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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2887)


Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l'air de rien les mots, pas l'air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu'ils arrivent par l'oreille , par l'énorme ennui gris du cerveau. On ne se méfie pas d'eux les mots et le malheur arrive. Des mots, il y en a cachés parmi les autres, comme des cailloux. On les reconnaît pas spécialement et puis les voilà qui vous font trembler pourtant toute la vie qu'on possède, et tout entière, et dans son faible et dans son fort.....c'est la panique alors.....une avalanche....on en reste là comme un pendu, au-dessus des émotions. C'est une tempête qui est arrivée, qui est passée, bien trop forte pour vous, si violente qu'on l'aurait jamais crue possible rien qu'avec des sentiments. ...Donc on ne se méfie jamais assez des mots, c'est ma conclusion.
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C'est plus difficile de renoncer à l'amour qu'à la vie.
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Ça serait pourtant pas si bête s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants.
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On avait si hâte d'arriver que je faisais dans ma culotte… d'ailleurs j'ai eu de la merde au cul jusqu'au régiment, tellement j'ai été pressé tout le long de ma jeunesse.
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Plus on est haï, je trouve, plus on est tranquille... Ça simplifie beaucoup les choses, c'est plus la peine d'être poli, je ne tiens pas du tout à être aimé... Je n'ai pas besoin de "tendresse"... C'est toujours les pires saloperies de l'existence que j'ai entendu soupirer après les "tendraîsse"...
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Quand on a pas d'imagination, mourir c'est peu de choses, quand on en a, mourir c'est trop.
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Il existe pour le pauvre en ce monde deux grandes manières de crever, soit par l'indifférence absolue de vos semblables en temps de paix, ou par la passion homicide des mêmes en la guerre venue. S'ils se mettent à penser à vous, c'est à votre torture qu'ils songent aussitôt les autres, et rien qu'à ça.
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Le soleil qui passe à travers trop de choses ne laisse jamais à la rue qu'une lumière d'automne avec des regrets et des nuages.
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L’âme, c’est la vanité et le plaisir du corps tant qu’il est bien portant, mais c’est aussi l’envie d’en sortir du corps dès qu’il est malade ou que les choses tournent mal.
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« Tu vois pas un truc, toi, que je pourrais faire, pour sortir de mon métier qui me crève ? »
Il émergeait de sa réflexion.
« J’ voudrais en sortir de mon business, comprends-tu ? J’en ai assez moi de me crever comme un mulet... J’ veux aller me promener moi aussi... Tu connais pas des gens qu’auraient besoin d’un chauffeur, par hasard ?... T’en connais pourtant du monde, toi ? »
C’était des idées du dimanche, des idées de gentleman qui le prenaient. Je n’osais pas le dissuader, lui insinuer qu’avec une tête d’assassin besogneux comme la sienne personne ne lui confierait jamais son automobile, qu’il conserverait toujours un trop drôle d’air, avec ou sans livrée.
« T’es pas encourageant en somme, qu’il a conclu alors. J’en sortirai donc jamais à ton avis ?... C’est donc plus la peine même que j’essaye ?... En Amérique j’allais pas assez vite, que tu disais... En Afrique, c’est la chaleur qui me crevait... Ici, je suis pas assez intelligent... Enfin partout il y a quelque chose que j’ai en plus ou en moins... Mais tout ça je m’en rends compte, c’est du “ bourre-mou ” ! Ah ! si j’avais du pognon !... Tout le monde me trouverait bien gentil ici... là-bas... Et partout... En Amérique même... C’est y pas vrai ce que je dis là ? Et toi-même ?... Il nous manque qu’une petite maison de rapport avec six locataires qui payent bien...
— C’est effectivement vrai », répondis-je.
Il n’en revenait pas d’être arrivé tout seul à cette conclusion majeure.
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Aux éditions de la N.R.F peu avant le 14 avril 1932

Monsieur,
Je vous remets mon manuscrit du "Voyage au bout de la nuit" (5 ans de boulot).

[...]

Tout cela est parfaitement amené. Je ne voudrais pour rien au monde que ce sujet me soye soufflé. C'est du pain pour un siècle de littérature. C'est le prix Goncourt 1932 dans un fauteuil pour l'Heureux éditeur qui saura retenir cette œuvre sans pareil, ce moment capital de la nature humaine...
Avec mes meilleurs sentiments
Louis Destouches
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À Roger Nimier Le 10 février 1960

Mon cher Roger

À votre bon conseil j’ai bondi sur la plume, écrit à ce Claude [Gallimard]... bien courtoisement... je l’aurai bien traité de pourri, y enfoncé dans la tinette, il n’aurait pas moins répondu... mais sait-il écrire ? tout est là !... une courte réponse demande le secours de bien des Comités... d’anancéphales ! [...]
Bien affectueusement

Louis
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Je n'avais pas beaucoup de choses pour moi, mais j'avais certes de la bonne tenue, on pouvait le dire, le maintien modeste, la déférence facile et la peur toujours de n'être pas à l'heure et encore le souci de ne jamais passer avant une autre personne dans la vie, de la délicatesse enfin…
Quand on a pu s'échapper vivant d'un abattoir international en folie, c'est tout de même une référence sous le rapport du tact et de la discrétion. Mais revenons à ce voyage. Tant que nous restâmes dans les eaux d'Europe, ça ne s'annonçait pas mal. Les passagers croupissaient, répartis dans l'ombre des entreponts, dans les W.-C., au fumoir, par petits groupes soupçonneux et nasillards. Tout ça, bien imbibés de picons et de cancans, du matin au soir. On en rotait, sommeillait et vociférait tour à tour et semble-t-il sans jamais regretter rien d'Europe.
Notre navire avait nom : " l'Amiral Bragueton ". Il ne devait tenir sur ces eaux tièdes que grâce à sa peinture. Tant de couches accumulées par pelures avaient fini par constituer une sorte de seconde coque à l'Amiral Bragueton à la manière d'un oignon. Nous voguions vers l'Afrique, la vraie, la grande ; celle des insondables forêts, des miasmes délétères, des solitudes inviolées, vers les grands tyrans nègres vautrés aux croisements de fleuves qui n'en finissent plus. Pour un paquet de lames " Pilett " j'allais trafiquer avec eux des ivoires longs comme ça, des oiseaux flamboyants, des esclaves mineures. C'était promis. La vie quoi ! Rien de commun avec cette Afrique décortiquée des agences et des monuments, des chemins de fer et des nougats. Ah ! non. Nous allions nous la voir dans son jus, la vraie Afrique ! Nous les passagers boissonnants de l'Amiral Bragueton !
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La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage. Ce sont les malheureux de la terre.
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Louis-Ferdinand Céline
Si les gens sont méchants, c'est peut être seulement parce qu'ils souffrent ,mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs.
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Des soirs il simplifiait tout. Il montait sur l'escabeau devant la colossale armoire aux échantillons. C'était la distribution directe-gratuite et pas solennelle de la pharmacie… […] Il proposait tous ses rayons… Y en avait pour tous les dérèglements, toutes les diathèses et les manies… Un malade c'est horriblement cupide. Du moment qu'il peut se jeter une saloperie dans le cornet il en demande pas davantage il est content de se trisser, il a grand-peur qu'on le rappelle.
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Louis-Ferdinand Céline
Si vous prenez un bâton et si vous voulez le faire paraître droit dans l’eau, vous allez le courber d’abord, parce que la réfraction fait que si je mets ma canne dans l’eau, elle a l’air cassée. Il faut la casser avant de la plonger dans l’eau. C’est un vrai travail. C’est le travail du styliste.
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Toujours, j’avais redouté d’être à peu près vide, de n’avoir en somme aucune sérieuse raison pour exister. A présent, j’étais devant les faits bien assuré de mon néant individuel. Dans ce milieu trop différent de celui où j’avais de mesquines habitudes, je m’étais à l’instant comme dissous. Je me sentais bien près de ne plus exister, tout simplement. Ainsi, je le découvrais, dès qu’on avait cessé de me parler de choses familières, plus rien ne m’empêchait de sombrer dans une sorte d’irrésistible ennui, dans une manière de doucereuse, d’effroyable catastrophe d’âme. Une dégoûtation.
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Je vous le dis, petits bonhommes, couillons de la vie, battus, rançonnés, transpirants de toujours, je vous préviens. Quand les grands de ce monde se mettent à vous aimer, c'est qu'ils vont vous tourner en saucissons de bataille... C'est le signe... il est infaillible. C'est par l'affection que ça commence. Louis XIV lui au moins, qu'on se souvienne, s'en foutait à tout rompre du bon peuple. Quand à Louis XV, du même. Il s'en barbouillait le pourtour anal.
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J'ai toujours su et compris que les cons sont la
majorité, que c'est donc bien forcé qu'ils gagnent !...
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