Un superbe moment de lecture !
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lu mais pas très emballée par la fin du livre !
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Sympa, se lit vite et sans ennui...
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Critique de Jean-Baptiste Harang pour le Magazine Littéraire
Avec L'Alcool et la Nostalgie, Mathias Énard restitue une oeuvre à la fois détachée et poignante, un beau récit inspiré par le Transsibérien. Dans sa préface à un petit livre incisif, tranchant, Conférence alimentaire de Jean-Yves Cendrey (éd. L'Arbre vengeur), Marie NDiaye disait toute la liberté, toute l'énergie, toute la jubilation qu'un écrivain pouvait éprouver à rédiger un texte de commande. Mathias Énard en donne ici une illustration d'autant plus magistrale que L'Alcool et la Nostalgie répond non pas à une mais à deux invitations : celles de CulturesFrance et de France Culture (qu'on ne saurait confondre). La première, dans le cadre de l'année France-Russie, accueillit l'an passé une ribambelle d'écrivains français pour traverser la moitié du monde entre Moscou et Vladivostok à bord du fameux Transsibérien, la seconde proposa à quelques-uns d'entre eux d'écrire une fiction radiophonique en harmonie avec ce voyage. Olivier Rolin fut également l'invité de ces deux voyages, ferroviaire et hertzien, et son récit paraît en même temps et avec le même bonheur d'écriture dans cette même collection « Fiction » chez Inculte, sous le titre de Sibérie, avec en couverture un train à quai barré du mot « DANGER » en russe tandis que celle du livre de Mathias Énard, L'Alcool et la Nostalgie, s'illustre de deux anneaux, traces de verres sur une table trop arrosée, alliances de deuil enchaînées, cercles de sueur et de sang, image plus mystérieuse, tout aussi inquiétante, dangereuse.
Pourquoi rapprocher deux textes que rien ne sépare, que leurs auteurs défendent de concert? Tout bonnement parce que le livre dont nous rendons compte nous y invite page 69 : « Un jour, dans cette tristesse que seul novembre sait fabriquer, novembre et Paris, j'ai aperçu un livre du coin de l'oeil dans le bac d'un bouquiniste du quai Voltaire ; il s'appelait tout simplement En Russie, et était signé Olivier Rolin. J'ignorais tout de cet auteur dont le nom avait quelque chose de familier, simple et proche. » Il n'en ignore plus rien, et, à une génération d'écart, ils sont de la même trempe. C'est Rolin qui a commencé. En 2004, dans Suite à l'Hôtel Crystal (Seuil), qui inventait une histoire à travers plus de 40 chambres d'hôtel, il prétendait être mort à Bakou en 2009 (chambre 1123, hôtel Apshéron). Deux ans plus tard, dans un livre collectif ( Rooms, Seuil), en écho au précédent, Énard raconte sa venue dans cette même chambre pour prendre le corps de Rolin, troué d'une balle de 9 mm, et le jeter dans la Caspienne. Bravant toute provocation du hasard, Rolin se rend à Bakou, en 2009, pour honorer ce rendez-vous avec la mort, confirmé par le texte d'Énard. Rolin en rapporta un livre plein de vie, de choses vues et d'histoires apprises, Bakou, derniers jours (Seuil, 2010).
Ce pas de deux sur les terres de ce qui fut l'URSS se relance avec L'Alcool et la Nostalgie, titre qu'Énard emprunte à Tchekhov : « Cette fameuse âme russe n'existe pas. Les seules choses tangibles en sont l'alcool, la nostalgie et les courses de chevaux. » Le narrateur s'appelle Mathias, allez savoir. Il se rend à Moscou de toute urgence à l'appel de Jeanne, à qui le livre est dédié : Vladimir est mort. Mathias va se charger de l'accompagner jusqu'au cimetière de son village natal près de Novossibirsk. Ce n'est pas un voyage heureux, choisi, « Il n'y a, écrit-il, que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse ». Jeanne, Mathias et Vladimir, c'est une histoire d'amour, de drogue, d'alcool et de malentendus, Jeanne attend Mathias, Mathias n'ose regarder Jeanne, entre eux Vladimir est mort : « J'ai pensé que nous étions des poupées russes, nous trois. Emboîtées pour toujours les unes dans les autres, inutiles au-dehors, ouvertes en deux et vides. » Restent quelques milliers de kilomètres de rails et de méditations pour digérer tout cela, ne pas le digérer plutôt. Et cette phrase répétée, secouée comme la menace du coup de buttoir en fin de voie : « tu n'es pas mort encore, tu n'es pas encore seul », n'annule pas la solitude de celui qui voyage avec la dépouille de son ami. Le récit ne s'arrête pas au paysage des millions de bouleaux qu'on voit par la fenêtre du Transsibérien, il survole l'histoire et parfois même la géographie puisque la nostalgie est restée à Paris, à Moscou. On croise le train de Trotski, on traverse la Kolyma de Chalamov, on se souvient de Gogol, de Dostoïevski, on voit Saint-Pétersbourg et même Lisbonne où ce train irréfragable ne passe pas. Parfois Jeanne, de Moscou, prend la parole, elle aura le dernier mot, celui de l'extrême solitude : les morts sont ici les seuls interlocuteurs valables. Mathias Énard a réussi son coup, d'un exercice d'écriture proposé, il fait une oeuvre à la fois détachée et poignante, le témoignage poétique de celui qui sait voyager, le récit de paysages intérieurs.
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J'adore!Un pur délice!Une satire brillante et croustillante de notre monde.A lire et relire sans modération.
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Je me suis bien laissée porter par le récit et l'ambiance alors que Pascal s'est ennuyé et a rapidement abandonné ce petit livre
Mérite 4 étoiles
Isa
Un peu trop léché et esthétisant mais intéressant car souligne les liens étroits et les rivalités entre Rome et Constantinople
Fab
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