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Citations de Michelle Perrot (184)


George Sand est habitée par un désir de transformation, voire de fabrication, par la culture, des identités populaires, notamment féminines. Expression d'une utopie domestique sincère, mais illusoire, fondée sur un malentendu, l'oubli du poids du social, et dont les retombées peuvent être cruelles, de part et d'autre.
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Rarement une femme aura été autant désirée par Sand que Pauline. Elle incarne à ses yeux la musique, le chant, un corps possédé, envahi par lui, un corps fait voix. Une vie vouée à l'art le plus sensible, à la fois sensuel et spirituel (...)
Sand percevait des réminiscences de sa propre vie, des échos de son propre coeur, du bonheur qu'elle avait éprouvé dans Nohant libéré de Casimir, "la maison déserte", où elle s'était retrouvée, femme libre à jamais. Pauline était une autre elle-même.
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Cette médicalisation croissante de l ' accouchement revêtait parfois des aspects ambigus; elle recouvrait des conflits de savoir et de pouvoir qui opposaient médecins et sages femmes. Celles - ci se sentirent exclues par le développement de savoirs plus formalisés qui aboutirent à de nouvelles branches de la médecine : l ' obstétrique et la gynécologie, en attendant la pédiatrie et la puériculture. Les femmes durent s ' y faire une place, par l ' étude et le diplôme, mais il reste quelque chose de ces rivalités dans les difficultés éprouvées récemment par la gynécologie pour se faire reconnaître comme une véritable discipline médicale.
D ' abord acte de femme, pratiqué chez soi, par une matrone ou une sage femme, entre femmes, en dehors des hommes, quasiment extérieurs à l ' événement et à la scène, l ' accouchement s ' est médicalisé, masculinisé, hospitalisé. L ' accouchement à l ' hôpital a d ' abord concerné les femmes pauvres, ou seules, trop démunies pour faire appel à un accoucheur ou à une sage femme. Puis l ' hôpital est devenu le haut lieu de la médicalisation et de la sécurité, et le rapport s ' est totalement inversé. Les femmes aisées ont pris le chemin de la clinique, puis de l ' hôpital maternisé dès l ' entre deux guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, la pratique se généralise et la naissance à domicile devient l ' exception.
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Les mains d’ouvrières portent ces stigmates identitaires. Le corps au travail est un corps menacé
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Faire l'histoire des femmes, c'est regarder le temps autrement. C'est poser toutes sortes de problèmes épistémologiques et méthodologiques, et naturellement, celui primordial des sources. En effet, des femmes, il est toujours moins question que des hommes, puisque l'histoire est d'abord récit d'une histoire publique (guerres, règnes, arts, etc.) dont les femmes sont absentes, cantonnées au privé dont, jusqu'à une date récente, on ne parle pas.
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Page 89

En 1980, le viol devient un crime passible des assises, alors que auparavant le violeur était simplement traduit en correctionnel pour "cour et blessures."
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La langue est un pouvoir, elle résiste beaucoup. À travers l'Académie française qui venait d'être créée, le xvu siècle absolutiste a mis de l'ordre dans la langue, ce qui voulait dire éliminer le féminin. Le mot autrice, qui existait, a été supprimé, de même que la plupart des noms en -esse, jongleresse par exemple. L'Académie institue alors que le masculin l'emporte toujours sur le féminin, une règle que les petites filles d'aujourd'hui apprennent avec de plus en plus d'étonnement...
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Le consentement a tissé les sociétés contemporaines. Pendant des siècles et des siècles, les femmes ont accepté leur condition, ce qui ne signifie en rien quelles y aient nécessairement consenti. Le consentement leur était imposé par ce système de domination qu'on disait dans l'ordre des choses, des corps, du monde. Cela dit, beaucoup de femmes y ont sans doute trouvé aussi des avantages. Dans ce système, les hommes protégeaient, faisaient la guerre, chassaient, travaillaient, rapportaient de l'argent à la maison... Elles avaient la était gestion de l'intérieur et peut-être les clefs du bonheur. En définitive, de nombreuses femmes acceptaient ce partage des tâches, peut-être même la majorité d'entre elles.
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On commençait à s'interroger sur les silences de I'histoire et l'on se demandait pourquoi ils avaient concerné avant tout les femmes. A travers ses travaux, Michelle Perrot nous rappelait que les femmes ont toujours été présentes dans l'histoire, et que le mot histoire revêt deux sens : ce qui s'est passé et le récit que l'on fait de ce qui s'est passé. De ce récit, les femmes étaient souvent absentes. Il fallait donc combler ces lacunes et faire émerger une autre manière de faire de I'histoire, un autre récit incluant des femmes actrices du devenir commun de la société. Les femmes ont toujours existé, elles ont toujours été présentes partout, mais on avait omis de signaler l'importance de leurs contributions et de leur participation aux progrès et au devenir de l'humanité.
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Être tolérant, ce n'est pas tout admettre, tout mettre sur un même pied c'est commencer par écouter, tenter de comprendre avant de récuser un argument.
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On peut prendre ses distances par rapport à la cancel culture dans la mesure où le geste de l'effacement, en tout cas pour moi, historienne, n'est pas un geste utile, il peut même être dangereux. Il faut prendre en compte ce qui a existé, l'étudier, éventuellement le critiquer.
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Silencieuses, les femmes? Mais on entend qu’elles, diront certains de nos contemporains qui éprouvent jusqu’à l’angoisse l’impression de leur irrésistible ascension et de leur parole envahissante. «Elles, elles, elles, toujours elles, voraces, pépiantes…» mais plus seulement dans les salons de thé, débordant désormais du privé au public, de l’enseignement au prétoire, des couvents aux médias et même au Parlement!
Certes. L’irruption d’une présence et d’une parole féminines en des lieux qui leur étaient jusque-là interdits, ou peu familiers, est une innovation du dernier demi-siècle (le 20ème) qui change l’horizon sonore. Il subsiste pourtant bien des zones muettes et, en ce qui concerne le passé, un océan de silence, lié au partage inégal des traces, de la mémoire et, plus encore, de l’Histoire, ce récit qui, si longtemps, a «oublié» les femmes, comme si, vouées à l’obscurité de la reproduction, inénarrable, elles étaient hors du temps, du moins hors évènement.
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Égalité, Liberté, Solidarité ...
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Le Lys dans la vallée, lu du 7 au 10 février 8153, suscite ce commentaire de Madame : « Beau roman, exécrablement écrit et prétentieux dans tout ce qui est amour et poésie, admirable partout où paraissent les caractères et la réalité » (8 février), la fin de la lecture étant saluée par un « Proutt ! Il y a du bon, mais ce n'est pas bon » (10 février).
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Terrain d'expériences multiples, espace du possible, le jardin s'écrit comme un roman.
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[Elle] se flatte d'avoir la réputation d'une « bonne maison ». Elle s'intéresse aux projets de ses serviteurs et soutient ceux qui souhaitent s'émanciper ou améliorer leur sort. Elle voudrait les arracher à l'ignorance et à la rusticité, au manque d'hygiène, promouvoir l'égalité. Un de ses derniers romans, Nanon, célèbre les mérites d'une « paysanne parvenue » qui a su, par son travail et son initiative, échapper à son destin, comme Marie aurait pu le faire, sans la séduction, ce poison des femmes, sans l'hystérie, cette maladie qui les pousse à consentir. Mais en même temps, elle mesure l'obstacle que crée la culture.
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« J’ai la haine de la propriété territoriale, écrit-elle en 1858 à son ami républicain Ernest Périgois. Je m’attache tout au plus à la maison et au jardin. Le champ, la plaine, la bruyère tout ce qui est plat m’assomme, surtout quand ce plat m’appartient, quand je me dis que c’est à moi, que je suis forcée de l’avoir, de le garder, de le faire entourer d’épines, et d’en faire sortir le troupeau du pauvre à mon tour […]. Donc je ne tiens pas à ma terre, et à mon endroit, et quand je suis sur la terre et dans l’endroit des autres je me sens plus légère et plus dans ma nature qui est d’appartenir à la nature et non au lieu. »
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George Sand avait rêvé de transmettre à ses descendants la maison qu'elle tenait de Marie-Aurore. Une maison qu'elle avait faite sienne, tout en l'ouvrant à tous. Son empreinte était si forte que le rêve s'est révélé irréalisable. Son absence était une intolérable présence dont il fallait se libérer. Il faut toujours "vider la maison de ses parents".
"J'avais la maison de mes souvenirs pour y abriter les futurs souvenirs de mes enfants. A-t-on bien raison de tenir tant à ces demeures pleines d'images douces et cruelles, histoire de votre propre vie, écrite sur tous les murs en caractères mystérieux et indélébiles qui, à chaque ébranlement de l'âme, vous entourent d'émotions profondes ou de puériles superstitions ?"
Non, sans doute. Les maisons sont fugitives et les souvenirs qui s'y attachent ne survivent pas à leurs habitants. Une chambre est désertée quand son occupant la quitte. Une maison se vide et devient décor de plus en plus énigmatique. Presque rien n'est transmissible. Excepté par l'écriture, seule capable d'en fixer quelque chose et de l'inscrire dans l'éternité des mots.
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« L’amour est un imprévu. (...) C’est une espèce de miracle qui subjugue les plus récalcitrants, mais il faut attendre qu’il se fasse, car le mariage sans amour, ce sont les galères à perpétuité. » « Il faut être deux pour créer le bonheur, tout comme il faut être deux pour faire un enfant. »
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Femme, réveille-toi...[.....]
L'homme esclave a multip^lié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles?
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