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EAN : 9782072916373
160 pages
Gallimard (11/02/2021)
3.47/5   37 notes
Résumé :
Pouy a imaginé l'histoire d'un père qui élève seul sa fille de 12 ans, petite soeur de la Zazie de Queneau. La mère "elle s 'est barrée pour voir le monde avant de devenir une vieille chaussette". C'est en tout cas ce que raconte Papinou à sa petite Clotilde, qui le raconte à ses copines de classe. Pendant leurs vacances en Bretagne, Cloclo et son père se trouvent embarqués dans une manifestation qui dégénère et la fillette est gravement blessée au visage par un tir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Curieux roman que La Mère noire paru dans la Série noire, on se demande pourquoi : il ne s'agit ni d'un thriller, ni d'un polar, pas même d'un roman noir, je crois. Deux heures trente d'une lecture agréable, mais pas inoubliable. Deux écrivains se partagent ce bref roman de 145 pages dans lequel se succèdent trois différent narrateurs. La première partie (58 pages) écrite par Jean-Bernard Pouy est titrée « L'Art me ment ». Un père et sa fille s'y expriment à la première personne en alternance. Jean-Pierre, artiste peintre, qui réussit à vivre modestement de son travail, élève seul sa fille Clothilde depuis que sa mère est partie. Il explique à l'enfant qu'elle est en Inde et qu'elle avait besoin de s'éloigner. Clothilde l'accepte, mais mal : sa maman s'est tirée alors qu'elle avait six ans, il y a justement six ans. La mère envoie de temps en temps des cartes postales représentant des tableaux célèbres, signées uniquement d'un V pour Véro. La deuxième partie (74 pages) est écrite par Marc Villard. Un narrateur à la troisième personne va nous expliquer ce qui est arrivé à Véro depuis qu'elle a quitté son mari et sa fille, six ans auparavant. Une vraie galère !
***
J'ai retrouvé avec plaisir deux des écrivains du néo-polar français des années 70. J'étais restée fidèle à certains, mais j'avais lâché ces deux-là. le vocabulaire, les jeux de mots, la vivacité des dialogues et la truculence de J.-B. Pouy me ravissent toujours, encore plus quand son propos se fait sérieux. Sa petite Clothilde, sorte de double de Zazie modernisée (elle est en train de lire le roman), m'a enchantée. En revanche, la dérive de Véro m'a moins touchée, peut-être parce que l'écriture de Marc Villard est beaucoup plus classique. L'engagement politique toujours présent chez les deux auteurs se traduit par leur besoin d'ancrer leurs intrigues dans des événements sociaux ou sociétaux. En vrac et sans égard à la chronologie du roman, il sera question d'un père élevant seule sa fille, d'une grève des cheminots, des violences policières, de la pauvreté, d'un braquage, de sans-abris, de soupe populaire, et d'autres aspects que je ne nommerai pas pour ne pas trop en dévoiler. Un bon petit roman qui se lit vite, mais qui me laisse un goût d'inachevé. Pauvre et courageuse petite Clothilde : les adultes aussi ont besoin de grandir…
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Deux auteurs, deux plumes, deux styles différents mais oh combien jubilatoires pour notre plus grand plaisir, malgré les sujets graves.
Deux parties, chacune étant le reflet de l'autre, chacune mettant en lumière ces personnages torturés par la vie qui aspire.
C'est tout à la fois caustique et lumineux et c'est franchement bien écrit ! Que demander de plus à une lecture qui aborde des sujets de société, parfois bien moroses...

Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Ce livre est écrit à quatre mains par Jean-Bernard Pouy et Marc Villard.
Première partie (Pouy) : depuis le départ de sa mère, Clotilde, adolescente, vit avec son père, peintre.
Le style est léger avec de l'humour, Clotilde est une adolescente rebelle.
Mais ils se retrouvent dans un train de manifestants et l'épisode tourne mal…
Deuxième partie (Villard) : on découvre la mère qui est en fait dans une maison de repos / hôpital de jour, dans le Sud, suite à des problèmes sociaux et psychiatriques.
Là on est dans une ambiance plus noire autour de vies marginales.

L'ensemble s'imbrique (plus ou moins bien) et compose un roman où se mêlent tendresse pour les personnages et constat de la difficulté de vivre…
Je suis d'habitude une inconditionnelle de Pouy, et j'ai aussi lu de très bons livres de Marc Villard, là j'avoue que je suis restée un peu sur ma faim…
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Deux auteurs, deux parties, deux récits qui se complètent dans La mère noire, le dernier roman de Jean-Bernard Pouy et Marc Villard qui raconte les aventures ou plutôt les mésaventures d'une famille décomposée. Dès le début de la première partie, Clotilde, dite Cloclo, une Zazie de douze ans en plus espiègle, inspirée par les Femen, est arrêtée in extremis au Musée d'Orsay avant qu'elle ne commette l'irréparable sur le déjeuner sur l'herbe. Véro, la mère est partie loin depuis longtemps, et papounet, peintre à ses heures, a un peu de mal avec sa préado rebelle. Donc, direction la Bretagne pendant les vacances scolaires, en train, car on sait que Pouy aime les trains et que ses personnages les empruntent avec plaisir (cf. Samedi 14) et aussi parce que le père a choisi la gare « désinfectée » » de Coat-Plougonnec comme résidence secondaire. le calme assuré, sauf que des cheminots défendant les petites lignes de chemin de fer (on approuve) viennent d'y faire un arrêt prolongé. La suite sera assez agitée, entre luttes sociales et convivialité bien arrosée, et se terminera à l'hôpital.
Dans la seconde partie, Marc Villard revient en arrière pour raconter le départ du foyer familial et la vie chaotique de Véro, la mère (pas si noire, finalement) de Clotilde, en rupture de famille et de liens sociétaux. Entre petits boulots, grosse connerie, dépression et petite délinquance, sa vie de galère ne l'empêche pas de garder un sacré moral qu'elle entretient par la lecture d'auteurs choisis (Char, Venaille, Brautigan) et la poésie. Véro a en plus de la gentillesse à revendre et de l'empathie pour ceux qui sont plus bas qu'elle. Alors elle se démène, dans l'institution qui l'a recueillie ou au SAMU social. Jusqu'au jour où les décisions importantes ne peuvent plus attendre.
Deux parties et deux écritures. Pour Jean-Bernard Pouy, style décontracté, très oral, jeux de mots (le titre, « L'art me ment », donne le ton) et double narration alternée par Clotilde et son père pour le rythme. Dans « Véro », le récit de Marc Villard est plus sobre, plus direct. On parle de choses sérieuses, dures et il y a peu de place pour les fioritures. Côté idées, on est dans le social tout au long du roman, dans le quotidien de ceux qui se battent pour que le monde conserve un peu d'humanité et de poésie et de ceux qui essaient tout simplement de na pas sombrer. Au milieu de tout cela, il y a une petite fille qui a des idées de grande mais qui reste une petite fille, et qui fait (un peu à ses dépens) l'apprentissage des luttes et de la vie.
Certains s'interrogeront sur la publication de la mère noire dans la Série noire. Pas de crime ni d'enquête mais plutôt un roman d'initiation assez tendre. Clotilde, dont le but avoué dans la vie est « de faire chier le monde » (complexe de Zazie) est attachante, comme ses géniteurs, l'un avec ses interrogations, l'autre avec sa rébellion. A dire vrai, côté polar, on reste un peu sur sa faim. Mais l'on sait, comme l'écrit François Guerif dans du polar (2016), que « le roman noir a la volonté de foutre le bordel, de braquer la lumière sur ce qui ne va pas. le social est la première de ses préoccupations. ».
La mère noire, Paris, Gallimard, coll Série noire, 2021.

Lien : https://www.polarsurbains.co..
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Dans la première partie, on fait la connaissance de Jean-Pierre et Cloclo sa fille, qui vivent tous les deux depuis que Véro la maman est partie 6 ans plus tot. Ils partent en vacances en Bretagne dans une gare désaffectée où Clotilde retrouve ses poules et son coq prénommé Balladur.

Ils vont se retrouver embarqués dans une manif qui tourne mal, Clotilde est blessée. Un jour en rentrant de l'école, elle découvre que sa mère est revenue. Elle n'est jamais partie en Inde mais a passé quelques années en maison de repos. Clotilde a du mal avec cette nouvelle réalité.

Dans la deuxième partie, Marc Villard s'attache au personnage de Véro, les raisons de son départ et ce qui l'a amené à rester en maison de repos.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Clotilde qui du haut de ses 11 ans est très mature et essaie de faire sortir son père de son traintrain quotidien. Elle aime lire et on la découvre avec le roman Zazie dans le métro, et c'est exactement à Zazie que j'ai pensé en voyant Clotilde.

Les deux auteurs nous livre une histoire sociétale dénonçant la loi du fric, la pauvreté, comment des gens normaux plaquent tout pour se trouver.

Le seul reproche que je peux faire est que le roman est un peu court, j'aurais bien voulu passer plus de temps avec Cloclo.
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critiques presse (1)
FocusLeVif
19 février 2021
Le libertaire Jean-Bernard Pouy renoue avec la Série Noire et l'écriture à quatre mains dans un polar surtout social signé avec Marc Villard.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ma mère, elle adorait cacher les trous de ses fringues en brodant des fleurs, en cousant des écussons, en faisant de la pub pour un groupe punk ou un violoniste ouzbek inconnu, pur style baba, je le sais, j'ai retrouvé quelques fringues qu'elle portait, mais maintenant, les filles, c'est genre bobo, tu parles d'un progrès, passer du baba au bobo, et, en plus, cerise sur le râteau, c'est rien moche, ça fait chômage, SDF, on se demande si ces connes, les genoux à l'air, ne viennent pas d'avoir un accident de trottinette…
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Elle est un peu trop bousculée, pour sa petite existence, je m'en rends compte parfois. Déjà l'absence de sa mère, même si je crois qu'elle a dépassé ça, à force… Elle ne le montre pas trop, mais c'est sûr que ça lui pose de plus en plus de problèmes. Sa mère serait décédée, ça serait plus simple. Ça me fait du mal, pourtant, d'en arriver là et de penser de telles horreurs. Je fais tout mon possible mais ça ne va plus suffire. L'adolescence est là, tapie pas loin, et je vais en baver.
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