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Citations de Mazarine Pingeot (322)


Certains ont peur de moi, mon secret les repousse, ils ne le connaissent pas, ont seulement quelques doutes, mais un secret se voit, il a un visage triste, une moue fermée, un regard éteint. Un secret porte le noir, émet des ondes radioactives, sans doute parce qu’on ne l’approche pas, même si on en brûle.
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Dans le pacte, il était écrit : tu garderas jalousement l’exception que l’on a vécue. Petit témoin deviendra grand. Et l’exception lointaine. Ma mémoire se vide si les mots ne font pas barrages. Avant, il n’y avait pas de mots. Je dois les réinventer pour que la réalité ne meure pas tout à fait. Alors je remplis de lettres mon grand réservoir asséché. A force, il y aura des phrases, et peut-être, à la fin, du sens.
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Je n'ai jamais pensé pouvoir lui reprocher quoi que ce soit. Aimer, paraît-il, c'est aussi accepter les faiblesses de l'autre. Je ne me suis jamais octroyé le droit de reconnaître des faiblesses à mon père. Sa seule faute en vérité est de n'être plus là.
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J'ai donc pris une bonne partie de ses affaires et je me suis dirigée vers la gare de Lyon, le dos meurtri par la lanière d'un sac bourré à craquer. Je m'observe dans la foule, avec un rire mauvais, je me vois en âne stupide, sans faculté aucune de désobéir, et y trouvant peut-être un certain plaisir. J'ai été bien dressée et je déteste ce que je vois de moi, je déteste encore plus me détester sans pouvoir rien faire, je suis cette impuissance là.
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Ma mémoire se vide si les mots ne font pas barrage. Avant, il y avait pas de mots. Je dois les réinventer pour que la réalité ne meure pas tout à fait. Alors je remplis de lettres mon réservoir asséché.
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Survivre est parfois une énigme. On ne mesure pas sa force. Ni sa faiblesse dans les moments où on ne l'attend pas : les heures creuses, les années molles, les époques où l'on disparaît pour supporter, où l'on cesse de vivre pour ne pas mourir.
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Ca me gratte de partout, les cuisses, les chevilles, les orteils et le dos. Mais impossible d'y accéder. Aussi imité-je les vaches, me frottant contre le siège pour assouvir cette démangeaison subite.
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Vers la fin de sa vie, papa insiste pour que je le porte enfin, ce nom qui est le mien. Il aimerait bien. Pas moi : c'est trop tard, ou trop tôt. Ma petite vengeance.
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« Tu vas t’asseoir là, toi, je vais t’apporter un café, et pourquoi pas un petit calva, et tu vas parler à ta vieille grand-mère. » Il y a des moments où on aime ne pas avoir le choix.
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Chez nous, on parle toujours de choses intéressantes, sinon on se tait. Pour le reste, affaires intimes, soucis privés, seule leur expression littéraire ou musicale leur donne droit de cité. Sans forme, l’intime doit se taire.
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Je rêve que tout le monde s'aime.
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Les livres sont pour moi aussi nourrissants que la nourriture, aussi enivrants que la boisson, et, pas plus que ces deux dernières, je ne saurais m'en passer.
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Moi, la fille du plus grand chanteur français, artiste engagé, et image de la France, j'ai été programmée pour ne pas faire de scandale.
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Page 184 : les enfants apprécient tellement les normes. Pour les foutre en l'air plus tard.
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À l'université, elle cherchait des outils théoriques, mais n'était pas sûre de vouloir valider son année, obtenir un diplôme, rentrer dans le carcan académique, où les notes et les dissertations exigées organisent la pensée, où la structure prévaut sur le contenu et formate insidieusement les cerveaux, où la visée professionnelle primait sur la réflexion originale, où la concurrence, malgré les discours égalitairistes, régissait en sous-main l'organisation des groupes humains, où l'on apprenait plus à se plier à la norme qu'à inventer des concepts.
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Magda éprouve une sorte de jubilation devant cette destruction, puis elle est transpercée par une lame : l’image d’autodafés, de monceaux de livres s’envolant dans les flammes mauvaises que les nazis de 1933 alimentaient, pour que disparaisse la culture, pour que cesse la vie, et de ces populations entières que son pays a exterminées, comme aujourd’hui elle extermine ses livres. Brûler des livres, c’est brûler l’humanité des hommes, ce qu’ils ont érigé au-dessus d’eux pour se soustraire à la poussière, au destin auquel Dieu les avait assignés...
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Ecrire était ma seule échappatoire. J'écrivais pour fuir, j'écrivais pour annuler. Ecrire la guerre l'annulait. Ecrire effaçait les autres rumeurs, éloignait les acouphènes. Les mots me façonnaient, me caressaient, m'accueillaient, m'obéissaient et me pansaient. Ils étaient mon unique possibilité de tendresse.
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Ma mère n'était pas quelqu'un qui raconte.Ses paroles étaient soit des ordres,soit des récriminations.Des plaintes ou de l'information.
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Traditionnellement, on tend à associer le caché, l'obscur, le non-avouable, le secret, mais aussi l'amour, l'intime à l'espace privé. Au contraire, l'espace public exige une entière visibilité. Cependant, faut-il tout montrer ? Dans un monde qui charrie incessamment des images en tout lieu et en tout temps participant d'une déterritorialisation inquiétante de la pensée et du corps, d'autant plus inquiétante qu'elle brouille précisément les limites entre les sphères de l'intime et du public, la transparence est-elle devenue une menace pour nos libertés ? Dans un monde globalisé et connecté, qui paraît de plus en plus ouvert, et où l'injonction de transparence est de plus en plus pressante, il semble important d'interroger cette notion car, contrairement aux apparences, elle est loin d'aller de soi.
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Pour la première fois, j'ai le sentiment d'une évidence : notre maison à tous les trois, leur lieu de vie et de maturation, une vie qui de leur côté commence à m'échapper, mais qu'ils nouent à la mienne, sans se poser de suestions, parce que je suis leur mère, bien que séparée de leur père, bien que parfois défaillante, bien que préoccupée par des questions qui ne les concernent pas .
P.221-222 Jour 11
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