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Critiques de Marc Villard (235)
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La mère noire

Je connais Jean-Bernard Pouy pour cette seule lecture dont le titre en dit long, c’est Spinoza encule Hegel. Il me fallait explorer de nouveau cet auteur et c’est avec La mère noire, dernier titre, sortie en 2020, écrit à 2 mains par la paire qu’il forme avec Marc Villard que je ke fais. C’est une des 1re fois que je lis un roman écrit par 2 auteurs.



Pour l’exercice de style Jean-Bernard Pouy et Marc Villard n’ont pas fait dans le compliqué. 2 auteurs, 2 parties, 2 histoires avec un lien ténu qui justifie à peine d’être réuni dans un seul roman. Avec des auteurs ayant autant de bouteilles, je m’attendais à un peu plus de travail.



La partie de Jean-Bernard Pouy navigue entre la voix d’un père et celle de sa fille. L’exercice est intéressant et le roman vire vers le social, le militant. On apprécie la verve mature de cette gamine de 12 ans. Pour la partie de Marc Villard cela m’a d’abord fait penser à un polar des années 70 avec une forme de simplicité de l’intrigue mais cela dérive vers une forme plus contemporaine, plus polar du tout. La série noire de Gallimard est plutôt grise, voire blanche.
Lien : http://livrepoche.fr/la-mere..
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La mère noire

Ce roman écrit à quatre mains par deux fleurons de la littérature noire française raconte la vie d’une famille explosée. Jean-Bernard Pouy a imaginé avec malice une pré-adolescente précoce et impertinente élevée par son seul père artiste car sa génitrice est partie très loin vivre son rêve. Blessée lors d’une manifestation de cheminots, elle retrouve enfin cette mère inconnue. C’est Marc Villard qui prend le relais de cette narration pour expliquer les années d’absence et rétablir une vérité bien éloignée de la légende familiale. Deux récits différents qui se complètent pour former un beau roman noir sur la difficulté de vivre dans le mensonge fut-il pavé de bonnes intentions…
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La mère noire

Jean-Bernard Pouy et Marc Villard s'associent pour nous offrir un nouveau petit bijou de Série Noire.

Pouy se charge de raconter "les gentils" avec son style inimitable trempé dans la dérision qui ne parvient toutefois pas à masquer son amour des mots et sa tendresse pour ses personnages.

Villard s'occupe de l'histoire de la " fausse méchante " dans une prose rigolarde, un brin ironique, mais extrêmement touchante.

Et moi, lectrice consentante, je me laisse promener d'une page qui me serre le coeur parce que c'est un peu triste, à une autre qui me fait franchement rire parce que c'est tellement ça les gens.

Merci messieurs pour ce très bon moment.



#LaMereNoire #JeanBernardPouy #MarcVillard #SérieNoire #Gallimard #lecture #livres #chroniques #polar



Le quatrième de couverture :



Figures de proue de la Série Noire et du polar français, graphomanes talentueux, Jean-Bernard Pouy et Marc Villard ont entamé en 2005 un dialogue littéraire qui a donné naissance à plusieurs textes à quatre mains. Avec La mère noire, ils reforment leur duo pour la Série Noire et signent un roman riche des échanges et jeux de langage qui les caractérisent.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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La mère noire

Trois points de vue pour un roman du type « deux salles, deux ambiances ». Dans la première partie du roman, on écoute Cloclo, 11 ans, et son père nous raconter leur quotidien sans la mère de Cloclo, partie 6 ans plus tôt « au soleil » : féminisme précoce de Cloclo, vacances en Bretagne compromises par un train de manifestants...Dans la seconde partie, c’est le point de vue de la maman, à la vie dans l’ensemble plus mouvementée pendant ces 6 ans d’absence.

Un roman déconcertant : si la première partie est un peu foutraque, la seconde se lit d’une traite.
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La mère noire

Je suis une fan inconditionnelle de Jean Bernard Pouy depuis au moins 3 décennies, et quand j'ai vu qu'il avait collaboré avec Marc Villard, j'ai glissé illico ce roman dans ma liseuse ! 



La première partie de ce roman nous conte l'histoire de Clotilde, une préadolescente de 11 ans, qui vit à Paris avec son père, artiste peintre, depuis que sa mère les a quittés pour se réaliser et vivre dans un ashram en Inde, 5ans auparavant. Un peu rebelle, excellente élève, elle s'est prise de passion pour les poules et leur coq, Balladur, qui vivent dans leur 'maison de campagne - ancienne micro gare' en Bretagne, et dont un voisin s'occupent en leur absence.



An vacances dans leur paradis campagnard, leur quotidien est bouleversé quand un TGV s'y arrête, rempli de gilets jaunes qui s'en allaient en guerre à Rennes. La suite de l'histoire sera bien moins calme !



La deuxième partie du livre est le récit de Véro, qui n'est pas du tout partie en Inde, mais dans le Sud de la France. Débordée par la conjugalité et la parentalité, elle s'est envolée au bras d'un amant, pour grappiller quelques semaines de bonheur avant la chute suivie d'une lente reconstruction.



Un roman somme toute inégal, même si j'ai été fortement emballée par la première partie, tant par le père qui se démène pour élever et protéger sa fille tout en grapillant du temps pour avancer sur ses toiles, que pour la fille au caractère bien trempé mais qui sait déjà, à 11 ans, ménager ses arrières en se rebellant oui ... mais en assurant l'excellence scolaire ! 



La seconde partie m'a vite lassée, dans la mesure où je n'ai pas été en mesure de ressentir une quelconque empathie pour cette mère à la dérive.



Dommage ...



N'empêche, que je sais déjà que je ne résisterai pas au prochain roman de Jean Bernard Pouy ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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La mère noire

Dans la première partie, on fait la connaissance de Jean-Pierre et Cloclo sa fille, qui vivent tous les deux depuis que Véro la maman est partie 6 ans plus tot. Ils partent en vacances en Bretagne dans une gare désaffectée où Clotilde retrouve ses poules et son coq prénommé Balladur.



Ils vont se retrouver embarqués dans une manif qui tourne mal, Clotilde est blessée. Un jour en rentrant de l'école, elle découvre que sa mère est revenue. Elle n'est jamais partie en Inde mais a passé quelques années en maison de repos. Clotilde a du mal avec cette nouvelle réalité.



Dans la deuxième partie, Marc Villard s'attache au personnage de Véro, les raisons de son départ et ce qui l'a amené à rester en maison de repos.



J'ai beaucoup aimé le personnage de Clotilde qui du haut de ses 11 ans est très mature et essaie de faire sortir son père de son traintrain quotidien. Elle aime lire et on la découvre avec le roman Zazie dans le métro, et c'est exactement à Zazie que j'ai pensé en voyant Clotilde.



Les deux auteurs nous livre une histoire sociétale dénonçant la loi du fric, la pauvreté, comment des gens normaux plaquent tout pour se trouver.



Le seul reproche que je peux faire est que le roman est un peu court, j'aurais bien voulu passer plus de temps avec Cloclo.
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La mère noire

Curieux roman que La Mère noire paru dans la Série noire, on se demande pourquoi : il ne s’agit ni d’un thriller, ni d’un polar, pas même d’un roman noir, je crois. Deux heures trente d’une lecture agréable, mais pas inoubliable. Deux écrivains se partagent ce bref roman de 145 pages dans lequel se succèdent trois différent narrateurs. La première partie (58 pages) écrite par Jean-Bernard Pouy est titrée « L’Art me ment ». Un père et sa fille s’y expriment à la première personne en alternance. Jean-Pierre, artiste peintre, qui réussit à vivre modestement de son travail, élève seul sa fille Clothilde depuis que sa mère est partie. Il explique à l’enfant qu’elle est en Inde et qu’elle avait besoin de s’éloigner. Clothilde l’accepte, mais mal : sa maman s’est tirée alors qu’elle avait six ans, il y a justement six ans. La mère envoie de temps en temps des cartes postales représentant des tableaux célèbres, signées uniquement d’un V pour Véro. La deuxième partie (74 pages) est écrite par Marc Villard. Un narrateur à la troisième personne va nous expliquer ce qui est arrivé à Véro depuis qu’elle a quitté son mari et sa fille, six ans auparavant. Une vraie galère !

***

J’ai retrouvé avec plaisir deux des écrivains du néo-polar français des années 70. J’étais restée fidèle à certains, mais j’avais lâché ces deux-là. Le vocabulaire, les jeux de mots, la vivacité des dialogues et la truculence de J.-B. Pouy me ravissent toujours, encore plus quand son propos se fait sérieux. Sa petite Clothilde, sorte de double de Zazie modernisée (elle est en train de lire le roman), m’a enchantée. En revanche, la dérive de Véro m’a moins touchée, peut-être parce que l’écriture de Marc Villard est beaucoup plus classique. L’engagement politique toujours présent chez les deux auteurs se traduit par leur besoin d’ancrer leurs intrigues dans des événements sociaux ou sociétaux. En vrac et sans égard à la chronologie du roman, il sera question d’un père élevant seule sa fille, d’une grève des cheminots, des violences policières, de la pauvreté, d’un braquage, de sans-abris, de soupe populaire, et d’autres aspects que je ne nommerai pas pour ne pas trop en dévoiler. Un bon petit roman qui se lit vite, mais qui me laisse un goût d’inachevé. Pauvre et courageuse petite Clothilde : les adultes aussi ont besoin de grandir…

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La pierre noire

Il ne s'agit pas ici d'un roman mais d'une nouvelle . Andy Parker est infirmier et il dresse à la pierre noire le portrait de ses patients . Il dessine ainsi les morts qu'il croise dans son service . Et puis un jour débarque Lady Day en personne dépendante à l'alcool et à l'héroïne.

Marc Villard grand amateur de jazz dépeint en peu de pages les derniers jours d'une icône de la musique.

A lire en écoutant "Tell me more and more..." ou "All for me"
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La porte de derrière

J'ai vu apparaître le nom de Marc Villard dans des revues de poésie ( plutôt confidentielles comme Jungle ou Mai hors saison), avant qu'il n'écrive des romans. Je ne pensais pas qu'un jour je lirais de lui un polar .

Un polar de bonne facture, de surcroit, qui me faisait oublier tous ces navets ingurgités (voir mes critiques) bien trop souvent.

Un bon moment de lecture ! pour les amateurs du genre ou pour bien commencer, pour les autres...
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La porte de derrière

Je suis quasi sûr d'avoir ce livre . Assez sympa. Court , poétique , noir..
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Le coup du sombrero

... ce recueil de nouvelles signé Marc Villard a pour thème central le sport-roi du monde, l’incontournable sujet professionnel de prédilection du lundi autour de la machine à café. Mais là, place le plus souvent à la nostalgie. Au football des champs, à celui de l’enfance où tout jeune minot, Marc Villard était l’être le plus dispensable du monde sur un terrain de football...
Lien : http://lirevoirentendre.blog..
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Le coup du sombrero

Cela fait treize ans maintenant que sont parues les premières tranches de vie d'un vrai-faux Marc Villard, et le plaisir de lecture de ces nouvelles autobiographiques tantôt douces-amères, tantôt franchement drôles, tantôt douces-amères franchement drôles, ne s'émousse pas. Cette fois-ci, comme le titre l'indique, on plonge dans l'univers du football. Hep ! Je sens déjà le regard des non aficionados s'écarter de cette chronique pour vaquer sous d'autres hospices littéraires. Restez un peu, juste un peu, vous allez voir. Car en l'espace de dix-huit nouvelles des plus ciselées, le monsieur ne fait pas que nous dévoiler sa passion pour le ballon rond, même si cette évocation se suffirait à elle-même pour ravir le lecteur.

Comme à son habitude, Marc Villard s'amuse, amuse jusqu'à en devenir touchant, même si cette fois-ci, il ne se met pas toujours en scène. Sensible à la musique des mots, comme il le disait dans une récente interview, Marc Villard cède de temps à autre le terrain des mots à ceux qui font le football: gloires d'antan et d'aujourd'hui, supporters, dirigeants, joueurs...



"Cinq gamins se meuvent dans la demi-pénombre, le regard aimanté à un ballon de football flambant neuf offert par la femme de l'aide sociale. Deux d'entre eux flirtent avec la perfection. Ce sont les moins bavards, la musique des sphères est dans leur tête. La balle se faufile, collée à leurs tennis."



Avec nostalgie, sans pour autant être passéiste, Marc Villard vise juste sans oublier toutefois de mettre le doigt sur les travers de ce sport mondialement reconnu, sans pour autant tomber dans des clichés éculés et stériles. Des nouvelles efficaces, donc, surtout lorsqu'il se met en scène dans une maison de retraite -La Nuit tombe ; Bolton-Tottenham ; Crampons - où son art consommé de l'insulte - Salope. Demain, j'irai vomir dans tes chaussons -, entre autres, font de ce ronchon de service, roublard et vachard, un type diablement sympathique. A l'image de ses nouvelles.


Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Le roi, sa femme et le petit prince

Alex, guitariste et mordu de rock, en pince pour Guigui, sa petite soeur… Tous deux sont élevés par Papa Rousse dans une ferme isolée de l’Aveyron. Quand le besoin de fraîche se fait sentir, père et fils pillent les banques de la région. Lors d’un braquage, Papa Rousse est mortellement blessé. Avant de rendre son dernier soupir, il révèle à Alex qu’il n’est pas son père biologique, surprenante et paradoxale bonne nouvelle – Guigui n’est plus sa soeur de sang ! Son véritable géniteur serait le chanteur Sly Baker, un rocker mythique qui eut son heure de gloire dans les années soixante. Alex se met en quête.

C’est parti pour 182 pages d’une frénétique course à l’abîme. Road movie entre Aveyron et banlieue parisienne, de braquages en hôpitaux « psy », le rythme ne faiblit jamais. De l’amour, de l’humour, de la musique, du sang et des larmes, une sombre et magnifique plongée dans l’univers rock’n’roll. Vif et rageur comme un riff de Gretsch, un roman que l’on ne lâche pas.

(Jean-Pierre)



A écouter pendant ou après, la B.O. du livre :

It serves you right to suffer / John Lee Hooker, 1999.

Live, 1975- 1985 / Bruce Springsteen, 1986- 2002.

In- a- gadda- da- vida / Iron Butterfly, 1968.

Natural Boogie / Hound Dog Taylor; HouseRockers, 1989.

Barclay sessions, vol.1 / Vince Taylor & ses Play- boys, 2000.



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Le roi, sa femme et le petit prince

Marc Villard est un poète rockeur, lecteur assidu de la « série noire » qui a viré en auteur de romans. Pas étonnant alors de retrouver tout cela dans son livre « Le roi, sa femme et le Petit Prince », un polar, léger et sombre à la fois, sur fond de Rock n Roll.

Alex travaille dans « l'entreprise familiale », le gang de braqueurs de banque de son père. En parallèle, il aime le rock, la guitare et est très attiré par sa sœur, Guigui, une attirance visiblement réciproque.



Un jour, un braquage tourne mal, le troisième larron du trio meurt et son père est gravement blessé, mais Alex a le temps de le faire monter dans la voiture pour s'échapper. Mais Papa Rousse meurt non sans annoncer à Alex qu'il n'est pas son vrai père, que son géniteur est un chanteur de rock ayant connu le succès.



urlPrêt à tout pour retrouver son vrai père, Alex quitte tout et découvre que celui-ci est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Alex se fait engager dans l'hôpital et organise l'évasion de son père. Commence alors une cavale initiatique durant laquelle les deux êtres vont se rapprocher tout en s'enfonçant rapidement dans un beau merdier.



Marc Villard nous propose là une « road story » sur fond de rock n roll. Alex est un jeune homme attachant qui fait souvent le mauvais choix et se laisse guider par la guigne. Un braquage qui tourne mal, un partenaire abattu, un père gravement blessé, un témoin prêt à le reconnaitre, un père qui n'est pas son père, un vrai père qui a sombré dans l'alcoolisme et la folie, et son grand amour qui n'est autre que sa sœur...



Mais Alex a le sens de la rébellion et de la famille et est prêt à tout pour connaître son vrai père. De plus, il a besoin de se faire un peu oublier suite au braquage. Mais les choses ne vont pas être aussi simples et, au lieu de faire profil bas, il ne va faire qu'aggraver son cas.



La plume de Villard est agréable et son personnage principal est touchant. Sa quête du vrai père après avoir perdu celui d'adoption est dotée d'un triple sens. Le besoin de vérité, de connaître ses vraies racines, l'obligation de quitter quelque temps la région et l'envie de rencontrer cette légende du rock.



Souvent drôle et légère, l'aventure vire parfois au noir et au tragique sans jamais se départir d'un humour omniprésent.



Au final, « Le roi sa femme et le Petit Prince » est un très bon petit roman policier, agréable à lire, drôle et touchant.
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Le roi, sa femme et le petit prince

Marc Villard fait partie de la bande que je retrouve régulièrement (de Pouy, à Raynal en passant par Dessaint ,Oppel, Daeninckx etc …) . Et à chaque fois, c'est le plaisir assuré. Bienvenue dans le monde des truands sympathiques, car les personnages de Villard le sont tous. Entre humour et bons mots, ce road-movie très rock n'roll, ressemble au jeu du chat et de la souris. Les emmerdes s’abattent sur Alex (braquages foireux, découverte de son père biologique (et un tas d'embrouilles en surplus) , alors qu'il n'aspire qu'a passer du bon temps avec sa frangine Gui Gui qui du coup ne l'ai plus. Tout s'enchaine sur un rythme haletant,et sous une légèreté apparente c'est bien d'un drame qu'il s'agit. Vraiment très bon.
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Le roi, sa femme et le petit prince

Je peux pas dire que ce livre m'a scotché mais il est plutôt sympa. C'est pas vraiment un polar, plutôt un roman noir avec un coté humour, du genre "ce pauvre gars à vraiment pas de bol". On s'y attache en plus à cet ados qui cumule un peu dans la loose.
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Les biffins

Âgée de vingt-sept ans, Cécile est célibataire sans enfant. Sa vie est un désert affectif consentant. Elle est noctambule, travaillant au SAMU social et patrouillant de nuit dans les rues de la capitale à la recherche des sans-abris, des SDF, des affamés, des blessés aussi car s’ils n’ont pas de toit, ces précaires sont parfois vindicatifs. C’est leur moi qui resurgit.



Les maraudes n’engendrent pas l’ennui, mais la fatigue et lorsqu’elle rentre chez elle, près du périphérique à Saint-Ouen, elle ne pense qu’à une chose, dormir. Vanessa, sa colocataire, n’est pas embêtante et discrète, et il leur arrive de sortir ensemble, le soir, lorsqu’elle n’est pas de service. Faire du bien aux autres, ça donne soif, et surtout de s’imprégner de chaleur humaine pour ensuite la partager avec les déshérités. Il lui arrive également de parler de son statut de travailleur social dans des classes, ce qui dessille quelque peu les yeux des jeunes élèves, eux dont les parents possèdent une vie familiale tranquille, ou presque.



Il ne faut pas croire que tout est rose durant la nuit. Ainsi, ils sont appelés pour un incendie dans un hôtel, en plus des pompiers, et elle aide à extirper des flammes un individu bloqué dans la buanderie. Fifi d’Anvers, un habitué qu’elle connait bien s’inquiète de Samouraï, le promis au feu. Tout va bien, braves gens, vous pouvez dormir le SAMU social veille sur vous. Sauf que Fifi d’Anvers est inquiet pour son camarade Samouraï. Celui-ci est persuadé que sa vie est en sursis, l’incendiaire ayant probablement décelé sa présence.



La nuit prochaine promet d’être émaillée d’incidents. C’est sa dernière surprise-party car elle va intégrer une association, Opaline, qui s’implique dans la réinsertion des sans-papiers et sans domicile fixe. Travailleuse sociale, mais de jour. Son quartier d’affection se situe à la Porte Montmartre, chez les biffins, ceux qui revendent des affaires récupérées ici ou là, mais pas d’objets tombés des camions. Et les accrochages entre biffins et vendeurs à la sauvette animent parfois les trottoirs. Elle fait la connaissance de nouveaux collègues, de nouveaux déshérités, même elle en a côtoyé déjà quelques-uns, de nouvelles randonnées dans Paris.



Elle s’occupe de certains d’entre eux, par sympathie, avec cette espèce d’empathie naturelle qui la caractérise. Samouraï décède dans des conditions suspectes, et elle va plus ou moins enquêter. Nadia aussi, une vieille femme, mais son décès est dû à la maladie. Une maladie que l’on retrouve dans toutes les couches de la société. Et Cécile fouille dans ses papiers, pas par curiosité malsaine, mais parce que c’est comme ça quand on prend quelqu’un en affection.



Elle prend en affection aussi Julien, le jeune assistant informatique, affection qui pourrait tourner à un sentiment plus intime.



Et c’est dans cette accumulation d’anecdotes, pas souvent amusantes, que Marc Villard nous emmène dans le quotidien de Cécile, ponctué de grands désappointements, de colères, de découragements, parfois d’un peu de soleil, le décès de Samouraï et sa suite étant un fil rouge sur lequel se greffent des épisodes souvent à la limite du misérabilisme. A la limite.



C’est une plongée sans concession dans une faune mal connue, souvent traitée avec non-respect par les forces de l’ordre, avec indifférence ou rejet par les médias qui ne se focalisent dessus que lorsqu’il y a conflit, neige et verglas, ou qu’ils n’ont pas autre chose à proposer à leurs lecteurs et téléspectateurs.



La suite ci-dessous
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Les biffins

Où l’on retrouve la Cécile de "Bird", le précédent roman noir de Marc Villard. Après la mort de son père, elle a abandonné ses maraudes nocturnes au secours des sans domicile fixe, et s’occupe maintenant des chiffonniers du "carré" des puces de Saint-Ouen, que l’on nomme localement les "biffins" (un terme argotique désignant habituellement et de manière péjorative les fantassins). Pauvres, puisqu’obligés pour vivre de trouver (ou chaparder) et de revendre, ils constituent l’aristocratie de la débine, face aux vendeurs à la sauvette qui ne disposent pas comme eux d’un emplacement réservé et d’un statut officiel. Rapidement Cécile va s’ennuyer, ne trouvant pas au contact de ces "nantis" les émotions ressenties au contact des SDF, de la vraie "galère". Comme Cécile, on ne ressent pas à la lecture de ce roman les surprises et la chaleur humaine qui émaillaient le précédent polar de cet auteur. L’atmosphère est toujours aussi lugubre, mais il manque cette petite lumière et les notes cuivrées du saxo qui éclairaient parfois la nuit. Dommage, espérons que grâce à Cécile et la suite de ses aventures on puisse à nouveau prendre du plaisir à lire Marc Villard…
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Les biffins

Sorti en janvier 2018 aux Editions Joëlle Losfeld, "Les biffins" de Marc Villard raconte l'errance des déclassés, des marginaux et autres laissés pour compte dans un Paris underground à travers la véirée d'une jeune travailleur social qui officie dans un samu social.

Le QG de Cécile, c'est les quartiers populaires de Paris : le Paname des marges, (le Carré des Biffins de la Porte Montmartre et Barbès qui donne son titre au roman) et sa périphérie proche font l'objet d'un roman bref et puissant pour un roman policier particulièrement urbain, rythmé et dans une tension assez constante.



Grâce à cette galerie de portraits vraiment bien aiguisés, le novelliste Marc Villard nous fait entrer dans le cercle restreint de ceux qui vivent à côté avec une fiction proche du documentaire, avec une approche et un parti pris assez proche de celle de Patrick Declerck.l'auteur des Naufragés.



Un roman certes sans grosse intrigue mais qui témoigne parfaitement de l'activité ô combien nécessaire de tous ces travailleurs sociaux et tous ceux qui traquent la misère et l'errance.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les biffins

Un roman court, rythmé, assez percutant.

Une plongée dans le Nord de Paris, de la porte Clignancourt à Barbès en passant par la Goutte d’Or. On y suit les pérégrinations de Cécile, qu’elle travaille pour le Samu social, la nuit, ou pour une association d’aide aux biffins, le jour. Entre la quête initiatique et le polar, ce texte donne surtout le pouls d’un quartier, nous fait découvrir une galerie de portraits de zonards plus ou moins attachants : SDF, immigrés peu fortunés, Roms… tous se croisent aux portes de Paris et se partagent le bitume entre galères, combines et entraide.

Livre accrocheur qui pourrait tout à fait être adapté au cinéma.

Cependant, j’aurais aimé que l’intrigue policière soit un peu plus développée, ainsi que l’histoire de Cécile qui est évoquée mais m’a laissée sur ma faim.

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