Citations de Michel de Montaigne (950)
Certes, c'est un subject merveilleusement vain, divers et ondoyant, que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme.
(p.13)
Si la vie n'est qu'un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs.
Le monde n’est qu’une branloire pérenne : toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Égypte, et du branle public, et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant.
Essais, III, 2, Du repentir
Nous avons abandonné Nature et lui voulons apprendre sa leçon, elle qui nous menait si heureusement et si sûrement
Tout ce qui est au-dela de la mort simple,me semble pure cruaute,et notamment a nous qui devrions avoir respect d'envoyer les ames en bon etat,ce qui ne se peut,les ayant agitees et desesperees par tourments insupportables
(a propos de la torture)
" Je donne mon avis, non comme bon, mais comme mien. "
Mais quand je rencontre, parmi les opinions les plus modérées, des raisonnements qui tendent à prouver combien nous ressemblons étroitement aux animaux, combien ils participent de ce que nous considérons comme nos plus grands privilèges, et avec quelle vraisemblance on peut les comparer à nous, certes, j’en rabats beaucoup de notre présomption, et me démets volontiers de cette royauté imaginaire qu’on nous attribue sur les autres créatures.
Quand bien même les animaux n'auraient pas ces avantages, il y a pourtant un certain égard et un devoir général d’humanité qui nous attache non seulement aux bêtes qui ont vie et sensibilité, mais aux arbres eux-même et aux plantes. Nous devons la justice aux hommes, et la bienveillance et la douceur aux autres créatures qui peuvent les ressentir. Il y une sorte de relation entre nous, et des obligations mutuelles. Je ne crains pas d’avouer la tendresse due à ma nature si puérile qui fait que je ne peux guère refuser la fête que mon chien me fait, ou qu’il me réclame, même quand ce n’est pas le moment.
Eduquer, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu.
"Quand on me contrarie, on éveille mon attention, non pas ma colère."
La sagesse a ses excès et n'a pas moins besoin de modération que la folie.
Mon apprentissage n'a d'autre fruit que de me faire sentir combien il me reste à apprendre.
« Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles. »
Les maux de l'âme s'obscurcissent en leur force ; le plus malade les sent le moins.
Avez-vous mediter et manier vostre vie ? Vous avez faict la plus grande besoigne de toutes.
Essais Livre III, chap. XIII
C'est à peine si l'on peut dire que nous sommes, puisque nous ne cessons de changer, de n'être plus, de n'être pas encore.
Celui qui va en la presse ( foule, politique ), il faut qu'il gauchisse, qu'il serre ses coudes, qu'il recule ou qu'il avance, voire qu'il quitte le droit chemin, selon ce qu'il rencontre ; qu'il vive non tant selon soi que selon autrui, non selon ce qu'il se propose, mais selon ce qu'on lui propose, selon le temps, selon les hommes, selon les affaires.
.... Du peu que je me suis essayé en cette vacation, je m'en suis d'autant dégoûté.
La corruption du siècle se fait par la contribution particulière de chacun de nous : les uns y confèrent la trahison, les autres l'injustice, l'irréligion, la tyrannie, l'avarice, la cruauté, selon qu'ils sont plus puissants ; les plus faibles y apportent la sottise, la vanité, l'oisiveté, desquels je suis.
NDL : Très sensible à toutes ces "nuisances mentales" non punies par la loi, ou très peu, j'ai beaucoup à dire là dessus. D'abord, ce n'est pas la corruption du siècle, elle cohabite avec l'homme de tous temps, et la "guérison" est loin d'être abordée. Ensuite, un classement plus judicieux s'impose, par "ordre de nuisance", la paresse dont se targue notre ami n'étant pas pour moi, une "corruption". Enfin, l'orgueil ( à distinguer de la tyrannie ) et l'avidité ( à distinguer de l'avarice ) ne sont pas abordés. Et je pourrais vous en tartiner des pages... bien que, tout comme l'auteur, je ne sois pas parfait.
Mon métier et mon art, c'est vivre.
Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage.
Sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul