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Critiques de Marc Villard (234)
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Avoir les boules à Istanbul

Henri n'est pas au bout de ses peines, pas qu'il se foule trop non plus... mais cette résidence d'auteurs, faut se la cogner quand même. Humour mordant, vision (pas si totalement caricaturale que ça) du petit milieu des écrivains, aigris, prétentieux et fauchés. Faut l'admettre, ça sonne juste malgré l'outrance. Les pastiches du polar "littéraire" et de la poésie de terroir sonnent plus vrai que vrai. Lecture rapide, parfait pour le train.
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Avoir les boules à Istanbul

Un petit livre réjouissant et plein d'humour sur les dessous de l'écriture. L'auteur est un écrivain de polar contraint de courir les subventions et d'habiter dans des résidences d'écrivains pour payer la pension alimentaire de son ex-femme. C'est l'occasion pour lui de se moquer allègrement du petit milieu des écrivains et du mystère de la création. Le tout en buvant du bon vin et en tentant de coucher avec tout ce qui bouge...
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Bairro Alto

Le Bairro Alto est-il aussi violent que le laissent supposer les deux nouvelles de Marc Villard réunies sous le nom de ce quartier de Lisbonne dont la renommée n’est plus à faire? Est-il aussi glauque, aussi noir qu’il a choisi de le représenter, accompagné de photos de Cyrille Derouineau, chargées d’apporter de l’ambiance ou de soutenir le texte, mais ne réussissant qu’à moitié? Est-il vraiment à l’image de ceux qu’il a choisis de dessiner, plus magouilleurs qu’anges? Est-il fait de lieux insalubres, de petite misère, de dealers et de clubs de jazz? N’est-il pas aussi sourires?



Le livre fermé, le malaise persiste. Le Bairro Alto est ici tellement noir alors qu’on l’imaginait accueillant. Alors qu’on aurait voulu qu’il le soit et qu’on avait espéré autre chose que des scènes de crime.



Le Bairro Alto est sûrement ailleurs. Dans un autre livre. Il m’attend. On finira bien par se croiser.
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Ballon mort

Une écriture acérée pour des personnages en apparence décalés mais qui ont bien la tête sur les épaules quand il s'agit de couvrir un meurtre. J'ai bien aimé.

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Ballon mort

Roman policier de Marc Villard dont on m'a conseillé la lecture ; je reste sur ma faim. Certes, je ne m'attendais pas à un roman anglo-saxon avec un rebondissements prévisibles toutes les 3 pages, mais là, c'est franchement assez mou, prévisible et un peu ennuyeux. Tous les clichés sur les notables de Province sont écrits, mais ce sont des choses que l'on a déjà lues ou vues. Pas assez incisif. Le livre démarre quand même vers la page 100 (sur 168 !). Heureusement que Villard possède une écriture qui retient, parce que sinon, j'aurais refermé ce livre presque sitôt ouvert. Ajoutez à cela que je m'attendais à une bonne dose d'humour noir et décalé comme on peut le trouver dans des romans noirs français et que rien n'arrive. Vous comprendrez alors ma déception. Pas mal, sans plus !
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Barbès trilogie



Barbès, quartier populaire et cosmopolite du nord de Paris, où se côtoient les classes sociales assez défavorisées, bien souvent sans-papiers.



C'est là qu'entre en scène Tramson, un éducateur de rue, sensé protéger les mineurs qu'on lui confie, en gardant un oeil sur eux au milieu des drames qui les guettent quotidiennement.







” Tramson marchait, le coeur à la casse, dans les rues naufragées.



Il marchait dans cette félicité mouvante, car il aimait la rue, la nuit, la foule dérisoire et sublime. Il aimantait volontiers son regard à ces yeux qui jaillissaient du néant, leur offrant le don fugitif de son visage sans illusion.



Parfois, dans les rues nègres, il lui venait des doutes quant à cet amour instinctif pour le bitume. Alors l'amant mutait en chasseur. Tramson était dur, obstiné et terriblement sentimental. “







Tel un ange gardien, il prend sous son aile les âmes en déroute, les homos malmenés, les prostituées sous la coupe de mac tortionnaire, où tombées dans l'enfer de la drogue.



Qu'ils se nomment, Fari, Agnès, Félix, Dani, Fred, Samir, Farida, Mélissa, tous tentent de survivre dans cette ville lumière qui en a fait rêver plus d'un mais qui hélas vire bien trop souvent au cauchemar.



La délinquance pullule à Barbès, combines foireuses, meurtres, suicides, prostitution, drogue, la violence en tout genre a pris ses quartiers.



Tramson fait de son mieux, quitte à y perdre son âme car ici au milieu du chaos on s'entraide beaucoup, on s'aime aussi, et on rêve un peu, beaucoup…



Ce que j'en dis :



Quiconque se souvient de Tchao Pantin, magnifique roman d'Alain Page qui fut adapté par la suite au cinéma, où notre regretté Coluche y avait un rôle puissant et tellement touchant au côté de Richard Anconina, devrait lire et apprécier à sa juste valeur cette trilogie qui réunit pour la première fois trois cours romans de Marc Villard.



On se retrouve plonger à Barbès, un quartier de Paris » crasseux » dans les années quatre-vingt au côté de paumés qui se retrouvent bien souvent sous la coupe de la mafia locale.



Marc Villard, véritable poète, slam et nous offre des personnages de caractères avec grand style. Des personnages bouleversants auxquels on s'attache forcément.



Au gré des pages, la musique s'invite dans le décors tout comme certains livres très recommandables.



Très cinématographiques et très réalistes, ces scénarios vont à l'essentiel avec élégance en posant un regard acéré sur cette banlieue d'âmes en peine.



Rebelle de la nuit, avait été édité en 1987 par Claude Mesplède au Mascaret. La porte de derrière avait été publié à la Série Noire par Patrick Raynal en 1993. Et enfin Quand la ville mord avait été demandé par Jean-Bernard Pouy pour sa collection Suite Noire en 2006.



Réunis et édités aujourd'hui chez Gallimard suite à la suggestion de Stéfanie Delestré.



Les connaisseurs apprécieront de redécouvrir ces récits, pour les autres je ne peux que vous inviter à découvrir Barbès, Tramson et ses protégés et apprécier cette plume envoûtante qui illumine toute cette noirceur,



Une formidable découverte.



Je remercie Babelio et les Éditions Gallimard pour cette virée épique et sublime à Barbès.
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Barbès trilogie

Lu entre coupé par d'autres romans. J'ai toutefois apprécié ce livre composé de 3 romans. Tous se déroulent dans le quartier de Montmartre que j'affectionne particulièrement. On y voit le revers de la médaille. Le trafic, la débrouille...
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Barbès trilogie

En 2019 les Éditions Gallimard ont publié en un seul volume les trois romans que Marc Villard avait consacré au quartier parisien de Barbès. Le premier est intitulé « Rebelles de la nuit » et a été édité en 1987. Le deuxième est intitulé « La porte de derrière » et a été édité en 1993. En 2006, parait le troisième titre, « Quand la ville mord ». Vingt ans de vie dans les rues de Barbès.



« Rebelles de la nuit » ( 1987 ). Africains du Nord, Black et européens se côtoient à Barbès. C’est dans cet univers cosmopolite que travaille Jacques Tramson l’éducateur de rue. Tout le monde le connait et l’appelle Tram. Presque trois ans qu’il est là pour le matin réveiller les jeunes afin qu’ils puissent embaucher à l’heure, trouver des petits boulots à des adolescentes et éviter qu’un mac ne leur mette le grapin dessus. Pour les jeunes de Barbès, le vie se résume à la débrouille et ils ont bien besoin de l’aide de Tram pour ne pas tomber dans le crime, le trafic de drogue a besoin de dealers, la prostitution a besoin de jeunes corps. Et les tentations sont nombreuses, la tricherie aux jeux, les combats clandestins de chiens ont remplacé l’école et sont autant de chemins vers la violence. L’équilibre est fragile, chaque rue a ses règles et quelques religieux arrivent tant bien que mal à distiller un peu de justice et l’aide de Tramson n’est pas de trop. Educateur de rue, c’est bien le seul lien ténu et officieux qui relie ce quartier à quelques lambeaux de légalité.



Tramson voudrait retrouver le jeune Fred. Son frère, un musicien, est sans nouvelles et le temps presse pour le retrouver car Fred a un contrat aux fesses. Tramson devient détective, il est arrivé trop tard pour sauver Fred et il veut démasquer celui qui a commandité le meurtre. Ses rencontres sont instructives, une phrase de Marc Villard m’a marqué : « Ils vivaient, pour la plupart, à six ou sept dans des appartements minuscules où le conflit des générations s’exacerbait entre des parents exilés et leurs enfants nés en France et trop bien convertis aux vices occidentaux ». Le lecteur déambule dans Barbès mais d’autres noms sont autant évocateurs : Château-Rouge, La Goutte d’Or, Rochechouart, Marcadet, Poissonniers …



« La porte de derrière » ( 1993 ). Cinq – six années ont passé. Tramson est toujours là, le lecteur retrouve aussi Farida croisée dans le premier roman et devenue dealeuse. Elle a 21 ans. Le hasch et les amphés, c’est terminé. Désormais c’est le crack. Le crack, c’est l’horreur, le poison des pauvres, cinquante francs le tube. Nasser est une de ses victimes mais c’est Farida qui l’a tué. Elle se retrouve traquée et pas seulement par la police. Il y a eu des bouleversements depuis le « premier Barbès ». Il y a davantage de flics, réglos ou pas. Moins d’éducateurs ? Peut-être, en tout cas Tram est moins présent dans ce roman. Il y a des graffeurs comme l’attachant Stevie. Stevie est un rayon de lumière dans ce récit noir et gangréné par la violence. Il y a beaucoup de musique dans cet histoire, moins de reggae mais plus de raï et déjà du rap.



« Quand la ville mord » ( 2006 ). Sept ans après le deuxième roman, année 2005. Barbès a encore changé. Tramson a quitté la DDASS pour le milieu associatif. Il y a l’immigration clandestine. Sara arrive du Congo. Elle est sans papier mais elle a un rêve, Paris. A Barbès, elle n’a pas de logement mais un squat. La soupe est servie à Saint Eustache. Sara n’a pas d’emploi mais un boulot, elle vend des galettes de crack. Mais cela ne lui rapporte rien alors elle fait le tapin. Sara a un rêve : dessiner, peindre, les Beaux-Arts. Elle est douée. Mais ce n’est pas si simple à Barbès, les Blacks exploitent les Blacks. Il faut se défendre et parfois il faut tuer. Sara va tuer. Le sida tue aussi. Les flics expulsent les familles sous les yeux effarés de leurs enfants rentrant de l’école. Pour raconter ces vies sans avenir, Marc Villard se fait poète. C’est envoutant. C'est également alerte comme l'envi de vivre de Sara.



Presque vingt ans de la vie à Barbès ont défilé. L’auteur raconte de belle manière des histoires simples, émouvantes et tragiques avec des personnages attachants ou violents. En vingt ans le crime n’a fait que renforcer sa place mais n’a jamais réussi à affaiblir l’espoir des gens de Barbès.



Marc VILLARD – Barbès trilogie. Parution le 3 octobre 2019, Éditions Gallimard, collection Série Noire. ISBN 9782072828874.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Barbès trilogie

Entre 1987 et 2006, Paris 18ème côté Barbès, à proximité des puces de Saint-Ouen et de la Goutte d’Or, un quartier éloigné des guides touristiques. En revanche, dans ce quartier, proche de Montmartre, des musées et des artistes, une population y vit : immigrés sans statut et sans emploi, familles pauvres ou appauvries par les accidents de la vie, personnes affaiblies par la faim, le froid, la peur et les jours sans lendemain. L’économie souterraine et le marché du crime proposent une activité régulière.

« Barbès trilogie » rassemble trois romans noirs de Marc Villard aux titres évocateurs : Rebelles de la nuit, La porte de derrière et Quand la ville mord. Cette description de cette partie du 18ème n’est donc pas celle d’une provinciale émue par tant de misère, mais celle de l’auteur à travers ces trois tableaux.

Dans chacun sont mis en scène les mêmes acteurs -quand ils sont encore vivants entre un roman et l’autre- qui, en réalité forment un grand réseau, montrant à la fois le meilleur mais surtout le pire.



Jacques Tramson, personnage principal, éducateur de rue, ne se laisse pas diriger par des codes quasi sectaires, lui qui est chargé de protéger des mineurs égarés ou en voie de l’être. Pour apporter de l’aide voire pour sauver des vies, il faut comprendre les méandres du milieu, voire s’immiscer ou carrément s’ingérer dans l’organisation du commerce de la drogue ou des corps. Ceci implique de nombreuses rencontres qui, dans ce contexte de violence quotidienne et généralisée, peuvent être porteuses de trahison mais aussi vectrices d’amour et d’amitié.



En participant à la masse critique d’octobre, j’ai choisi de dévier ma trajectoire habituelle de lecture pour me « polariser »… Je ne change pas mon fusil d’épaule, je déteste la violence même en fiction. Dire que je sois restée impassible sur cette trilogie serait faux. Au fur et à mesure de la lecture, des meurtres et autres viols, je me suis attachée à certains personnages, qu’ils soient éducateur, flic ou victime.

Par ailleurs, l’image du 18ème arrondissement parisien sous cette plume acérée de circonstance invite forcément à la réflexion sur les multiples politiques de lutte contre la misère sociale et sur la distance existant entre discours et réalité de terrain. Bref, c’est le reflet du malaise d’une société.



Ceci dit, cette trilogie ne déroge pas à ma frilosité envers le polar notamment pour la régularité du schéma de construction: le fait dans son contexte, l’enquête, le coupable, la vengeance… j’en oublie le suspens ! Je reconnais cependant que l’écriture de Marc Villard n’est pas que le reflet de la brutalité, mais insère de temps en temps, judicieusement, un petit souffle de … « poésie ? ».



Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m’avoir extrait de mon confort littéraire. Nul doute que les stations Barbès- Rochechouart, Blanche et autres me ramèneront à cette lecture.








Lien : https://mireille.brochotnean..
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Barbès trilogie

Cet ouvrage regroupe trois courts romans du même auteur publiés de 1987 à 2006 : « Rebelles de la nuit » (1987), « La Porte de derrière (1993) et « Quand la ville mord » (2006). Leurs intrigues se déroulent dans le quartier Barbès à Paris, d'où le titre du recueil, et l'on y retrouve Tramson.



Tramson, alias Tram, est éducateur de rue ; un éducateur qui joue les flics, avec des méthodes de voyou ! Ce dernier point ne le distingue d'ailleurs guère des flics… Au menu quotidien : prostitution et proxénétisme, drogues et deal, jeux d'argents clandestins dont combats de pitbulls, règlements de comptes violents.



Il y a peu de différences entre les ambiances, ni entre les histoires, hormis l'arrivée du crack dans le roman de 1993, et celle du Sida dans celui de 2006.

Les intrigues sont simples : l'auteur y mêle scènes d'actions et misérabilisme, montrant des vies sans espoir parsemées de morts violentes. Il est dommage que le propos soit si caricatural, et les actes de Tramson si peu crédibles. J'ai vécu quelques années près de Barbès à la fin des années 1990, et je ne reconnais pas ce quartier sous la plume de Villard, même si le monde qu'il décrit est inspiré de la réalité (il est vrai que je n'y fréquentais pas les milieux qu'il décrit, et dormais la nuit).



Heureusement, la plume de Villard est vive, son écriture précise et agréable, avec des dialogues percutants, parfois amusants. Il n'est pas étonnant que « Quand la ville mord » ait été adapté à l'écran pour Arte (en 2009), tant l'écriture de Villard s'y prête bien - je ne suis cependant pas certain que les téléspectateurs aient été captivés par l'intrigue...



Ces romans noirs sont agréables à lire et distrayants ; parfaits pour un trajet en train de quelques heures, ils ne sont cependant pas exceptionnels.



Merci à Babelio (MC 'Mauvais Genres') et à Gallimard Noir.
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Barbès trilogie

Pour avoir vécu quelques mois intenses entre Rochechouart et la porte de Clignancourt en 1977 je suis toujours preneur de romans qui évoquent ce coin particulier de Paname.

Ces trois courts romans ou plutôt longues nouvelles de Marc Villard sont réunis pour la première fois en un seul volume . "Rebelles de la nuit", "La porte de derrière" et "Quand la ville mord" ont été écrits entre 1987 et 2006 et mettent en scène Jacques Tramson, un éducateur de rue un peu particulier.

Discrètement et avec amour il veille à ce que les mineurs dont il a la responsabilité demeurent plus ou moins sur les rails et ne disjonctent pas trop. On croise ainsi un jeune homo dont la tête est mise à prix, une jeune prostituée congolaise qui rêve de devenir artiste-peintre ou Farida, une paumée/dealeuse qui a tué un homme. Dans ces trois récits Marc Villard avec une écriture simple , utilisant des mots de tous les jours parle de vraies gens et d'un quartier qui à travers les trois romans et les années évolue.

Mais le héros des récits reste Barbès où comme dans tant de quartiers du genre dans tant de grandes villes à travers le monde rien n'est figé et dans lesquels on trouve de tout : de la drogue, de la prostitution, on assassine aussi mais en même temps, on s'entraide aussi beaucoup.







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Bird

Cécile travaille de nuit au SAMU social. Avec ses collègues elle parcourt Paris, donne des boissons chaudes aux sans-abri ou les ramène au centre. Pourtant elle cherche quelqu'un. Son père, un musicien de jazz, qu'elle avait cru mort, est en fait un sans-abri qui erre dans Paris. Réussira-t-elle à le trouver. Parallèlement on voit deux sans-abri se faire tabasser par des jeunes de bonne famille en quête d'émotions fortes. Mais l'un d'eux perdra son téléphone portable avec lequel il avait filmé la scène...Les deux histoires finiront bien sûr par se rejoindre.



Marc Villard est un auteur dont j'aime énormément à la fois le style romanesque, le sens du rythme qu'il sait donner à ses romans, et la manière dont il parle des problèmes sociaux actuels. J'avais lu, entre autres, "Quand la ville mord" où une jeune congolaise sans papier ne réussissait pas échapper à la prostitution. Ici la réalité de la vie des SDF et sa violence quotidienne est décrite sans complaisance. Cela ne l'empêche pas donner un ton léger aux passages avec Cécile, et de glisser des notes de jazz au milieu de tout cela.... Un très joli texte à la poésie jazzy et urbaine....

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Bird

Bird, c’est Charlie Parker, c’est le jazz qui susurre des mots lancinants au creux de l’oreille, c’est la vie effrénée qui improvise.



Bird, c’est le saxo qui sort le cœur de sa cage, c’est le bebop et l’alto qui explosent en une constellation étincelante.



Bird, c’est un musicien à la rue, c’est celui qui colle son oreille contre les portes des clubs qui lui sont interdits pour grappiller au vent quelques notes suaves. C’est l’homme invisible, qui illumine les trajets sur la ligne 14, celui que l’on regarde à peine et dont on voudrait pourtant retenir les accords éternels. Bird, c’est ce père qui a préféré se faire passer pour mort plutôt que d’entrainer sa fille unique dans la déchéance, c’est celui qui erre désormais dans les rues de Paris, devenu professionnel de la débrouille et de la survie.



Bird, c’est aussi Cécile, rescapée de la brune qui cherche obstinément à croiser son saxophoniste de père au détour d’une maraude du SAMU social. C’est l’écorchée au grand cœur qui tente de recoller les morceaux de son histoire.



Bird, c’est enfin le roman noir de la rue, de la pauvreté qui plante des tentes en bord de périf et qui se regroupe à République pour noyer sa solitude. C’est le conte urbain du chacun pour sa gueule qui fait esquiver le pire – en tout cas qui fait survivre jusqu’à demain. C’est la fable tétanisante d’une violence omniprésente, celle des descentes bourgeoises et des matraques ; celle surtout de la société qui a laissé tout un pan d’elle-même sombrer inexorablement dans les recoins sombres que seule une poignée d’âmes charitables hante encore, avec pour seules armes du café chaud et de l’humanité à revendre. Bird, c’est la plume cinglante de Marc Villard au service des laissés-pour-compte, c’est l’âpreté de la vie quand elle n’est plus que survie, c’est le combat de tous les jours pour parer les coups et rester humain, coûte que coûte.



Bird, c’est un roman fort comme une déflagration, qui a l’odeur de la clope froide, de la sueur et de la bière ; celles des caves lorsqu’on pouvait encore y entendre des bœufs endiablés, lorsqu’on pouvait encore y croiser la vie primitive.

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Bird

Plongée au coeur de la nuit parisienne où des hommes et des femmes errent mais où règne une sorte de solidarité. Une rencontre, celle d'un père et de sa fille, deux êtres abîmés par la vie mais qui n'ont pas perdu les sentiments du coeur. Percutant.
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Bird

"Bird" était le surnom de Charlie Parker, un célèbre saxophoniste américain qui a contribué à renouveler le jazz dans les années 1940. C’est aussi le nom que ses potes ont donné à un SDF, joueur de sax à l’occasion, qui zone dans Paris depuis une bonne dizaine d’années. C’est lui que recherche sa fille Cécile, depuis qu’elle a appris qu’il n’était pas mort comme on le lui avait fait croire. Rescapée de la drogue, elle a décidé de s’occuper à son tour de ceux qui ne se sortent pas de la débine et s’est fait embaucher par le SAMU social. Elle maraude toutes les nuits avec le bus, espérant rencontrer un beau jour ce père dont elle a gardé en souvenir les airs de jazz qui ont bercé sa petite enfance. Une description sans concession du Paris souterrain qui s’éveille lorsque tout le monde dort, pleine de tendresse pour ces rejetés de la société en quête permanente de quoi survivre. Un polar social de qualité, hanté par la figure des grands du jazz, dans un Paris glauque à souhait, très loin de la vitrine bling-bling offerte aux touristes…
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Bird

Quoi de mieux que des courts extraits de cette novella pour parler de Bird ? Il n'y a pas meilleur que Marc VILLARD pour raconter la face noire de Paris :



« - On y va Cécile ? Nous sortons dans le froid vif. Je passe mon joli blouson bleu et blanc avec ¨Samu social de Paris¨ écrit en typo énorme dessus pour le cas où l’on me confondrait avec un CRS »



« Plus rien ne m’étonne dans la nuit parisienne. La détresse totale commence à deux heures du matin. »



« Ma grand-mère m’a dit la vérité avant de mourir en septembre : il est sans-abri depuis dix ans et zone à Paris »



« Bird tire Marie hors de la tente avec délicatesse. Il colle l’oreille à sa poitrine et se redresse, effaré »



« Enfoiré de ta race de merde. Si le mec qui a le portable porte ça aux journaux, je suis perdu »



« Un Breton t’a laissé son saxophone et je t’ai vu dans la pénombre du club, t’étais mon héros de la nuit »



« Les élections sont dans trois semaines et ce portable entre de mauvaises mains peut m’anéantir »



« Votre client, comme vous dites, est une petite ordure de seize ans qui s’amuse à buter les SDF le soir avec ses copains »



« Puis je deviens dingue et, en laissant couler les larmes dans mon cou, glisse ma main sur la sienne et murmure. – Papa »



« J’ai choisi le Samu social quand j’ai su que tu zonais à Paris. Je me suis dit qu’un beau jour je te verrais pendant la maraude. Et j’avais raison . Pourquoi tu te fais appeler Bird ? »



« Et hier, on essaie de te tuer pour récupérer le téléphone et supprimer toutes les traces. T’es mal parti, papa »



« Je vais mettre de la distance entre moi et ces morts. J’ai pas encore décidé. Je t’enverrai une carte; à partir de maintenant on reste en contact »



Marc VILLARD – Bird . Parution en octobre 2008 , Joelle Losfeld Éditions . ISBN 9782070787593 .
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Bonjour, je suis ton nouvel ami

Dans ce recueil de nouvelles très courtes, Marc Villard se met en scène avec un masochisme truculent, on jubile.

Tourmenté, déprimé, cynique, parfois pitoyable, quelquefois tendre; il nous relate des moments de sa vie familiale ou professionnelle via un regard particulièrement acéré ; des situations plus "croquignolesques " les unes que les autres.(Ses tentatives de suicides manquées désopilantes)

L'autodérision maniée de main de maître avec un pointillisme exacerbé pour notre plus grand plaisir.

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Ciel de réglisse

Nouvelles longues (deux) et courtes en milieu urbain de nos jours. Ce sont les notations topographiques qui ont le plus attiré mon attention. Les personnages se déplacent dans des lieux réels, situés, concrets, donnant à l'ensemble une vision proche du documentaire ou du film/roman noir.

Cela tombe bien, ce texte est édité dans la collection "La Noire" de Gallimard que je remercie, ainsi que Babelio, pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique d'octobre.

J'ai eu plaisir à parcourir de façon non touristique des cités telles Paris, Marseille, Barcelone et d'autres coins plus modestes et néanmoins tout aussi réels tels Frontignan, dans les pas de personnages qui pédalent, jouent d'un instrument souvent, ou font de la recherche mais toujours au travail.

(Sinon Sète ne peut pas être la "Venise Provençale" car elle se trouve à l'ouest de Montpellier mais on pardonne).

Dans la dernière et longue nouvelle nous partons jusqu'à Los Alamos, découverte passionnante pour moi où p.132 : « aux abords de Black Mesa, le plateau basaltique, des cactus géants claquent sur le ciel d'un bleu hyper réaliste. »

Les héros sont des anti-héros, ou du moins des hommes et des femmes ordinaires, mais eux aussi sont individualisés, pas franchement marginaux mais surtout pas conformistes, croisant des plus défavorisés : migrants ou prostituées par exemple en France, Indiens aux USA.

La lectrice que je suis s'est régalée là encore de cette épaisseur et cette variété sociologique décalées par rapport aux simplifications sans densité ni complexité de la majorité des magazines, séries ou autres journaux télévisés.

Les phrases sonnent juste et sont agréables à lire. Elles m'ont parues parfois juxtaposées, l'ensemble manquant de fluidité. Ce qui m'a empêchée d'adhérer à la première phrase de la courte bio liminaire décrivant Marc Villard comme « un des plus grands stylistes du polar français et de la Série Noire ».

Mais à la réflexion j'en connais peu, hormis Manchette, Izzo ou Lemaître, peut-être tous trois au-dessus du lot.

Le regard m'a beaucoup plu. Décalé, c'est le propre du noir aussi : l'ordre et les lois sont loin, les humains se débattent dans le monde réel et poisseux, s'entraident ou s'entretuent, sans morale.

Donc j'ai fort apprécié ce recueil. Et vous le conseille, qui que vous soyez.
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Ciel de réglisse

Figure emblématique du roman noir français, Marc Villard a d’abord été un des pionniers du néo-polar avant de s’affirmer comme un fantastique nouvelliste à l’égal des plus grands (Frédéric H. Fajardie, Fredric Brown, Raymond Carver). Un texte de Marc Villard, c’est avant tout une atmosphère souvent nocturne et pesante, légèrement angoissante. Et puis l’auteur introduit une situation un peu menaçante et un personnage plus ou moins à la dérive tout en nimbant l’ensemble d’une envoutante ambiance musicale entre jazz et rock.

Son dernier recueil propose deux courts romans, le premier « En danseuse », s’accroche aux pas d’une livreuse à vélo qui aide des réfugiés Syriens tandis que « Ciel de Réglisse » qui donne son titre au recueil évoque l’histoire d’un chercheur en énergie nouvelle au Nouveau-Mexique dont le couple se délite. Il trouve du réconfort auprès d’une artiste indienne mais se met en danger pour pouvoir l’aider.

Six nouvelles représentatives de l’immense talent de Marc Villard complètent ce recueil. A Paris, un trompettiste est confronté à des petits dealers de quartier et accepte un plan foireux tandis qu’un saxophoniste malade se fait dérober son instrument par une prostituée chinoise. A Barcelone, un imprésario de jazz se fait rouler par une harmoniciste de quinze ans pendant qu’un pianiste trentenaire séduit la femme d’un truand et s’offre une nuit mortelle. Dans le sud de la France, un guitariste rock écume sans succès les bars du coin et à Bruxelles, une accordéoniste habitée fête à sa manière la Saint Valentin et finit en prison en compagnie de prostituées.
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Ciel de réglisse

Babelio dont je suis un vieux complice m'a proposé Ciel de réglisse de Marc Villard. Composé de deux novellas et six nouvelles (j'avoue que la différence m'échappe, peu importe) ce recueil de Marc Villard est d'obédience plutôt polar urbain contemporain. J'ai, je crois, un peu préféré les nouvelles courtes centrées sur le thème du jazz au sens large, assez efficaces, sous le titre général Musique soule. Jazz et thriller ont souvent fait bon ménage. Entre came et petits trafics rien de neuf sous le soleil ou plutôt la nuit qu'elle soit marseillaise ou catalane. Mais c'est pas mal troussé. Si ça vous tente ça ne vous prendra pas trop de temps.



Les deux novellas, En danseuse et Ciel de réglisse bénéficient d'un scénario forcément un peu plus fouillé, le premier en banlieue parisienne rebondissant sur Marseille avec ce qu'il faut de réfugiés, de livreurs de pizzas et de dealers, du tout venant, quoi. Le second en Californie sur fond d'espionnage:0 comme on dit maintenant. Le soleil de l'ouest américain n'est pas plus engageant que les deux plus grandes villes françaises. Guère plus engageant, ce recueil qui se voudrait à tempo de jazz, plutôt inopérant quant à moi. Ce fut une chronique brève. C'est le mot qui convient.
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