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Citations de Leïla Sebbar (83)


Elles apprivoisent le pays étranger de l’exil involontaire pour leurs enfants, pour qu’ils ne soient pas des étrangers dans le pays d’accueil, et qu’ils n’oublient pas les ancêtres musulmans
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Le pays natal perdu pour toujours, le pays de la naissance ne sera pas le pays de la mort.
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Ville-phare (Alexandrie), ma ville natale survit grâce aux livres qu'elle nous a légués et renaît dans ceux qu'elle ne cesse d'inspirer.
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- C'est quoi la vie pour vous?
- Je sais pas. C'est provisoire. Tout ce que je fais est provisoire, gardien de musée, photographe....
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L'Algérie était donc un pays de rééducation ? Pourquoi les pères disaient toujours, et parfois les mères, qu'ils allaient y envoyer le fils ou la fille qui leur donnait du mal.
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Dans les soubassements de sa terre, l'enfant sent la masse des troturés, des égorgés mélangeant leur sang qui gonfle comme un oued au printemps.
(texte de Marie Malaspina)
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J’entendais les contes merveilleux de ma grand-mère, des histoires de sorcières, des « brujas » immigrées et des esprits frappeurs installés dans des maisons coloniales déjà vieilles d’un siècle. Une culture populaire hispanique palpitait comme la flamme d’une ancienne lampe à huile dans le secret des familles, des images pieuses veillaient aux murs, la Santa Madre de Dios, les femmes se signaient, des cartes à jouer passaient aux mains d’hommes à l’accent rauque, palos et copas, espadas dansaient une ronde mystérieuse sous mes yeux ébahis.
(Bernard Zimmermann, « Une musique lointaine »)
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« Je ne voulais pas qu’elle souffre, elle est si vieille, elle refusait de quitter sa maison, elle a dit qu’on la laisse. Mourir en terre étrangère, non. Mourir dans la langue de l’ennemi, non.
Ma mère n’a pas voulu que je la porte sur mon dos. « Je ne suis plus une enfant. Va mon fils, va. Quitte l’enfer pour un autre enfer »
Je l’ai tuée.
J’ai tué ma mère. Elle était si faible. Je l’ai abandonnée, seule dans sa maison aux volets bleus. Ce bleu si beau de nos pays, vous savez. J’avais repeint les volets pour elle, pour sa vieille vie.
Ma mère, je l’ai tuée. »
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C'est aujourd'hui, au moment où j'écris, que je me dis, une fois de plus, que je ne saurai rien, que je n'ai pas su entendre mon père, dans la langue de ma mère (...)

Nous, ses enfants et sa femme, étrangers , dans le quartier populaire , "indigène", musulman, où il était le maître absolu de l'école et le bienfaiteur des habitants, hommes, femmes, enfants, son peuple, pères, mères, fils et filles de son peuple, de sa langue, de sa terre. Et nous, enfermés dans la citadelle de la langue française, de la république coloniale, les murs n'arrêtaient pas l'écho malfaisant des injures proférées par les garçons, la langue roulée, hurlée, était violente, obscène...Ces garçons de la rue auraient été les fils de mon père avec une autre femme ? La cousine que sa mère lui avait réservée ? (p. 31)
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Elles ont pratiqué un islam tolérant, simple, populaire, domestique et soudain leurs filles elles-mêmes s'engagent dans un militantisme religieux qui les surprend.
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Et vous savez, chez nous, vous les voyez vous aussi, les chinois ouvriers sur les chantiers, les routes et les autoroutes dans tout le pays et nos jeunes ? On dit qu’ils ne sont pas formés qu’ils ne savent pas travailler, les écoles ça existe, l’argent du gaz, du pétrole, des écoles professionnelles, c’est possible, non ? C’est ce que je répète tout le temps. Le pays n’est pas gouverné, mal gouverné, ils gouvernent pour eux pas pour nous. C’est comme ça depuis trop longtemps… Et tous ceux qui sont morts pour un pays libre, le pays est libre, oui mais un pays, une république, c’est une république chez nous, qui oublie les principes de la justice, l’égalité, le travail, l’éducation, la santé, le logement pour tous, hommes et femmes…. Vous avez vu les bidonvilles ? Je marche dans la ville, partout, et ces bidonvilles, cette misère dans un état si riche…. C’est des voyous, voilà ce que je pense, ce que je dis, des voyous nous gouvernent
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Elle lui avait dit qu'elle pourrait prendre sa fille en apprentissage, si elle quittait l'école, si elle ne continuait pas au lycée. Fatima s'était indignée. Sa fille travaillait bien. Elle allait au lycée. Elle aurait le bac et si elle ne voulait pas être institutrice comme elle l'aurait souhaité, elle continuerait ses études. Babette demanda "Pour quoi faire ?" Fatima ne répondit pas. Elle dit "Elle suivra la Faculté, peut-être médecine... je ne sais pas..." Elle vit Babette sourire.
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Je suis la fille de l’étrangère, la Française qui habite la maison d’école, celle qui s’est mariée avec un Arabe. C’est une folle. Ses enfants sont des bâtards et ses filles, des filles de pute. Si l’une d’elles marche sur le chemin, ils l’enlèveront pour la niquer dans la grotte… Elle sait le geste obscène des garçons… et les cris âpres, les rires violents, obsédants, qui donnent au geste répété comme à l’infini le tremblement de la terreur et du meurtre d’amour, du meurtre sacrificiel.
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Il ne parlait pas beaucoup. Elle le trouvait triste, il criait lorsqu'il la battait, il chantait à ce moment-là, il lui faisait peur, elle ne pensait plus que cet homme furieux était son père, ses gestes fous, ses hurlements contre elle, ses injures qui faisaient pleurer sa mère. La ceinture sifflait, la boucle l'atteignait au bras, au dos, à la cuisse, elle ne criait pas nepleurait pas, elle essayait d'échapper aux coups mais la pièce était petite.
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« Orpheline, c’est une orpheline… » Ce mot je l’avais lu dans les livres illustrés de la collection Rouge et or, les miens, ceux de mes sœurs, je les lisais tous, orphelins et orphelines, Rémi, Heidi, Perrine… Je les retrouvais d’un roman à l’autre, presque toujours des séries jusqu’à la mère retrouvée par miracle, rarement le père. Ainsi, une orpheline en chair et en os, toi, turbulente et intrépide, tu pouvais vivre la nuit, le jour, sans surveillance, libre de tes gestes et de tes cris, de tes amis aussi. Des garçons toujours. Et ils ne t’insultaient pas. Tu jouais avec eux sur le stade, dans la rue le long des cyprès du domaine, dans les wagons abandonnés de la vieille gare où nous allions par effraction, pas dans les wagons, seulement sur la petite esplanade cimentée de la gare, je ne t’ai pas rencontrée au bout de cette route, la seule goudronnée ou encore chemin de terre ? Jamais je ne t’ai vue seule, marchant comme mes sœurs et moi, vers le village ou le long de la voie ferrée, lorsque nous ramassions des asperges sauvages, très minces et très vertes, pour l’omelette du soir. « Orpheline ».
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Ma femme, tu sens bon, tu sens la mer sauvage et la montagne, le thym et le romarin, la menthe et le basilic de nos jardins, l'eucalyptus et le figuier, le miel... Tu es ma femme, tu es venue, je t'ai attendue...
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L'homme qui joue aux dominos s'interrompt, les écoute, les oiseaux crient, pas comme les hirondelles, c'est trop strident et leur ventre est noir.
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Nous portions, mes sœurs et moi, en carapace, la citadelle de la langue de ma mère, la langue unique, la belle langue de France, avec ses hauts murs opaques qu'aucune meurtrière ne fendait... (p. 39)
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« Encore des romans à l’eau de rose. Heureusement le bibliobus ne passe pas à la ferme. Tu ferais plus rien de la journée. C’est une maladie. Il faut être malade pour lire comme ça. C’est pas la vie… »
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Mes sens fichés en moi distillent mon Algérie, ils éclosent à chaque occasion pour dire leur origine ; ils ont acquis tant de liberté !
On n’y reconnaîtra pas le pays décrit dans les encyclopédies mais peu importe, il n’a pas voulu prendre ma forme alors c’est moi qui me suis occupée de lui pour en faire mon pays sinon, un pays natal peut donner la mort. Et le mien m’a donné l’élan natal mais par l’élan vital.
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