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Critiques de Maud Ventura (755)
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Mon mari

Au même titre que La vraie vie d'Adeline Dieudonné, je pense que ce livre - Mon mari de Maud Ventura - premier roman - va faire entendre parler de lui.



Singulier, innovant, original et déroutant à souhait. Bienvenue dans les méandres d'une épouse follement amoureuse de son mari. Tout, vous saurez tout sur l'amour et aurez le parfait mode d'emploi pour animer la flamme même après des années de mariage.



Maud Ventura explore dans un style aussi épicé qu'habile les trépidations limites schizophréniques d'une femme dépendante affectivement, dans un self contrôle à toute épreuve, une femme très belle et parfaite qui observe tout, codifie tout et ou rien n'est laissé au hasard. Chaque jour a sa symbolique au même titre que les couleurs, que les chansons que fredonne son mari, ou encore le montant du ticket de caisse. Rien ne lui échappe. Elle aime son mari comme au premier jour de manière dévote, obsessionnelle, maladive et terriblement égoïste. Son mari avant ses enfants. Son mari sinon rien. La vie ne vaut rien sans Mon mari. Tout est ritualisé chez cette femme pour stimuler son appétit affectif.



Je suis bien embêtée avec ce livre. Partagée entre l'exaltation (car ce livre est surprenant et exaltant) et la déception. Je m'explique.



J'ai adoré la plume tout à fait inédite de cette jeune auteure qui décrit vraiment avec panache la folie de cette épouse accro. J'aurai pu noter des tas de passages qui font mouche, le sourire aux lèvres ou l'admiration teintée de pitié pour cette épouse diablement inspirée et pitoyable.



Le hic c'est qu'à la moitié du livre, je me suis essoufflée peu à peu devant cette épouse qui ressasse comme un disque sans fin sur Mon mari. Les trémulations obsessionnelles autour de ce mari tournent un peu en rond sans réel fil conducteur qui m'aurait tenue en haleine. J'aurai aimé un changement de ton, une progression crescendo. C'est en somme toujours la même chose. Qu'à la fin cet amour borderline exacerbé a mis à mal mes nerfs et ma patience. J'attendais une fin surprenante et de ce côté là, je fus aussi déçue.



Je ne doute pas que ce livre va cartonner et rencontrer son public. Je pense qu'il le mérite vraiment. de mon côté, j'émets probablement le premier retour mitigé.
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Mon mari

Rentrée littéraire 2021 #19



De très nombreux romans analysent le microcosme du couple, questionnent la dépendance affective ou l'idéal de l'amour-passion, mais celui-ci le fait avec une drôlerie féroce tout à fait réjouissante. Ici le face à face conjugal devient un western où tout est rapport de force, feutré ou pas. Surtout, Maud Ventura a choisi un parti pris très intéressant. Elle interroge les écarts entre les vieux schémas patriarcaux et nos quotidiens 2021 en choisissant une héroïne à contrepied, très loin du post #metoo



Elle est FOLLEMENT amoureuse de son mari. Dans le sens complètement cinglée. Chez elle, l'amour confine à l'aliénation mentale, elle ne vit que dans la passion des débuts après quinze de mariage. Elle scrute chaque geste de son mari, surinterprétant tout, terrifiée à l'idée qu'il la quitte ou la désire moins, alors qu'elle semble posséder tout ce que la société valorise : la beauté, de beaux enfants, une belle situation sociale, un métier.



Maud Ventura a construit son roman sous la forme d'un journal de bord du lundi au dimanche, rempli de micro scènettes du quotidien qui nous font passer par les montagnes russes émotionnelles de l'héroïne. On rit beaucoup avec notamment l'histoire de la clémentine : dans un portrait-chinois le mari a choisi ce fruit pour représenter son épouse alors qu'elle aurait voulu être une gourmande cerise. Et ça l'obsède, la torture. Parfois, on pourrait presque se reconnaître dans ces travers et ses angoisses. Et puis, du rire, on glisse vers l'inquiétude car on sent le récit basculer très subtilement vers une forme de folie, comme dans un thriller psychologique. L'expression «  mon mari » envahit le texte, engloutit l'héroïne. Les enfants sont à peine évoqués, juste une obligation conjugale qu'elle n'a pas vraiment souhaité et dont elle s'occupe que de façon très matérielle, l'entièreté de son coeur étant pris par son mari, elle qui se voit en une nouvelle Phèdre ou la Marguerite Duras de l'Amant.



Forcément, il peut y avoir un côté répétitif à lire les plaintes de cette femme tellement dépendante qu'elle en devient monstrueuse. le récit s'essouffle un peu. Et forcément, on attend la fin, de savoir comment l'auteure pas se dépatouiller de tout cela. Il y avait beaucoup de façon de conclure ce roman. Maud Ventura a incontestablement opté pour la meilleure, pour le dénouement auquel on ne s'attend pas et qui régale, jubilatoire. Ce premier roman réjouissant est plein de fraicheur et ça fait du bien, jusqu'à sa couverture vintage juste parfaite !





PS : à lire en écoutant Amoureuse de Véronique Sanson



Quand je suis loin de lui

Je n'ai plus vraiment toute ma tête

Et je ne suis plus d'ici

Oh! je ne suis plus d'ici

Je ressens la pluie d'une autre planète



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Mon mari

Atteint par une certaine " fatigue de lire " liée à l'arrivée du printemps sans doute , au retour de certaines activités " extérieures " , je l'avoue ...ça coince un peu . Mais pas de panique, ça va revenir .Il suffit de faire preuve de patience ...Et puis , on n'est pas là pour battre des records de lecture mais éprouver du plaisir, et faire partager , non ?. Vaines tentatives et .... ah , celui - là. Pourquoi pas ? " Mon mari " . Ouais bon , pas de pot , moi , entendre parler d'un mari , c'est tout de même pas banal . Quoiqu'après tout , entendre parler d'un mari , ça peut m'aider à deviner les pensées de ma propre épouse. Bon , voyons ça de plus près. Elle est prof d'anglais . Ma femme l'était aussi ( pratique pour visiter Londres ...) . Le couple a " ce qu'il faut pour vivre correctement " . Ben , je l'avoue , nous aussi . Ils ont deux enfants dont on ne parlera pas . Là , ça coince un peu car ...nous n'avons qu'une fille ...mais " le must " des enfa)nts pour des parents ...Ils sont mariés depuis 15 ans ...oh les gamins!Quinze ans ! Des " ados du mariage ". Nous ....46 ans . " Petits joueurs " nos héros .En même temps , nous avions fété nos ...15 ans de mariage ... Un signe ? Pourquoi pas . Bon , ça, ça va me plaire . Après tout , parler du couple , c'est parler un peu de chacun de nous , non ? Bon , le problème, c'est que c'est elle qui parle. D'ailleurs , y'a pratiquement qu'elle . On a beau être compréhensif, elle n'arrête pas de raconter sa relation ave son mari . C'est simple, elle ne voit que lui , ne parle que de lui , ramène tout à lui , délaisse tout pour lui , ne vit que pour lui . Bon , au début, c'est " cool " , on la trouve sympa cette nana , on se dit que , finalement , notre compagne , au début, c'était plausible , au bout de 15 ans , c'est " limite " ....au bout de 46 ans , je vous dis pas .Ce livre me plaît, puis m'agace , puis m'irrite et pourtant ....." pourtant ,je n'ai...aime que toi " . Un livre comme un couple : " au début, elle m'excitait , maintenant...elle m'énerve " .Oui , bon , ça , c'était avant...Tout ça pour vous dire que malgré une évidente bienveillance, c'est un peu long mais ....pas moyen d' arrêter ...Addictif . Un premier roman qui " a du coffre " ...avec une fin , " aux petits oignons " . Elle , on ne sait pas son nom , ( elle se prénomme comment votre épouse ? )Ah . Vous ne voulez pas le dire . Je vous comprends , surtout si elle se comporte comme " la dame du livre " . A moins que ..." Bon Dieu , mais c'est bien sûr " comme aurait dit l'inspecteur Bourrel ... Bourrel ? Vous connaissez pas ? Raymond Souplex ...Toujours pas ? ....Oui , évidemment. Bon , y'a internet , hein .Vous n'avez qu'à chercher ...Wiki ...machin ....

Et puis , attendez la fin. Ça vaut le coup .....

J'ai passé un très bon moment avec ce roman . Je ne dirai pas que c'est un chef d'oeuvre , pas même un vrai coup de coeur , mais un roman que j'ai lu en 2 jours , moi qui " trainais un peu des pieds " ...

Un premier roman très bien écrit, original, qui sort des " sentiers battus " en nous ramenant vers la complexité du couple et de l'intime . C'est un roman universel pour les couples , pour les femmes , pour les hommes , enfin les couples qui durent pas , ceux qui durent , ceux qui s'aiment , ceux qui s'aiment plus , ceux qui aiment " rigoler " , ceux qui aiment " se marrer " , ceux qui vivent dans l'anxiété, ceux qui ont peur ou ...pas . Bref , pour tous , quoi .

PS : Mesdames , oubliez la " dame de la couverture , je la trouve " coincée " , vous trouvez pas? .

Messieurs , allez y aussi , vous devrez faire preuve de patience ( ben , oui , hein , même combat , pas facile mais ..." tout vient à point pour qui sait attendre ....)

A bientôt, je crois que , grâce à ce roman , j'ai retrouvé...l'envie de ....Ben , vous n'avez qu'à compléter....

A très bientôt. Continuez à prendre soin de vous .Amicalement .
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Mon mari

A contre-courant de la tendance féministe et des revendications anti sexistes, la narratrice se déclare d’emblée attachée à son mari, amoureuse après des années de mariage, animée par une passion aussi torride comme au premier jour, une dépendance absolue aux sentiments qui les unissent encore, malgré les pièges de la vie à deux au quotidien, voire à quatre puisque deux enfants sont nés de leur union.

Un tableau idyllique, avec une héroïne que l’on imaginerait vêtue d’une jupe serrée et d’un twin set pastel, vantant les mérites d’un mixeur plongeur des années 50, comme le suggère l’image de couverture.



Pourtant la jeune femme n’est pas une épouse entretenue, elle est enseignante et traductrice.

Mais on perçoit rapidement que quelque chose cloche.



Peu à peu les couleurs du tableau se dégradent et des détails perturbent l’harmonie de ce bonheur en conserve. Les confidences révèlent une toute autre réalité. Une volonté de contrôle absolue, à la Bree van de Kamp, pour les aficionados des Desperates, une paranoïa avancée, un machiavélisme impressionnant, pour un récit réjouissant.



Notons l’humour du titre, qui donnera lieu sans aucun doute à quelques quiproquos lors des conversations entre lecteurs…



J’ai beaucoup aimé ce premier roman drôle et décalé. Et cette leçon finale : ne jamais se fier au apparence. Et surtout ne pas rater l’épilogue.
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Mon mari

Lors de ma nouvelle crise existentielle, vous savez, celle qui me prend quasi quotidiennement à la fin de chaque lecture, quand le choix d'un autre livre est impératif, parce que bon, rester plus d'une dizaine de secondes sans livre en cours n'est pas tolérable, je me suis dit qu'entamer Mon mari ne serait pas une mauvaise idée.

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J'avais repoussé ce moment, je l'avoue, persuadée de m'ennuyer tout du long, parce que franchement, une femme qui parle de son mari pendant 350 pages, ça peut lasser un chouia.

Et puis total pas du tout, j'ai beaucoup aimé.

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Tout le monde ou presque connaît l'histoire, la madame elle aime son mari d'un amour fou, comme au premier jour, après 15 années de mariage, et n'a de cesse de traquer le moindre signe de non-réciprocité.

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Traductrice et professeur d'anglais à mi-temps, son obsession guide tous ses actes.

Entre les jours de la semaine qui portent tous une couleur, par exemple vert pour le lundi, jaune pour le mercredi, blanc pour le dimanche, lesquelles couleurs indiquant la façon dont va se dérouler la journée jusqu'aux moindres détails, ses petits carnets où tout est noté scrupuleusement (couleurs bien définies aussi pour les divers carnets), elle a de quoi s'occuper.

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Et donc, persuadée que Son Mari ne l'aime pas autant qu'elle, la moindre parole, le moindre regard, le moindre geste, prennent une dimension complètement disproportionnée et sont analysés sous toutes les coutures.

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Rien ni personne d'autre ne compte. Ses enfants, au nombre de deux, sont quasiment transparents. Elle les aime, bien sûr, mais de loin, au point d'ignorer complètement les liens qu'ils peuvent avoir avec leur père, entre autres.

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Mais bon, je ne vais pas trop vous en dire, et vous conseiller de lire ce bouquin.

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Pour un premier roman, je tire mon chapeau à l'autrice, parce qu'avec rien, elle a réussi à me tenir en haleine du bout de sa très belle plume.

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Un roman addictif, j'ai souvent souri, très souvent été stupéfaite par son comportement, mais à aucun moment je ne me suis ennuyée, guettant l'arrivée de chaque nouvel "ouragan" et ils sont légion.

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De plus, le livre est découpé en grands chapitres,un pour chaque jour de la semaine, mais les très courts sous-chapitres donnent de l'élan à la lecture et je n'ai pas vu les pages passer.

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Mon mari

En apparence, tout lui sourit : quinze ans de mariage, deux enfants, une vie confortable et un métier qui lui plaît. Pourtant, la narratrice n'est pas heureuse. Son amour toujours passionné pour son mari ne rencontre plus en retour qu'un attachement tiède et distrait. Tandis qu'elle s'astreint à la perfection dans la peur qu'une autre femme, plus belle, plus séduisante, ne finisse par l'éclipser, elle en vient à tenir la comptabilité précise de ses manquements à son égard, des peines qu'il lui inflige, des ruses pour le confondre autant que pour se l'attacher. La tension du récit ne cesse de croître. Comment cela finira-t-il ?





Si la situation des personnages paraît au départ tout à fait ordinaire, le lecteur s'aperçoit rapidement que quelque chose n'y tourne pas rond. Cette femme active contemporaine, à laquelle on pourrait à première vue facilement s'identifier, est en réalité obsédée par son mari et la peur de le perdre, sans que rien de concret ne paraisse justifier sa hantise. Peu à peu, se révèle un tempérament, plutôt risible au départ, mais en vérité de plus en plus inquiétant, au fur et à mesure qu'il semble multiplier les signes d'une possessivité maladive et d'une paranoïa injustifiée. C'est avec un malaise grandissant que l'on observe son égocentrisme prendre un tour dérangeant, lorsqu'il en vient à lui rendre ses enfants tout à fait secondaires. Et l'étrange spirale qui la conduit à tenir une maniaque et vengeresse comptabilité de ses griefs, en même temps qu'elle la pousse à endosser de manière calculatrice le rôle d'une femme artificiellement irrésistible, crée une tension anxieuse quant à la manière dont cette histoire de dépendance et de manipulation va bien pouvoir se terminer. L'épilogue sera d'ailleurs à la hauteur, et la surprise au rendez-vous…





Ce premier roman, qui, sur un ton joyeusement acidulé, réussit à nous dévoiler les ressorts psychologiques d'un couple aux névroses insoupçonnables sous ses dehors bien sous tous rapports, est une lecture originale, que son machiavélisme consommé, sous ses airs de ne pas y toucher, rend fascinante.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mon mari

Elle est obsédée par lui.

Une passion qui occulte tout,

Sa vie de professeur d'anglais, sa belle maison, jusqu'à ses deux enfants,

Puisque du lundi au dimanche, depuis quinze ans, elle scrute tout fait et geste de son mari.

Un homme bien sous tous rapports

Qu'elle voudrait comme au premier jour, encore épris d'elle.

Au point de noter les pièges à lui tendre.

Et de le... tromper.

Maud Ventura, sous une apparente légèreté, met en scène la passion amoureuse dans ce qu'elle peut avoir de plus aliénant. Si ce n'est quelques approximations historiques, un premier roman tout à fait emballant.
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Mon mari

"Mon mari", c'est ainsi que la narratrice nomme l'homme qui partage sa vie depuis quinze ans. Il a bien un prénom, elle aussi d'ailleurs, mais à quoi bon nous les dévoiler. Il est son mari, elle est sa femme, il est à elle, elle est à lui. On n'a pas besoin d'en savoir plus.



Elle est amoureuse de son mari. Quinze ans de vie commune, treize ans de mariage, deux enfants et elle l'aime comme au premier jour. C'est beau non ? Mais quand c'est carrément obsessionnel, est-ce que ça l'est encore ?



Constamment, elle cherche à s'assurer que lui l'aime encore. Chacun de ses faits et gestes, chacune de ses paroles sont décortiqués et interprétés. Il n'a pas réagi comme il aurait dû ? Qu'à cela ne tienne, elle tient tout un tas de petits carnets dans lesquels elle consigne tout, du simple oubli du "bonne nuit" à l'œillade faite à la jeune serveuse. Chaque faux-pas a sa punition, du trousseau de clés déplacé à la partie de jambes en l'air avec le mari d'une autre. Elle jalouse l'attention qu'il porte à leurs enfants, le temps qu'il leur consacre est du temps perdu pour elle.



En fait, j'essaie de peser mes mots depuis tout à l'heure, mais le mieux est encore que je dise crûment les choses. Pour résumer, ce livre, c'est l'histoire d'une femme complètement siphonnée du cerveau, obsessionnelle compulsive, qui voit et crée des problèmes là où il n'y en a pas. C'est l'histoire d'une femme froide, rigide, trop exigeante et perfectionniste, jalouse et trop amoureuse de son mari. C'est l'histoire d'une mère qui n'aurait pas voulu d'enfants pour avoir son mari pour elle toute seule. C'est l'histoire d'une femme qui n'a qu'un seul et unique centre d'intérêt : son mari.



Et ce mari, je l'ai plaint tout au long de ma lecture, tout en me demandant s'il était complètement aveugle et naïf, ou tout simplement con. Il s'avère en fait qu'il est aussi barge que sa femme. Mais ça n'empêche que toute cette histoire fait froid dans le dos.



La narration étant à la première personne, on est directement propulsé dans la tête de cette nana qui, disons-le franchement, aurait besoin d'être enfermée. J'vous l'dis, elle fout les chocottes cette femme qui consacre tous ses vendredis à fouiller dans toutes les affaires de son mari, qui enregistre leurs conversations pour mieux décortiquer et analyser ses paroles et ses intonations, qui tient un carnet des délits et des punitions leur correspondant, qui le cocufie par amour pour lui, qui pense à le pousser du balcon parce qu'il ne peut pas dormir les volets ouverts...



La femme de ce mari va très loin dans ses retranchements, pour lesquels nous sommes aux premières loges. Elle est insupportable. Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel en espérant que le mari ouvre enfin les yeux et la fasse enfermer. Tout du long, mes pensées étaient pour lui, mais aussi et surtout pour leurs enfants. Ces pauvres gosses...



Et voilà que l'épilogue pointe le bout de son nez, et je ne peux évidemment rien dire... Sauf que toute cette histoire prend un tout autre sens, que je n'avais clairement pas vu venir. Là je dois dire que c'était sacrément bien joué de la part de l'autrice !



Vous ressentez le besoin de pimenter un peu votre vie de couple ? Lisez ce livre, vous saurez ainsi ce qu'il faut faire pour que votre couple perdure, il est tout plein de mauvaises idées (mais qui fonctionnent). Relations de couple tordues, obsessions, manipulation, infidélité, jalousie et absence de confiance envers sa moitié, fouilles minutieuses et espionnage, tout y est. Le couple formé par cette femme et son mari, il dure, c'est que leurs méthodes sont très efficaces...



Honnêtement, il me faut dire que je m'étais préparée à rédiger un retour plus négatif que positif. J'ai soufflé et levé les yeux à de nombreuses reprises, je trouvais cette femme (et cette mère) abjecte. Malgré le fait que ce soit très bien écrit et que la personnalité de la narratrice soit sacrément bien décortiquée, je n'en pouvais plus. Et sans l'épilogue, sans les cinq dernières pages, je ne pense pas que j'aurais été très sympa dans mon retour. Mais voilà, d'un coup, j'ai revu toute cette histoire sous un autre angle. Maintenant, il faudrait limite que je la lise une seconde fois, parce qu'en ayant désormais tous les éléments portés à ma connaissance, ça change quand même pas mal de choses... (sauf que bien d'autres livres m'attendent). La femme de ce mari me ferait limite pitié maintenant...



En tout cas, chapeau l'artiste ! C'était subtilement bien caché... Peut-être même un peu trop du coup...

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Mon mari

C est l histoire d une très belle femme, la quarantaine, qui vit dans un milieu bourgeois sans en être originaire, et parle de son mari. Le livre est découpé par jour de la semaine.



Que dire ?



Je vais à contre courant de ce que j ai lu jusqu ici à propos du roman et j en suis navrée, mais je n ai pas aimé du tout.



En premier lieu, j ai trouvé le livre vraiment très long. Beaucoup de redondances et en définitive, très peu de rebondissements.



Ensuite, je n ai pas aimé du tout l héroïne. Elle parle d amour, mais a aucun moment ce sentiment n existe dans ce livre. Nulle part, même en grattant bien. Elle cache à son mari ses décolorations de cheveux, elle le punit sans qu il ne le sache lorsqu il n adopte pas le comportement qu elle espère, elle le trompe allègrement, ils ne font rien ensemble pleinement, et même faire l amour, c est a 4 pattes sans qu elle l ait décidé et sans qu elle s autorise à faire de bruit pour ne pas le dégoûter. Elle a deux enfants qu elle n aime pas, qu elle a fait pour lui faire plaisir et pour lesquels elle n est pas une bonne mère.



Ensuite, j ai eu le sentiment d enchaîner les situations et prises de tête absurde. J ai vu dans la critique générale l engouement autour de la scène de la clémentine, et vraiment à nouveau je ne le comprends pas. Tout ça pour ça ? C était tellement se prendre la tête pour des âneries, écrire dix pages pour décrire une frustration sans importance qui torturait l héroïne que franchement, c est agacée que j ai poursuivi ma lecture. Quelle femme chiante ! Je n ai pas trouvé cela drôle tout.



Je n ai vraiment pas été touchée par l humour dont on parle concernant l histoire. Je n ai jamais souri. Je me suis vraiment ennuyée. Mais évidemment c est uniquement lié à mes goûts, on ne choisit pas ce qui nous fait rire.



En revanche, la fin m a plu. Elle m a surprise, je ne m y attendais pas et je me suis même dit que c était bien joué.



Je souligne le style très fluide de l auteur, léger facile et agréable à lire.
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Mon mari

La femme de son mari est toujours autant amoureuse de son époux malgré leurs quinze ans de mariage. Malgré tout, elle se demande si son mari est lui aussi toujours autant amoureux d'elle et elle a une légère tendance à voir les choses négativement : " Avant nous étions une fusée en direction de l'espace, notre amour échappait à l'attraction terrestre. Nous ressemblons désormais à un train de marchandises, lent, lourd et monotone." Elle va même plus "loin" : "Mais même enfoncé en moi, mon mari m'est inaccessible." Inaccessible, tout dépend comment on l'entend...

Elle parle ensuite d'une petite scène dans la salle de bains : "Mon mari me rejoint dans la salle de bains au moment où je me déshabille, mais ma nudité ne lui semble pas exceptionnelle. Il ne fixe ni mes seins ni mes fesses. Au bout de combien de récurrences à voir la même personne nue cesse-t-on de trouver ça excitant ? " Excitant, excitant, il faut voir! Une petite douche à deux, ça a quand même un petit côté revigorant...

Ensuite elle nous parle des baisers langoureux : " C’est peut-être la raison pour laquelle on ne s’est jamais beaucoup embrassés par rapport aux autres couples. Les amoureux qui s’embrassent continuellement le font souvent pour masquer leur manque de conversation : quand on a une bouche collée à la sienne, difficile d’avoir une discussion profonde sur le sens de la vie. " De la conversation, parfois il vaut mieux ne pas en avoir trop ...

Elle aborde ensuite le thème de la beauté féminine : " La beauté est une affaire d'éclairage ( 15%), de fond de teint ( 20%), de cheveux (25%), de vêtements et de chaussures (40%). " Moi qui croyait que c'était d'abord un regard langoureux, je suis vraiment très old school !

Puis elle termine par le sujet des disputes entre époux : "D'ailleurs, nous nous disputons peu. C'est peut-être ce qui nous a manqué. Pourtant j'adore les conflits, la vaisselle brisée et les portes claquées. Les couples qui ne se disputent jamais dégagent quelque chose de bas de gamme. " Il lui reste donc à tenter le couple haut de gamme avec jets de vaisselle en pleine tronche!

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Mon mari

"Mon mari", dans le livre l'expression revient sans arrêt

dans la vie du personnage principal : l'épouse.

Certes, elle a rencontré son mari et en est tombée amoureuse.

Lui venant d'un milieu bourgeois, elle venant d'un milieu simple, elle a dû en apprendre les codes.

Elle est instruite : elle est professeure d'anglais et traductrice.

En se mariant, elle commence à jouer le rôle de la femme parfaite en usant des termes "Mon mari" de manière obsessionnelle dans toute conversation.

Elle veut garder la même passion qu'au début dans son couple. Elle va arriver à des extrémités désagréables comme une susceptibilité exacerbée, faire n'importe quoi pour attirer l'attention de son mari, sa jalousie aussi.

Dans ce rôle qu'elle tient, elle n'est pas elle-même, elle ne vit pas, en attrape des démangeaisons.

Elle a des enfants mais c'est tellement secondaire dans sa vie.

Je ne peux pas écrire jusqu'où elle va mais on le sait assez vite dans le livre.

Elle ne laisse pas évoluer son histoire avec son mari, elle étouffe sa relation à cause de ses complexes et de ses obsessions.

Le récit commence le lundi et se termine le dimanche.

Chaque jour a une ambiance, une couleur différente.

Elle tient un carnet où elle note ce que son mari lui a infligé de désagréable et des punitions insidieuses s'ensuivent pour le mari.

Ce mari est-il réellement celui qu'elle décrit, impassible et froid comme elle le dit ? On l'apprend à la fin et ce n'est pas piqué des vers.

Une lecture que j'ai bien appréciée tout à fait en dehors des sentiers battus.

J'ai beaucoup aimé les extraits où elle fait référence à l'anglais et ses expressions étant donné que notre dame est professeure d'anglais.

Une vraie folie mais nous sommes dans un roman, un premier roman qui plus est. Tout est permis.
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Mon mari

Déjà presque 700 retours sur ce grand succès paru il y a deux ans et demi, que j'ai longtemps hésité à lire, justement à cause de son succès. C'est comme le film Titanic, j'ai dû être la dernière de ma ville (en tout cas de ma famille) à le regarder, des années après... Mais je venais d'enchaîner deux Sandrine Collette, il me fallait un truc un peu frais, un peu léger, cette couverture façon pub des années 60 m'a sauté à la figure à la médiathèque, emballez c'est pesé !



C'était vite lu, deux soirées, ça coule tout seul avec ces chapitres principaux par jour de la semaine, divisés en petits sous-chapitres. C'est plein de couleurs aussi, mais attention : une seule par jour, et toujours la même d'une semaine à l'autre, sinon toute l'organisation serait par terre ! Et la couleur s'applique aussi bien aux fringues de la dame qu'à ses petits carnets, ceux où elle note soigneusement tout ce qui concerne son mari. Oui, parce que, vu le titre, vous vous doutez bien qu'on va parler de SON MARI, le soleil autour duquel tourne toute sa vie, l'alpha et l'oméga qui dictent ses actes, enfin vous avez saisi l'idée. Elle a aussi un travail cette dame, enfin même deux : prof d'anglais et traductrice, et deux enfants qui ne sont là que parce que le MARI avait le désir d'en avoir.



En parlant de désir, elle s'inquiète de ne plus trop éveiller celui de son MARI, et pourtant, dieu sait qu'elle en fait des efforts pour être au top, belle, prévenante, attentive à satisfaire tous ses désirs, à les deviner rien qu'en écoutant ce qu'il met comme fond musical. Une femme parfaite, ou du moins c'est ce qu'elle pense être, mais elle s'estime bien mal récompensée par ce MARI qui ose la comparer à une clémentine dans un portrait chinois, non mais quelle horreur ! En plus il consacre beaucoup trop de temps aux enfants, alors qu'il pourrait faire des choses avec elle. Elle est donc de plus en plus vénère et frustrée, la dame, et comme elle note tous les manquements, petits ou grands, ça va saigner !



Raconté comme ça, c'est vrai que ça semble plutôt drôle et léger. Mais le problème, c'est que ça m'a quand même légèrement gonflé, ce comportement obsessionnel compulsif. J'ai d'ailleurs failli abandonner à la moitié. Pour me remotiver, j'ai relu quelques billets des copains/copines, et le système a fonctionné. Finalement je ne regrette pas d'être allée au bout, parce que la fin a parfaitement atteint son but : j'ai ouvert grand la bouche, et j'ai dit : "ah oui, évidemment", et je suis allée relire plein de passages avec un oeil tout neuf (enfin métaphoriquement, parce que mon oeil est plutôt en train de vieillir à vitesse grand V). Et en fin de compte, je l'ai trouvé bien moins superficiel qu'à première vue, même si je n'ai pas vraiment été aussi divertie que je ne l'espérais. En tout cas, une chose est sûre : en aucun cas je n'échangerais ce MARI contre le mien, et j'espère que de son côté il ne me troquerait pas non plus contre cette femme ! Enfin on ne sait jamais...
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Mon mari

« Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari.

J’aime mon mari comme au premier jour, d’un amour adolescent et anachronique. Je l’aime comme si j’avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n’avions aucune attache, ni maison ni enfants. Je l’aime comme si je n’avais jamais été quittée, comme si je n’avais rien appris, comme s’il avait été le premier, comme si j’allais mourir dimanche. »

L’Héroïne, sorte de Bree van de Kemp survitaminée, est une femme de tous les excès, qui n’a qu’un seul objectif dans la vie : satisfaire (et garder) son précieux mari. Elle le dit. L’explique. Et se donne tous les moyens pour y parvenir. C’est déjanté, vintage et d’une exquise drôlerie. La fin est inattendue (quoique). Et la plume fluide (et légèrement hypnotique).

Une jolie réussite.
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Mon mari

Je vous emmène sur un territoire que vous connaissez peut-être bien ou que vous pensiez peut-être bien connaître jusqu'ici, - le couple, je veux parler ici du couple légitime.

D'ordinaire, la littérature romanesque préfère poser son oeil et son scalpel sur les couples illégitimes et cela nous a souvent valu de beaux chefs d'oeuvre en littérature classique. Emma Bovary, Anna Karénine m'ont envoûté par leurs passionnés et douloureux chemins de traverse... L'Amant de Lady Chatterley, le Diable au corps, Thérèse Raquin, La Lettre écarlate, Belle du Seigneur, sans compter Les Liaisons dangereuses, ... ont enflammé notre imaginaire et peut-être aussi notre libido...

Ici le propos narratif se situe dans le couple légitime, serait-ce donc devenu un territoire romanesque ?



Le récit débute par cette très belle citation du livre de Marguerite Duras, L'Amant :

"Je n'ai jamais écrit, croyant le faire,

je n'ai jamais aimé, croyant aimer,

je n'ai jamais rien fait qu'attendre

devant la porte fermée."



Mon Mari, c'est l'histoire d'une femme qui a quarante ans, mariée depuis quinze ans, deux enfants, avec une vie, en apparence ordinaire, sereine, parfaite. Pourtant, elle a un problème : elle est follement amoureuse de son mari. Vous me demanderez : « où est le problème ? » C'est dans le mot "follement" peut-être, c'est-à-dire que toute sa vie tourne autour de son mari... Toute la journée, le soir, la nuit, au travail, dans la rue, au supermarché, au tennis, sous la douche... elle se pose des questions existentielles : est-ce qu'il m'aime assez ? est-ce qu'il m'aimera encore demain ? est-ce qu'il va me quitter ? est-ce qu'il va me tromper ?

C'est l'histoire d'un amour fou au sens littéral du terme.

C'est écrit à la première personne. On ne saura jamais son prénom, ni celui de son mari.

Elle reconnaît qu'elle a tout pour être heureuse. Elle se décrit comme ayant un beau corps, sculpté par le yoga, le tennis et les crèmes, deux beaux enfants, une belle maison en périphérie d'une grande ville, une belle garde-robe, un beau métier d'enseignante d'anglais et traductrice par ailleurs pour une prestigieuse maison d'éditions, elle a même peaufiné de belles manières grâce aux fameux manuels de Nadine de Rothschild, car elle vient d'un milieu modeste. Mais surtout, surtout avant toute chose, elle a un beau mari, qui a une belle situation, - il travaille dans la finance, et qui plus est, elle continue de l'aimer passionnément, obsessionnellement, après quinze ans de mariage.

Dit comme cela, ce livre avait tout pour ne pas m'attirer. Et pourtant...

C'est un livre qui parle des relations amoureuses. Nous sommes ici au coeur de la dépendance de l'amour, de la passion et du fait de vivre exclusivement pour quelqu'un d'autre.

C'est donc une femme qui ne vit que pour son mari, au service de son mari, se métamorphose presque sous nos yeux, devient peu à peu un monstre. Tout tourne autour de son mari, alors que la réciproque n'est pas vraie.

Elle ne veut pas le décevoir, et surtout elle veut que son mari soit toujours amoureux d'elle, donc elle fait tout pour cela mais on se rend vite compte qu'il y a des failles, c'est très dérangeant, il y a une folie qui grandit, et en même temps elle agit parfois à l'inverse de ce qu'elle dit.

Elle nous prend à témoin, nous entraîne dans les dédales de sa passion amoureuse et obsessionnelle.

Je me suis demandé où elle m'emmenait, c'était jubilatoire au début, pour ne pas dire cocasse, cela prêtait à sourire, j'ai même ri à la scène de la clémentine, - mémorable ! ; puis cela devient étrange au milieu du roman, il y a un malaise, une forme d'inquiétude qui s'installe au fur et à mesure que se déroulent les pages...

Maud Ventura s'attaque à la citadelle du couple hétérosexuel. Son roman en est une satire. En cela c'est un roman très féministe. Elle en dénonce tous les stéréotypes. C'est un livre sur la déconstruction du couple.

Et c'est très bien écrit.

Le propos narratif repose sur un mécanisme presque infernal. C'est un texte hypnotique, addictif, subtilement construit. J'ai été happé par ces pages qui font traverser les sept jours d'une semaine. C'est un chapitre par jour, sept chapitres. Chaque jour est d'une couleur différente. C'est aussi l'originalité du texte : elle a donné une couleur à chaque jour de la semaine, un peu comme Rimbaud attribuait des couleurs aux voyelles...

Dimanche blanc, lundi bleu, - son jour préféré, mardi vert, jeudi jaune... Elle attribue un rôle à chaque jour qui passe, c'est presque comme une mise en scène où elle voudrait à la fois devenir actrice de sa propre vie tout en la mettant en scène...

Et puis, il y a ce livre de Marguerite Duras, L'Amant, qu'on observe se promener de pièce en pièce...

Cette femme passe son temps à observer obsessionnellement son mari, à commenter ses gestes, ses vêtements, à analyser ce qu'il dit, à surtout chercher à deviner ce qu'il ne dit pas, à imaginer ses rêves. Elle décortique tout... Je me suis dit qu'elle était sans repos, sans répit, qu'elle ne pouvait pas être ainsi heureuse.

Et puis, elle note tout sur un carnet intime, qui tient lieu de carnet de punition. Tout tient en trois colonnes tracées à la règle : délit, peine, date, et en face elle attribue des punitions...

Certains n'y verront qu'un processus répétitif et passeront totalement à côté du récit. Mais il faut se laisser happer par les respirations subtiles du texte, ses atermoiements, traverser le rideau du premier degré et aller au coeur de ce que nous dit réellement l'histoire. C'est peut-être dans les battements de coeur d'une femme en souffrance que se joue imperceptiblement les changements et cette inquiétude qui grandit.

C'est sans doute un livre qui touchera plus particulièrement les femmes. Mais un homme peut aussi être touché par le propos du roman, de différentes manières d'ailleurs. La preuve...

Choisir d'aimer ou d'être aimé. Que choisiriez-vous ? Qu'auriez-vous choisi à sa place ? Les deux, me direz-vous peut-être. Elle dit que l'égalité parfaite est impossible en couple. Alors elle a choisi d'aimer. Elle dit "Si j'avais choisi d'être aimée plutôt que d'aimer, j'aurais sans doute été une meilleure mère, j'aurais aussi eu la disponibilité d'esprit nécessaire pour former de belles amitiés et avoir de vraies ambitions de carrière."

Il y a avant tout un second degré subtil et magnifique qui traverse et irrigue le texte.

En filigrane j'ai découvert un message qui s'adressait plus particulièrement à nous les hommes, à condition de lire le roman...

La fin du roman m'a scotché. Je ne m'y attendais pas...

Mon mari est le premier roman de Maud Ventura.

Je pense qu'on entendra parler de cette auteure.

Promis, je ne regarderai plus jamais une clémentine de la même manière...



Je vous livre la bande-son du livre, comme une plainte suppliante, directe, vous la reconnaîtrez peut-être...



♬ Don't leave me now

Leave me out in the pouring rain

With my back against the wall ♬



♬ Don't leave me now

Leave me holding an empty heart ♬



LU DANS LE CADRE DE LA SÉLECTION DU PRIX DU ROMAN CEZAM 2022.
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Mon mari

Ce premier roman de l'autrice Maud Ventura m'a beaucoup plu de part son originalité. Une femme, quadra, est très amoureuse de son mari, je dirais même plus, follement amoureuse, comme au premier jour. Au début, j'ai eu l'impression de glisser dans l'absurde. Puis, peu à peu, cette folie amoureuse, se noircit, et tombe dans une sorte de thriller tout en gardant un humour à toute épreuve. Le mari semble ne se douter de rien et vit sa vie comme bon lui semble. le récit se passe sur une semaine, du lundi au dimanche. Elle associe des couleurs aux jours : le lundi, son jour préféré, est bleu, quand au mardi, il est noir, le mercredi, orange, le jeudi, jaune, le vendredi, vert, le samedi, rouge et le dimanche, blanc. C'est ainsi qu'elle vit les jours de la semaine. On pourrait croire que cette femme s'ennuie, mais elle a une vie professionnelle qui paraît intéressante et son seul sujet de conversation c'est son mari, bien plus que ses deux enfants qui ne l'intéresse guère.

Une héroïne, vraiment originale, avec un épilogue surprenant. le seul bémol est la répétition de cette obsession qu'est de plaire à son mari mais cela peut se comprendre, vu que c'est une obsession.

Un roman qui sort des sentiers battus et que je vous conseille.
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Mon mari

On me dit que mon commentaire doit comporter au moins 250 caractères. C'est faire beaucoup d'honneur à ce tissu de niaiseries. N'était l'hommage que l'air du temps oblige à faire au politiquement correct, on aimerait bien tirer l'oreille (et c'est un euphémisme) à ce personnage ahurissant, qui ferait mieux de se préoccuper davantage de ses enfants, qu'elle semble ignorer superbement. Bref, voilà l'un des bouquins les plus stupides dont, rétrospectivement, j'ignore comment il m'est tombé dans les mains ! Bon ,les 250 caractères, c'est bon, Madame Babélio ?
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Mon mari

"Je l’aime comme si je n’avais jamais été quittée, comme si je n’avais rien appris, comme s’il avait été le premier, comme si j’allais mourir dimanche."



Page après page, on prend la mesure des sentiments dévorants qui consument sans répit la narratrice. Le simple fait de prononcer les mots « mon mari » la fait frissonner d’exaltation. Tandis que d’autres brûlent d’un amour impossible, contrarié ou non-réciproque, elle vit une passion dévastatrice pour l’homme qui partage son quotidien depuis quinze ans et qui l’a épousée. Du matin au soir, au travail, à la maison, en famille ou chez le coiffeur, elle pense à son conjoint.



Cette ferveur est si excessive qu’elle ferait presque rire, de prime abord. Puis les jours de la semaine s’égrenant comme le tic-tac d’une bombe à retardement, le doute s’immisce.



Troublantes, ces manies de scruter et ressasser le moindre geste à la recherche d’indices d’une attente ou d’une crise. Cette obsession maladive de cartographier la moindre parcelle de la personnalité de l’être aimé. Ce théâtre minutieux mettant en scène les images d’Épinal de couple parfait qu’elle projette. Cette impulsion irrésistible de prendre sur elle au-delà du supportable pour accommoder les besoins de son mari. Cette soif douloureusement paradoxale qui ne semble pas pouvoir être assouvie.



Maud Ventura distille subtilement les indices qui placent ce journal sous tension (certains ne m’ont sauté aux yeux qu’à la relecture). Sa narratrice, personnage détonnant démontre par l’absurde les contradictions des idéaux de couple « vintage ». Ses spirales de pensée décortiquent avec une justesse terrifiante les paradoxes, les compromissions et le lot de narcissisme qu’implique une passion amoureuse.



Un roman original, addictif et divertissant.
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Mon mari

La quatrième de couverture de Mon mari parle d’un livre d’une irrésistible drôlerie. Je ne dois pas avoir le même sens de l’humour. En revanche, j’ai adoré la double chute que je n’avais pas vue venir.

Elle (pas de prénom) est follement amoureuse de son mari et ça dure depuis quinze ans, amoureuse comme une collégienne, elle ne pense qu’à lui, quitte à ne pas s’occuper de ses enfants. Pas grave, son mari est un papa poule.

Très vite, j’ai compris que, dans cet amour obsessionnel, il y avait quelque chose de malsain. Ce qui a pris le pas sur l’humour, à supposer qu’il y en ait vraiment. À partir de là, les jours de la semaine, qui divisent le livre, m’ont paru assez longs. Certaines anecdotes m’ont laissé perplexe. Lorsque son mari lui associe un fruit, la clémentine, elle se vexe et en fait des pages.

Heureusement, le dénouement rachète cette longueur.




Lien : https://dequoilire.com/mon-m..
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Mon mari

Il y avait " Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", désormais on peut dire qu'il y aura "une semaine" aussi !

Une semaine dans la peau d'une femme mariée depuis quinze ans, deux enfants, prof d'anglais , également traductrice, belle maison bourgeoise et folle amoureuse de son mari. Dans cette expression "folle amoureuse", c'est le "folle" qui va nous intéresser...

Une semaine dans la tête d'une femme, qui observe son mari, de son odeur , à sa respiration, ses gestes envers elle, etc... En terme de preuves d'amour, en fait-il trop peu, pas assez ? Aussitôt , c'est consigné sur des carnets ou dans un coin de sa tête et dans un avenir proche, elle lui fera payer... Ça ira de l'égarement volontaire de ses clefs, jusqu'à le tromper. C'est que voyez-vous, tromper, ça la soulage du trop de pression de son trop d'amour pour lui ...



Roman sur l'obsession d'un être humain pour un autre, celle d'une femme pour son époux, au point de ne pas véritablement "voir" ses enfants, au point de n'avoir besoin de personne d'autre que son mari. " Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"...

Roman étrange, dont j'ai cru au début que je l'abandonnerai. Et puis, je suis allée voir au milieu , puis la fin, et la fin m'a suffisamment interrogée pour que je lise tout, et dans le bon ordre ... le style, la plume, le rythme sont lents, répétitifs comme hypnotiques comme les pensées qui tourbillonnent sans cesse , dans la tête de cette femme, jusqu'à lui causer des démangeaisons.

Il en résulte que ce livre peut agacer, peut déplaire . Ça ressemble à un long monologue , sans qu'on puisse , nous lecteurs, reprendre notre souffle... Certains d'entre vous trouveront que l'auteur est "verbeuse" ou pire : qu'elle "blablate"... Oui , mais comme c'est tout le sujet de ce roman, on comprend, on tolère, on léve les yeux au ciel sur certaines pensées de cette épouse si amoureuse. Ça passe ou ça casse. Curieusement, j'ai aimé , moi qui déteste les auteurs nombrilistes, parce que justement ,curieusement, ce n'est pas l'impression que cela donne. Maud Ventura ne parle pas d'elle, a une certaine distance ( voir le titre , la couverture et surtout la fin... ) Maud Ventura disséque l'amour avec un grand A, celui d'une femme mariée depuis quinze ans et qui "aime son mari comme au premier jour" (Je dois probablement être la seule que cette expression a fait penser au couple, Anne Sinclair/DSK, dans leur cuisine américaine, lors d'un reportage sensé lancer la possible candidature de monsieur à la présidence française, en train de raconter au journaliste , "qu'ils s'aimaient comme au premier jour.". J'ai pensé à cette phrase tout au long de cette lecture...).

Second degré exigé pour tout lecteur qui se lancera. Cet amour envahissant , énorme, est tout sauf cul-cul et mièvre. Dérangé, bizarre, glacé (comme cette femme qui ressemble aux héroines hitchcockiennes ), ces deux époux sont bien "frappés" ! Mais au delà de ces pensées , ces actes un peu too much ou extrêmes, cela nous interrogera sur notre propre couple... Sur SON mari, à soi .... ou SA femme !

Maud Ventura nous présente deux personnages un peu border-line à la lisière du roman policier, du thriller, sans jamais basculer dans ce genre littéraire . On s'attend à ce que cette femme commette l'inéluctable , tellement elle flirte (pour moi) avec la folie. C'est cela, je pense qui rend ce roman si spécial, si original. En celà, c'est une auteur à suivre, je suis curieuse de ce qu'elle proposera comme thème pour son deuxième roman..
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Mon mari

Je l’aime Mon Mari. Il est ma vie, mon sang, mon tout.

Je partage le quotidien de Mon Mari depuis quinze ans.

Avec Mon Mari, nous avons deux enfants, un garçon et une fille.

J’adore dire Mon Mari. C’est une expression que j’emploie partout et tout le temps pour parler de lui. Je ne m’en lasse pas.

Et de notre mariage non plus. Et de notre amour non plus. Enfin surtout de mon amour. Parce que lui, je ne sais pas, je doute tous les jours, tout le temps, même si tout le monde me dit que j’ai de la chance d’avoir un mari comme lui.

Mais je fais attention. Très attention. A tout. A moi d’abord pour toujours être jolie et garder une ligne parfaite. Aux jours qui passent et qui se suivent dans un enchaînement parfait : chaque jour a sa construction parfaite. Tout est inscrit. Tout est calculé. Chaque mot a son importance. J’ai un entraînement et une discipline de fer.



Voilà tout est dit. En fait non, pas du tout. Tout est dit à demi-mots seulement, et encore, car vous en apprendrez beaucoup plus en lisant ce roman. Vous noterez la peur viscérale, de l’héroïne, de perdre son mari et vous comprendrez tout ce qu’elle entreprend et écrit pour que cela n’arrive jamais. La mécanique est rodée et d’ailleurs la construction du roman en témoigne : chaque chapitre correspond à un jour de la semaine avec ses rites, ses couleurs. C’est un délice à lire. Ça se dévore sans y penser. Ça s’engloutit comme une gourmandise. C’est très bien écrit, et parfois la poésie et l’humour s’y mêlent. Une histoire d’amour intense, immense. Mais pas une romance, ô non ! Et la fin, quelle apothéose !
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