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Citations de Manon Fargetton (692)


Le souffle de la femme s'accéléra, comme au bord de l'implosion. La main de Ravenn dansa de plus belle sur son sexe. Lorsque la princesse mordit avidement la nuque offerte, des cris rauques récompensèrent son effort. Elle maintint le corps de la femme contre le sien jusqu'à ce que les tremblements refluent et que les muscles se détendent. Puis elle la libéra. Celle-ci se laissa aller sur la couche. Ravenn ne bougea pas, contemplant le sourire de sa partenaire.
- Pourquoi es-tu restée ce soir ? demanda-t-elle.
L'autre haussa les épaules.
- J'apporte tes repas depuis trois jours. J'ai senti ton intérêt, et... j'aime joindre l'utile à l'agréable.
Elle invita la princesse à s'allonger à ses côtés. Celle-ci s'exécuta, sa main plongeant aussitôt sous le matelas. Lorsqu'un éclair métallique fusa vers sa poitrine, Ravenn était prête. Elle roula sur elle-même, se retourna d'un bond et planta son propre poignard dans le ventre blanc de la femme. Cette dernière eut un hoquet surpris, puis une mousse rouge s'échappa à la commissure de ses lèvres.
- Tu... tu savais que j'étais là pour te tuer.
- Oui, admit Ravenn.
- Alors pourquoi... ?
- Pourquoi t'ai-je acceptée dans mes draps ?
L'autre hocha la tête, le visage déformé par la douleur. Ravenn eut un bref sourire.
- J'aime joindre l'utile à l'agréable.
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H - 239

On avait pas prévu ça.

On avait prévu les tornades, les raz-de-marée, les éruptions volcaniques, les pluies de météorites, les catastrophes nucléaires, la montée des eaux, les bombes atomiques, la planète qui étouffe sous la pollution, la surpopulation, les épidémies, les manipulations génétiques qui tournent mal. On avait prévu la terre qui se rebelle contre la connerie humaine. On avait prévu l’humanité qui s’autodétruit. Mais ça, on ne l’avait pas vu venir. Comment aurions-nous pu en vérité ? Même aujourd’hui que l’apocalypse se précipite vers nous, personne n’a la moindre idée de ce qui se passe.
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- Pourquoi ça n'a pas marché avec ton ex ? (…)
- L'amour, soupire-t-elle, c'est une jolie idée, mais si tu ne tiens pas debout seul, ton histoire se cassera la gueule. Un amoureux ne peut pas être une béquille. Ou pas longtemps.
- C'est lui, ou toi qui avais besoin d'une… béquille ?
- Les deux, j'imagine.
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Des larmes affleurèrent au coin des cils de Samuel. Il les repoussa d’un clignement de paupières, dévisageant sa mère. Elle avait vieilli, ces dernières années. Les pattes d’oie se déployaient autour de ses yeux en un fin réseau. Ses cheveux avaient perdu de leur éclat. Les mots d’Izia jaillirent dans l’esprit de Samuel.
Si votre relation n’est pas réparable, construisez-en une autre, partez sur de nouvelles bases.
Oui. Édifier un pont au-dessus des ruines de leur relation. Mais par où commencer ?
Qu’importe.
Poser une pierre, puis la suivante.
Poser un mot, puis le suivant.
- Comment vas-tu, maman ?
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Il y a des matins qu'on pensait banals et où rien ne se déroule comme prévu. Demandez à tous ceux qui ont vécu un drame. Leur histoire commencera souvent par "C'était un jour comme les autres".
Jusqu'à ce que ça ne le soit plus.
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– On rame tous. Tu crois quoi ? Moi je bosse trois fois par semaine dans une épicerie de nuit pour pouvoir payer mon loyer. Et alors ? Je ne te demande pas d’en accueillir chez toi ou de leur filer ton sandwich ou ton pognon. As-tu seulement dit une fois bonjour à un SDF ? As-tu simplement croisé le regard de l’un d’entre eux ? Ou fais-tu comme l’immense majorité des gens, à visser ton regard sur l’écran de ton téléphone, ou bien regarder à l’opposé pour faire genre je les vois pas ? Comme les gosses qui ferment les yeux pour faire disparaître le danger ou le problème ?
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[...]
– Eh ben moi, lâche ce dernier avec un grand sourire, je suis bien content d’être là avec vous ! C’est vrai, quoi, ça pourrait être pire !

– Pire que de savoir qu’on va mourir dans neuf jours et d’être coincés dans les embouteillages ? s’amuse Valentin.

– Oui. Savoir qu’on va mourir dans neuf jours et être coincés dans les embouteillage avec des cons.

– Pas faux.
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Néanmoins, l'absence de preuves n'a jamais empêché quiconque de rêver ou de croire...
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Julian secoua la tête. En effet, Hank saurait. Malgré cette certitude, Julian comprit que le problème était ailleurs. Même alors qu'il ne tenait plus la main d'Élouane, une mélopée fascinante continuait à se déployer dans son esprit, kaléidoscope hypnotique de sons, d'images, d'impressions, d'odeurs, d'une précision et d'une richesse inouïes. Le chant de la terre d'Ombre, dans toute sa sublime rugosité, s'épandait comme un baume sur ses vieilles blessures.
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" Tu pleures quelquefois comme pleurent les bêtes
Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rien".

(Léo Ferré- Extrait de sa chanson " Tu ne dis jamais rien")
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- Neuf euros, s'il te plaît
Elle paie, récupère son déjeuner.
- Bonne journée, Bob, souffle t-elle.
- Je te souhaite que la tienne s'améliore.
- ça ne serait pas difficile.
- Oh, détrompe toi. Une journée pourrie peut toujours devenir plus pourrie. Sauf si on en décide autrement.
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Les règles du jeu évoluent en permanence. Ça s'appelle vivre. On s'adapte ou on crève.
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Je suis parfois si vide que ça me terrifie.
Je suis à côté de ma vie et j'essaye de rentrer dedans.
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C'est drôle, l'existence. Quand on est jeune, on croit qu'on ne tombera pas dans ses pièges, qu'on fera mieux que ses parents, mieux que tout le monde. On a tout prévu. On n'imagine pas que des galères peuvent nous tomber dessus - ça n'arrive qu'aux autres - et on attend de l'univers qu'il se plie à nos désirs. Jusqu'au jour où on comprend que les autres, ça peut aussi être nous. Et alors tout change.
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Le monde est petit.
Tout petit.
Il y a presque un siècle, un écrivain hongrois a imaginé dans l’une de ses nouvelles qu’une personne sur la planète peut être reliée à n’importe quelle autre par une chaîne de six relations individuelles. La « théorie des six degrés de séparation », il a appelé ça. Imaginez un instant, imaginez-vous, en train de tenir la main d’un proche ou même d’une vague connaissance qui elle-même tient la main d’un de ses amis que vous n’avez jamais croisé, et ainsi de suite jusqu’à former une chaîne de six personnes. On pourrait relier l’humanité entière, comme ça, à partir de vous. Quels que soient la famille ou le pays dans lesquels on est né, quel que soit le métier que l’on exerce, quels que soient nos rêves, nos peurs, nos fantasmes, que l’on passe notre vie sans bouger de notre village natal ou que l’on parcoure le monde, chacun d’entre nous peut être connecté à n’importe qui en six petites étapes, de personne à personne.
Alors bien sûr, cet écrivain hongrois – Frigyes Karinthy, si vous voulez tout savoir – n’avait pas les moyens techniques de prouver sa jolie théorie en 1929. Et puis je ne suis pas sûr que ça l’intéressait. C’était un poète, comme moi, et les poètes préfèrent souvent le labyrinthe mouvant des rêveries à l’exactitude des données.
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On s'intéresse tous à l'avis des autres, surtout ceux qui prétendent le contraire.
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Pleure, si tu en as besoin, ne refoule pas tes larmes, sinon elles pourraient former à l'intérieur un torrent qui te noierait peu à peu.
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- Comment t'entends-tu avec ton père ?
Je pose un regard désintéressé sur la psy.
(…)
- J'ai un père formidable, dis-je.
- Impossible.
- Pourquoi ?
- Tu as seize ans.
Je passe une main dans mes cheveux. Mes yeux tombent sur les six brûlures [auto-mutilation] qui ornent mon poignet. La dernière est fraîche. Je rabats discrètement la manche de ma chemise par-dessus. Pas assez discrètement. La psy a remarqué mon geste. Je me force à la regarder dans les yeux.
- Je n'ai pas besoin d'aide.
Je me lève, récupère ma veste, quitte le cabinet.
Hors de question que j'y remette les pieds.
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Voilà pourquoi je ne pose d'ordinaire jamais de questions aux gens. Parce qu'ils répondent. Et que par leurs réponses, une connexion se crée, à laquelle on ne peut plus échapper. Jusqu'au jour où, une semaine, un mois, un an plus tard, ils nous trahissent, nous déçoivent, et l'on se dit qu'on aurait préféré que cette connexion ne naisse jamais. Inévitable. Et là, ça y est, c'est trop tard. En une phrase, [elle] m'a cueilli.
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- Nous nous verrons ce midi sur la terrasse, père. Je suis sûre que vous avez beaucoup à faire d'ici là pour planifier mon assassinat.
(Ravenn)
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