ils chantaient beaucoup, toujours en chœur, des mélodies traînantes et graves, sans être accompagnés par nul autre instrument que leur voix. Comme à Lisbonne, et bien qu'ils semblassent avoir fait vœu de pauvreté, ils logeaient dans les bâtiments les plus munificents. » (pp. 132-133)
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1. « Toujours le jeune souverain trouvait, sinon un but qui les ferait s'oublier eux-mêmes, une destination, une direction, une impulsion qui fédérait ses troupes et leur donnait l'élan et la force, si bien que jamais ce voyage impossible, inconcevable, qui les avait menés d'abord aux portes du Cuzco pour mieux les en éloigner ensuite, leur faisait tâter le nombril du monde avant de les envoyer jusque dans ses confins, n'avait complètement basculé dans l'errance pure, ou du moins le groupe des Quiténiens n'en eut jamais réellement conscience, sans quoi il ne fait guère de doute qu'ils eussent échoué, l'un après l'autre, sur les rivages de la folie. » (pp. 127-128)
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4. « Il faut faire avec ce romancier hypothétique comme avec Dieu : toujours faire comme si Dieu n'existait pas car si Dieu existe, c'est au mieux un mauvais romancier, qui ne mérite ni qu'on le respecte ni qu'on lui obéisse. Il n'est jamais trop tard pour essayer de changer le cours de l'histoire. Si ça se trouve, la fin est entre les mains de son personnage, et ce personnage, c'est moi.
Je suis Simon Herzog. Je suis le héros de ma propre histoire.
[…]
Comment Simon a-t-il deviné que le jeune "oncle" avait perdu de la famille dans le 'terremoto' ? Et comment a-t-il su que, d'une façon ou d'une autre, sans avoir de preuves sous la main, il jugerait plausible que le notable puisse être tenu responsable ? Dans sa paranoïa critique, Simon ne souhaite pas le révéler. Il ne veut pas que, si romancier il y a, le romancier comprenne comment il a fait. Il ne sera pas dit que quiconque puisse lire en lui comme dans un livre. » (pp. 476-477)
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3. « Bayard profite de son absence pour demander à Judith de lui expliquer la différence entre illocutoire et perlocutoire. Judith lui dit que l'acte de discours illocutoire est 'lui-même la chose qu'il effectue', alors que l'acte perlocutoire entraîne certains effets 'qui ne se confondent pas' avec l'acte de discours. "Par exemple, si je vous demande : 'Pensez-vous qu'il y a des chambres libres à l'étage ?' la réalité illocutoire objective contenue dans la question est que je vous drague. Mais l'enjeu perlocutoire se joue à un autre niveau : est-ce que, sachant que je vous drague, ma proposition vous intéresse ? L'acte illocutoire sera réussi ('performed with success') si vous comprenez mon invitation. Mais l'acte perlocutoire ne sera réalisé que si vous me suivez dans une chambre. La nuance est subtile, n'est-ce pas ? D'ailleurs, elle n'est pas toujours stable."
Bayard bredouille quelque chose d'incompréhensible mais ce bredouillement même indique qu'il a compris. Cixous sourit de son sourire de Sphinx et dit : "Allons donc 'performer' !" Bayard suit les deux femmes qui dénichent un pack de bière et montent l'escalier [...] » (p. 345)
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2. « 71. "Que la lumière soit." Et la lumière fut. (Manuscrits de la mer Morte, environ IIe siècle av. J.-C., plus ancienne occurrence de performatif retrouvée à ce jour dans le monde judéo-chrétien.) » (p. 325)
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Kaoutar Harchi: Hijab running
Ce désir sexuel hégémonique trouve en ce que l'on nomme la séduction à la française l'une de ses manifestations les plus certaines. Fondée sur un double standard sexuel qui vaut aux hommes désirants le nom d'hommes et aux femmes désirantes le nom de salopes, cette forme de séduction - que la littérature et le cinéma ont souvent portée au rang d'art de vivre - suggère une spécialisation ordonnée des conduites. Ainsi, aux premiers revient la tâche d'engager la relation sexuelle et aux secondes de se rendre disponibles pour consentir à celle-ci.
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Sarah Haidar: Une utopie sans armes
Plus loin, un torrent de "to-do lists" s'abat sur le monde confiné: nous sommes certes obligés de rester à la maison, mettre en suspens cette névrose hyperactive collective, mais il est hors de question que le temps ennemi nous traverse sans que l'ayons marqué de notre intelligence et de notre pouvoir; alors remplissons la cruche, faisons un programme quotidien, rejouons entre quatre murs la tragédie de nos claustrations à l'air libre, ne restons surtout pas inactifs, n'écoutons pas ce désir primal de léthargie et de flottement...
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Laurent Binet: Libido seditionis
Le plus taré des Gilets jaunes vaut mieux que le plus éduqué des chroniqueurs, car celui-ci, à la fin, déploiera toute son énergie à la conservation du système qui le rétribue, tandis que celui-là est prêt à tout péter parce qu'il a l'intuition que des ruines peut naître un monde plus juste.
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Sollers écarte les bras comme s'il battait des ailes, et déclare avec enthousiasme :"Ce pape est tout à fait à mon goût !(Il croque dans une asperge.) N'est il pas sublime quand il.descend de son avion pour baiser le sol qui l'accueille ?... Quel que soit le pays, le pape se met à genoux, comme une prostituée magnifique qui s'apprête à vous prendre dans sa bouche, et il.bsosr le sol...(Il brandit son asperge à demi croquée.) Ce pape est un baiseur, que voulez vous... Comment pourrais-je ne pas l'aimer ?..."
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Lacan, soudain, fait cette observation, sur un ton d'une infinie lassitude: "C'est curieux comment une femme, quand elle cesse d'être une femme, peut ecrabouiller l'homme qu'elle a sous la main... Ecrabouiller ,oui, pour son bien évidemment." Silence gêné des autres invités. Sollers déclare :"Le roi est celui qui porte sur lui l'expérience de la castration la plus vive."
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Nous sommes le 19 mars 1980 dur le plateau du journal d'antenne 2il est 13h30 et Mitterrand a mille ans.
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Ce que je peux vous donner,en tout cas, c'est un avertissement... Mitterrand tripote ses lunettes en se mordillant les levres, c'est filmé, c'est en direct, c'est une catastrophe. " Ce que je peux vous dire, c'est que le désespoir est mobilisateur et que quand il est mobilisateur, il est dangereux."
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les femmes, monsieur le commissaire, c'est pas un acquis,elles sont pas gemmes par nature. Les femmes, elles un devenir -femme
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On prétend toujours à ce qu'on ne peut pas être ou à ce qu'on a été un jour et qu'on ne redeviendra jamais
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