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Citations de Michel de Montaigne (950)


Toute la gloire que je prétend [tirer] de ma vie, c'est de l'avoir vécue tranquille : tranquille non selon Métrodore, ou Arcésilas ou Aristippe, mais selon moi. Puisque la philosophie n'a su trouver aucune voie pour la tranquillité qui fût bonne pour tout le monde, que chacun la cherche en soi, individuellement !
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Au sujet des hommes, je crois plus malaisément à leur constance qu'à toute autre chose, et je ne crois à rien plus aisément qu'à leur inconstance. Celui qui jugerait d'eux en détail, pièce par pièce, séparément, se trouverait plus souvent dire vrai.
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L'irrésolution me semble le plus commun et apparent vice de notre nature.
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Je n'ai point l'autorité d'être cru, ni ne le désire, me sentant trop mal instruit pour instruire autrui.

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Michel de Montaigne
Qui contrerollera de près ce que nous voyons ordinairement des animaux qui vivent parmy nous, il y a dequoy y trouver des effects autant admirables que ceux qu'on va recueillant ès pays et siècles estrangers. C'est une mesme nature qui roule son cours.
(Apologie de Raymond de Sebonde)
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Michel de Montaigne
On attache aussi bien toute la philosophie morale à une vie populaire et privée qu'à une vie de plus riche étoffe ; chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition.
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Michel de Montaigne
Je feuillette les livres, je ne les estudie pas : ce qui m'en demeure, c'est chose que je ne reconnois plus estre d'autruy; c'est cela seulement dequoy mon jugement a faict son profict, les discours et les imaginations dequoy il s'est imbu : l'autheur , les lieux, les mots et autres circonstances, je les oublie incontinent.
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[Sur la fréquentation des livres, livre III, chapitre 3].
Ces deux commerces (l'amitié et l'amour) sont fortuits et dépendants d'autrui : l'un est ennuyeux par sa rareté, l'autre se flétrit avec l'âge ; ainsi ils n'eussent pas assez pourvu au besoin de ma vie. Celui des livres, qui est le troisième, est bien plus sûr et plus à nous. Il cède aux premiers les autres avantages, mais il a pour sa part la constance et facilité de son service. Cettui-ci côtoie tout mon cours [= celui-ci accompagne de près toute ma vie], et m'assiste partout : il me console en la vieillesse et en la solitude ; il me décharge du poids d'une oisiveté ennuyeuse ; et me défait [débarrasse] à toute heure des compagnies qui me fâchent ; il émousse les pointures de la douleur, si elle n'est du tout extrême et maîtresse. Pour me distraire d'une imagination importune, il n'est que de recourir aux livres, ils me détournent facilement à eux, et me la dérobent ...

p. 1292
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L'étonnement est le fondement de toute philosophie, la recherche en est le progrès, l'ignorance en est le terme. Mais vraiment il y a quelque ignorance forte et noble qui ne le cède en rien, en honneur et en courage, à la connaissance : et pour concevoir cette ignorance, il n'y a pas moins de connaissance que pour concevoir la connaissance.
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L'heur et le malheur sont à mon avis deux puissances souveraines. C'est un manque de sagesse que de penser que la sagesse humaine puisse remplir le rôle de « la Fortune ». [...]
Je dis plus : [je dis] que notre sagesse elle même et notre réflexion suivent la direction que trace le hasard. Ma volonté et mon raisonnement se meuvent tantôt d'une manière, tantôt d'une autre et il y a beaucoup de ces mouvements qui ne sont pas gouvernés par moi. Ma raison a des impulsions et des agitations quotidiennes et accidentelles.

Vertuntur species animorum, et pectora motus
Nunc alios, alios dum nubila ventus agebat,
Concipiunt.*
[Les dispositions de l'âme changent, et les cœurs éprouvent tantôt une émotion, tantôt une autre comme les nuages que pousse le vent.]

*Virgile, Géorgiques.
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Michel de Montaigne
Paris a mon coeur dès mon enfance. Je ne suis français que par cette grande cité. Grande surtout et incomparable en variété. La gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde.
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C'est chose tendre que la vie et aisée à troubler.
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Nous n'allons point, nous rôdons plutôt, et tournoyons çà et là. Nous revenons sur nos pas. Je crains que notre connaissance soit faible en tous sens, nous ne voyons ni guère loin, ni guère arrière ; elle embrasse peu et vit peu, courte en étendue de temps et en étendue de matière.
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Michel de Montaigne
« Tous les jours vont à la mort,
le dernier y arrive. »
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Plusieurs choses nous semblent plus grandes par imagination que par effet.
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Quand on me contrarie, on éveille mon attention, non ma colère ; je m'avance vers celui qui me contredit, qui m'instruit. La cause de la vérité devrait être la cause commune à l'un et à l'autre. Que répondra-t-il ? La passion du courroux lui a déjà frappé le jugement, le trouble s'en est saisi avant la raison ...


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Certes, c'est un sujet merveilleusement vain, divers, et ondoyant, que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme.
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Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà. La crainte, le désir, l'espérance nous élancent vers l'avenir, et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus.

(En V. O. : Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au delà. La crainte, le desir, l'esperance nous eslancent vers l'advenir, et nous desrobent le sentiment et la consideration de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus.)

Chapitre III : Nos affections s'emportent au-delà de nous.
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Le pire que je trouve dans notre situation présente, c’est l’instabilité, et le fait que nos lois, pas plus que nos vêtements, ne peuvent prendre aucune forme arrêtée. Il est bien facile d'accuser d'imperfection un système de gouvernement car toutes les choses mortelles en sont pleines ; il est bien facile de faire naître chez un peuple le mépris de ses vieilles coutumes : jamais homme n’entreprit cela sans y parvenir. Mais y établir ensuite de meilleures institutions à la place de celles qu'on a ruinées, à faire cela, beaucoup de ceux qui l'avaient entrepris ont pris un refroidissement.
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La connaissance et la vérité peuvent loger chez nous sans le jugement et le jugement peut y être aussi sans elles : [je dirai] même [que] le fait de connaître son ignorance est l'un des signes de jugement les plus beaux et les plus sûrs que je trouve.
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