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Critiques de Michèle Fitoussi (132)
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La prisonnière

Une histoire terrible, effroyable, telle est l’histoire de Malika Oufkir, fille du général Oufkir officiellement « suicidé » après une tentative de coup d’Etat contre la personne du roi du Maroc, Hassan II qui assouvit son désir de vengeance en décidant de bannir la famille.

C’est ainsi que Malika, l’aînée, se retrouve d’abord éloignée de la civilisation, dans le désert, avec sa mère et ses cinq frères et sœurs, le plus jeune, Abdellatif n’ayant que deux ans.



Transféré ensuite dans deux autres lieux de détention, dans des conditions que le commun des mortels ne supporterait pas : dormir sur des matelas plein de vermine, au milieu des scorpions et des rats, devoir cuisiner des aliments putrides, guérir comme on peut des maladies, et surtout garder la tête haute et l’esprit clair grâce à une radio soigneusement cachée, à de la marche dans sa cellule, à des astuces en tous genres qui permettent de survivre.

Et c’est grâce à l’ingéniosité de chacun qu’ils parviendront à s’évader en creusant un tunnel… redécouvrant la liberté, mais à quel prix ? oubliés de la plupart de leurs relations pendant vingt ans, ou ignorés par peur des royales représailles il leur sera bien difficile de revenir à leur vie d’avant. Abdellatif n’a rien vu de cette vie, il refuse même lors de l’évasion, de mettre les pieds sur la route d’asphalte, ne sachant pas de quoi il s’agissait.



Une histoire que je ne suis pas près d’oublier, et qui génère chez moi une grande admiration pour ces héroïnes silencieuses qui souffraient alors que le monde entier ignorait leur situation, et une grande envie de révolte pour ces hommes qui détiennent le pouvoir et en abusent, ces hypocrites capables d’encenser les personnes jusqu’alors détenues parce que les politiques étrangers ont été mobilisés et que l’opinion internationale adressait des regards noirs au Maroc.





Je salue le courage de Malika Oufkir et sa famille à qui on a volé vingt années de leur vie !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Helena Rubinstein : L'aventure de la beauté

Je me rappelle avoir lu jadis en cachette deux Sulitzer empruntés à une voisine, Hannah et L'impératrice, et avoir été fascinée par le personnage féminin, une jeune Polonaise qui devenait une pionnière de la cosmétique. J'avais relu les deux tomes plusieurs fois, sans savoir à l'époque que Sulitzer (ou plutôt Loup Durand) s'était inspiré de l'extraordinaire destin de Chaja Rubinstein, devenue Helena Rubinstein, née à Cracovie en 1872 , partie vivre à Vienne, puis en Australie. Là-bas elle avait eu la lumineuse idée de reproduire une crème créée par un chimiste hongrois pour vendre des baumes aux Australiennes. le succès fut au rendez-vous, elle ouvrit une boutique en 1902, développa une gamme de cosmétique, inventa les instituts de beauté et bâtit un empire.

Saisissant avant tout le monde le pouvoir des égéries mode et du marketing, elle développa sa société en Europe et en Amérique. La démarche fut parfois rude, face à ses rivales Estée Lauder et Elisabeth Arden, qui la surnommait « la mafia polonaise". A sa mort en 1965, Helena Rubinstein laissa une fortune considérable, quinze usines, des milliers d'employés, et une extraordinaire collection d'oeuvres d'art.



Ce n'est pas la « success story » d'une jeune femme partie seule aux antipodes et qui devint immensément riche -thème cher à Sulitzer chantre du capitalisme triomphant- qui m'avait intéressée mais la force de caractère et le culot dont elle fit preuve toute sa vie, alliés à une insatiable curiosité.



D'abord pour la cosmétique: elle consulte Marie Curie qui lui apprend que le corps respire par la peau, créé la classification des types de peau , teste ses produits de manière rigoureuse. "Mon désir permanent d'être à l'avant-garde de la recherche scientifique a convaincu le corps médical que la beauté n'est pas une chose futile »

Ensuite pour les arts. Et c'est là tout l'intérêt de parcourir cet ouvrage, édité dans le cadre d'une exposition du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris en 2019. Helena Rubinstein fut une aventurière avant-gardiste, intuitive, exigeante. Chagall, Utrillo, Picasso, Dali, Miro, achetés au début de leur carrière, sculptures de Brancusi, collection d'Arts Premiers avant la première guerre mondiale, commandes de portraits et de croquis passés à Marie Laurencin et bien d'autres…Rien n'échappe à la curiosité de cette mécène, pas même Rivera et Kahlo…Le mobilier est aussi l'un de ses dadas, que ce soit dans ses nombreuses résidences ou dans ses instituts: imaginez celui de la 57th Rue, Art Déco, Nadelman, Marcoussis…

La mode n'échappe pas non plus à son regard très sûr: « Je dois être élégante dans mon métier » . Ce sera chose faite grâce à Dior, Saint-Laurent, Worth, Poiret, et à une collection incroyable de bijoux (Cartier, Bulgari , Winston…)

Le livre est donc un régal pour les yeux et fait renaître ce qui fut l'une des plus grandes collections du monde, éparpillée à sa mort en 1965 à travers de très nombreuses et belles photographies.
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Janet

Janet Flanner est née en 1892 à Indianapolis, dans une famille quaker. Sa mère, qui s'étiole dans sa vie de femme au foyer et qui s'est toujours rêvée artiste, projette ses désirs frustrés sur ses trois filles, les poussant vers le théâtre ou la musique. Pour Janet, ce sera l'écriture. Habitée par la ferme intention de devenir un grand écrivain, elle est pressée de quitter sa cambrousse étriquée de l'Indiana, et à la première occasion, épouse un camarade d'études qui l'emmène à New York. Janet espère que l'amour viendra avec le temps, mais elle sait pourtant qu'elle est exclusivement attirée par les femmes. Tout aussi attirée par Paris, elle ne tarde pas à quitter son mari et à s'installer dans la Ville Lumière avec son amante, Solita, juste après la Première Guerre mondiale. C'est la décennie des Années Folles, et Janet fréquente tout ce que Paris compte d'artistes, les expatriés américains tels Hemingway ou Gertrude Stein, mais aussi les Picasso, Breton, Diaghilev,... Dans le tourbillon de sa nouvelle vie, Janet tente toujours de mener à bien son projet de roman (le futur « The Cubical City »), mais c'est dans le journalisme qu'elle brillera, et pas qu'un peu. Nommée correspondante à Paris du magazine New Yorker, tout juste porté sur les fonts baptismaux, elle en deviendra l'indéboulonnable chroniqueuse, croquant, dans des articles moins futiles qu'il n'y paraît, la vie culturelle et intellectuelle parisienne. Après la Dépression de 1929 et à l'approche de la Deuxième Guerre mondiale, ce sont ses portraits et enquêtes qui la rendront célèbre. Hitler, Pétain, De Gaulle, Malraux,..., aucun n'échappe à sa plume perspicace.

Elle ne le sait pas encore, mais elle a inventé le journalisme littéraire, bien avant qu'on en attribue la paternité à Truman Capote ou Tom Wolfe. Janet Flanner fut une des plus grandes journalistes de son temps, mais elle ne le comprit qu'à la fin de sa vie, quand elle reçut le National Book Award. Obnubilée par son rêve d'être écrivain et le désir de réaliser ainsi le souhait de sa mère, elle s'affligeait de n'être « que » journaliste.

La biographie que lui consacre Michèle Fitoussi a le mérite de braquer le projecteur sur cette personnalité méconnue (voire inconnue pour moi), ainsi que sur son époque. On y découvre une femme à la fois réservée, peu sûre d'elle, n'affichant pas explicitement sa sexualité, et en même temps déterminée et avide de liberté, d'amour, de culture, d'aventure, et qui réussit à s'imposer dans un milieu d'hommes. L'écriture de Michèle Fitoussi est assez plate, factuelle, avec des séries d'énumérations des célébrités de l'époque fastidieuses comme un bottin mondain ; la psychologie aurait pu être approfondie. Toujours est-il que cette femme discrètement flamboyante qui voulait être « la voyageuse de son siècle » méritait sans conteste ce bel hommage.



En partenariat avec les éditions J.-C. Lattès via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Cinquante centimètres de tissu propre et sec

Selon son entourage, Fred a réussi sa vie. Elle a bon métier, dentiste, un bon mari, Sébastien, deux belles petites filles, Camille et Noémie. Tout semble parfait jusqu'au jour où, au cours d'une soirée, son regard croise celui du beau Darius, un avocat célèbre, marié lui aussi et père d'une adolescente. Il veut la revoir, elle accepte un déjeuner, ils finissent dans le lit d'un hôtel de luxe. Les rendez-vous s'enchaînent, la passion les dévore. Oubliant toute discrétion, délaissant conjoints et enfants, ils ne pensent plus que l'un à l'autre et pensent à tout quitter pour vivre ensemble. Mais pourront-ils vivre leur amour alors que les remords et la culpabilité les rongent ? Ruptures, réconciliations, larmes et cris vont rythmer cette passion dévastatrice.





On pourrait penser que Cinquante centimètres de tissu propre et sec est un banal roman sur un banal adultère...mais Michèle FITOUSSI est bien plus subtile que cela. Derrière cette femme, en apparence heureuse, qui trompe un mari aimant et bien sous tous rapports, se cache une petite fille abandonnée par son père, une enfant juive débarquée de Tunisie avec son teint mat, ses cheveux noirs, son accent de là-bas et sa famille trop volubile. Alors la petite Fred a gommé son accent, elle a fait des études, elle s'est démarquée de sa famille en épousant un goy, un bon français d'origine bretonne qui lui a assuré une vie sans cris, sans heurts, une vie calme, parfois ennuyeuse. Sa rencontre avec Darius agit comme un catalyseur. Soudain reviennent les souvenirs de cette enfance où déjà elle attendait un homme, son père. Son amant lui ressemble un peu. Il est brun, gai, imprévisible, flambeur, juif...il est tout ce que son père était. Aux larmes de cette liaison tumultueuse se mêlent des chagrins trop longtemps enfouis et Fred va détruire pour mieux se reconstruire...

A partir d'une histoire d'amour difficile, Michèle FITOUSSI aborde des sujets majeurs comme les blessures de l'enfance, la famille, les racines, le couple et bien sûr les sentiments. Un joli roman, intime et qui sonne juste.
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La prisonnière

J'ai entamé ce livre pour faire plaisir à la personne qui me l'a prêté ; ces livres de gens qui racontent les choses qui leur sont arrivées ne m'ont jamais passionnée, on profite de l'actualité, on n'y fait pas de la littérature.



Quelle erreur de ma part ! Ce livre se colle à vos mains, vous le serrez très fort en espérant y tendre la main pour tenir les personnages et les sortir de là. Cela m'a valu une nuit blanche et quelques retards honteux au travail.

C'est drôle, c'est beau, c'est émouvant, c'est tellement terrible qu'on espère que cette histoire ne soit que fiction. Et pourtant, jamais d'apitoiement, pas de misérabilisme, tellement d'humanité.

C'est un très très beau livre !
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Victor

Stagiaire dans un tabloïd, la jeune Alice fait connaissance avec Victor, un voisin octogénaire pas très en forme, qui risque d'être bientôt expulsé de son logement.

Et si on trouvait une famille d'adoption pour le vieil homme ?

D'une pierre deux coups :

- on lui évite d'échouer en Ehpad (ou pire : à la rue)

- son histoire et celle de la famille d'accueil pourraient bien passionner les lecteurs de la revue 'Global', et donc faire vendre le torchon.



Idée de départ aussi amusante qu'angoissante - qui est prêt à vivre 7/7, 24/24 avec un adulte inconnu et vieux, à partager son domicile (quelle qu'en soit la taille) avec lui ?

Belle intention, aussi, puisque l'auteur rappelle le sort des personnes âgées, en revenant notamment sur la canicule d'août 2003 et ses conséquences sanitaires.

« Une étude de l'Inserm publiée le 25 septembre [2003] fait état de 14 802 morts (période du 1er au 20 août) soit une surmortalité de 55 % [par rapport aux mêmes dates des années précédentes]. » (Wikipédia)

Le sujet est tristement d'actualité, de nouveau.



Hélas, si le ton est d'abord mordant, on glisse ensuite vers une intrigue lourde et prévisible, manifestement destinée à une adaptation cinématographique.

Bingo ! Deux ans après parution du livre, le film sort en salle, et le casting lisse (C. Célarié, L. Wilson...) laisse craindre le pire.

Re-bingo ! La critique sociale et les réflexions pertinentes des premières pages disparaissent au profit de rebondissements vaudevillesques.



Encore un roman auquel j'enlèverais au moins cent pages (sur 370).

Le dénouement façon 'Les cinq dernières minutes' est ridicule ici et donne l'impression que l'auteur a bouclé/bâclé rapidement, pour dévoiler enfin, après tant de longueurs, ce qu'on a plus ou moins deviné...







______



Plutôt lire 'Mon Vieux', de Thierry Jonquet.
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Lettre à mon fils, et à tous les petits garçons q..

Ce livre patientait dans ma bibliothèque depuis vingt-sept années. Il m'avait été offert par une amie et je viens de m'apercevoir que je ne l'avais toujours pas lu.

Avis toutes celles et ceux qui voudraient bien m'offrir un livre : sachez que si je ne le lis pas tout de suite, rien n'est jamais perdu et je le ferai, soyez-en sûrs. Même si, maintenant, la procrastination est de moins en moins dans mes moyens, en tout cas sur le long terme.



Ce livre est paru en 1991 et n'a pas mal vieilli. Quand on en lit le résumé, on ne peut que reconnaître que le questionnement de l'époque n'a toujours pas de vraies réponses et que le sujet est toujours, si ce n'est plus que jamais, d'actualité.



J'ai souri avec tendresse en le lisant car, ce livre, j'aurais pu l'écrire. Michèle Fitoussi et moi n'avons qu'un an d'écart ; son fils est né en 1985 et le mien en 1984. Sensiblement le même parcours, les mêmes ambitions, les mêmes préoccupations, la même adolescence, les mêmes références quotidiennes (émissions télévisuelles, courants de pensée, habitudes alimentaires, style vestimentaire...), même désir de faire un sans-faute, même constat de nos plantages, même acceptation de la réalité, même amour de la vie et de nos enfants. Même dérision, tendresse, bienveillance et amusement face à ce que l'on croyait pouvoir être et ce que l'on est réellement.



Cela dit, j'admets que nous n'avons pas là un essai de haute volée et que s'il m'a plu c'est principalement parce que j'ai eu le sentiment d'avoir passé un chouette moment, devant un petit café, en compagnie d'une bonne copine avec qui j'aurais partagé les mêmes moments de vie.
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La prisonnière

Malika Oufkir, marocaine, nous raconte son histoire. Celle d'une petite fille née dans une famille riche et connue au Maroc, proche de la famille du roi. Nous entrons dans sa vie d'enfant, son adoption par le roi, puis nous suivons le coup d'état provoqué par son père, et c'est la déchéance et la prison.... pendant 20 ans!!!!



Quelle horreur! Quelles souffrances pour cette famille emprisonnée dans des conditions si hostiles. Quel courage pour survivre dans de telles conditions.



Un témoignage difficile à croire tellement il est dur, et pourtant il est vrai.



C'est poignant, c'est triste et pourtant peu de pathos et peu de plaintes.



Merci Madame pour cette leçon de vie.
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La prisonnière

Michèle Fitoussi prête sa plume à Malika Oufkir qui lui raconte sa vie hors du commun.

Fille du général et ministre Oufkir, elle a été adoptée à cinq ans par le roi du Maroc. Enfance heureuse, mais prisonnière de la cour, elle en décrit parfaitement le faste et les outrances.

A seize ans elle obtient de retourner dans sa famille qui lui manque.

Quelques années de bonheur libre, puis c’est le coup d’état contre Hassan II.

Son père est alors fusillé et la famille répudiée. Commencent alors vingt années d’enfermement dans des conditions de plus en plus terribles.

Des annotations explicatives sur la politique du Maroc viennent enrichir le récit.



Commencée sans envie particulière, j’ai été passionnée par cette histoire.

C’est une très belle coopération. Malika Oufkir sait raconter et Michèle Fitoussi sait écrire et il en résulte un très beau livre qui fait froid dans le dos, émeut, est instructif.

Un livre parfaitement réussi.



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Janet

Janet de Michèle Fitoussi est un roman de la rentrée littéraire découvert grâce à net galley et les éditions J.-C. Lattès.

Cet ouvrage m'a permis de découvrir l’histoire de Janet Flanner, une femme dont j'avais (j'avoue) jamais entendue parler auparavant.

Cette femme est indissociable de celle du New Yorker, dont elle fut la correspondante à Paris pendant un demi-siècle.

Féministe, pacifiste, gay, séductrice, brillante styliste à l'humour mordant, cette Américaine fut une figure du Paris intellectuel et artistique d’après-guerre. Dès les années trente, elle perçut la menace totalitaire. Chroniqueuse de la vie parisienne, elle s’improvisa alors journaliste politique et enquêtrice, et parcourut l’Europe pour témoigner de son temps..

Janet est une biographie qui m'a captivée de la première à la dernière page. Cela se lit comme un roman.

J'ai aimé découvrir la vie de cette femme. Toute jeune, elle comprend qu'elle veut se consacrer à l'écriture et elle réussira à réaliser son rêve. Même si elle ne devient pas écrivain, elle sera journaliste littéraire et passera sa vie à écrire.

J'ai découvert sa vie, les personnages qu'elle a rencontré. J'ai trouvé ça fascinant.

Pas de coup de cœur mais un joli quatre étoiles pour ce très bon ouvrage de la rentrée littéraire 2018.

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Janet

Janet - Michèle Fitoussi publié chez J.C Lattès en septembre 2018.#Janet #NetGalleyFrance

Merci à Michèle Fitoussi pour ce vibrant portrait ! Une femme, Janet Flanner, a marqué le journalisme américain. Correspondante du New Yorker encore balbutiant à Paris, elle a su créer le journalisme littéraire. Combien se souviennent de son rôle précurseur alors que d'autres plumes masculines se sont arrogés cette paternité? ..Moi, comme je suppose d'autres lecteurs ,j'ignorais absolument tout de sa vie, de son parcours atypique qui lui a permis malgré les difficultés de devenir la femme de lettres qu'elle souhaitait être. Une vie bien remplie que la sienne. A Paris dans les années 20 elle a côtoyé tous ceux qui comptaient , écrivains, peintres, artistes . Elle a vécu à 100 à l'heure aimant et agissant à sa guise. Michèle Fitoussi fait revivre une femme hors normes et retrace un pan de notre histoire récente à travers les yeux bienveillants de Janet Flanner . Une biographie très plaisante à lire et très instructive.

Un grand merci aux éditions J.C Lattès pour ce partage.
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Janet

On aurait aimé adorer ce portrait de Janet Flanner, qui a marqué le journalisme américain, et l'auteure avait bien su présenter son livre chez Francois Busnel, hélas sa lecture nous aura laissé sur notre faim.

Michele Fitoussi a tendance à rester à la surface et dans la futile et réussi à nous ennuyer sur une période et des personnages pourtant passionnants

la comparaison avec une de nos dernières lectures (http://www.baz-art.org/archives/2018/12/23/36957863.html ) sur Scott Fitzerald est malheureusement cruelle pour le récit de Fitoussi !
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Victor

qui pourrait adopter ce grand-père esseulé ?

si oui, comment cela va t il se passer ?

histoire rocambolesque pleine de qualités qui nous entraîne

jusqu'à ... la fin mais chut .... lisez ! amusez-vous et réfléchissez !!
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Janet

« Janet » est la biographie de Janet FLANNER, cette américaine, ouvreuse de voie, qui adorant Paris, fut femme, amoureuse, journaliste, chroniqueuse, correspondante de guerre et auteure à une époque où ce type de cumul n’était même pas envisageable pour une femme !

Pourtant, Janet FLANNER a longtemps souffert de n’être qu’une journaliste, elle qui rêvait d’être auteure ! Elle n’a compris que très tard, lorsque le National Book Awards la consacra en fin de vie, qu’elle avait été une femme étonnamment singulière, pionnière dans son mode de vie, dans l’exercice de sa profession, dans l’usage de sa profonde capacité d’analyser le vécu des populations à travers les faits et gestes du quotidien. Son écriture journalistique, ses portraits de ceux qui allaient devenir les grands noms de l’Histoire (Hitler, Pétain, De Gaulle…), de la littérature (Malraux, Hemingway…) ou de l’art pictural (Matisse, Braque…) en avait fait, bien avant qu’elle ne le sache, une auteure brillante qui a fait école durant des décennies.



Dès les années 1920, depuis Paris, puis dans l’Europe qu’elle sillonnera aux bras de ses amoureuses, Janet FLANNER développera un regard lucide sur les grands mouvements politiques, sociaux et mondains. Avec son écriture journalistique littéraire, chargée d’humour, d’amour et de férocité pour les portraits qu’elle croque, elle dira toujours, avec des phrases simples, la frivolité et l’essentiel des choses.

La plume de Michèle FITOUSSI se met entièrement au service de ce personnage de l’histoire du journalisme. Ses phrases s’enchaînent sans heurt. Bourrées de références, elles restent agréables à lire. Le récit se découvre comme un roman. Le regard qui observe, partage ses doutes et s’inquiète est celui d’une femme qui vit l’insouciance frivole de l’après première guerre, mais aussi celui de celle qui sent très tôt le piège qui consiste à se persuader que le monde ne connaitrait jamais ‘plus ça’. Michèle FITOUSSI, à son tour, nous rappele l’urgence et la nécessité de rester lucide sur les rôles de chacun, ses engagements et sa raison politique.

En miroir, par son écriture d’investigation fouillée et l’apparente légèreté de son style romanesque, Michèle FITOUSSI rend un hommage vibrant et juste à cette femme qui s’imposa dans un monde machiste où les hommes aiment raconter des faits et citer des statistiques. Janet avait choisi de créer des récits, des portraits qui, n’étant que des images, étaient parfois et même souvent bien plus vrais que nature !

Si la vérité parle à travers les portraits, assurément, la vie de la femme qu’a été Janet FLANNER parlera à tous ceux qui liront ce livre et y découvriront quelques thèmes riches en réflexions sur notre société, son histoire, son présent, son avenir !

Merci aux éditions J-C Lattès et à NetGalley, France sans qui je n’aurais pu découvrir ce livre dont la sortie est prévue le 05/09/2018.

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Le dernier qui part ferme la maison

histoire triste car une dame termine sa vie avec elzheimer mais l'auteure raconte très bien les histoires toute la famille et la viede chacun ...

vont-ils laisser leur mère végéter dans un hôpital ou s'en occuper eux-mêmes ? suspense ...
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Cinquante centimètres de tissu propre et sec

Voilà un roman qui m'a beaucoup touchée, criant d'une passion probablement vécue tellement son intensité est bouleversante.

J'ai trouvé le roman de Michèle Fitoussi (que j'ai déjà lue) dans une boite à livres, attirée par son long titre intrigant "Cinquante centimètres de tissu propre et sec". Il s'agit de dire qu'avec on peut s'essuyer les mains mais est-ce aussi facile d'effacer ce qui est douloureux ?



Fred, la narratrice, est issue d'une famille juive tunisienne matriarcale. Elle vit en France avec sa mère dépressive car son père adoré est parti. Les hommes de la famille sont plutôt inconséquents alors que les femmes, parfois extravagantes, se serrent les coudes.

Fred va choisir une vie normale sans se poser trop de questions en épousant Sébastien avec qui elle a deux petites filles.

Marie-So, l'amie d'enfance et confidente, appelle cette belle-famille Doucoeur, la famille du bonheur, même si le grand-père a les mains baladeuses. D'ailleurs, à ce sujet on voit comment dans les années 1990 cela agaçait tout en étant toléré comme une forme de gâtisme.

Mais ce n'est pas ce qui fait changer Fred. Elle va se lasser de cette vie bourgeoise et trop rangée et rencontre Darius (j'adore ce prénom) qui va lui permettre de retrouver une sorte d'insouciance et de découvrir la passion amoureuse.

Ils ont les moyens financiers de vivre leur amour, elle est dentiste, lui avocat, et se retrouvent dans les hôtels luxueux et voyagent ensemble. Très vite, ils ne supportent plus l'éloignement l'un de l'autre et souhaitent partager leur quotidien. Seulement voilà, ils sont mariés, il y a les enfants et la peur de l'abandon. Entre les larmes, ils vont essayer d'être heureux mais ce n'est pas gagné.



On a l'impression d'avoir lu cent fois cette histoire d'adultère et pourtant j'ai adoré la façon dont Michèle Fitoussi écrit ce que ressent Fred, cette passion sans raison qui va faire écho à son enfance marquée par sa propre histoire familiale. Et puis, il y a ces femmes juives, sa mère, ses tantes, ses cousines, sa grand-mère, ses amies qui ont chacune leur point de vue catégorique sur ce qui lui arrive, ce qui ne l'empêche pas de faire ses propres choix.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Cœur d'artichaut 2023

Challenge XXème siècle 2023

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La prisonnière

Un roman qui m'a touché très fort, les faits se sont passés.

Fatima, femme du général Oufkir , est emprisonnée par Hassan II, roi du Maroc pendant vingt avec ses 6 enfants, suite à un coup d'état auquel son mari aurait participé.

Malika, l'ainée des 6 enfants raconte cette histoire tragique que d'être enfermés durant vingt ans, sans confort, sans rien, avec les maladies, le manque de nourriture et de médicaments avec comme seul espoir que peut-être un jour ils en sortiront.
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Helena Rubinstein : La femme qui inventa la..

Quelle vie !



De sa naissance en 1872 à sa mort en le 1 er avril 1965,

cette biographie, nous montre que la vie est un combat à chaque époque.

Dans cette histoire, nous atteste que malgré le succès l'amour et l'amitié ne s'achète pas.

On voit Hélèna Rubinstein traversait les décennies et devoir avoir du fers.

Il y a quelques longueurs dans cette biographie.

Son caractère est l'une de ses grandes forces même si il y a le revers de la médaille.



On apprend beaucoup sur le milieu de la cosmétique.









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Janet

Biographie romancée d'une grande journaliste américaine, correspondante à Paris pour le Newyorker pendant cinquante ans (1925-1975).

Une femme libre, mariée très peu de temps car lesbienne, entière dans ses relations amoureuses féminines, trois essentiellement.

Janet écrit dans une prose travaillée, très écrite qui correspond au ton du journal snob, apolitique ( jusqu'à la deuxième guerre mondiale au moins), décalé, humoristique, ironique. Pendant cinquante ans, elle raconte Paris et la France aux Américains.

Le plus passionnant est le portrait d'une époque, le Paris des années 1920 surtout, un Paris littéraire et artistique où se côtoient de très nombreux Américains venus chercher à Paris la créativité, la liberté, la tolérance car Paris est bien plus libre, tolérante aux homosexuels en particulier.

De très nombreux portraits d'écrivains, artistes, journalistes, photographes, certains passés à la postérité, beaucoup oubliés ou presque.
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La famille de Pantin

j'ignorais qu'il y ait autant de variantes juives, je n'en connaissais que deux. C'est un récit et non un roman et l'autrice écrit au fil de ses souvenirs.

La famille de Pantin, c'est un cimetière où se réunissent les vivants pour honorer leurs morts.

Il y a tant de personnages et de liens de parenté que je me suis parfois perdue? Les juifs tunisiens ont presque tous connu l'exil, l'ouvrage déborde de nostalgie.

"on n'en a jamais fini avec son pays natal" Albert Memmi

J'ai aimé ces histoires dans l'Histoire et j'ai beaucoup appris.
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