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Critiques de Lucie Baratte (36)
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Le chien noir

Quel immense plaisir de retrouver la magie du « il était une fois » des contes si chers à mon enfance. Il s’agit plutôt ici de magie noire car c’est un conte gothique particulièrement sombre.

Dans ce livre envoûtant et captivant, à l’écriture lyrique, nombreuses sont les références aux contes traditionnels. « Le chien noir » se situe plus particulièrement à la croisée entre Barbe bleue et la Belle et la Bête mais avec des épisodes plus violents et sanglants et surtout une touche de modernité dans les thèmes abordés. @luciebaratte nous propulse avec talent dans un monde fantasmagorique en nous contant l’histoire d’une princesse à la beauté remarquable bien que née avec une tâche sombre sur le visage. Son père, un roi cruel et despotique aux lois liberticides la donne en mariage au charismatique Barbiche. A l’aube de ses 16 ans, intrépide et dotée d’une grande force vitale pourtant affaiblie par une période d’enfermement décrétée par son père, elle part avec le roi Barbiche dans son carrosse d’ébène sculpté vers son château maudit situé sur une île mystérieuse. En chemin elle recueille un chien noir blessé qui deviendra son fidèle « chasseur », personnage-clé du conte. Arrivés dans le sinistre château ils sont accueillis par le laquais, Lanterne, un homme rabougri portant vissé à une main un lampion à chandelle éclairant l’obscurité ambiante et dévoilant dans la pénombre un bestiaire démoniaque et tout un tas d’autres curiosités ou sortilèges. Au fil du temps elle découvre la malveillance de cet époux vorace à l’étrange tatouage en forme de serpent qui s’anime, au passé lointain et trouble possédant une bien terrifiante collection. Alors que Barbiche s’absente quelques mois, après avoir parcouru en détail le château et l’île, avoir lu nombre de livres de sa bibliothèque tant aimée, l’inquiétude la gagne. Des hurlements de bête transpercent souvent la forêt, des voix féminines chuchotent à ses oreilles, des cauchemars hantent ses nuits et elle reçoit d’étranges messages éphémères. Son instinct la pousse alors à enfreindre le règlement de Barbiche en ouvrant la porte interdite cachée au fond d’un dédale de galeries aux courants d’air glacé.

Accompagnée de Lanterne et de son chien elle utilise la précieuse clé d’or que son époux lui a confiée avec la peur de ce qu’elle va trouver derrière la porte maléfique et de la réaction de ce prédateur des ténèbres s’il l’apprenait. Et par un soir de pleine lune elle l’introduit dans la serrure...

Un pur régal jusqu’au mot FIN.
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Le chien noir

Ce que j’ai ressenti:



Il était une fois…



"Il était une fois un conte né des profondeurs caverneuses de l’humanité. Engendré d’un mythe dévoyé à la force du songe.(…) Il attendait les premières lueurs d’un matin pâle qui chuchotent à l’oreille du rêveur: le cauchemar n’est que le prolongement de ton âme."



Il n’y aurait pas eu autant de « Il était une fois… », s’il n’y avait pas eu autant de fois, toutes sortes d’injustices éhontées, de tyrannies sombres, de libertés bafouées…C’est parce qu’il y a eu de terribles actes dans l’Histoire des hommes, (et peut être plus encore dans l’Histoire des femmes), que le conte s’est fait lumière dans la société pour exorciser le Mal sous toutes ses formes…Et ce fameux « Il était une fois.. » est devenu alors, formule magique…Pour la rêveuse que je suis, ce genre particulier de lecture, m’attire irrésistiblement…Imaginez un peu ma joie de découvrir un conte gothique avec cet univers intense de Noir…Une onde de choc entre sublime et peurs viscérales, entre beauté envoûtante et effroi ancestral, c’est tout le charme du Noir qui opère en ces pages… Je n’ai pas hésité une seconde à faire rentrer Le chien noir dans mon monde féerique et c’est une adoption réussie!



J’ai été happée. Encore plus efficacement qu’un trou noir aurait pu m’absorber, Lucie Baratte avec cette revisite audacieuse et profonde, m’a happée dans les lignes noires de son livre. Une fantastique aspiration…Le chien noir reprend tous les codes du conte et quelques brides sauvages de ces meilleures légendes pour en faire une histoire troublante…Entre magie et ténèbres, le noir s’immisce en nos intérieurs…Le chien noir, c’est une princesse en détresse qui devra suivre un cheminement très sombre entre rêves et cauchemars, pour trouver la lumière en cet univers cruel et sans pitié…C’est tout un symbolisme fascinant où la part sombre des hommes se dessine en relief sur les murs, la bête dans un recoin attend son heure et le Mal plus mauvais que jamais, s’habille d’une couronne…Et cette princesse, Eugenie, apprendra de leur noirceur pour s’en faire lumière, non sans peine…



Il était plusieurs fois la nuit, les larmes et l’entrave aux libertés, il serait peut-être temps qu’il y est plusieurs fois le temps des princesses révoltées…Lucie Baratte ouvre la voie à ce temps de princesses émancipées et ses chemins de volutes noires sont beaux autant que fascinants…Dans une plume superbe en mixant les influences rétro et modernes, elle nous offre un conte magnifique. Intensément fort. Un petit joyau de noir.



Il était une fois, une fée qui avait eu un tel coup de cœur pour un conte gothique qu’elle en retranscrit sur les parois de son imaginaire des pans entiers de ses mots, qu’elle en apprit des fragments qu’elle colla sur ses lèvres, et par on ne sait quelle magie, elle eu une tache de noir qui apparut sur sa joue…La fée la chérit avec une tendresse infinie…Et quiconque venait en son royaume de féerie, pouvait voir gambader Le Chien Noir…





Ma note Plaisir de Lecture 10/10.
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Le chien noir

D’abord se laisser glisser dans la douce atmosphère créée par les codes du conte et replonger des années en arrière avec la sensation sécurisante de se retrouver en terrain connu, un peu comme si tu retrouvais adulte un doudou oublié. Le roi, la jeune et belle princesse enfermée et à marier, un prétendant, un long voyage, une île, un château…



Ensuite, commencer à trembler quand le conte vire au drame, au fantastique puis au gothique et s’aventurer dans un univers certes éloigné de mes habitudes, mais pas désagréable à découvrir. Un chien sauvage abandonné, des voix, une pièce interdite, un serviteur-gnome, un tableau qui suinte, un tatouage qui s’anime et j’en passe…



Enfin gratter un peu de l’autre côté du texte, et découvrir le deuxième effet kiss-cool du conte, celui qui mêle les références du genre – clin d’œil appuyé de Barbiche à Barbe Bleue – à des thématiques plus contemporaines : les violences faites aux femmes et la difficulté de s’en échapper, l’émancipation, l’épanouissement ou les limites de l’interdit.



Avec Le chien noir, Lucie Baratte nous offre un conte oscillant constamment entre nostalgie et modernité engagée, dont on regrettera juste que la fin – choix assumé - soit trop respectueuse des convenances du genre. Faussement légère, l’écriture de l’auteure est aussi furieuse que ses « pages d’ombres » qui terminent ce livre remarquablement édité, complété d’un site Internet à l’accès verrouillé dont je vous donne l’adresse (serstoidelaclef.com) mais pas la clé d’entrée, cachée au cœur du livre…

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Le chien noir

« Il était une fois un conte né des profondeurs caverneuses de l'humanité… A travers le labyrinthe du temps, une formule enchantée, plus légère qu'un flocon de poussière, se frayait un chemin jusqu'à l'oreille » du lecteur.

L'incipit donne le ton. Une écriture élégante, sombre et cruelle.



*

Il était une fois un père violent, dominateur et insensible qui veut se débarrasser de sa fille en la mariant de force.

Il était une fois Eugénie, une princesse belle comme le jour, généreuse mais tellement naïve.

Il était une fois un roi fortuné nommé Barbiche qui demande la jeune femme en mariage, un gentilhomme charmeur, aux manières raffinées, mais les apparences sont bien trompeuses.

Il était une fois un jeune chien noir, blessé et tout crotté, au beau pelage bouclé, ramassé au bord du chemin qui mène notre délicate héroïne vers sa nouvelle demeure et son destin.

Il était une fois un château lugubre, maléfique et labyrinthique, de style néogothique construit en granit noir, se dressant sur une île isolée battue par des flots agités.

Il était une fois une petite clé faite d'or ouvrant une pièce mystérieuse et interdite. Notre princesse malade d'ennui va-t-elle succomber à la curiosité et braver l'interdit ? Ne dit-on pas que la curiosité est un très vilain défaut ?



*

Mais vous l'aurez bien compris, ce roman est une jolie réécriture du célèbre conte de « Barbe Bleue », écrit en 1697 par Charles Perrault qui s'est inspiré d'un personnage non moins connu : le roi d'Angleterre Henri VIII. Marié six fois, le souverain britannique a fait décapiter deux de ses épouses !

Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite imaginée par l'auteure, différente de la version originale du conte.



*

Mais attention, ce conte-ci ne s'adresse pas à un jeune public, certains passages pourraient heurter leur sensibilité, avec en particulier, des scènes de viol, de meurtres et de tortures. Mais il n'y a aucun voyeurisme dans l'écriture de l'auteure qui ne s'attache pas à dépeindre les scènes avec des détails sordides ou scabreux, ce que j'ai apprécié, je ne vous le cache pas.



*

De nombreux clins d'oeil aux contes de notre enfance, la Belle et la Bête notamment, mais aussi Cendrillon, l'oiseau Bleu, Peau d'Âne, Blanche-Neige jalonnent cette histoire. le roman s'ancre ainsi dans le passé, mais aussi dans le présent (références au jeu Monopoly, à la chanteuse Kate Bush, ou à la crème Coldcream, le thé tchaï) pour nous rappeler que les contes traversent le Temps.



*

Premier roman de Lucie Baratte, l'auteure rend hommage à la conteuse Mme d'Aulnoy (1651-1705), auteure de « La Belle et la Bête » ou de « La chatte Blanche », et à Angela Carter (1940-1992), auteure de « la compagnie des loups » de magnifique façon.



Elle nous plonge dans une abime de noirceur avec ce conte gothique qui met en scène une jeune femme innocente et pure qui, voulant échapper à la domination d'un père cruel, se jette dans les bras d'un homme dominateur, malsain et meurtrier. Un roman très féministe pour un sujet très actuel.

Cette réécriture est suivie d'une postface très intéressante d'Elisabeth Lemirre, spécialiste du conte littéraire français, qui analyse pour nous « le chien noir » et nous donne toutes les clés pour comprendre ce genre littéraire.



*

Une belle surprise, une réécriture originale, un roman envoutant qui donne aussi quelques frissons, un genre littéraire que l'on a perdu l'habitude de lire et qui mérite une percée dans le monde littéraire. Une jeune auteure talentueuse à suivre.
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Le chien noir

Je ne suis pas très douée pour faire une critique, alors je vais tenter avec des phrases courtes et subjectives. J'ai beaucoup aimé parce que le style d'écriture était agréable à lire. C'était sombre, gothique mais plein d'espoir et surtout c'était plus palpitant que le conte Barbe Bleue. On se doute de la fin mais on a plaisir de savoir que nos doutes se révélaient justes, parce que c'est aussi ce qu'on aime dans les contes. Merci à l'auteur pour ce roman.
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Le chien noir

Il était une fois un grand confinement qui n'en finissait plus. La consigne était simple, il fallait rester chez-soi. Comme Raiponce dans sa tour. Comme Belle dans le château de la Bête. Je n'avais jamais été aussi proche d'une princesse recluse de conte de fées.



Il était une fois un éditeur qui au détour d'une rencontre en mode zoom nous parle d'un conte, Le chien noir, premier roman d'une auteure française, Lucie Baratte. Quelques clics plus tard, me voici traversant la place Saint-Sauveur vide, si étrangement vide, pour un vendredi de printemps.



Il était une fois, la fille du roi Cruel, forcée de se marier avec un homme riche, puissant et troublant. Barbiche, Barbe Bleue au tatouage de serpent, qui l'emmène dans un royaume froid et violent. Comment Eugénie pourra-t-elle se libérer de ce joug oppressant ? Comment cette jeune fille trouvera-t-elle le courage de relever la tête ? Et si la clé, c'était ce petit chien noir, qu'elle a recueilli par une nuit d'orage ?



Pas besoin d'en savoir beaucoup plus. Les codes du conte sont là, on se retrouve en territoire connu. Le style reste très contemporain, fluide. Pas de crainte, si elle est influencée par l'écriture des précieuses du XVIIe, l'auteure ne livre pas un texte ampoulé. Quel plaisir de lecture ! Ce plaisir de partager une histoire intemporelle, qui nous parle pourtant à nous, rien qu'à nous, une histoire qui fait frémir. Ce plaisir d'enfant de jouer à avoir peur. Cette frêle princesse va se confronter tour à tour aux monstres, au désir, à la liberté, à la vérité. Parce que le conte depuis toujours est un récit initiatique.

Coup de cœur sans réserve pour ce texte. Idéal pour quelqu'un qui comme moi a aimé La Belle et la Bête et ses multiples versions, le roman gothique, les jeux littéraires et les personnages féminins qui ont du chien.
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Le chien noir

Il était une fois un site Internet magique qui répertoriait des milliers de livres. Chaque jour, sur ce site, des lecteurs passionnés publiaient des critiques à foison.

Il était une fois une jeune femme qui avait été bercée, dans son enfance, par de nombreux contes qui lui inspirèrent un amour inconditionnel pour la lecture. Elle ne pouvait se passer de lire, à longueur de journée quand cela était possible. C'est pourquoi on l'appelait Bookoholic.

Il était une fois un conte à la fois sombre et magnifique, savant mélange de Barbe Bleue et de la Belle et la Bête, parsemé d'autres références anciennes et modernes.

Il était une fois un conte qui n'aurait probablement jamais été découvert par notre jeune lectrice, Bookoholic, si elle ne s'était pas rendue sur ce site magique aux multiples critiques.

Il était une fois une modeste critique qui cherchait à se faire une place parmi les huit autres critiques qui accompagnait ce conte. Humble, elle savait que tout était déjà dit sur Le Chien Noir, et qu'elle ne saurait mieux faire que les autres lecteurs; toutefois, elle avait le secret espoir de convaincre plus de lecteurs de faire la connaissance de la princesse Eugénie et de cet énigmatique chien noir, et de les suivre, se laissant emporter par la plume de Lucie Baratte jusqu'au chateau du roi Barbiche.
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Le chien noir

Roi Barbiche (ou Barbe-bleue), dans son château lugubre, aux pièces froides et murs suintants, mène son épouse, choisie discrète et fragile, qualifiée de sotte et trouillarde avec laquelle il joue. Apeure. Contrôle. Maltraite et mate. Voici le conte. Que de noir, comme le chien aux pieds d’Eugénie, aussi sombre que l’ébène, doux et violent, dans ses bras, son ombre, ses pas.

Si le château est obscur, les âmes le sont davantage.

Ce court roman – conte gothique aux pages redoutables, histoire universelle de la violence faite aux femmes, ne peut laisser indemne. Le noir est noir, empli de haine, de corps disloqués, de cauchemars, de sévices, jusqu’à l’écœurement. On abuse. On écrase. Et nous, lecteurs, frissonnons, voyeurs de l’abomination, impuissants dans nos fauteuils, de ce qui se passe parfois juste à côté.

L’écrit percute sur l’air de rien d’un conte connu et reconnu, aménagé pour l’heur, juste pour (re)dire, avec ses phrases de ton classique, ses mots chantants, l’inacceptable.

Une belle découverte.


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Le chien noir

C'est dans le cadre du 8ème prix des lecteurs de ma bibliothèque que j'ai eu l'occasion de lire "Le chien noir", le premier texte de fiction de Lucie Baratte. Il a été publié en 2020 aux éditions du typhon. La sélection a été faite dans le but de soutenir les petites maisons d'édition parce que leur survie est en jeu en ces temps de crise.

J'ai donc commencé par ce conte, parce que j'adore les histoires et aussi pour sa belle couverture.

Tous les ingrédients étaient là pour que je passe un bon moment de lecture et pourtant cela n'a pas fonctionné. Peut-être parce que la référence à barbe bleu est trop évidente.

C'est l'histoire d'Eugénie, la fille du roi Cruel, dont le méchant père (bien nommé) veut se débarrasser en la mariant. Elle a seize ans et tombe mal avec le roi Barbiche. Il va la séquestrer sur une île qui semble maudite. Heureusement, en chemin, elle sauve un chien noir blessé qui va devenir son compagnon. La jeune reine le nomme Chasseur. Elle se trouve moins seule quand Barbiche le tyran (malgré son nom rigolo) part pour une année en lui laissant la clé d'un lieu interdit. Avant, il l'avait violée et lui avait montré des choses épouvantables que je ne dévoilerai pas.

Il faut dire que ce texte est un conte gothique contemporain, avec beaucoup de sang, de boue et un peu de sexe. On comprend que l'autrice veut jouer sur nos peurs et nos perversions mais j'ai trouvé cette lecture parfois laborieuse et surtout sans surprise.

Et puis, je n'ai pas apprécié la postface d'Élisabeth Lemirre qui nous fait une explication de texte. le lecteur n'a pas besoin qu'on lui décode tout, ni de justifier que ce roman s'inscrit dans la littérature féminine parce que la jeune fille ne va pas se résigner. Certes, elle proteste contre un mari pervers et meurtrier mais sa rébellion tient sur une demi-page.

Heureusement, il y a une grande bibliothèque avec des livres magiques. Mais si Eugénie a des draps de la couleur de l'oubli, moi aussi.





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Le chien noir

Ouvrir ce livre à l'instar d'un cadeau rare. Etonnant, passionnant, il bouscule les diktats littéraires. Accorde une chance à un genre, l'Imaginaire et le Fantastique. Original et précieux tant sa beauté gonfle les lignes dans le sombre d'un antre hors de l'espace et du temps. « Le chien noir » est captivant. Les pages tournent à allure folle. On veut savoir, de suite, vite, dans cette impatience enthousiaste ce qui advient de l'intrigue. On traverse cette haute littérature dans un labyrinthe où le charme se situe dans la magistrale écriture de Lucie Baratte. Malgré les courants d'air glacé cette impression majeure d'être au coeur d'un conte qui casse les codes. Une plongée dans l'ancestral d'un gothique confirmé. « Il était une fois un conte obscurci, englouti par un océan de ténèbres qui gisait tout au fond du foyer des histoires, étouffé en secret sous le gris de la cendre. » Le style doux, ciselé, aérien chuchote cette histoire qui tel le fil d'Ariane emmène le lecteur bien au-delà de la visibilité. Ce conte de choralité vêtue est un aimant. On écoute Lucie Baratte. Et là, la nuit surpasse le jour. Mais on est bien. « Eugénie » est une jeune princesse vivant dans un château avec son père « Cruel ». Un homme vil, autoritaire qui emblématise certaines têtes connues. Il broie ses sujets à l'instar d'un rideau baissé à la vue de la liberté pour « Eugénie ». Jeune fille aimant un Page et dont « Cruel » le fera décapiter. (Suivez mon regard). N'ayez pas de crainte. Cette litanie est d'une couleur qui enrobe et apaise. Les sons de l'histoire sont de loin les plus belles attentes. La lecture est envoûtante. Que va-t-il se passer dans cette traversée du miroir ? « Eugénie » va être soumise à un homme. Pas n'importe lequel. Se marier de force avec « lui » « le roi Barbiche ». Nous sommes nos choix. Pas elle. Et pourtant, « Eugénie » cherche à percer les mystères sombres de sa vie. « Ecoutez moi attentivement, vous n'avez rien à craindre… Voyez-vous, en dépit de mon apparence de robuste quadragénaire, j'aurai bientôt mille ans d'âge… » Cette voix qui attire « Eugénie », lui annonce les prémices d'une vie douce. Est-elle sincère ? Le conte ouvre ses tiroirs. Ses passages secrets dans un tunnel où chaque pas prononcé signe l'histoire des fables insistantes. Il y a la teneur de « Edgar Allan Poe » et « Ses histoires extraordinaires ». L'emblème tenace des contes tels que « Peau d'Ane » « Barbe-Bleue ». Le rôle puissant d'une trame renommée dès sa première annonce car unique. Ici, règne le majeur. La glaise des légendes et bien au-delà des évènements, « Le chien noir » fait une entrée fracassante et parabolique. Il est là. Chien recueilli par « Eugénie » en route pour un voyage sans retour avec « le roi Barbiche » vers une île perdue à mille-mille dans les ténèbres des angoisses immortelles. On aime la subtilité de Lucie Baratte, ses signaux, ce qui renvoie à notre contemporanéité en filigrane. « Danses endiablées jusqu'au bout de la nuit, valse, twist, cha-cha-cha et fox-trot, jeux de société pour tous les goûts, du bridge au Monopoly en passant par le tric-trac et le nain-jaune. » Ce chien noir adopté par « Eugénie » qui est-il ? Lisez, je ne vous dirai rien. Juste ce relationnel entre « Eugénie » et lui. Cette osmose qui détourne le conventionnel. La ligne jaune n'est jamais franchie. La pudeur gracieuse de l'écriture remporte la palme d'un conte pour grandes personnes mais que les enfants adoreraient « Que vais-je faire toute seule sur une île déserte ? » « Eugénie » va franchir les frontières des interdits. « Le roi Barbiche » est parti pour un an. Lui laissant en main, ce qui est scellé et dont elle ne peut percer le secret. le Fantastique rentre en scène dans un jeu de lumières. le Sésame parabolique des mystères engloutis dans les souterrains. Et là, les amis ; « Le chien noir » est puissance, métaphore, magie d'outre-tombe. La dualité est actée. « On y entendait des cognements, et les flûtes des cavernes, des sonates de Chopin et la pop mélodique de Kate Bush… » « Le chien noir » oeuvre dans la grotte abyssale. Les tiroirs se referment. Le conte s'achève. Rien ne sera plus comme avant la première majuscule de ce temps qui accroche les histoires aux murailles d'éternité. Envoûtée, bousculée, étonnamment enrichie par cette matrice littéraire hors norme, je referme « Le chien noir » et je sais que ce conte est déjà culte. A noter : Une postface par Elisabeth Lemirre spécialiste du conte littéraire. Perfectionniste, en conférence d'une conclusion à ce merveilleux déployé, dévoile que Pascal Quignard notait « Les contes forment un genre presque inhumain ». Elisabeth Lemirre ajoute : « Humanisant l'Homme qui l'écoute ou qui le lit. » Publié par les majeures Editions du Typhon.
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Le chien noir

C’est un conte à ne pas mettre entre toutes les mains, car on y lit des viols conjugaux et de la zoophilie, ainsi que tout un tas d’horreurs innommables.

Je trouve le personnage d’Eugénie très passif et de fait pas très attachant. A la fin, bien sûr, elle aura un sursaut, car il faut qu’elle se libère par elle-même, mais, de fait, ça fait surfait, peu crédible.

Le « personnage » du chien noir Chasseur crée une présence mystérieuse et intéressante.

Barbiche est parfaitement ignoble et en même temps tellement caricatural que, là encore, je n’ai pas réussi à éprouver un sentiment, en l’occurrence de la détestation ou de la haine vu le bonhomme.

Je reconnais que l’autrice a su créer une ambiance sombre et des descriptions qui marient toutes les nuances de noir.

Au final, je n’ai pas été convaincue par ce récit.
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Le chien noir

Annoncé comme une relecture de Barbe Bleue aux accents féministes, ce récit nous entraîne dans les noirceurs de l'âme. C'est une plongée en plein cœur du malaise, mais dont on attend avec impatience le chapitre suivant qui comment toujours par "il était une fois".



Coeurs sensibles vous allez souffrir mais quelle magnifique lecture pour halloween .



Je tiens à insister sur la qualité du livre, sa couverture, son papier, ses rabats... c'est un bien bel objet qui nous plonge dans la lecture. Une pépite à découvrir pour tous les fans de ce genre.
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Le chien noir

Ce livre a le mérite d’être bien écrit et de se dévorer d’une traite, ou peu s’en faut.

Pas de réelle surprise cependant sur le dénouement que je ne dévoilerai pas, néanmoins il s’agit d’une belle relecture/réécriture de contes connus. Barbe-bleue revisité en mode gothique, moderne et féministe...

Un livre à découvrir dans une magnifique collection, chez un petit éditeur marseillais dénicheur de talents oubliés ou potentiels qui nous offre des ouvrages de qualité.

Je pense avoir plus apprécié le style riche et savoureux de l’autrice, dont j’essaierai indubitablement de suivre ses prochaines créations dans le domaine de la fiction, que l’histoire elle-même, qui n'est pas désagréable pour autant.

Lisez-le, lisez-la, ne serait-ce que pour découvrir la plume de Lucie Baratte.

Il était un fois...
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Le chien noir

Une lecture coup de 🖤 : j'ai retrouvé l'envoûtement-répulsion des contes d'Angela Carter avec La compagnie des loups et une plume merveilleuse assortie d'un art de conter remarquable ( j'ai d'ailleurs lu le texte à voix haute, un vrai régal de sentir rouler les mots et savourer les silences).

Quel est ce conte ?

C'est un héritage de contes et de mythologies, de malédiction, de transformation, de morts et de renaissances. On y retrouve l'effroyable Barbe-Bleue, la malédiction de La Belle et la Bête, le cercueil de verre de Blanche-Neige, pour la mythologie : les Parques antiques, le labyrinthe du Minotaure, mais aussi le Chaperon Rouge, les robes de Peau d'âne version déclinaisons de noir. D'ailleurs cette couleur se décline tout du long et nous dévoile ces mille et une nuances. J'ai dû louper de nombreuses autres références qui font de ce texte une richesse. Quelques éléments de notre monde actuel ancrent ce récit dans nos propres préoccupations, peurs, pulsions.

N'hésitez pas à découvrir ce conte macabre, plein de noirceur, cru, sensuel et écrit d'une plume ciselée, conteuse et malicieuse.
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Looking for Janis

Je ne connaissais pas du tout Lucie Baratte avant de recevoir son livre, et je connaissais Janis Joplin seulement de nom, ayant croisé quelques-unes de ses chansons sur YouTube au détour de mes errances musicales. J'ai un peu hésité à accepter ce livre, ne sachant pas si il me plairait et un peu aussi par manque de temps (Hum... Désolée pour le retard!). Mais une fois le livre refermé, je n'ai pas du tout regretté de m'être plongée dans cette lecture !

Looking for Janis c'est un livre où Lucie Baratte nous entraîne dans un road trip, à la poursuite de son idole. Très grande fan de Janis Joplin et n'ayant jamais pu la rencontrer – étant donné qu'elle est morte – Lucie Baratte s'envole, en direction des États-Unis, et pour marcher sur les traces de Janis.

C'est donc à la fois un beau-livre, illustré de magnifiques photos, mais aussi un hommage vibrant à une artiste musicale, un carnet de voyage... Bref, un livre très bien fourni !

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Looking for Janis

Lorsque Lucie Baratte m'a contacté pour recevoir Looking for Janis, je dois dire que j'ai hésité avant de répondre positivement, ne connaissant pas du tout Janis Joplin. Mais la passion qui transpirait dans les lignes écrites par mail m'a convaincue.





Lucie Baratte est une grande fan de Janis Joplin, mais quand je dis une grande fan, le mot est faible. Alors n'ayant jamais pu rencontrer son idole, elle décide de s'envoler vers les Etats-Unis pour marcher dans les traces de son idole. Et quoi de mieux que la maison d'enfance de l'artiste pour commencer le périple. C'est donc au volant de sa Chevrolet que notre fan va parcourir les Etats-Unis pour découvrir et s'imprégner de l'univers dans lequel a évolué Janis.





A travers ce road-trip américain j'ai ainsi fait connaissance avec Janis Joplin. Plus je tournais les pages, et plus j'en apprenais sur cette artiste. Et je dois dire qu'après avoir refermé le livre, je suis allée sur Youtube pour découvrir les chansons de Janis.





C'est un magnifique livre que nous propose Lucie, agrémenté de magnifiques photos prises lors de son périple. L'écriture est fluide et très agréable à lire. A travers ses mots et ses photos, on arrive bien à s'imaginer toutes les émotions que ressent l'auteur. L'émotion est au rendez-vous.





Looking for Janis est un bel hommage d'une fan à son idole de toujours. Un hommage vibrant et touchant. Qui n'a pas rêvé de marcher sur les traces de son idole à défaut de pouvoir le rencontrer ? Et Lucie Baratte s'est donnée les moyens de le faire. Ce livre nous laisse un bien beau message : on peut réaliser ses rêves si on le veut vraiment.





Plus qu'un livre, Looking for Janis est un magnifique recueil de photos, de références musicales.
Lien : http://aubazaardeslivres.blo..
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Le chien noir

TW : viol, torture, meurtre, violences conjugales, infanticide



A la vue de ces Trigger Warning, Le Chien Noir pourrait peut-être vous faire fuir et je suis la première étonnée à avoir tant apprécié cette œuvre, moi qui suis d’habitude peu friande de telles violences. Je pense qu’un tel roman ne serait pas passer s’il avait été écrit par quelqu’un d’autre, mais Lucie Baratte a le talent pour surpasser ces horreurs et ne pas s’y enfermer. Elles ont un sens dans le récit, dans le parcours du personnage et ne se réduisent en rien en un simple torture porn. Soyez tout de même avertis avant de vous lancer dans cette lecture car ce conte noir peut être éprouvant.



J’ai lu Le Chien Noir juste après La Compagnie des Loups et ce fut un choix judicieux tant la filiation entre les deux œuvres est palpable. C’est une suite logique, un héritage qui a su reprendre l’essence gothique d’Angela Carter pour aller encore plus loin dans l’horreur. D’ailleurs, l’autrice dédie son roman à Carter et à Mme d’Aulnoy, autrice de contes injustement oubliées comme La Chatte Blanche et L’Oiseau Bleu. Le mélange est bien là : le roman est à la fois un conte dans sa forme (le Il était une fois répété au début de chaque chapitre tel un refrain) et ses personnages, mais aussi un récit gothique dont il reprend les codes : la demeure isolée, la jeune fille en danger, l’étrange domestique, le mystérieux époux…



Le Chien Noir est un mélange entre Barbe-Bleue et La Belle et la Bête, l’histoire d’une adolescente prisonnière d’une puissance patriarcale. D’abord à la merci d’un père sanguinaire, elle est mariée de force à un roi tout aussi cruel. Sur sa route, elle croisera un étrange chien noir. L’animal deviendra son compagnon d’infortune et son seul soutien pour survivre au calvaire qui commence. J’ai eu plaisir à suivre Eugénie. On comprend vite que la clé du récit (objet qui a toute son importance dans Barbe-Bleue) sera celle de son émancipation, de sa liberté. Ce qui se cache derrière la porte interdite est bien pire encore que dans le conte de Perrault. Mais ces horreurs ne symbolisent pas une curiosité qui doit être punie. Au contraire, elles sont le chemin nécessaire pour prendre la fuite.



Dans cet immense château isolé sur une île coupée du monde, l’autrice peint un tableau en noir et blanc à l’esthétique aussi macabre que fascinante, avec des giclés de rouge (des passages assez gores révélant toutes les horreurs de l’âme humaine). J’y ai reconnu des clins d’œil au Cabinet Sanglant (le Barbe-Bleue de Carter), une ambiance m’évoquant parfois La Belle et la Bête de Cocteau. Mention spéciale à Lanterne, dont le prénom est peut-être un clin d’œil au Lumière de Disney, mais qui se révèle être aux antipodes de celui-ci. C’est un domestique qui ne semble pas tout à fait humain, que l’on ne peut jamais cerner, dévoué à Barbiche, à la fois traître et compatissant envers Eugénie. Les scènes les plus sombres m’ont évoqué l’éclipse de Berserk (un traumatisme pour ceux qui l’ont lue). Le tout est magnifié par la plume de Lucie Baratte qui m’a tenue en haleine sans que je puisse lâcher ce roman dévoré en une après-midi.



Le Chien Noir est donc un cauchemar sublime pour un public averti. Un diamant noir finement taillé et enduit de sang, donnant une parure finale magnifiquement macabre. Sa fin renoue avec les traditions du conte et celles de mythologies plus anciennes, pour une conclusion aussi intime que grandiose.
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Le chien noir

Dès le titre « noir », et son sous-titre « conte gothique », on part pour le fantastique, l’horreur et le cauchemar. Si l’on a déjà un peu lu, on a vite fait de repérer les empreintes de « Barbe Bleue » et de « La Belle et la Bête ». Dans le cas contraire, la première rencontre avec le Roi Barbiche est claire : tout ce qui fait du conte « l’autre du réel », comme le dit la postface livre, est bien là, cet univers fantasmagorique dans lequel le lecteur ne peut pas échapper à rencontrer toutes les peurs, tous les interdits, et tous ces « autres qui sommeillent en lui », comme le dit encore la postface, et, dans ces autres, la part d’animalité qui se tapit au fond de tout être humain.

On est immergé dans l’Imaginaire, tenu par la main par la construction et l’écriture, aussi rigoureuses que poétiques et totalement envoûtantes, avec ce refrain-leitmotiv « il était une fois… » en introduction de chaque séquence. Comme une chanson douce ! Comme pour rappeler au lecteur qu’il est dans un conte et non dans un roman inventé à partir d’une situation réelle.

J’ai été une lectrice embarquée, tout autant que malmenée par les visions horribles. J’ai lu avec ma tête et pas avec mon cœur : mon intellect a été immédiatement happé, pendant que ma sensibilité restait le plus loin possible de la cruauté ambiante et de l’amour avec un chien. J’en ressors admirative pour la belle œuvre que constitue ce vrai conte gothique. Sans oublier de dire combien l’objet-livre avec son papier, ses polices d’écriture, ses teintes (ni tout à fait blanc pour le papier, ci tout à fait noir pour l’encre) servent ce qui est écrit.

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Le chien noir

Il était une fois

Une maison d’édition qui avait envie de nous parler de sa première auteure vivante

Rassurez-vous, aucune victime n’est à déplorer mais jusqu’ici Typhon publiait surtout des traductions en français d’auteurs décédés et non publiés en France

Cette maison d’édition était tenue par 2 frères, l’un qui participait aux lives de présentation et l’autre plus discret mais dont on sent la présence constamment

Les 2 frères rencontrèrent leur auteure à l’occasion d’un salon du livre, ils eurent un coup de foudre mutuel, éditèrent le livre et firent beaucoup de ventes dans les librairies de France et de Navarre

Mais un méchant virus arriva et les empêcha de faire la promotion de ce livre

Ils en vinrent donc à parler du livre et même à en proposer un format numérique, que je pus acquérir sur la plateforme dont on doit taire le nom

Et c’est ainsi que je découvris Le chien noir. Conte gothique. Avec une vraie princesse dedans.



Le livre

Ce conte est à la fois un très beau texte sur les prisons que l’on quitte pour d’autres prisons, une allégorie de l’étincelle d’espoir qui résiste en chacune d’entre nous, une ode à l’évasion par la lecture

La princesse est mariée de force par un père mal aimant à un homme puissant mais malfaisant qu’elle serait presque prête à aimer s’il ne la faisait pas tant souffrir

Elle recueille un chien mourant, qui n’intéresse personne et leurs deux solitudes tentent de combler le vide pour chacun

Elle va traverser de nombreuses épreuves dans un univers angoissant et sanglant, découvrir aussi la sensualité, la force de vie qui l’anime

Surmontera-t-elle tous ces obstacles ? Vous le découvrirez en lisant ce livre dont la lecture m’a happée alors que je n’arrivais pas à lire depuis plusieurs semaines



L’auteure

Elle est vivante, on l’a vu plus haut mais surtout son écriture loin d’être plane et sans aspérités se fait l’écho de toutes ses obsessions



J’en partage une : Zelda, dont on retrouvera l’univers, fait de quêtes et d’énigmes, dans Le chien noir

Lucie a su nous transmettre avec fougue et passion la genèse de cette histoire qu’elle nous conte, affirmer le choix audacieux de ce style que l’on lit trop peu ces dernières années. On devine les entrelacs de son histoire personnelle dans certaines scènes, son œil artiste ressort dans les descriptions très détaillées du château maudit où la princesse se trouvera enfermée et la finesse des messages qui se cachent dans le labyrinthe de cette histoire gothique à souhait, vraiment très réussie !
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Le chien noir

Premier roman français pour les éditions du Typhon qui flirtent généralement avec de vieux anglo-saxons, et qui toujours font mouche. Avec leur collection Les Hallucinés, nous sommes davantage à la lisière du conte, de la poésie noire, langoureuse, inquiétante, magnifique. Ici Lucie Baratte nous invite à entrer dans l’univers d’un Barbe bleue revisité, mêlant essences classiques et contemporaines, finesse littéraire, angoisse macabre oppressante et obsessionnelles.



Il était une fois une jeune fille donc, à la tache sombre sur le visage, fille du roi cruel enfermée dans sa tour et ne trouvant l’échappatoire qu’en se mariant à l’énigmatique Barbiche. L’homme a des manières prévenantes et déroutantes. Il dévoile aussi rapidement des goûts et moeurs pour le moins putrides, dans ce château sombre et intimidant. Reste ce « chasseur », avec lequel elle tisse une histoire épaisse, frémissante, qui pour ma part laissée impatiente, avide, et bluffée.



Le chien noir s’impose sans trembler dans la veine de la littérature gothique, enveloppante et délicieusement flippante, porté par une écriture minutieuse et léchée. Un conte noir, qui puise à la fois ses richesses dans les traditions passées tout en raisonnant de façon sidérante avec le monde d’aujourd’hui. La force du genre de fait, de dire, par détournements. On avance silencieusement, presque en apnée dans les pas de cette jeune fille avec qui l’on progresse au fil des pages, où la menace guette, fine et tranchante.



Laissez-vous porter par cette sombre histoire, qui se savoure d’une traite, et vous tient au corps longtemps.
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