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Citations de Marie NDiaye (287)


Elle avait ignoré que le mal pouvait avoir un regard gentil, qu'il pouvait être accompagné d'une fillette exquise et prodiguer de l'amour - oh, c'est que l'amour de Jakob, impersonnel, inépuisable et vague, ne lui coûtait rien, elle le savait maintenant.
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La cheffe me dit: Si on me récompense, c'est que j'ai démérité.
p231
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Que la culpabilité le tienne aussi serré jusqu’à la fin de ses jours, avait alors espéré Ladivine, qu’elle enfonce dans sa conscience sa tête griffue et l’occupe solidement, inaccessible comme une tique au milieu du dos.
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Le scintillement particulier, se rappelait-il dans le silence qui suivit, un silence faiblement haletant comme s'il appelait un très lointain pays aux communications sommaires et qu'il fallait à ses paroles toutes ces lentes secondes pour arriver mais ce n'était que le souffle inquiet de Fanta cependant qu'elle réflechissait à la meilleure façon de lui répondre pour sauvegarder il ne savait, il n'osait imaginer quels intérêts futurs (alors une bulle de colère lui montait soudain à la tête, quel futur pouvait-elle concevoir sans lui), oui, se rappelait-il laissant voguer son regard sur les lignes vertes aux minuscules grains vert vif, sur les chênes verts au-delà que les acquéreurs de la propriété, ces Américains ou Australiens qui fascinaient et indisposaient maman car elle affirmait que le vignoble devait rester entre les mains de Français, avaient fait élaguer avec une telle sévérité que les arbres paraissaient humiliés, châtiés pour avoir eu le front de pousser leur feuillage verni, serré, inaltérable jusqu'à dissimuler en partie la pierre alors grisâtre, maintenant blonde et fraîche, de ce qui n'était somme toute qu'une grosse maison qu'on affublait ici du nom respectueux de château, oui, se rappelait-il, le scintillement particulier là-bas de sa propre blondeur, de sa propre fraîcheur..."
[ = 1 seule phrase, note de la blogueuse...]
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- Comme je vous le disais, je suis amoureux de Djamila.
- C'est une bonne chose. La vie ne l'a pas gâtée, honorée, choyée. La vie m'a chérie, mais pas elle, Djamila.
- C'est pourquoi il convient maintenant de l'aimer sans rien lui demander.
(p. 15)
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Elle courait sur le boulevard haletante, ses orteils recroquevillés au bout de ses tongs pour les garder aux pieds, alors qu'elle sentait sur son front la chaleur encore clémente du ciel bleu, qu'elle entendait crier les choucas.
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Tout au long de la matinée, comme les vestiges d'un rêve pénible et vaguement avilissant, la pensée l'accompagna qu'il aurait mieux fait de ne pas lui parler ainsi, dans son propre intérêt puis à force de tours et de dėtours dans son esprit inquiet,cette idée se ma en certitude alors même qu'il en venait à ne plus bien se rappeler le motif de la dispute--ce rêve pénible et abolissant dont lui restait qu'un arriere-goût plein d'amertume.
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"Je ne pensais pas qu'une aussi petite fille était aussi lourde à porter!"
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A quinze ans, Malinka accentuait la pâleur naturelle de son visage par un maquillage blême.
Elle éprouvait pour la servante une tendresse infinie, désolée, suffocante.
p31
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Mais comme il était parfois presque consternant, presqu'humiliant, de se sentir ébranlé par Rosie Carpe qui avait tout - dénuement, enfants sans père, certaine rougeur de la peau du visage, l'oeil lavé comme déteint - d'une pauvre fille, d'une espèce misérable irrémédiable, fastidieuse, lassante (...).
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Page 35: "Qui, ayant connu une fois la tendresse, peut de soi même y renoncer?"
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Qui ayant connu une fois la tendresse peu de soi-même y renoncer ?
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Alors il ricane, il tente de m'imiter par dérision mais, trop affaibli, doit vite renoncer et se contenter d'un coup d'oeil presque haineux, qui m'épouvante. Qu'est devenu mon mari ? Celui que j'aimais, qui ne faisait qu'un avec moi, où a-t-il disparu ?
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Comme chaque année, la famille entière s'était réunie. Jamais auparavant Fanny n'avait oublié l'anniversaire de l'aïeule ni la fête qu'on organisait en cet honneur, et elle reconnaissait la faute, l'écart de conduite, même la vilaine pensée envers l'aïeule, aimée pourtant, dont cela témoignait. Mais, ne la voyant pas, personne ne s'était soucié d'elle, et Tante Colette, si pointilleuse, avait été jusqu'à confondre son prénom avec celui d'elle ne savait qui, n'ayant jamais rencontré de Fanny ailleurs que dans les livres.
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Hello, Khady, se dit-elle.
Elle se rappelait combien, petite fille, elle avait apprécié sa propre compagnie et que, lorsqu'elle souffrait d'isolement, ce n'était jamais seule avec elle-même mais au milieu d'autres enfants ou dans les nombreuses familles chez lesquelles elle avait travaillé comme domestique.
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Il ne dit rien cependant.
Milles piqûres d'épingles lui vrillait l'anus. Il décolla faiblement ses fesses de la chaise, s'assit tout au bord, en équilibre de façon que seul le haut de ses cuisses restât en contact avec la chaise. Mais le très léger soulagement espéré ne se fit pas sentir. Cette démangeaison familière, il commençait à la dompter en esprit.
Que répondrait maman à la question de savoir si les anges souffraient parfois d'hémorroïdes ?
La douleur revenait, plus pressante, exaspérante.
Il avait une envie atroce de se gratter, non, de racler et d'arracher cette chair irritée, brûlante. Il se frotta sur le rebord de la chaise.
Il retourna le paquet, le repoussa dans un coin de son bureau.
A présent, déboussolé, il ne contrôlait plus rien.
L'obsédante souffrance des démangeaisons irradiait tout son être.
Il jeta un coup d'œil vers Cathie.
-Rudy, ça ne va pas ?
Il attrapa le paquet de brochures et le jeta sur le bureau de Cathie.
Il sautillait d'un pied sur l'autre, trompant sa douleur par le frottement du bord de son slip sur ses chairs enflammées.
Comme il avait chaud.
Il prit conscience qu'il se frottait désespérément sur son siège et que celui-ci maintenant grinçait, ce qui faisait se retourner vers lui ses collègues du fond de la salle.
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Qui êtes-vous pour me dicter les formes de mon chagrin ?
Vous êtes-vous introduit dans mon cœur pour savoir combien je souffre ?
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La chaleur était intolérable.
Elle sentit alors avec consternation qu'elle était en train d'uriner sans s'en rendre compte, c'est-à- dire que la sensation lui parvenait d'un liquide tiède le long de ses cuisses, de ses mollets, jusque dans ses pieds nus dans ses sandales, mais il lui était impossible de le contrôler et la perception de la miction même lui échappait.
Horrifiée, elle s'écarta de la flaque.
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C’est un matin d’automne, alors que nous travaillions au service du déjeuner, que le téléphone sonna dans la salle.
Contrairement à son habitude, la Cheffe alla décrocher.
Je compris, lorsqu’elle revint, qu’un grand malheur lui était arrivé.
Elle nous regarda avec son curieux sourire qui tordait délicatement ses lèvres mais ses yeux étaient distraits et un pli de contrariété creusait son front, elle voulait sourire cependant et nous voir heureux, elle porta une main légère à sa tempe, rougit un peu, elle détourna son regard et nous dit que le Guide venait d’attribuer une étoile à la Bonne Heure en cette matinée de 1992.
Puis elle fondit en larmes […] Personne n’a su qu’elle était ravagée de honte. 
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Je ressors très marquée de ma lecture de Trois femmes puissantes, longtemps laissé de côté puis commencé sur un coup de tête. Je fais partie de ces personnes qui s'avancent rapidement d'un style trop alambiqué lorsque ce n'est pas nécessaire. Cependant je m'étonne qu'autant de critiques sur Babelio considèrent que Marie Ndiaye fasse partie de ces auteurs ! Car si les premières phrases m'ont fait un peu peur, j'ai trouvé par la suite que le roman était d'une qualité littéraire exceptionnelle, et que si les phrases ne se laissaient pas toujours avaler d'un trait, c'était toujours au service de l'histoire. Ici on ne nous propose pas une intrigue romanesque sage et classique avec des personnages bien campés, une situation initiale, un élément perturbateur et une fin bien bouclée. Non, ce sont des sentiments complexes qui se livrent au fil des pages tandis qu'on découvre chacune de ces femmes. On est si finement invités dans leurs esprits qu'on croirait les avoir déjà connues. Aucune d'entre elle ne relève d'un quelconque stéréotype, et la puissance féminine que dépeint Marie Ndiaye n'est pas non plus celles de "femmes fortes" battantes et toujours victorieuses. Et pourtant on comprend ce qu'il y a de puissant dans chacun de ces parcours, que seuls des personnages relient (dans le premier récit la domestique est Khady Demba qui sera l'héroïne du troisième récit. Cette même Khady Demba est envoyée par sa belle famille chez Fanta qui n'est autre, on le comprend, que la Fanta qui apparaît dans le second récit)
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