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Critiques de Marcel Aymé (601)
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La Jument verte

Sur la 4e de couverture, je lis "un bain de santé et de bonne humeur". Et bien je n'ai probablement aucun sens de l'humour. Les femmes ne sont que sont des objets (pour le plaisir masculin), les hommes sont des animaux, et la jument verte est morte et enterrée dès la 15e page. J'ai abandonné ma lecture à la 122e.
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La Jument verte

Cela débute en force avec un premier chapitre énergique empreint d'une féroce ironie. Puis cette genèse inusitée de la seconde vie métaphysique de la jument verte sous forme de tableau, qui se lance dans une analyse exhaustive de la vie sexuelle des protagonistes. Il y a de quoi abasourdir le lecteur non-averti ! Il y a ensuite une baisse de régime alors que l'on poursuit la découverte de cette communauté et de ses rivalités dans une peinture réaliste (et j'espère très exagérée côté grivoiseries) de la vie rurale de cette deuxième moitié du XIXe siècle. J'ai suivi les trames de l'histoire avec intérêt, tout ce qui entoure cette fameuse lettre perdue par exemple, et j'ai apprécié la petite touche de réalisme magique. Ce roman ne m'a définitivement pas laissé indifférent.
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La Jument verte

Marcel Ayme est un auteur classique français qui a ecrit des livres qui s'adressent a toutes les générations aussi bien aux enfants qu'aux adultes.Ce livre ci en est la preu e qui peux se decouvrir encore avec plaisir à l'age adulte car le style est classique et bon et l'histoire drole et fantasque.
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La Jument verte

Dommage, je n'ai pas réussis à le lire jusqu'au bout.



Pour ma lecture démarrait bien mais petit à petit le récit s’essouffle et tout devient alambiqué...



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La Jument verte

Lu (ou entamé tout au moins) quand j'étais enfant, ce livre me perturbait par son caractère franchement osé. J’avais du mal à concevoir que c’était le même auteur que celui des Contes du chat perché que j'aimais tant.

Par contre, plus jeune, j’étais insensible aux charmes véritables de ce livre, que j’ai relu avec un plaisir imprévu. J’ai d’abord beaucoup aimé la langue, le style enlevé. Aymé mélange avec bonheur les envolées lyriques, presque mystiques sur l’amour et la sexualité des familles, le rapport à la terre – et les tournures très parlées, simples, délicieuses en même temps par leur caractère désuet. J’ai aimé aussi l’inscription dans un contexte politique et social, la bataille des cléricaux et des républicains au tournant du 20e siècle, les familles rurales de l’époque, la place des enfants, de l’amour, des sentiments... Pour autant, ce livre ne semble pas avoir l’ambition d’être un grand marqueur de son temps. Ce n’est pas non plus un simple livre un peu érotique sur des troussages de jupon dans les campagnes. L’histoire n’a d’ailleurs pas grande importance. C’est une sorte de réflexion un peu mystique sur les liens entre la sexualité, le désir, la famille, la terre… Servie par un mélange heureux d’humour et de surnaturel. Truculent, je dirais d’un mot.

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La Jument verte

Nouvelle lecture d'un roman de Marcel Aymé qui m'a franchement laissé sur ma faim. Toujours observateur des mœurs de ses contemporains, il déroule une histoire de haines familiales arrosé de sexualité. Mais franchement, c'est poussif.

La jument verte, point de départ de tout ceci, est surtout un tableau accroché au mur et commentant ce qui se passe. Et je dois dire que ses interventions sont très anecdotiques, souvent complexes par rapport au reste du livre. Il n'y a pas de réel intérêt à cette jument verte, et c'est dommage, elle aurait pu être une personne extérieure plus présente, qui permets de comprendre des interactions entre famille. Mais ce personnage est malheureusement très absent, ce qui se ressent.



D'autre part, le récit n'est pas franchement très clair. On part de la jument, puis on passe au père de famille et aux enfants ensuite. Et ensuite l'histoire de la lettre, qui occupe la fin du récit. C'est très décousu, beaucoup plus que dans "La vouivre" par exemple, sans que je ne parvienne a voir le lien entre l'ensemble. Ça parle beaucoup de sexualité, avec un regard assez désabusé sur la situation dans ces villages de campagne. Viol et inceste existent à côté d'un puritanisme rigoureux, qui entraine des soucis notamment d'hygiène. Il est parfois édifiant de lire ce qu'il pouvait advenir dans ces villages reculés.



L'idée est de présenter une sorte d'instantanée du moment, un aperçu de cette France rurale, qu'on appelle la France éternelle (qui ne rime pas avec belle ...). C'est des gueules parfois amusantes (le facteur m'a beaucoup plu) et parfois irritante (ce vétérinaire, mon dieu !), souvent victime de la violence silencieuse qui s'installe dans ces endroits. On dit d'eux qu'ils sont tous incestueux, alors autant qu'ils le soient, non ? On déteste cette famille, alors autant violer un des membres. C'est rude, surtout pour les femmes (que Marcel Aymé semble prendre en pitié dans leur conditions d'épouse et d'ouvrière, soumises doublement aux hommes), c'est une évolution sur le fil du rasoir entre un puritanisme qui refroidit les étreintes et un hédonisme allant jusqu'aux excès. Une sorte de mélange de deux extrêmes dont aucun des deux n'est bon. Plutôt cru, dans son genre.



Bref, la lecture n'a pas été des plus plaisantes, malgré le sujet qui est assez rude et pourtant bien amené. Cela dit, l'intrigue est trop floue et j'ai du mal à comprendre le fil directeur de tout ceci, et c'est dommage. Pas forcément le livre à lire de l'auteur.
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La Jument verte

Lorsque parut le livre "La jument verte", on critiqua beaucoup l'écriture de Marcel Aymé et il obtint une réputation d'écrivain salace.

Chronique amoureuse et familiale, qui s'étend à la fin du second empire à la période du boulangisme, est entrecoupée des réflexions de la fameuse jument verte (élément fantastique qui met le réel en relief). La campagne et les moeurs rurales sont évoquées avec une gaillarde bonne humeur, simplicité et naturel. L'auteur mêle réalisme et poésie, et joint à une connaissance réelle du monde paysan, de ses querelles, de ses clans, de ses haines et de son existence rythmée par les saisons, des dons d'observateur lucide et une psychologie compréhensive des hommes mais sans illusions.

Les narrateurs se succèdent : la jument puis un narrateur externe. Les changements de focalisation sont prévenues par un "les propos de la jument", personnage intérieur à l'histoire qui nous apporte des faits qu'elle seule a pu voir! C'est dans ces passages que l'on trouve un bon nombre de passages érotiques sur la manière dont la famille Haudoin faisait l'amour.

Heureusement, le livre ne comporte pas tout le temps ce genre de réflexions qui ne sont nullement indispensables à la compréhension du livre. L'auteur aurait pu s'en passer. C'est dommage car cela enlève un peu le charme de cette famille et de leurs soucis.
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La Jument verte

Ça commence assez bien mais très rapidement je n'ai éprouvé aucune empathie pour ces familles rurales. Je pensais que l'observation de la sexualité par la jument verte pourrait relever le tout mais même ça reste très plat. Abandonné à la moitié malgré un style pas désagréable.
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La Jument verte

Il y a plusieurs Marcel Aymé, tous intéressants, dont plusieurs sont même indispensables : passons sur l’essayiste et l’auteur d’articles, assez peu connu, (à tort, peut-être), et attardons-nous sur le romancier, le nouvelliste et le dramaturge. Des trois, c’est dans ses Contes et nouvelles qu’excelle Marcel Aymé : le format court et demi-long lui convient parfaitement pour saisir une atmosphère, y coller une histoire particulière, ironique la plupart du temps, teintée d’un fantastique du quotidien (qui devrait nous étonner mais que nous acceptons comme normal dans cet univers fantaisiste) et parsemée d’éclats de tendresse (citons pour mémoire « Le Passe-muraille » (1943) ou « Le Vin de Paris » (1947), mais tout est à lire. Rattachons à cette veine les délicieux « Contes du Chat Perché » (1934-1946), où le sarcasme s’atténue au profit de la magie de l’enfance. Le dramaturge est également de première force « Clérambard » (1950) et « La Tête des autres » (1952) sont deux chefs-d’œuvre. Le romancier a semble-t-il un peu plus de mal. Question de format peut-être. Il ne s’agit pas du sujet, toujours intéressant et fascinant par son regard aigu, sarcastique, parfois destructeur sur les travers de l’âme humaine. Marcel Aymé sait dépeindre avec un réel bonheur la ville et la campagne, la bourgeoisie et les prolétaires, les pauvres et les nantis. Il sait démolir les préjugés, et replacer ses lecteurs devant un passé pas toujours exemplaire (la cruauté et la crudité de ses descriptions lui vaudront à la fois l’inimitié de la critique et l’enthousiasme du public). Mais le rythme s’essouffle au bout de quelques chapitres, il s’alourdit de considérations plus ou moins intellectuelles qui font que l’intérêt peu à peu se relâche.

« La Jument verte » en est l’exemple type : Le début du roman est assez emballant : Marcel Aymé campe son histoire dans un décor à la fois onirique et ironique, tout en restant franchement (et franchouillardement, pour ne pas dire paillardement) réaliste. Puis, au fil des pages, l’humour s’étiole devant l’accumulation de scènes salaces que seules la fantaisie et la satire maintiennent à peu près à flot. Heureusement, il y a le style de Marcel Aymé : c’est un style de chroniqueur gai : un journaliste-humoriste qui ferait un papier sur les mœurs campagnardes : parfois drôle, parfois hilarant, parfois lourdingue, il laisse apparaître en filigrane une certaine vérité paysanne, terrienne et matoise, très souvent calculatrice. Souvent, on n’a retenu de la « Jument verte » que le côté paillard et salace. On peut y trouver aussi l’amour de Marcel Aymé pour sa terre natale, cette Franche-Comté où il placera plusieurs de ses romans et nouvelles. Le monde rural, à l’époque décrite, est un microcosme où les passions politiques et religieuses se déchaînent. Pour un dynamiteur comme notre auteur, c’est une aubaine. Et cette idée de génie de faire de la Jument verte le témoin de ces Géorgiques orgiaques :

« Au village de Claquebue naquit un jour une jument verte, non pas de ce vert pisseux qui accompagne la décrépitude chez les carnes de poil blanc, mais d'un joli vert de jade. En voyant apparaître la bête, Jules Haudouin n'en croyait ni ses yeux ni les yeux de sa femme ».

Marcel Aymé reste un très bon écrivain : je vous rassure, on arrive quand même au bout du livre. L’écriture de l’auteur maintient l’intérêt, ou du moins un suivi souriant d’une intrigue pas piquée des hannetons.

Quand vous en aurez fini avec Marcel Aymé (c’est pas demain la veille), voyez du côté de René Fallet, c’est son héritier direct.

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La Jument verte

Souvenir de ce roman égrillard, qui n'a pas peu compté dans la notoriété de Marcel Aymé. Il s'agit d'une description réaliste de la société rurale française au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Le récit est réaliste, souvent allègre, parfois salace. Les querelles de clocher et les pulsions libidineuses des paysans sont évoquées sans fard et sans jugement. La jument verte du titre est un élément original, qui ajoute du piment et relève du fantastique. Pour moi, c'est un livre très particulier qui ne vieillira pas: à lire ou relire. (En 1959, un film en a été tiré par Autant-Lara: je m'en souviens encore).



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La Jument verte

La jument verte/Marcel Aymé

C’est un drôle de village que ce Claquebue évoqué par Marcel Aymé, illustré joyeusement par cette famille Haudouin obsédée par tout ce qui a un rapport proche ou lointain avec le sexe.

Claquebue, un hameau où règne un hédonisme bon enfant ou presque, où les convictions sincères religieuses ou politiques naissent dans le bas ventre et où par contre celles qui poussent dans la cervelle ne sont que calculs et ruses provisoires qui n’engagent ni la haine ni l’amitié.

Tout commence vers 1886 quand un beau matin, Jules le père découvre à sa ferme qu’est née une jument verte, oui verte !

Sur un ton badin teinté d’humour et de cynisme, dans un style alerte, facile et spirituel, usant avec délice de la métaphore, l’auteur nous conte cette vie de famille paysanne dont le fils Honoré, homme amoureux de la glèbe, vit avec tendresse des amours agrestes ou bucoliques, au choix, et Ferdinand son frère vétérinaire dans le pécher virtuel avec une mesquinerie et une hypocrisie sans pareilles.

Publié en 1933, ce roman merveilleux recourt à l’allégorie d’une jument verte, ce qui est quand même assez extraordinaire, pour nous exposer en toute simplicité et sans détour, mais toujours avec pudeur, le côté libidineux des personnages mis en scène.

« …Et le prêtre voyait le pécheur, accablé, resserré par la triste peur, traversant Claquebue et semant parmi les villageois la sainte méfiance de la chair qui est la première marche du paradis. Sur des âmes comme celle de Ferdinand, l’on était sûr de travailler avec un bénéfice apostolique, et pour ainsi dire sans effort. »

Aucune des petites turpitudes des uns et des autres, enfants et adultes ne nous est épargnée. Un délicat parfum de sensualité et d’érotisme discret émane de ces pages d’une grande finesse.

« On se racontait que Maloret dépucelait ses filles, mais l’histoire n’intéressait plus, depuis cent ans qu’elle courait…Il faisait un joli printemps sur la campagne, l’Empereur en était tout ragaillardi. Il admira beaucoup la maîtresse de maison qui avait un charme agreste et une poitrine de l’époque ... »

Tout cela sous le regard attendri de la jument verte encadrée depuis des lustres au dessus de la cheminée du salon, laquelle nous livre ses réflexions posthumes :

« Il se pratiquait à Claquebue quatorze manières de faire l’amour, que le curé n’approuvait pas toutes…Le jeu des préférences, les pudeurs d’une épouse, ou l’autorité du mâle, faisaient prévaloir telles manières- une ou deux- et rejeter dans l’oubli des acquisitions récentes, parfois même des traditions sur lesquelles une famille vivait depuis cent ans… »

« Dans la maison d’Honoré, l’amour était comme le vin d’un clos familial ; on le buvait chacun dans son verre, mais il procurait une ivresse que le frère pouvait reconnaître chez son frère, le père chez son fils, et qui se répandait en chansons du silence. »

Un roman délicieux à savourer mot à mot.



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La Jument verte

Après avoir vu l'adaptation relativement décevante de C. Autant-Lara, j'espérais une bien meilleure impression du livre de Marcel Aymé, mais finalement non...Le portrait de la paysannerie française du dernier quart du 19ème siècle est assez réjouissant et peu flatteur, c'est le moins que l'on puisse dire, entre moeurs frustes et comportements libidineux. Les querelles entre les deux familles, sur fond d'échange de politesses sexuelles, ne manquent pas de sel non plus, mais peu à peu la plume de Marcel Aymé perd de son inspiration. Les interventions régulières de la jument verte qui s'exprime pour jeter un regard ironique sur ces drôles d'humains ont de quoi désarçonner aussi (c'est le cas de le dire !) et toute cette histoire, au début pleine de verdeur et de truculence, s'achève sur des considérations presque philosophiques sur la condition humaine qui provoquent l'ennui.
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La Jument verte

J'ai vraiment adoré la plume de Marcel Aymé, qui est cinglante mais pile comme il faut, et à mourir de rire. C'est sympa, peut-être un peu long pour être vraiment excellent. Les blagues les plus courtes sont les meilleures, comme on dit, et autant le niveau d'écriture est très haut, autant l'histoire ne l'est pas tant que ça... Il n'y a pas une demi-page sans une référence directe au sexe.
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La Jument verte

Si Marcel Aymé avait tenu jusqu'au bout le ton et la cadence qu'il donne à son livre dans les premières pages, il aurait sans conteste signé le plus pêchu et le plus sarcastique roman de la littérature française, dans la catégorie des tout grands, comme Voyage Au Bout De La Nuit.

Mais, le léger fléchissement de la verve, me laisse un petit goût d'inachevé, un peu comme ces boxeurs qui gagnent aux points alors qu'on les sait capables d'un K.O.

Il demeure un roman bien agréable à lire, souvent drôle, franchouillard, à la gouaille campagnarde, où l'auteur ne se prend pas au sérieux et exprime les refoulements de la libido de ses personnages à travers le regard d'une jument (déjà c'est fort), mais en plus verte (encore plus fort), de laquelle jument il ne reste plus qu'un portrait (là c'est le pompon) exécuté par un jeune artiste libidineux lui-aussi.

Bien évidemment, cette " jument verte " est un clin d'œil, ou un appel du pied, comme vous voudrez vers L'Âne D'Or d'Apulée.

L'orgueil, l'étiquette et les choix politiques sont passés au crible du désir sexuel par cette étonnante jument psychanalyste des mœurs sexuelles familiales. A priori, c'est surprenant, mais tout bien réfléchi, ce n'est peut-être pas si idiot.

À vous de lire car ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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La Jument verte

Dans le village de Claquebue, on ne parle que de ça…

« Ca », le sexe, la sexualité. Celle des animaux aux champs avec le taureau assisté par le vétérinaire pour aller à la vache ; celle des objets animés qui ont tous, pour certains obsédés du sexe voyant des allusions partout comme Ferdinand, qui trouve des allusions sexuelles dans un trou dans la terre ou dans la forme d’une serrure ; celle de la Narratrice de l’histoire, une jument. Mais ce n’est pas une jument vivante, même si elle est l’a été, c’est le portrait de la jument, avec du liquide séminal de l’artiste mêlé à la peinture, ce qui lui a donné des désirs érotiques. Le curé parle de sexualité à ses paroissiens pour les dissuader de s’approcher de leur femme ou de leur mari, les menaçant de mauvaise récolte et de ruine s’ils ne se contiennent pas.

On en parle, et on le fait. Entre un père et sa famille, par « tradition », entre un frère et sa sœur qui se montrent leurs parties intimes, entre voisins, avec l’envahisseur prussien… l’important, c’est de satisfaire ses désirs, de prendre du plaisir, que ce soit dans les champs ou dans un lit, avec une femme maigre ou une à grosses fesses. Oui, les événements sont crus, mais le ton est plus grivois et paillard qu’obscène ou vraiment érotique, il y a beaucoup d’humour dans ces descriptions et ces actes, avec un style particulièrement plaisant – sauf la scène de tentative de viol sur la jeune Juliette qui installe une atmosphère angoissante.

Mais le roman ne parle pas que de « ça », sinon je n’aurais pas apprécié. C’est toute une époque qui est reconstituée, dans son contexte spatio-temporel. L’action se passe dans un petit village paysan qui se transforme, avec des liens de plus en plus étroits avec le gros bourg. L’industrie s’installe peu à peu, avec le chemin de fer. Les jeunes gens partent travailler à la ville ou rejoindre l’armée. Et surtout, nous sommes dans les débuts de la IIIème République, avec ses luttes entre cléricaux et républicains, qu’ils soient notables modérés ou socialistes enragés. On croise donc les figures familières et attendues dans ce contexte, le curé, le député, le maire, l’instituteur…

Cependant, j'ai trouvé le texte un peu long d'une centaine de pages peut-être, un peu répétitif, même si le style rend la lecture savoureuse.
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La Jument verte

J'ai beaucoup aimé le début de ce roman, l'idée est originale, la construction du récit aussi avec des parties à la troisième personne qui alternent avec des parties à la première personne (les propos de la jument).

J'ai moins aimé la suite du récit que j'ai trouvé un peu sordide, mais j'ai poursuivi car j'ai apprécié le style de Marcel Aymé, dynamique avec beaucoup de dialogues et d'humour.



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La Jument verte

Depuis longtemps, j’avais envie de découvrir Marcel Aymé, on m’avait vanté son côté réalisme magique, son humour satirique, j’ai gardé un vague souvenir de l’adaptation cinématographique du Passe-muraille avec Bourvil, mais je n’ai jamais vu l’adaptation de celui-ci, avec Bourvil aussi.

J'entame la lecture avec un certain plaisir, mais très vite, je tombe dans l’ennui. Tout ce que j’ai aimé se trouve dans ce premier chapitre, un brin de folie, de sarcasme, de moquerie sur la société rurale de l’époque, mais ça ne va pas plus loin, tout le reste m’a profondément ennuyé. Cette histoire de mœurs dans la France rurale à l’époque du boulangisme ne m’a jamais touché. Le petit côté graveleux avec les réflexions de la jument sur la sexualité des protagonistes n’a provoqué le moindre sourire. Les caractères sont trop caricaturaux, ce n’est pas Flaubert ou Balzac non plus.

Et je repense au cinéma de l’époque, les films avec Fernandel, Raimu, ce côté provincial du cinéma d’alors, je n’en suis plus capable, enfant, j’adorais Don Camillo, aujourd’hui c’est un supplice, l’écart s’est creusé trop profondément. L’idée de départ est excellente, avec cette jument psychanalyste, mais le cadre et le ton sont trop datés.

Bref, mon expérience avec cet auteur risque de s’arrêter là, le plaisir de lecture n’etait pas au rendez-vous.
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La Jument verte

La jument verte est le tableau qui reste en témoignage de la courte existence d’un animal exceptionnel.

En la portraiturant, le peintre avait oint les yeux et les lèvres de la bête des sécrétions amoureuses de la bonniche qu’il avait en même temps honorée. Ce qui permet à la jument de nous parler de ce qu’elle voit depuis son cadre.

Et ce tableau qui se transmet à la famille semble apporter félicité à son possesseur.

Le roman se passe au xixe siècle, au temps de la Guerre franco-prussienne de 1870.

Il narre l’histoire de la famille Haudouin dans le village de Claquebue. Essentiellement au travers de leurs mœurs sexuelles.



On a le point de vue de la jument qui, perspicace, découvre les motivations et les non-dits des uns et des autres.

On a le point de vue du curé qui se débat avec des ouailles plus ou moins fidèles dont il apprend les secrets en confession, ou rétives (les républicains).

Enfin le point de vue des descendants du patriarche. Entre le vétérinaire coincé et son frère joyeux bon vivant, ça fait des étincelles.

Puis les enfants, cernés par leurs parents respectifs, quand ce n’est pas par leur cahier d’examen de conscience.



Là-dessus se greffe l’historique des inimitiés, accusations et médisances entre familles du village.

Les rivaux héréditaires des Haudouin sont les voisins Maloret, accusés à raison d’inceste, les pères connus pour déflorer leurs filles par tradition.



Et puis Déodat, le vieux facteur, pas si naïf, qui visitant chaque maison, sauve certaines situations. Mais il perd une lettre révélant des secrets compromettants du conflit.



Avec une rare truculence, l’auteur nous décrit l’intimité des femmes, leurs jupons et culottes en dentelle, et les jeux sexuels des enfants.

Il fallait bien qu’à mon tour, je fasse la connaissance de cet auteur.

Je ne l’ai pas regretté.

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La Jument verte

Dommage que Marcel Aymé n'arrive à tenir le rythme imposé dès le départ. Le lecteur se perd ensuite dans les méandres de la narration. Le ton est pêchu et acerbe, mais ce n'est pas suffisant pour me séduire.
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La Jument verte

Il y avait longtemps que j'avais lu ce livre quand je l'ai retrouvé

et relu il y a deux ans.

L'histoire de ces deux familles farouchement jalouses l'une de l'autre et racontée en partie par cette jument facétieuse de couleur verte, se passe à la fin du dix-neuvième siècle dans une campagne française bien typique.

Marcel Aymé, écrivain prolifique et diversement apprécié, livre là une de ses plus drôles compositions même si le rire est quelquefois gras et acide à la fois. L'histoire est aussi farfelue que possible mais les caractères des personnages et leur vocabulaire sont particulièrement fleuris, ce qui m'a plongé dans une joie littéraire sans retenue. On profitera de l'occasion pour rappeler quelques autres textes aussi célèbres que leurs mises en image comme La Vouivre, Uranus, et bien sûr le Passe-muraille.
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