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Citations de Michelle Perrot (184)


À Delacroix, cafardeux après un séjour mélancolique à Nohant, elle conseille : « Ce qui vous manque, c'est de la liberté, et peut-être de la famille, un entourage forcé, qui donne bien de l'anxiété parfois mais auquel on s'habitue si bien [...]. Vous avez trop d'imagination et d'émotion à dépenser pour vous tout seul. Vous devriez avoir dix enfants, tout grouillant autour de vous et vivant du trop-plein de votre vie. »
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La chambre ouvre sur le rêve qui la subvertit, la fuit. Il se dissout en la retrouvant au réveil, quand le dormeur, tel le nageur abordant au rivage reprend pied enfin.
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L’amour « physique » (expression que Sand n’aime pas) fait partie intégrante de l’amour. « Un amour, sans union des corps, c’est mystique et incomplet16. » George souffre de l’impuissance de Chopin, malade, qui la contraint à une chasteté forcée. L’amour suppose la liberté du désir. D’où l’hostilité déclarée de Sand au mariage de raison, arrangé selon les intérêts des familles. Elle est une apôtre du mariage d’amour, qu’elle défend dans les Lettres à Marcie, dans ses romans, et auprès de ses enfants.
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« Au commencement était le Verbe mais le Verbe était Dieu, et Homme. Le silence est l’ordinaire des femmes. » p1
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"Le sans,disent les féroces agitateurs, fait les révolutions. Le sang même des coupables, versé avec profusion et cruauté, souille éternellement les révolutions, bouleverse tout à coup les coeurs, les esprits, les opinions et, d'un système de gouvernement, on passe rapidement dans un autre.
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Après la Seconde Guerre et l ' Occupation, ce fut, en France, une pratique massivement appliquée à l ' encontre des femmes suspectes de " collaboration horizontale". C'est un des aspects les plus sinistres de la libération : un carnaval moche, comme dit Alain Brossat, un des premiers à l ' avoir étudié. Fabrice Virgili lui a consacré sa thèse. Il a montré l ' ampleur, voire la généralité, d ' une pratique étendue à toute la France et qui a touché peut être vingt mille femmes, aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes. La " tonte" commence dès le printemps 1944, avec une deuxième vague en mai - juin 1945 et le retour des prisonniers, des gens du STO ( Service du travail obligatoire), et la découverte des camps. Le rituel est partout le même : promenades accompagnant les tontes publiques, pratiquées souvent sur une estrade, occasion de dérision, de rigolade, de défoulement sur des femmes prises comme exutoire des lâchetés de tous.
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Deux lieux ont été propices à l ' écriture : les couvents et les salons, le cloître et la conversation. Au Moyen Âge, les couvents favorisent la lecture, voire l ' écriture des femmes au point que, à la fin du XVIIIe siècle, les femmes de la noblesse paraissent culturellement supérieures aux hommes qui guerroient aux croisades ou ailleurs.
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Et la préhistoire. Claudine Cohen, parce qu' elle interroge autrement les fresques des grottes et les objets préhistoriques, nous donne à voir une femme des origines, délivrée de la gangue religieuse et érotique qui l ' enfermait. Et les préhistoriens,qui analysent aujourd'hui l ' appartenance sexuelle des mains à partir des peintures rupestres, nous disent que les femmes étaient partout
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Ce qui me frappe surtout, au terme de ce parcours, c'est l'immensité de ce que je n'ai pas dit ou pas abordé, au risque d'accentuer encore, en éclairant des points particuliers, l'ombre que justement j'aurais voulu dissiper.
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Il parait que les femmes ont leur jour. Un seul dans l'année pendant lequel les médias parlent d'elles.
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Un historien, arrimé à un temps dont il est le témoin, revendique la longue durée, le grand espace. Il voudrait en déplacer les frontières, en saisir le sens.
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Si elles [les femmes du peuple] ne revendiquent pas un espace sexué en tant que tel, elles sont en tout cas demandeuses de lavoirs : pour laver leur linge, gagner un peu d'argent en lavant celui d'une "pratique " (c'est-à dire la boulangère, l'épicière, la bourgeoise du troisième...), enfin, se rencontrer. Car le lavoir est un lieu de sociabilité intense, de communication et d'entraide, de confrontation aussi, de plaisir et de fête. Ainsi le dépeint Jules Cardoze dans u roman-feuilleton populaire, "La reine du lavoir" (1893), qui décrit de façon vivante la vie quotidienne d'un lavoir à la fin du siècle. Il s'y passe beaucoup de choses, entre les femmes (l'adoption par les femmes du lavoir de l'enfant naturelle d'une mère abandonnée) et avec l'extérieur. A la pause de midi, les chanteurs ambulants font danser les ménagères, tandis que le placier en photographie vient leur proposer, à l'aide d'accessoires, une image transfigurée d'elles-mêmes. La mi-Carême, fêtes des blanchisseuses, est aussi celle du quartier.
-Le lavoir n'est pas un lieu mixte, même si les photographes s'y rendent quelquefois?
-Au vrai, le lavoir devient progressivement plus mixte. Le maître de lavoir est toujours un homme, chargé de l'ordre ; et l'introduction de machines plus performantes s'opère sous le contrôle des garçons de lavoir souvent jeunes, que les femmes houspillent, renversant l'ordre sexuel habituel.
-Le temps que vous décrivez est encore celui des campagnes pleines. Le lavoir est-il une enclave de vie rurale en ville ou déjà autre chose?
-C'est un lieu en mutation, enserré dans un quartier urbain, où s'instaurent d'autres rythmes et où s'expriment d'autres formes de lien social et sexuel. La campagne, c'est différent. Les catégories "public/privé" ne sont pas nécessairement pertinentes pour y comprendre les rapports entre le groupe et l'individu. Dans l'espace commun, l'existence d'une vie personnelle est compliquée. Pourtant, il s'y exprime un désir croissant d'intimité, notamment amoureuse et sexuelle, qui rend la vie commune de plus en plus difficile pour les jeunes, et surtout pour les femmes, lesquelles supportent de moins en moins le patriarcat paysan. L'exode rural au cours du siècle finit par les toucher plus que les hommes, qui ne trouvent plus de compagnes. La différence très accentuée des rôles sexuels ne s'inscrit pas nécessairement dans l'espace. Encore qu'à l'église, à la foire, dans les assemblées de village, au saloir, aux champs, la place des sexes soit fortement marquée. Les rôles féminins, telles qu'Yvonne Verdier, dans son enquête "Façons de dire, façons de faire" (1978) les a vus fonctionner à Minot, un village de Bourgogne resté très traditionnel, sont liés à la vie, au sang, à la reproduction. La couturière initie les jeunes filles, l'hiver de leurs quinze ans, aux soins du linge et du ménage. La femme-qui-aide, confidente des corps, s'occupe de la naissance et de la mort. La laveuse connaît les secrets des familles et ceux du village à travers les draps. Rumeurs et ragots circulent au lavoir, dont on redoute le contrôle sur les réputations. Le regard, la parole, les geste importent ici plus que l'organisation spatiale. C'est par la confection commune du trousseau que la mère transmet à sa fille des savoirs tant publics que privés.
-Dans les villages de Provence, on peut pourtant bien circonscrire des espaces féminins et masculins définis.
-Certes. Mais dans ces villages touchés par la modernité démocratique s'instaure justement une discrimination sexuelle plus forte autour de la politique. Les femmes se retient des "chambrettes" (chambres, chambrées) provençales, comme leurs soeurs anglaises des inns et des pubs à la même époque, lorsque s'accroit la politisation de ces cellules de la convention mériodionale, au XIXème siècle. C'est dire que la parole et sa circulation comptent plus que l'espace matériel. C'est elle qui modèle la sphère publique, qui tisse l'opinion publique.
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AVANT - PROPOS de Michelle Perrot
Refuse-t-on d'accéder à la demande d'un étudiant, surtout quand on a partagé avec lui le Jussieu lumineux et fraternel des années 1980 ? Voilà comment, au printemps 2022, j'ai accepté la proposition d'Eduardo Castillo d'une série d'entretiens autour de l'histoire des femmes, dont il avait vécu les premiers pas, suivi les premiers enseignements, et du féminisme...
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Être tolérant, ce n'est pas tout admettre, tout mettre sur un même pied c'est commencer par écouter, tenter de comprendre avant de récuser un argument.
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Les femmes ont raison de se penser libres et autonomes parce que ce sont des valeurs dynamiques et que se penser en victimes n'es pas stimulant.
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Lorsqu'en 1967 la contraception a été légalisée, des hommes se sont demandé ce qui allait se passer avec la sexualité féminine. Le député à l'origine de la loi, Lucien Neuwirth s'est vu accusé de transformer la France en bordel...
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« La domination masculine a été entérinée par les religions ( il n’existe pas de religion où le principe masculin ne soit dominant), et par les systèmes philosophiques (la pensée grecque notamment, Platon, et surtout Aristote). Les religions ont été des formes de domination des femmes, solides, organisées, argumentées, particulièrement subtiles parce qu’elles s’appuient sur le consentement de femmes valorisées dans leur féminité même. Être « enfants de Marie » était une gloire. C’est pourquoi se libérer des religions fait partie de la lutte féministe. La laïcité est une revendication du féminisme, du moins en France. Même si certaines sont venues au féminisme par la religion, et entendent conserver leurs croyances religieuses. » P71
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Refuser les mots « décolonial », « woke », « cancel culture », « intersectionnalité », dénoncer d'emblée leur caractère pervers, c'est refuser le débat, refuser qu'il ait lieu, refuser les mots pour disqualifier la discussion elle-même. Ce n'est ni une attitude historique, ni une attitude scientifique.
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Rester éveillées est essentiel pour les femmes. Et il me semble que les féministes participent à l'éveil général, qu'elles font partie intégrante de l'esprit woke. Rester éveillé est une injonction constitutive du combat des femmes. La situation des femmes, si longtemps traitées comme minorité, les rend sensibles à celle des autres minorités, à l'esclavage, à la peine de mort. Les féministes américaines comme françaises ont été abolitionnistes, et sont généralement ouvertes aux questions écologiques et animales.
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Le regard féministe est une remise en cause des évidences, des héritages, de cette histoire qu'on a reçue sans réfléchir. La sociologue québécoise Marie-Eve Surprenant affirme qu'à partir du moment où l'on porte un regard féministe sur le monde, il n'y a plus de repos.. C'est compliqué, et au quotidien on n'a pas toujours envie de conflit, il y a un juste milieu à trouver pour ne pas s'ériger en censeur permanent.
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