Rien que son nom est prometteur quand on tombe sur l'un de ses livres... Le Bavard comporte trois parties, où l'auteur use des artifices de l'écriture pour les démonter après. L'histoire tient à très peu de choses. Ce qui compte, c'est que le narrateur a envie de bavarder :
Il va donc parler, que ce qu'il dise soit vrai ou non. Il nous raconte comment il est arrivé un soir dans un lieu où l'on boit et on danse :
Il nous dit sa manière d'être souvent en retrait, sauf ce soir-là, où il voit une belle femme danser avec un garçon plus petit qu'elle, un rouquin pas très engageant. Il décide de l'inviter et là naît un malaise. Cette nuit-là, le narrateur a parlé (sous l'effet de l'alcool?) plus qu'il n'aurait dû et s'est mis dans une situation délicate. Mais tout l'art de l'auteur est de justement nous maintenir, nous lecteurs, dans un état de désir de savoir qui ne sera jamais vraiment satisfait.
La deuxième partie se passe dans un parc enneigé, après cette soirée dont il a souffert : il tente de camoufler sa blessure psychologique par un mal physique.
Dans la dernière partie, il apostrophe encore le lecteur, le défie, se montre désagréable avec lui. De bavard, il devient paranoïaque, il dit savoir ce qu'on pense de lui mais s'en fiche aussi, il est comme un gamin qui nargue et se fait détestable, par bravade.
Le Bavard est un livre qui ne ressemble pas aux autres : l'auteur écrit soi-disant pour ne rien dire mais dit des choses qui nous tiennent en haleine, ne serait-ce que parce que l'écriture est belle. Et puis, les autres disent-il plus que ce que lui a écrit?
Il nous interroge sur le mensonge, sur l'importance d'une vérité ou non en littérature. Il est possible d'écrire un livre avec du rien, en se centrant sur un fait qu'on peut étirer jusqu'à épuiser sa substance.
C'est à lire, c'est à part...
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