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Citations de Laurent Binet (620)


Les tués et blessés sont tous juifs.
On a aussi informé Heydrich de cas de viols : en l’espèce, il s’agit d’une violation caractérisée des lois raciales de Nuremberg. En conséquence de quoi, les coupables seront arrêtés, chassés du Parti et remis à la Justice. Ceux qui ont tué, en revanche, ne seront pas inquiétés
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La mémoire n'est d'aucune utilité à ceux qu'elle honore, mais elle sert celui qui s'en sert. Avec elle je me construis, et avec elle je me console.
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Le reproche que je peux lui faire c'est qu'il est très long à démarrer. Il faut vraiment avoir envie de poursuivre mais heureusement les courts chapitres pallient à ce défaut.
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Il y avait au sein de ce palais un lieu sacré orné de plaques translucides, rouges, jaunes, vertes, bleues. Le plafond y était comme une toile d'araignée creusée dans la pierre, d'une hauteur qui surpassait celle du palais de Pachacutec. A l'extrémité de l'édifice, sur une estrade fastueusement décorée, quoique non entièrement tapissée d'or comme pouvait l'être la Maison du Soleil, trônait la statue d'un homme très maigre cloué sur une croix.
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Et conscient que son peuple avait besoin d'un guide, sans plus s’embarrasser du protocole, il s'adressait à tous en ces termes : "Le temps des Quatre Quartiers est révolu. Nous allons voguer vers un nouveau monde, pas moins riche que le nôtre, gorgé de terres. Avec votre aide, votre empereur sera le Viracocha des temps nouveaux, et l'honneur d'avoir servi Atahualpa rejaillira sur vos familles et vos ayllus pendant des générations. Et si jamais nous coulons, eh bien qu'il en soit ainsi. Nous irons retrouver Pachacamac au fond de la mer. Mais si jamais nous passons ... Quel voyage ! Allons, en route vers un Cinquième Quartier !" Alors les Quiténiens, rassérénés et enhardis par ces paroles, reprenaient d'une seule voix : "Enroute vers le Cinquième Quartier !"
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Normalement, Simon est supposé avoir un niveau correct en anglais, mais bizarrement, ce qui est considéré comme normal en France, en matière de maîtrise d’une langue étrangère, se révèle toujours en situation largement insuffisant.
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Simon réalise-t-il à ce moment précis que la vie est un jeu de rôle qu’il nous revient de jouer le mieux possible ou bien l’esprit de Deleuze s’insuffle-t-il soudain dans son jeune corps, souple, mince, à la peau lisse et aux ongles courts ?
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« Ceux qui sont morts sont morts, et il leur est bien égal qu’on leur rende hommage. Mais c’est pour nous, les vivants que cela signifie quelque chose. La mémoire n’est d’aucune utilité à ceux qu’elle honore, mais elle sert celui qui s’en sert. Avec elle, je me construis, et avec elle je me console. »

« C’est amusant de constater comment, lorsqu’on s’intéresse de près à un sujet, tout semble nous y ramener. »
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( Foucault, qui se fait sucer par un jeune gigolo dans un bar gay, et à qui le commissaire pose une question importante. ) Foucault reverse la tête en arrière, sans que Bayard ni Herzog puissent déterminer s'il s'abandonne au plaisir ou s'il réfléchit.
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(Foucault, dans un bar gay, pendant qu'il se fait sucer par un gigolo, en présence du commissaire) :
L’homosexualité vous dégoûte, n’est-ce pas, commissaire ? (“Plus fort! Plus fort”) Pourtant, c’est vous qui nous avez créés. La notion de l’homosexualité masculine n’existait pas dans la Grèce antique: Socrate pouvait enfiler Alcibiade sans passer pour un pédéraste, les Grecs avaient une idée plus haute de ce que pouvait être la corruption de la jeunesse.
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Tu sembles convaincu que les ennemis de l'Eglise sont voués à l'enfer, et je ne saurais te détromper, mais rappelle-toi, mon ami, que l'enfer ne peut attaquer les païens.
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« Nous allons voguer vers un nouveau monde, pas moins riche que le nôtre, gorgé de terres. » (p. 73)
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Les deux armées se faisaient face, mais aucune n’osait attaquer l’autre. On s’observait. On se craignait. L’attente vint miner les esprits et les corps. Les hommes de Ferdinand, surtout, s’énervaient et tombaient malades. Mais face à eux, l’armée d’Atahualpa, qui avait guerroyé aux côtés des paysans contre les princes catholiques, était lasse, fatiguée par sa campagne d’Allemagne.
Le temps se figeait dans la plaine de Souabe.
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En même temps, j’ai dit que je ne voulais pas faire un manuel d’histoire. Cette histoire-là, j’en fais une affaire personnelle. C’est pourquoi mes visions se mélangent quelquefois aux faits avérés. Voilà, c’est comme ça.
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Je suis en train de le lire, et chaque page me donne envie d’en faire des commentaires. Il faut que je réprime cette envie. Je mentionnerai simplement qu’il y a un portrait d’Heydrich au début du livre. Je ne citerai qu’une seule phrase : « ses mains paraissaient trop longues, comme des algues nerveuses attachées à ses bras », parce que, je ne sais pas pourquoi, j’aime bien cette image.
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J'ai lu dans un forum un lecteur très convaincu qui disait à propos deu personnage de Littell : " Max Aue sonne vrai parce qu'il est le miroir de son époque." Mais non ! Il sonne vrai ( pour certains lecteurs faciles à blouser) parce qu'il est le miroir de notre époque : nihiliste, postmoderne, pour faire court. A aucun moment, il n'est suggéré que ce personnage adhère au nazisme. Il affiche au contraire un détachement souvent critique vis-à-vis de la doctrine national-socialiste, et en cela on ne peut pas dire qu'il reflète le fanatisme délirant qui régnait à son époque. En revanche ce détachement qu'il affiche, d'un air blasé revenu de tout, ce mal-être permanent, ce goût pour le raisonnement philosophique, cette moralité assumée, ce sadisme maussade et cette terrible frustration sexuelle qui lui tord sans arrêt les entrailles...mais bien sûr ! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Soudain, j'y vois plus clair : Les Bienveillantes, c'est " Houellebecq chez les nazis", tout simplement.pp 326-327, LDP.
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A quoi juge-t-on qu'un personnage est le personnage principal d'une histoire ? Au nombre de pages qui lui sont consacrées ? C'est, je l'espère, un peu plus compliqué.
Lorsque je parle du livre que je suis en train d'écrire, je dis : " mon bouquin sur Heydrich". Pourtant, Heydrich n'est pas censé être le personnage principal de cette histoire. Depuis des années que je porte ce livre en moi, je n'ai jamais pensé à l'intituler autrement qu'Opération Anthropoïde ( et si jamais ce n'est pas le titre que vous pouvez lire sur la couverture, vous saurez que j'ai cédé à l'éditeur qui ne l'aimait pas : trop SF, trop Robert Ludlum, paraît-il...). or, Heydrich est la cible, et non l'acteur de l'opération. Tout ce que je raconte sur lui revient à poser le décor, en quelque sorte. Mais il lui faut bien reconnaître que, d'un point de vue littéraire, Heydrich est un beau personnage. C'est comme si un docteur Frankenstein romancier avait accouché d'une créature terrifiante à partir des plus grands monstres de la littérature. Sauf qu'Heydrich n'est pas un monstre de papier. p.138. LDP.
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Bien sûr, je pourrais, peut-être même devrais-je, pour faire comme Victor Hugo, par exemple, décrire longuement, en guise d'introduction, sur une dizaine de pages, la bonne ville de Halle, où est né Heydrich, en 1904. Je parlerais des rues, des commerces, des monuments, de toutes les curiosités locales, de l'organisation municipale, des divers infrastructures, des spécialités gastronomiques, des habitants et de leur état d'esprit , de leurs manières, de leurs tendances politiques, de leurs goûts, de leurs loisirs. Puis je zoomerais sur la maison des Heydrich, la couleur des volets, celle des rideaux, l'agencement des pièces, le bois de la table au milieu du salon. S'ensuivrait une minutieuse description du piano, accompagnée d'un long propos sur la musique allemande au début du siècle, sa place dans la société, ses compositeurs, la question de la réception des oeuvres, l'importance de Wagner...et là seulement débuterait mon récit proprement dit. Je me souviens d'une interminable digression d'au moins quatre-vingt pages, dans Notre-Dame-de Paris, sur le fonctionnement des instructions judiciaires au Moyen-Âge. J'avais trouvé ça très fort. Mais j'avais sauté le passage. p.31.
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C'est amusant de constater comment, lorsqu'on s'intéresse de près à un sujet, tout semble nous y ramener.
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L'étudiant saisit aussitôt les termes de l'alternative : selon que le Président souhaite marquer de la distance avec ses visiteurs ou au contraire donner à la rencontre un ton plus convivial, il les accueille derrière son bureau qu'il utilise comme un rempart ou les installe autour de la table basse sur laquelle tout le monde se penche pour manger des petits gâteaux.
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