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Critiques de Mario Rigoni Stern (135)
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La dernière partie de cartes

Mario Rigoni Stern nè à Asiago,haute vénétie, en 1921, noua a quitté en juin 2008. Il récusait l'appellation de romancier,il traquait la la réalité enfouie dans sa mémoire. Il a ainsi fait revivre ses compagnons de toujours.



c'est un petit livre " mince de pages,mais dense de vie" dans lequel l'auteur concentre d'une nouvelle façon un demi siècle de son écriture.

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Le Sergent dans la neige

Le sergent dans la neige, c'est Mario Rigoni Stern, combattant de l'armée de Mussolini sur le front russe, qui reçoit l'ordre de battre en retraite. Il décrit alors la marche interminable dans le froid de la Sibérie, son acharnement à "ramener à la maison" les soldats sous son commandement. Il observe et agit à chaque instant avec un humanisme profond malgré les circonstances. Rendant hommage au peuple russe (leur "ennemi") capable, dans ces conditions extrêmes, d'accueil et de solidarité sans regarder la couleur de l'uniforme. Des portraits d'hommes, petits ou grands, vivants et intenses. C'est un grand texte extrêmement marquant.

1953
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Le Sergent dans la neige

Le sergent Italien Mario Rigoni Stern nous raconte quasiment au jour le jour ce qu’il a vécu en Russie en 1943 alors que son armée devait se replier devant les Russes.



« Sergent-Chef, on la reverra-t-y, la maison ? »



On ne sort pas indemne de cette lecture. Il y a tant de morts. Et ceux qui ne sont pas morts, sont blessés et beaucoup sont abandonnés ou meurent de gangrène. Un capitaine finit même par tomber dans la folie. Il y a ce froid impossible à imaginer, la faim, la dysenterie et les combats incessants. Les Russes qui tirent même sur la colonne de soldats en fuite : cette longue file de soldats déguenillés, parfaite cible pour les avions les survolant !



De tout cela, Rigoni nous fait un récit détaillé, très bien écrit, qui nous prend aux tripes. Il n’y a pas de longueur, c’est presque un scénario de film. Ce qu’il a vécu et enduré suscite l’admiration.



J’ai découvert ce livre par hasard, tentée par son petit format, par la période de l’Histoire et par la quatrième de couverture qui l’indiquait comme « un classique des lettres italiennes ». Et je ne regrette pas mon choix.

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Histoire de Tönle

C’est un récit de vie plein de pudeur, à l’image de nos anciens qui faisaient leurs travaux sans se plaindre, comme soumis mais heureux malgré tout.



C’est un récit plein de beauté, il suffit de lire entre les lignes l’amour qui unit Tönle à sa femme et l’amour qu’il éprouve pour ses enfants, petit enfants, son chien et ses moutons.



C’est un roman simple, qui nous décrit ce qu’a vécu Tönle, ni plus ni moins, sa vie de contrebandier, sa fuite, ses retours, ses différents travaux pour sa famille.



C’est un roman bouleversant également, le courage de Tönle et puis la mort de sa maison, son acceptation. C’est fort, c’est beau c’est triste.



J’ai devant les yeux ce monsieur sur sa montagne avec son chien et ses moutons, j’ai l’image du cerisier et je vais garder ça en t^te précieusement.




Lien : https://loeildesauron1900819..
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Les Saisons de Giacomo

Giacomo, c'est un souvenir et c'est l'éternité. C'est le souvenir d'une enfance passée dans le Trentin-Haut-Adige, et c'est l'éternité d'un garçon devenu personnage de livre. Pour évoquer ses souvenirs de jeunesse, Mario Rigoni Stern a la pudeur de parler d'abord des autres. Ceux qui ont peuplé, justement, son enfance et son adolescence, et ses premières années de jeune homme avant que la guerre mondiale, la seconde, n'emporte, comme l'avait fait la première, tout sur son passage. Mario Rigoni Stern a la pudeur et l'humilité de parler de ceux qui n'avaient pas la même chance que lui, ni dans leurs jeunes années (on comprend, à la lecture, que la famille de Stern ne vivait pas dans le besoin) ni dans la guerre.



Il y a, dans l'écriture de Stern, une simplicité confondante. Aucune recherche stylistique, aucune grandiloquence, rien qui, dans le vocabulaire, cherche à impressionner. Mario Rigoni Stern cherche plutôt à dire et, donc, à trouver le mot juste. Bien que le récit soit simple, c'est entre les lignes que l'auteur glisse finalement les messages les plus forts de son œuvre. Et ainsi s'oppose, dans ce court récit, la vie immémorielle des hommes et leur folie passagère et destructrice.



S'il n'y avait pas eu les grands événements qui avaient bouleversé l'Histoire, Les saisons de Giacomo aurait simplement présenté la vie d'une communauté villageoise du Trentin-Haut-Adige. A quel siècles ces événements s'étaient déroulés, on n'aurait su le dire. Entre les cultures à semer et à récolter, les foires diverses, les messes, la transhumance des bergers et les rigueurs d'hivers alpins, voilà la vie simple telle qu'elle s'est passée durant des siècles. Les enfants vont à l'école, jouent ensemble, s'aiment tendrement parfois, participent aux travaux de leurs parents. Giacomo, comme les autres, n'échappe pas à cette règle ancestrale.



Au-delà de ce que l'on pourrait qualifier d'étude ethnologique, il y a, naturellement, les grands événements de l'Histoire. La première guerre mondiale apparaît, innocemment, au détour de phrases. Dans une clairière où viennent pique-niquer les travailleurs, on songe à ceux qui, dix ou quinze ans auparavant, s'y entretuaient. Dans une forêt, la terre est remplacée par de la balistite, qui remplissaient autrefois les balles des fusils et des obus. La première guerre mondiale a marqué le paysage : terrains aplanis ou défoncés, tranchées creusées et, bien-sûr, restes humains et débris de matériels qui affleurent sur la terre. La première guerre mondiale a pris les hommes du coin, elle les a dévorés, comme elle a dévoré les Autrichiens, les Anglais, les Français, les Croates et les Hongrois. Ce qui marque, dans Les saisons de Giacomo, c'est que la guerre se fait mère nourricière dans les années 20 et 30. Les hommes, dépourvus de travail, s'en vont faire de la récupération : contre quelques centimes ou lires du kilogramme, ils peuvent revendre le fer, le plomb, le cuivre qu'ils trouvent dans les montagnes. Il suffit de se pencher, parfois de creuser un peu. Naturellement, certains obus ne sont pas désamorcés et ils provoquent des explosions, donc de nouvelles morts. Mais cela n'arrête pas les récupérateurs, comme le père de Giacomo. Ce dernier prendra la suite de son père, parcourant ses montagnes puis les Dolomites pour agrémenter le quotidien.



Après la guerre vient, en Italie, le fascisme. Mussolini exalte la grandeur de l'Italie, la renaissance de l'empire : l'Ethiopie et l'Albanie, conquises, en témoignent. Le pouvoir lance de grands travaux pour honorer les morts : la nature en sera encore victime. Pour cela, on rase des villages, on profane les cimetières, on engage une population qui n'a plus de travail. Mais les grands discours et les grands travaux du régime ne suffisent pas pour donner un travail stable à tous. Alors certains, comme l'a fait le père de Giacomo, partent : en France, aux Amériques (Etats-Unis, Argentine ...), en Australie (comme la soeur de Giacomo). Le fascisme embrigade la jeunesse : les Ballila, les avant-guardistes séduisent à moindre coût une jeunesse qui n'a pas connu la guerre, bien qu'elle en voie les témoignages tous les jours. Le Duce enflamme les cœurs lors de ses discours seulement. En dehors de cela, la méfiance gagne les âmes et les idées communistes pénètrent aussi ces sociétés villageoises (cf le père de Giacomo). Les guerres sont annoncées avec grandiloquence et acceptées avec fatalisme.



Ainsi que les saisons, les guerres sont donc cycliques. La vie des hommes et des femmes passent selon ces cycles, sans but à atteindre, sinon celui de passer les hivers. L'écriture de Mario Rigoni Stern respecte ces cycles, puisqu'il ne met en place aucune intrigue, laissant libre cours à ses souvenirs. Les saisons de Giacomo se termine avec l'hiver (russe) mais le souvenir que le livre laisse, lui, évoque un printemps éternel.
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Les Saisons de Giacomo

« Les saisons de Giacomo » Mario Rigoni Stern (222 pages, 10/18).

C’est un récit plutôt qu’un roman, la chronique de la vie du jeune Giacomo, de sa famille et de ses amis. Ça se passe dans le nord de l’Italie, entre la Vénétie et les Alpes de la frontière autrichienne, des années 20 au début de la seconde guerre mondiale. Les saisons défilent pour cette population pauvre, pour qui manger, s’habiller ou se chauffer est une bataille permanente. L’émigration est parfois la seule solution, en Australie, en France ou en Suisse, elle se conclut fréquemment par un retour forcé avec si peu d’économies. La terre est pauvre, il ne reste le plus souvent que l’activité très risquée de récupération de munitions de la guerre de 14-18 sur l’ancienne ligne de front, avec son cortège d’accidents. Ou la participation à quelques grands travaux de l’état mussolinien. Mais on est entre deux guerres, la première qui est inscrite dans le sol labouré d’explosifs et la mémoire de tous les soldats morts, la seconde qui s’annonce d’abord par l’invasion de l’Ethiopie, et qui sera plus terrible encore, mais rares sont ceux qui en ont conscience. D’autant que l’embrigadement dans l’appareil mussolinien structure la vie sociale, des plus jeunes aux plus âgés, avec son lot de délations, imposant la clandestinité à toute forme de pensée critique.

C’est un très beau texte, émouvant, simple comme la vie des villages et des montagnes, et qui se lit très bien. La nature est aussi un personnage essentiel de ce livre. L’écriture est belle et sans chichi ni recherche d’effets : (« Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole. » / « En attendant, l’hiver mangeait aux tas de bois leurs bûches et au caves leurs réserves. »). Une dénonciation très juste et poignante de la pauvreté, de l’exploitation, de la dictature et de la guerre, sans discours ni grandes proclamations, juste par la vérité de récit de ces vies et de ces morts.

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Le vin de la vie

Très beau recueil de nouvelles de cet auteur italien talentueux et malheureusement disparu il y a dix ans. Tous les thèmes de prédilection de cet écrivain sont abordés dans cette longue suite de textes courts mais intenses : les deux guerres mondiales (mobilisé à la seconde guerre, il a terminé dans un camp de concentration allemand, avant de s'évader pour rejoindre les siens en Italie), son pays montagneux du Trentino, son enfance, les souvenirs liés à la vie pastorale, à la montagne... Certains textes sont particulièrement touchants et la traduction, de qualité, respecte le style à la fois riche et dépouillé de l'auteur. Une bonne lecture pour les amateurs d'écrits de nature de tous les pays.
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Histoire de Tönle

Tönle, (qui semble être le grand-père de l’auteur), est un personnage à la Hugo. Pauvre et fier parmi les pauvres, contrebandier pour nourrir sa famille, exagérément condamné par une justice sans pitié, il se retire au-dela des frontières, de métier en métier, pour revenir chaque hiver se cacher auprès de sa famille et faire un nouvel enfant à sa femme. Quand âgé, il retrouve enfin son hameau et ses moutons, c'est la Grande Guerre qui va le traîner à nouveau au loin, une guerre qu'il abhorre, et ne comprend pas, lui qui a été soldat Autrichien et est maintenant citoyen italien. Jusqu 'au bout il va garder sa fierté, ne jurant que par sa liberté et son village.



J'ai déploré une certaine retenue des sentiments, qui est une marque de l'auteur (il était donc paradoxal de parler de Hugo). Malgré tout après repos de la lecture, ce qui reste c'est un homme singulier et attachant , dans un pays rude, malmené par la guerre à laquelle la zone de frontière donne un caractère encore plus absurde, malmené aussi par la pauvreté et la rudesse des paysages.
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L'Année de la victoire

En mai 1916,tous les paysans doivent quitter leur hameau,dans la montagne où la guerre fait rage,vers la plaine.

Matteo a 12 ans.

Soudain:le silence. C'est la fin de la guerre,le retour officiel dans les maisons prévu au printemps 1919,après trente-quatre mois. Mais là-haut,tout est méconnaissable,saccagé: des maisons il ne reste qu'un tas de pierres. Les arbres sont cassés,le sol défiguré par les tranchées et les trous d'obus.,Stupeur et désolation. Puis,sur ces ruines et de désastre,les appels et le chant des mésanges et des merles.Promesse de vie.De ce fait,tous sont impatients de retrouver leur terre et de reconstruire.Et c'est le récit de la dure et lente reconstruction qui s'achève par une naissance:la première depuis 1916.

Dans ce récit,il ne s'agit pas de victoire sur l'armée ennemie,mais de celle de la vie sur la mort.

Rigoni Stern a écrit d'après les témoignages de son père de sa famille,de son entourage.

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Histoire de Tönle

Ce roman du terroir est un chant magnifique à la mémoire d'un peuple décimé par la première guerre mondiale : les cimbres qui habitaient au sud des dolomites, les monts de la veneties.  Une région frontalière où les italiens et les autrichiens vont se battre âprement et massacrer à coup de canon le paysage et les villages isolés pendant la première guerre mondiale.

Ce conte est un hymne à la montagne où la vie est rude. Les hommes y sont taiseux et solidaires. Personne ne dénonce Tonle quand les carabiniers le recherchent pour le mettre 4 ans en prison. Chacun pense à lui quand les tranches de polenta chauffent sur la braise et que la fête du village bat son plein.

C'est un récit de montagne qui redonne vie aux traditions perdues : les feux de février pour appeler le printemps, la soupe aux tripes mangée à la foire et même les alouettes calandres au dessus des cultures en terrasse soleilleuses qui annoncent le temps de la contrebande, .

C'est enfin un cri contre l'absurdité et  l'abomination de la guerre. Les frontières sont un argument décisif pour justifier un conflit sanglant. La vie de Tonle en démontre toute la fatuité.

Le texte est d'une rare beauté. L'auteur, célèbre en Italie, écrit des phrases d'une grande poésie sur la beauté de la nature à chaque saison. Un grand bol d'humanité. L'avez-vous lu ?

J'ai la chance de vivre cette semaine en Italie. Cette lecture s'imposait
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Histoire de Tönle

Un beau roman sous forme de conte anti-guerre qui nous plonge dans cette région des 7 communes à l'histoire particulièrement mouvementée. Elle aura en effet fait partie de l'Autriche-Hongrie puis d'une république autonome et enfin de l'Italie. Elle abrite aussi une minorité d'origine germanique au dialecte mêlant mots saxons et italiens. Une belle preuve de "fusion culturelle" qui fait encore davantage ressortir la stupidité de la guerre. Tönle est un personnage attachant qui nous fait voyager au rythme de la marche et de la nature, une vie simple et en même temps troublée par l'Histoire.
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Histoire de Tönle

Sur le plateau d’Asiago - à la frontière entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie, Tönle est tout jeune contrebandier lorsque démarre son récit.



Son histoire s’étendra jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, traversant les évènements qui ont frappés cette région que je ne connaissais pas en tant que colporteur, jardinier puis berger.



J’ai beaucoup aimé le contraste entre la narration bucolique presque poétique, de la transhumance, le caractère anti-nationaliste du personnage principal (Tönle parle plusieurs langues et ne se sent ni autrichien ni italien) et l’horreur de la guerre, la dureté des hommes, les hivers rigoureux,…



On oscille ainsi entre réflexions politiques, critiquant la bêtise de l’homme en uniforme et philosophie de la nature. Nous vient souvent l’envie de mettre une bûche dans la cheminée pour n’avoir qu’à entendre le feu qui crépite et les pages qui défilent (trop) vite.



C’est une très bonne idée de l’avoir retraduit et de permettre ainsi de (re)découvrir ce texte magnifique !



Cette histoire vous fera certainement beaucoup penser au très beau roman de Giulia Caminito - Un jour viendra, mais traité différemment !



Yapuka minou !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le Sergent dans la neige

Rigoni Stern, Mario. - Il sergente nella neve/Le sergent dans la neige. - Einaudi

“Saleté de guerre”, “Putain de service”, tels sont les cris des chasseurs alpins italiens dépeints par Rigoni Stern, envoyés dans une guerre absurde et cruelle en soutien à l’invasion nazie de l’URSS.

Engagé très jeune, à 19 ans dans ce corps qui enchaînait les campagnes désastreuses de l’Albanie à la Russie, Mario Rigoni Stern raconte dans ce récit autobiographique, devenu un classique en Italie, sa « retraite de Russie ».

Janvier 1943 : les troupes alpines sont postées dans des tranchées sur la rive ouest du Don pour tenir leurs positions face à l’armée rouge, non loin de Stalingrad où la Wehrmacht est en train de connaître la défaite. Puis c’est brutalement l’ordre de se retirer, car le régiment est encerclé par l’armée adverse et les partisans russes : alors commence un épisode tragique et désespéré : au froid glacial s’ajoutent les tourmentes de neige, une marche sur des centaines de kilomètres sans vivres ni abris, les jambes devenues insensibles, la nécessité d’emmener les camarades blessés ou gelés. La force d’avancer ne tient qu’à leur désir de revenir au pays : « ghe rivarem a baita ? » répéte Giuanin en dialecte : « on y reviendra, à la maison ? »

Aucun héroïsme, mais une dimension avant tout humaine. La solidarité l’emporte avec les compagnons d‘armes, mais aussi de façon surprenante aves les adversaires, civils ou même militaires : ainsi dans une scène totalement improbable comme seule en recèle la réalité, le narrateur, gelé et affamé, pénètre dans une isba où sont attablés des soldats russes autour d’une soupe fumante : oubliant les armes et la notion d’ennemi, tous la partagent simplement dans un respect mutuel, naturel et fraternel.

Dans ce récit sur le vif, écrit à 23 ans, à travers un style dépouillé, efficace et sans emphase, l’auteur exprime l’urgence, la souffrance, les combats courageux mais désespérés, la dureté de ces conditions où le « général hiver » décimera les troupes débandées. Avec modestie, à hauteur d’homme, l’auteur traduit l’expérience de cette chienne de guerre voulue par des « chefs », Führer ou Duce, saisis d’une folie mégalomane et meurtrière.

Lu en V.O.

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Retour sur le Don

« Je me débarrasse des mots, jusqu'à trouver le bon rythme. » R.S.

Ce rythme sera celui du pèlerinage en terre russe le retour sur les lieux ou il a combattu, souffert du froid et de la faim, perdu des camarades, été abandonné par des officiers supérieurs, été accueilli par des russes avec une certaine commisération

Pas de paix avant d’avoir fait ce voyage vers un lieu de dévotion le Don , endroit devenu presque sacré: un impératif devoir de mémoire

Ce recueil de nouvelles, toutes liés à la guerre et vécues par Rigoni Sterne où il raconte avec des mots simples presque poétiques ce qu’est la guerre. Bien qu’on ne puisse ignorer sa dureté, la nostalgie avec laquelle il la raconte la rend plus douce Presque avec une excuse et une timidité certaine

Il n’oublie pas les grives à la recherche des baies le gibier en général source de nourriture , les arbres, les rivières, la nature particulièrement hostile qui ignore les problèmes de la guerre et qui rend aux soldats un semblant d’ humanité

La fraternité et une certaine indulgence envers les italiens, pour lui qui est vénitien d’ascendance autrichienne, des russes est bien mise en relief il ne craint pas d’excuser, encore, l’ennemi qu’il a combattu

Derrière l’uniforme il y a toujours un homme qui souffre et c’est lui qui est mis à l’honneur et c’est pourquoi Rigoni Sterne se demande à quoi sert la guerre

Difficile de commenter un livre qui en fait ne peut que se lire
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Histoire de Tönle

Voilà la vie de Tönle, berger du plateau alpin d'Asiago, depuis la naissance du XXème siècle, jusqu'à la fin de la première guerre mondiale qui embrasera cette belle région frontalière, aujourd'hui au Nord de l'Italie.

Mario Rigoni-Stern nous apprend comment on vivait là-bas, de polenta, de fraternité, de travail, de la beauté de la montagne.

La misère pousse ces paysans débonnaires à l'exil, et toujours au retour ; la guerre est bien plus féroce...

Ce roman court et limpide n'use pas d'artifices, chaque phrase est vivante, utile et nécessaire à la suivante, comme un pas qui précède l'autre dans une montée vers un sommet. Un beau sommet, plein de l'amour de l'auteur pour ses frères, l'histoire de son plateau d'Asiago, la vie, les racines.

Un roman magnifique.

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Le Sergent dans la neige

Ce livre présente un aspect de l'histoire de la seconde Guerre Mondiale totalement méconnu en France : les opérations de l'armée italienne sur le front de l'Est.

Qui sait, en effet, que des troupes italiennes se sont battues en Russie, aux côtés des Allemands, de juin 1941 à avril 1943 ?

On se retrouve ici au moment de la débâcle de ces troupes italiennes.

Ambiance terrible où les combats épouvantables nous rappellent ceux de Verdun. Froid glacial qui fait penser à la retraite de Russie des troupes napoléoniennes.

Un très grand livre qui se lit très bien.
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Histoire de Tönle

Mario Rigoni Stern est originaire de ce haut plateau perdu à la frontière italo autrichienne.où vit une ancienne minorité germanophone .les Cimbres . Le héros , homme du peuple d 'un fort caractère , est viscéralement attaché à sa terre, mais ne connait pas les frontières , il va se heurter toute sa vie à l'absurdité des pouvoirs établis , puis à la guerre de 1914 qui dévastera la région. Très beau récit d'une vie , plein de sobriété et d 'humanité mais loin d 'être ennuyeux, les rebondissements sont nombreux . La poésie du texte , et l'émotion qui naît de l'histoire de cet homme, symbole d 'un peuple rude et fier , en font une lecture marquante.
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Saisons

C'est toujours un plaisir pour moi de lire du Rigoni Stern: Cet homme était, me semble-t-il , un 'honnète homme et ,en plus il écrivait bien . Pourquoi donc me fait-il tant penser à Primo Levi ?
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Lointains hivers

Lointains hivers est rédigé dans la tonalité d'une sèche mélancolie. Il n'y a ni complaisance dans le souvenir,ni élégie mièvre,mais une forme de dureté acquise par l'expérience de l'inhumanité.La neige,sur laquelle il revient souvent, dans les durs hivers du nord où il habite,ranime par flux ses souvenirs,ranime non sa jeunesse,mais l'Histoire même.

d'après René de Ceccatti
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Le vin de la vie

Cet auteur est absolument étonnant. Il écrit avec simplicité, c'est un homme de la terre. Avec une économie de moyens, son style est captivant . Ses récits de guerre ou la vie à la campagne ont beaucoup de charme.
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