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Critiques de Mike Mignola (349)
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Frankenstein underground

Frankenstein underground, fut pour moi la première lecture de Mike Mignola.

Dessiné par Ben Stenbeck, mais qui utilise le même genre de graphisme que pour les œuvres dessiné par Mike Mignola.



Un scénario même si parfois un peu compliqué à suivre, est bien réussi. A base de descente en enfer, d'horreur cyclopéenne, et de fantastique Lovecraftien. On nous offre le personnages de Frankenstein, un personnages torturé, et mal-aimé, pour qui la vie n'est que enfer.

Un très beau dessin, pour couronner le tout.



Et voilà une très bonne lecture !
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B.P.R.D. Origines, tome 1

B.P.R.D. Origines raconte en deux histoires, pour ce premier tome, les débuts d’une organisation mi-militaire mi-scientifique. On est au lendemain de 1945, et la vie reprend peu à peu son cours. Sauf que les horreurs de la guerre, les transformations génétiques d’Hitler, sont toujours enfermées dans les asiles. Le B.P.R.D., le Bureau de Recherches et de Défense sur le Paranormal, a donc pour mission d’éliminer les viles créatures qui grouillent dans la nuit.



On retrouve l’univers d’Hellboy, puisque le chef scientifique du B.P.R.D. n’est autre que le professeur Bruttenholm qui a recueilli le petit diable rouge que tout le monde connait. L’histoire du comics commence juste après.



J’ai bien aimé les deux histoires qui se tiennent, même si j’ai une légère préférence pour la première. Les dessins sont peu agréables, mais cela apporte un côté plus profond à l’horreur qu’est le projet Vampir Sturm, dirigé par les nazis, avec la collaboration du monde paranormal. A cela s’ajoutent les communistes russes, qui mettent leur nez dans les affaires du B.P.R.D., contrôlant les actions des américains. De quoi compliquer les choses !:)



Je lirai donc avec plaisir la suite de ce comics ! :)
Lien : https://profiteroleslovesboo..
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Lobster Johnson, tome 3 : Une fragrance de ..

Une nouvelle fois, nous ne sommes pas déçus par ce troisième volume des aventures de Lobster Johnson, qui ravira sans hésiter les amateurs de cet univers et autres amateurs de récits d'aventures façon année 30 !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Hellboy & BPRD - 1952

Ce tome regroupe une histoire complète qui ne nécessite pas beaucoup de connaissance sur Hellboy et le Bureau for Paranormal Research and Defense (BPRD). Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014/2015, coécrits par Mike Mignola et John Arcudi, dessinés et encrés par Alex Maleev, avec une mise en couleurs de Dave Stewart.



L'histoire commence dans une chambre d'un hôpital en France, en 1946. Varvara (sous sa forme de fillette dans sa belle robe blanche) rend visite à Trevor Bruttenholm alité du fait de ses blessures, pour évoquer les résultats du projet Ragna Rok.



En 1952, le professeur Trevor Bruttenholm réunit dans son bureau une équipe de terrain : Archie Muraro, Jacob Stegner Susan Xiang, et Robert Amsel. Ils doivent se rendre dans le village de Terroso au Brésil pour enquêter sur 33 meurtres et des apparitions surnaturelles. Il leur demande d'emmener Hellboy avec eux, malgré son jeune âge. Arrivés sur place, ils sont accueillis et logés dans la seule auberge, et passent devant un château servant à des tournages de films.



C'est donc le sixième récit consacré aux premières années d'existence du BPRP (après 1946, 1947, 1948, The midnight circus et Vampire). Le lecteur se délecte à l'avance de voir Hellboy et le BPRD interprétés par un artiste aussi talentueux qu'Alex Maleev, célèbre pour sa prestation sur la série Daredevil avec le scénariste Brian Michael Bendis) et pour d'autres séries comme Scarlet (magnifique). Dès le début, l'enthousiasme du lecteur est un peu tempéré par le fait que Maleev ne se soit pas chargé des couleurs. Dave Stewart est un excellent metteur en couleurs, mais Maleev a prouvé dans Scarlet qu'il s'en sert pour apporter des informations graphiques allant bien au-delà de ce que fait Stewart.



Deuxième constat : la localisation du récit ne lui permet pas d'exprimer tout son talent pour la représentation des décors urbains. De fait, il s'affranchit de dessiner les arrière-plans dans quelques cases, en quantité restreinte (sans commune mesure avec l'ordinaire des comics de superhéros). Les pages de bonus en fin d'ouvrage donnent un aperçu captivant de la manière dont il utilise un logiciel de modélisation (Sketchup) pour construire certains décors et structurer certaines cases. Loin d'être un expédient pour dessiner plus vite, il s'agit d'un outil complexe pour réaliser des prises de vue complexe, en particulier en ce qui concerne les angles de vue.



Le lecteur constate également que Maleev a beaucoup simplifié la représentation des textures par rapport à ce qu'il faisait sur la série Daredevil. Il s'en suit une forme de désappointement compréhensible, mais grandement immérité. Pour commencer, le dessinateur a adapté son usage des aplats de noir pour se conformer à la charte graphique des apparitions d'Hellboy, définie par son créateur Mike Mignola. Ils sont donc plus massifs, sans pour autant être aussi conceptuels et envahissants que ceux de Mignola. En particulier Maleev préfère leur donner des contours plus déchiquetés, des formes plus torturées, et plus adaptées au reste de son mode de représentation. Le lecteur plonge donc dans une ambiance bien ténébreuse, marque de fabrique de la série Hellboy, comme de la série BPRD.



Ensuite, Alex Maleev a accompli un bon travail de conception graphique pour donner une morphologie et un visage différent à chacun des personnages. Le lecteur les distingue au premier coup d'œil. En outre ses dessins des personnages récurrents (Bruttenholm, Varvara) sont ressemblants et cohérents avec leurs précédentes apparitions. La coiffure toute en nattes de Varvara est impeccable. L'Hellboy de Maleev est tout aussi réussi, conforme à la vision de Mignola, avec ses épaules tombantes et son poing droit massif et pierreux. L'artiste sait se montrer respectueux sans en devenir servile.



En ce qui concerne les environnements, Maleev est plus à l'aise avec le QG du BPRD à Fairfield dans le Connnecticut, qu'avec l'urbanisme en toc du village de Terroso au Brésil. Heureusement, ses représentations en intérieur s'avèrent plus convaincantes, avec un bon niveau de détails pour les aménagements. Il se montre très convaincant pour utiliser des éléments gothiques, et pour mettre en scène les différentes créatures monstrueuses. Dans la première catégorie, les aubes blanches du prêtre et de l'enfant de chœur font leur effet dans la noirceur de la nuit. Dans la deuxième catégorie, les créatures simiesques (pourtant mille fois vues) présentent la sauvagerie nécessaire pour les rendre repoussantes, dans leurs 2 formes.



Au final la prestation d'Alex Maleev est de très bonne qualité, et assure une narration visuelle en phase avec le récit, lui apportant une consistance remarquable, mais elle est en deçà de ses meilleurs travaux (difficile de battre ses propres records). Le lecteur suit donc l'intrigue avec une belle tension instaurée par les images. Sans grande surprise, le BPRD doit donc se rendre dans un endroit exotique pour endiguer une manifestation surnaturelle létale. Une fois passé le côté toc du village, le lecteur se laisse porter par la force de conviction des dessins. Du point de vue de l'intrigue, il apprécie le caractère des membres de l'équipe... pendant leur présentation. Passée cette scène d'introduction, ils ne sont plus que des dispositifs narratifs dans l'intrigue, sans personnalité.



L'un des autres intérêts du récit est de découvrir la première mission sur le terrain d'Hellboy, un événement historique dans la vie du personnage, et dans sa mythologie. Là encore, les séquences le montrent déjà aussi bourru qu'il le sera des années plus tard, aussi déterminé quels que soient les coups qu'il reçoit, aussi obsédé par sa volonté d'exterminer les monstruosités surnaturelles. Du coup, le lecteur découvre une aventure de plus d'Hellboy, aussi bonne que d'habitude, avec son quota de monstres, d'affrontements physiques, et d'horreur, mais sans grande originalité par rapport au reste de la série.



Il reste donc l'intrigue pour elle-même. Hellboy et le BPRD se rendent dans un endroit reculé, se confrontent aux monstres, découvrent qui les a lâchés sur les villageois et pourquoi. Il s'agit d'une aventure de plus pour le BPRD, sans la tension dramatique habituellement générée par les enjeux personnels des membres de l'équipe (pas de crise existentielle liée à l'utilisation d'une capacité, comme pour Liz Sherman, ou Roger l'homuncule). Il reste néanmoins l'apparition d'un personnage lié à l'apparition d'Hellboy, c’est-à-dire un point de continuité assez sympathique pour le lecteur assidu de la série Hellboy depuis le premier tome.



Au final ce tome souffre de la comparaison avec l'excellence des 2 séries Hellboy et BPRD. Pris à part de ces références, "1952" constitue une histoire de lutte contre des créatures surnaturelles de facture classique, avec un bon dessinateur. Le lecteur se plonge dans cet environnement nocturne propice à l'apparition de monstres à l'apparence bien pensée, dépassant la cohorte de créatures génériques et fades qui peuplent les comics industriels mensuels. L'équipe du BPRD est constituée de professionnels compétents sans être invincibles et à l'épreuve de tous les coups. Il y a des personnages hauts en couleurs êtres humains normaux (le prêtre ou l'aubergiste), comme monstres (Varvara ou les singes). Les dessins sont plus que compétents, donnant une réelle cohérence et consistance au récit.



Comparé à d'autres récits du BPRD et d'Hellboy, "1952" constitue une expédition de routine pour le BPRD (découvrir les monstres, les combattre et neutraliser leur maître), sans créatures vraiment marquantes, sans protagoniste assez développé. L'histoire se lit très rapidement (3 fois plus vite qu'un autre recueil de même épaisseur), du fait d'une narration assez décompressée. Le lecteur finit par se demander si cette histoire n'était pas avant tout une occasion pour Mike Mignola et consort de collaborer avec Alex Maleev, sur un récit un peu trop mince, avec des délais de production un peu trop courts, ou une rémunération pas assez élevée pour que Maleev puisse investir d'avantage de temps sur ses planches. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l'horizon d'attente du lecteur.
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Aliens Salvation

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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B.P.R.D. Hell on earth volume 10

Ce tome fait suite à The reign of the Black Flame (épisodes 115 à 119). Il contient les épisodes 120 à 124, initialement parus en 2014, tous coécrits par Mike Mignola et John Arcudi, et mis en couleurs par Dave Stewart.



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- Épisodes 120 & 121 "The devil's wing" (dessins et encrage de Laurence Campbell) – L'action se déroule au quartier général du BPRD dans le Colorado. Le professeur James Henry O'Donnell est en train de lire des dossiers papier pour les enregistrer sous formats de fichier audio. Il parcourt celui ayant trait au Capitaine August Breccan. Au même moment, une panne de courant survient, plongeant toute la base dans le noir, alors que Kate Corrigan et Panya attendent l'arrivée de Liz Sherman, Fenix et Carla Giarocco.



Après l'intensité du tome précédent, le lecteur revient aux affaires courantes du BPRD, courantes comme celles d'une fin du monde, d'un nouvel ordre mondial. Mignola et Arcudi ont concocté un conte macabre en 2 épisodes, une histoire de possession bien tordue dont ils ont le secret. Ils jouent habilement avec l'investissement émotionnel du lecteur dans le personnage de Katherine Corrigan.



Comme à leur habitude, ils savent donner corps à leur histoire de fantôme, grâce à ce professeur spécialisé dans l'occulte, aux emprunts à des mythologies variées, et à un lien avec le passé. Le lecteur a le plaisir de voir Hellboy en action, encore enfant, mais contraint de commettre un acte irréparable.



Laurence Campbell réalise des dessins aux encrages soutenus, et aux bords tranchants. Il installe une ambiance noire et mystérieuse, avec des personnages dessinés de façon réaliste. Le niveau de détails permet au lecteur de se projeter dans chaque lieu. Les couleurs de Dave Stewart habillent et complètent les dessins en leur apportant de la substance, et en rendant spectaculaires les explosions.



"The devil's wing" constitue une bonne histoire de fantôme, noire à souhait, avec un apport intéressant à l'histoire personnelle d'Hellboy. Les personnages se comportent conformément à leur personnalité. Néanmoins il s'agit d'un récit qui n'apporte pas grand-chose à l'intrigue principale ou aux membres du BPRD. 4 étoiles.



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- Épisodes 122 & 123 "The broken equation" (dessins et encrage de Joe Querio) – L'action se déroule à Satama, au Japon. Johann Krauss se trouve au pied d'un Ogdru Hem qu'il cherche à détruire, avec l'aide des forces armées. Dans un blockhaus souterrain, des agents du BPRD (les agents Enos, Sansom et Hasimoto) découvrent une expérience scientifique permettant de communiquer avec une autre dimension. Ils sont accueillis par les professeurs Atama, Miwa et Shonji qui leur expliquent la situation du professeur Shun Kukyo.



Pour cette deuxième histoire, Mignola et Arcudi changent de personnages principaux, et se concentrent sur Johann Kraus et sur les 3 équipiers du BPRD. Ils accommodent à leur sauce le concept d'une dimension parallèle pour parfaitement l'intégrer dans la mythologie du BPRD. Le lecteur découvre petit à petit ce dont il retourne, l'histoire mystérieuse de ce vieillard aux ongles d'une longueur démesurée. Le récit se termine sur un combat dantesque contre un Ogdru Hem, évoquant des combats titanesques de Godzilla contre d'autres grosses bébêtes (un hommage au genre kaiju).



Joe Querio sait donner une apparence intéressante et originale aux concepts des scénaristes. Le lecteur n'éprouve ni l'impression d'être dans un récit de superhéros, ni dans un récit de science-fiction au rabais. Ses dessins savent laisser planer le doute sur la nature de ce qui se trouve réellement de l'autre côté du portail. Le dispositif technologique apposé sur la tête du professeur Shun Kukyo dispose d'une conception originale. Par contre le combat final entre les 2 monstres propose des visuels plus convenus, sans réussir à impliquer le lecteur dans cet affrontement entre 2 créatures très éloignées de l'humanité.



Ce deuxième récit se concentre à nouveau sur une intrigue secondaire, plus que sur les personnages, ou l'évolution de la domination de la Terre par les Ogdru Hem. À nouveau Mignola et Arcudi font preuve de leur talent de conteur, avec une mise en images de bonne qualité. 4 étoiles.



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- Épisode 124 "Grind" (dessins et encrage de Tyler Crook) – À Santa Fe, Aaron travaille dans un café Steelkilt. Lorsqu'une équipe du BPRD intervient à proximité, il demande à Johann Kraus et Liz Sherman d'intervenir dans son quartier.



La première chose que le lecteur observe est que les auteurs ont décidé de promouvoir une marque fictive, celle des cafés Steelkilt (apparaissant déjà un autre épisode de ce tome). La deuxième chose qui ressort est qu'il s'agit d'une histoire vécue du point de vue d'un individu normal, qui tente de préserver son quotidien, au travers d'un emploi banal (mais utile), pouvant disparaître à la seconde en cas de réveil d'un monstre, et donc de destruction du bâtiment abritant le café.



Mignola et Arcudi savent établir en peu de page le quotidien d'Aaron, montrer les bouleversements occasionnés par ce nouvel ordre mondial, mettre en lumière à quel point il n'a plus aucune prise sur son quotidien. Ils terminent leur récit avec retournement de situation, une chute horrifique. Le lecteur prend plaisir à contempler une intervention du BPRD du point de vue du vulgum pecus, mais l'histoire en elle-même ne tient pas ses promesses.



Tyler Crook réalise une mise en images un peu plus épurée qu'à son habitude, avec une capacité surnaturelle pour faire s'incarner les personnages, les rendre proches et touchants. Il leur donne une gestuelle naturelle, un comportement ordinaire, dans un décor extraordinaire.



Du fait d'une histoire un peu courte et un peu faiblarde, le lecteur a du mal à trouver son contentement dans cet intermède dispensable. 3 étoiles.
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B.P.R.D. Hell on Earth Volume 9 : The Reign..

Ce tome fait suite à Lake of fire (épisodes 110 à 114) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 115 à 119, initialement parus en 2014, coécrits par Mike Mignola et John Arcudi, dessinés et encrés par James Harren, avec une mise en couleurs de Dave Stewart.



Comme convenu dans le tome précédent, Kate Corrigan a pris la décision d'envoyer une équipe à New York pour une mission de reconnaissance. Cette équipe est composée d'agents du BPRD et d'agents du RSSS (Russian Special Science Service). L'équipe se divise en 2 groupes, celui composé de Liz Sherman, Fenix Espejo, Johann Kraus, et quelques agents normaux aborde la ville par un point. Le groupe composé de Iossif Nichayko, Carla Giarocco et des agents Gervesh, Nichols, et Enos (avec quelques blindés) aborde la ville par un souterrain. La première équipe comprend rapidement que New York est sous la coupe de l'entreprise Zinco, elle-même dominée par une nouvelle incarnation de Black Flame.



Cela faisait quelques tomes que Mike Mignola et John Arcudi reconfiguraient l'équipe du BPRD en mettant en scène plusieurs de ces principaux agents (anciens et nouveaux) pour montrer comment ils évoluaient dans ce nouvel ordre mondial. Pour les lecteurs de longue date, ce récit est une forme d'aboutissement et de récompense pour leur patience. Enfin une mission proactive du BPRD en ordre de bataille.



Ça commence tranquille par l'approche de chacune des 2 équipes de New York, dans les décombres de milieu urbain, avec une tension née de la certitude de bébêtes inamicales pullulant dans le coin. Étonnement le soleil brille. Très vte, une équipe aperçoit un énorme monstre immobile à la morphologie écœurante, dans le lointain, l'ambiance tourne au glauque. L'autre équipe tombe sur une zone préservée, une oasis de verdure, pourtant des plus macabres. James Harren réalise des images fouillées, des monstres à la conception élaborée, des êtres humains normaux au comportement en alerte. Dave Stewart met en place des couleurs naturalistes, apaisantes.



Sans grande surprise l'équipe menée par Iosif Nichayko doit passer par un tunnel sans lumière, où ils pataugent avec de l'eau jusqu'à la taille et un monstre surgit. Le lecteur est emporté par une mise en scène au cordeau rendant compte de la tension de chaque personnage, de leur degré de préparation et de la supériorité que leur confèrent leurs armes puissantes. Il rend compte à la fois du sentiment de claustrophobie et de la soudaineté des attaques du monstre ; le lecteur accélère sa lecture s'accordant au rythme de l'action haletante.



Mike Mignola et John Arcudi prennent le lecteur au dépourvu avec les événements suivants. D'un côté, il s'agit exactement de ce à quoi il pouvait s'attendre, de l'autre rien ne se passe comme prévu. La narration des auteurs (les 2 scénaristes et le dessinateur) réussit à amalgamer la personnalité des personnages (bien établie depuis plusieurs tomes), avec des séquences d'action époustouflantes, une ambiance de fin du monde, et un suspense, le lecteur se demandant bien qui va y passer et où cela va mener. Ils réussissent même à inclure une composante superhéroïque (en tout cas avec un superpouvoir identifiable) sans donner l'impression de faire ni du Marvel, ni du DC.



James Harren est impressionnant de naturel et de maestria, dessinant tout comme si ça allait de soi, rendant tout crédible. Au terme de ce tome, le lecteur en ressort avec des images mémorables plein la tête, qu'il s'agisse d'un monstre à la peau translucide coincé dans le plancher d'une maison, de l'attitude calme et méprisante d'Herr Marsten dirigeant les massacres depuis son bureau comme un bon fonctionnaire nazi, de la carrure incroyable de Black Flame, du flegme de Liz Sherman (qui a tout piqué à Hellboy), de ce havre de paix arboré qui glace le sang, des monstres lovecraftien débarrassés de tout stéréotype.



James Harren est encore plus incroyable dans sa maîtrise graphique des personnages. Il sait montrer la sauvagerie de l'agent Howards (celui avec l'épée bifide) grâce à mouvements francs et massifs (à la limite de la caricature, mais sans jamais franchir la ligne). Ses représentations d'Iossif Nichayko sont d'une justesse épatante, rendant compte à la fois de sa morphologie monstrueuse, de sa détermination, et même de ses sentiments. Au fil des pages, le lecteur finit par retrouver les sensations qu'il pouvait éprouver lorsque la série était illustrée par Guy Davis, même si ces 2 artistes n'ont pas exactement la même sensibilité.



De leur côté, Mignola et Arcudi ne sont pas en reste. Non seulement ils ont mitonné une mission de tous les dangers, émaillée de confrontations dantesques, mais en plus ils n'ont pas oublié leurs personnages, du grand art. Le lecteur est épaté de pouvoir ressentir la confiance en elle de Fenix (épaulée par Panya), de voir la détermination de Liz (retrouvée dans les tomes précédents). Il est ému par Iossif Nichayko qui prend soin de ménager les sentiments de Johann Kraus (moment étonnant et parfait). Il est emporté par la démence de Black Flame. Il aimerait pouvoir frapper Herr Marsten pour son absence de pitié, et sa froide efficacité à implémenter une administration cruelle et assassine.



Mike Mignola, John Arcudi, James Harren et Dave Stewart ont réalisé un tome parfait du BPRD, capitalisant sur tous les aspects conçus et développés jusqu'alors dans la série. Le lecteur dispose de plusieurs points d'ancrage émotionnels au travers des personnages. Il jouit de scènes d'action spectaculaire, il se laisse promener par un scénario malin et intelligent.
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B.P.R.D. - L'Enfer sur Terre, tome 3 : Le R..

En termes de numérotation, ce tome fait suite à The Pickens county horror. Mais en fait il constitue essentiellement la suite de The Devil's engine and The long death. Le scénario est de Mike Mignola & John Arcudi, les dessins et l'encrage de Tyler Crook, la mise en couleurs de Dave Stewart, et les couvertures de Ryan Sook.



Le port de Northwick en Écosse constitue un port d'attache pour les bateaux qui font la navette avec la Norvège, pays accueillant les réfugiés européens. Les militaires stationnés à Northwick assurent que le calme règne parmi les personnes qui attendent un bateau pour rallier un pays moins touché par les monstres. Les manifestations surnaturelles meurtrières se déchainent quand arrive un étranger en provenance de la Norvège qui souhaite, contre toute attente, entrer en Écosse. Dans la base du BPRD dans le Colorado, Kate Corrigan (à la tête du BPRD) reçoit la jeune Fenix pour l'accueillir et lui expliquer que Panya (une ancienne momie) va l'aider à maîtriser ses pouvoirs de prescience. Elle observe que Fenix arbore un pendentif en enkeladite (voir BPRD - 1948). Corrigan charge Andrew Devon de continuer à chaperonner Fenix (et son chien Bruiser). De son côté, Johann Krauss est toujours interdit de mission (suite aux libertés qu'il a prises dans "The long death"). Il est interpellé par l'agent Peter qui souhaite lui montrer une nouveauté dans le laboratoire. Iossif Nichayko (le directeur du SSS, l'équivalent russe du BPRD, voir Hell on earth - Russia) sollicite l'aide de Kate Corrigan pour partir à la recherche du docteur Lazar (individu possédé par un esprit Ogdru) qui s'est enfui en Écosse. Cette mission est confiée à Carla Giarocco (apparue pour la première fois dans Hell on earth - New world) qui retrouve Sal Tasso sur place, en Écosse. Enfin, le BPRD accepte l'aide de l'entreprise Zinco pour faire parvenir à maturité un corps artificiel, sur les conseils d'Evelyn la secrétaire d'Herr Marster.



C'est avec plaisir et confiance que le lecteur entame la lecture de tome qui participe à l'avancée de l'intrigue principale de la série. Il est d'ailleurs possible de passer directement du tome 4 à celui-ci. Il faut un peu de temps pour se remettre tous les personnages en tête et se rappeler que chacun a des objectifs plus ou moins avoués. Fenix s'est rendue de son plein gré au BPRD, mais elle éprouve encore de sérieux doute quant à l'opportunité de sa démarche. Johann Krauss a prouvé qu'il n'était possible de lui accorder qu'une confiance limitée. Panya reste toujours aussi impénétrable. Et l'environnement d'Hell on Earth (présence de monstres surnaturels sur Terre ayant causé des catastrophes de grande ampleur) n'est pas qu'une vague menace en toile de fond. Le lecteur est donc aux abois, se doutant bien que cette situation tendue va empirer. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne sera pas déçu. Mignola et Arcudi ont concocté une intrigue qui réserve bien des surprises, et qui refuse de ressasser les mêmes composantes dans un statu quo confortable. Au vu de la longévité de cette série, il est parfois facile de perdre de vue qu'elle est en perpétuelle évolution. À ce titre, ce tome ne déçoit pas, bien au contraire.



Si l'intrigue est prépondérante, le savoir faire de Mignola et Arcudi évite au récit de tomber dans les clichés et les stéréotypes. Leur dosage est impeccable entre scènes d'action et révélations, ponctuées de dialogues mitonnés avec soin qui apportent de l'information, avec assez de personnalité pour refléter le caractère des individus. Même les lecteurs de la première heure qui ont commencé avec le premier tome d'Hellboy sont récompensés avec une scène dédiée à Ogdru Jahad. Pour que ce scénario soit parfait, il ne lui manque que de résoudre quelques intrigues secondaires plus rapidement (parce que ça fait quand même quelques années qu'on attend de savoir ce que Panya a derrière la tête).



Tyler Crook s'est donc installé sur la série depuis 2 ou 3 tomes et il est devenu tout naturellement le dessinateur principal de la série. Il a vraiment fort à faire dans ces 5 épisodes entre le bureau de Nichayko, l'Écosse, le QG du BPRD, des scènes de combats un peu gore, des monstres en pagaille, des scènes de dialogue exigeant que le langage corporel transcrive une partie significative des émotions et de l'ambivalence des relations, des géants mythologiques, un individu en train de s'automutiler, Ogdru Jahad, un nombre impressionnant de personnages dont il faut respecter l'apparence établie depuis plusieurs tomes, etc. Globalement, il effectue un travail impressionnant, convaincant pour la majeure partie de ses composantes. Il a conservé un style qui donne l'apparence de la spontanéité, sans fioritures superflues, avec une fluidité naturelle. Il se montre particulièrement habile dans la représentation des personnages humains "normaux" et dans le langage corporel. Les pages bonus montrent qu'il a bénéficié de l'aide de la conception graphique de Mike Mignola pour plusieurs monstres, et de James Harren (autre dessinateur régulier de la série en alternance).



Malgré ses capacités réelles, Tyler Crook semble parfois dépassé par l'ampleur de la tâche dans quelques séquences. Ainsi il doit représenter une équipe de terrain du BPRD sur une lande écossaise, assaillie par une troupe de géants. Sa composition apparaît très basique, avec les humains vus de dos à gauche, les géants de face attaquant par la droite, et une imprécision sur le relief du terrain qui lui permet de caser tout ce monde là sans trop se soucier de la réalité de terrain. Pendant cette scène, les agents du BPRD essuient une pluie de flèches continue, à tellement point que le lecteur ne peut pas faire autrement que de remarquer que les archers ne disposent certainement pas d'assez de flèches pour nourrir un tel tir de barrage, et encore moins du temps pour les décocher à une telle cadence. Il y a 2 ou 3 scènes qui montre que Crook a encore des progrès à faire pout pouvoir rendre tout plausible (tâche conséquente car Mignola et Arcudi ne le ménagent pas, avec un scénario très exigeant). Il bénéficie comme d'habitude de la savante mise en couleurs de Dave Stewart, très inspiré sur ces épisodes, renforçant chaque ambiance de manière significative.



C'est un vrai plaisir que de contempler les couvertures de Ryan Sook qui s'émancipe un peu de ses influences d'Adam Hughes (Cover run), pour en incorporer d'autres qui peuvent faire penser à Richard Corben (couverture de l'épisode 2), ou Paul Gulacy (couverture de l'épisode 4).



Le tome suivant (par ordre de parution) de la série revient en 1948. L'intrigue de "Hell on earth" se poursuit dans A cold day in Hell.
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B.P.R.D. Hell on Earth Volume 5 : The Picke..

Ce tome fait suite à The Devil's engine and the long death. Il contient 3 histoires indépendantes initialement parues en 2012/2013. Tous les scénarios sont de Mike Mignola & John Arcudi, et la mise en couleurs de Dave Stewart.



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The Pickens county horror (44 pages, dessins et encrage de Jason Latour) - Dans le conté de Pickens, en Caroline du Sud, le shérif local a demandé l'intervention du BPRD pour enquêter sur des phénomènes paranormaux. Il accueille les agents Vaughn et Peters, en regrettant qu'ils ne soient pas plus nombreux. Il y a quelque chose qui rôde dans les collines et beaucoup de personnes ont été portées disparues. Le brouillard commence à descendre sur les collines. Dans les bois, une famille de vampires s'apprête à se barricader pour passer la journée.



Mike Mignola et John Arcudi continuent de profiter de la nouvelle donne "Hell on earth" pour raconter de nouveaux types d'histoires mettant en scène quelques agents du BPRD. Nouveau type d'histoire, c'est vite dit puisque pour celle-ci elle aurait pu avoir sa place dans l'ancien ordre mondial. Malformations, vampires, endroit reculé, champignons libérant des spores aux effets imprévisibles, brouillard, vieux professeur perdu dans ses élucubrations : Mignola & Arcudi mitonnent un petit conte dont ils ont le secret sans incidence sur le récit principal, avec 2 agents normaux (= sans pouvoirs paranormaux) enquêtant sur le terrain. Il ne s'agit pas d'une histoire de vampire, mais plutôt d'un récit d'ambiance, dans lequel l'angoisse monte petit à petit au fur et à mesure que les détails anormaux s'accumulent. Le début est sympathique, mais les différents affrontements sont un peu primaires et font retomber le niveau d'inquiétude.



Avec cette histoire, Jason Latour rejoint l'équipe rotative des dessinateurs du BPRD. Il avait déjà travaillé sur quelques épisodes de la série "Scalped", sur une histoire complète Noche Roja, et sur quelques épisodes du Winter Soldier (The electric ghost). Il a un style un peu rugueux, moins griffé que celui de Guy Davis, avec parfois des éléments semblant un peu naïfs. Chaque personnage dispose d'un visage spécifique expressif (avec une mention spéciale pour le professeur Ethan Thomas et son air un tantinet lunatique). Il n'est pas tout à fait convaincant dans sa manière de mettre en scène l'horreur visuelle ou les combats, avec une approche un peu trop littérale.



Cette première histoire constitue un divertissement sympathique, avec un bon point de départ, et une deuxième partie plus convenue, entre 3 et 4 étoiles.



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The transformation of J.H. O' Donnell (22 pages, dessins et encrage de Max Fiumara) - Dans la base du BPRD au Colorado, il y a ce vieux savant excentrique affublé d'un léger strabisme divergent et d'yeux globuleux qui génère un sentiment de pitié de la part des autres agents. J.H. O' Donnel fut il y a quelques années un occultiste réputé, à qui le professeur Bruttenholm confia une mission sous la protection d'Hellboy. Ils devaient inspecter la bibliothèque d'Alessandro Divizia (un éminent nécromancien). Nul ne sait exactement ce qui est arrivé dans ce manoir. Ceci est son histoire.



Le lecteur peut avoir un petit faible pour cette introduction dans la base massive du BPRD, avec une discussion autour de la machine à café entre l'agent Nichols (un agent de terrain) et Pauline Raskin, une formatrice de bureau (avec la blague sur le manque de monnaie). Le passage du professeur O' Donnell dans le couloir gentiment accompagné par un autre agent, un peu foufou et totalement dans son monde à lui dégage une empathie légèrement teintée de pitié. Puis Pauline se lance à raconter ce qui est arrivé à O' Donnell le 27 septembre 1987, en Pennsylvanie (= histoire dans l'histoire, pour un effet de conte impeccable). Bien sûr les ingrédients ne sont pas très originaux : bibliothèque secrète cachée derrière un panneau pivotant, silhouettes encapuchonnées, Hellboy arrivant avec un train de retard. Mais les éléments forment un tout cohérent qui implique beaucoup plus le lecteur grâce à des dessins et une mise en page disposant de plus de personnalité que ceux de Latour.



Max Fiumara (dont c'est également le premier travail pour le BPRD) déforme légèrement la morphologie crânienne, pour une plus grande identité visuelle de chaque visage. Il a l'art et la manière d'imaginer la mise en scène qui fera honneur à des situations qui sinon ne pourraient être que des clichés. Une procession de silhouettes encapuchonnées dans une cave monumentale, ce n'est pas très original. Mais leur silence, leur façon de se déplacer et d'ignorer le professeur O' Donnell en font un groupe spécifique au comportement intrigant. Une attaque de monstres ayant la forme de mouches de taille humaine, ce n'est pas très original non plus. Mais leur texture, l'absence de caractéristique anthropomorphe, leur façon de se positionner autour du professeur rendent la scène véritablement angoissante.



Cette courte histoire s'avère être une nouvelle très réussie où les dessins viennent rehausser une histoire classique. 5 étoiles.



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The abyss of time (44 pages, dessins et encrage de James Harren) - Un équipe du BPRD intervient dans le sous-sol d'un immeuble à Chicago, dans l'Illinois, et découvre sur une salle secrète ayant servi de temple, mais aussi à conduire des expériences. L'agent Howards touche un poignard étrange à la lame bifide et son âme se retrouve projetée dans le corps d'un guerrier en des temps préhistoriques, à la tête d'une tribu pourchassant un groupe d'entités surnaturelles agressives.



Avec ce dispositif narratif (un individu contemporain projeté dans le corps d'un homme ayant vécu des milliers d'années auparavant), Mignola & Arcudi rendent hommage à R.E. Howards et ses contemporains qui avaient recours régulièrement à ce dispositif. Le prologue (la découverte du temple secret) est envoutante, à la fois pour son intégration d'éléments récurrent de la série BPRD (les occultistes égyptologues "Brotherhood Heliopic", le poignard bifide), et ses dessins rendant bien compte de la découverte au fur et à mesure des objets rangés dans les vitrines et des photographies au mur.



Pour quiconque a déjà lu ce genre de récit où un homme moderne est projeté dans une vie dans le lointain passé, le déroulement du récit ne recèle pas beaucoup de surprises, les auteurs se conformant au schéma bien cadré habituel. Par contre, James Harren est toujours aussi convaincants que dans le tome précédent (The long death). Il confère une crédibilité inattendue à cette chasse à travers des plaines herbeuses interminables, à ce groupe d'hommes traquant des êtres innommables, à ces ruines usées par les années, au monstre immonde, aux combats répugnants.



Mignola & Arcudi rendent un hommage sincère à une forme de fantastique du milieu du vingtième siècle, nourri par la mythologie des séries Hellboy et BPRD, avec une mise en image enrichissant le récit par ses détails et son pouvoir d'immersion. 4 étoiles.



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La série BPRD revient à l'intrigue principale dans le tome suivant : The return of the master (épisodes 98 à 102).
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B.P.R.D., tome 12 : War on Frogs

Ce tome fait suite à The Black Goddess et il contient les 5 épisodes de la minisérie du même nom.



En fait, d'un point de vue chronologique, il ne fait pas vraiment suite à "The Black Goddess" puisqu'il raconte 5 confrontations différentes avec des manifestations de monstres grenouilles avant le tome précité.



Épisode 1 : Roger l'homoncule (dessiné par Herb Trimpe, encré par Guy Davis) - Dans le cadre de la recherche des lieux contaminés par des monstres grenouilles, Kate Corrigan indique à Abe Sapien qu'il est tant d'aller vérifier qu'il ne reste plus rien sur le site de Cavendish Hall (un vieux manoir visité pour la première fois dans le premier tome d'Hellboy, Seed of Destruction). Cette histoire se déroule à l'époque où Abe Sapien n'effectue plus de mission sur le terrain et c'est donc Roger qui s'y colle. Il se rend sur place avec une équipe de terrain du BPRD et finit par plonger seul dans le lac où sont ensevelis les restes du manoir. Le lecteur a le droit à une aventure de Roger, toujours aussi sympathique et pathétique. Il est agréable de le retrouver, mais l'affrontement qui s'en suit est particulièrement convenu et sans grande incidence. Les dessins ont été confiés à Herb Trimpe (âgé de 70 ans à l'époque où il a dessiné). J'ai beau être respectueux de mes aînés, son style est assez raide et dénué de grâce. L'encrage de Davis permet d'éviter le plus grotesque, d'assurer une continuité stylistique avec le reste de la série, et d'aboutir à des illustrations acceptables. Il reste en particulier une image mémorable : une monstre grenouille dont la langue est arrachée. 2 étoiles du fait d'un scénario sans aucune ambition.



Épisode 2 : Benjamin Daimio (illustré par Guy Davis) - En juillet 2004 dans l'Alabama, des gens se réunissent sous une tente pour venir voir une petite fille accomplir des miracles : une paralytique remarche grâce à elle. Puis les monstres grenouilles se déchaînent dans un horrible carnage. Un an plus tard le même cycle se répète dans le Tenessee, sauf que cette fois-ci une équipe du BPRD est sur place avec le capitaine Daimio à sa tête. Le carnage va prendre une autre tournure. À nouveau, il est facile de voir que Mignola et Arcudi construisent une variation autour d'un schéma classique (le guérisseur dont les dons s'accompagnent d'un prix à payer). Mais à nouveau, le format court d'un seul épisode les oblige à faire vite sans rien approfondir. Guy Davis semble en petite forme : il a accentué l'aspect grotesque au détriment de la sensibilité. Du coup, ses illustrations n'arrivent pas à créer une ambiance crédible. 3 étoiles.



Épisode 3 : une équipe de soldats du BPRD (illustré par John Severin) - Une équipe du BPRD enquête dans les coursives d'un vieux rafiot pour débusquer le ou les monstres grenouilles tapis. Arcudi et Mignola écrivent une variation sur un cache-cache avec une affreuse bébête dans un lieu clos et obscur. La partie est écrite d'avance et sans surprise. Encore une fois la brièveté du récit empêche toute installation des personnages et de la peur, au-delà des clichés. Les illustrations sont réalisées par un autre vétéran : John Severin, âgé de 88 ans lorsqu'il a dessiné cette histoire. Comme à son habitude, il utilise son style descriptif, appliqué, détaillé et prosaïque. 2 étoiles du fait d'une histoire sans intérêt.



Épisode 4 : Johann Kraus (illustré par Peter Snejbjerg) - Kraus a pris la tête d'un escadron du BPRD pour anéantir un groupe de monstres grenouilles réfugiés dans une grange. Petit souci : si leurs corps sont bien morts, leurs esprits restent bloqués sur terre et harcèlent Johann pour qu'il trouve une solution. Ouf ! un peu d'humour sous la forme d'un second degré bienvenu, assorti d'un soupçon de personnalité pour les monstres. Le style de Snejbjerg s'écarte un peu de celui de Guy Davis, il est un peu plus léger, tout aussi esquissé, très agréable à l'oeil. 5 étoiles.



Épisode 5 : Liz Sherman (illustré par Karl Moline) - Cette histoire est racontée du point de vue d'une soldate des troupes du BPRD, qui a le béguin pour Liz Sherman qui est en pleine dépression suite aux événements de The Black Flame. L'histoire repose plus sur cette empathie naissante que sur le massacre des monstres grenouilles (toujours dépourvus d'individualité). Les dessins de Karl Moline sont très agréables ; ils évoquent un croisement entre Guy Davis et Ryan Sook, à la fois esquissés et ronds. 3 étoiles.



Dans les 3 première histoires, Mignola et Arcudi se contentent de récits trop classiques opposant le BPRD à des monstres grenouilles sans âme ni personnalité, pour des combats sans intérêts. La quatrième comporte des éléments nouveaux et intéressants sur un canevas moins convenu. La dernière se laisse lire sans déplaisir. Au final ce tome n'intéressera que les fans purs et durs et les complétistes qui ne peuvent souffrir de trou dans leur collection.



Le tome suivant constitue une autre pause dans le combat du BPRD, puisqu'il revient en 1947, une forme de suite à 1946.
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B.P.R.D., tome 10 : La déesse noire

Il s'agit du deuxième tome dans la trilogie intitulée "Scorched Earth", entre The Warning et War on Frogs. Ce tome comprend les 5 épisodes de la minisérie du même nom.



La course contre la montre pour retrouver Liz Sherman a commencé. De leur coté, Abe Sapien, Johann Kraus et Andrew Devon se rendent à l'ancien quartier général de Lobster Johnson pour fouiller ses archives à la recherche d'un indice. De son coté, Kate Corrigan se rend dans un hôpital pour interroger Harold McTell, le dernier agent survivant ayant travaillé avec Lobster Johnson. La première équipe met la main sur dossier portant le double nom de Martin Gylfrid et Memnan Saa. Corrigan obtient des renseignements sur le destin des 3 autres agents qui travaillaient pour Lobster Johnston et sur le dossier qui préoccupait ce dernier avant qu'il n'effectue des missions contre les nazis au cours de la seconde guerre mondiale. Pendant ce temps là, Memnan Saa effectue de mystérieux préparatifs depuis sa retraite ; en particulier un bonze s'occupe à peindre des grenouilles alors que Liz Sherman semble plongée dans une profonde transe, en pleine lévitation. Ayant enfin localisé le lieu où réside Memnan Saa, les agents de terrain du BPRD s'y rendent pour libérer Liz Sherman, accompagnés par une escouade de soldats et un tank.



Depuis le tome précédent, il est clair que Mike Mignola et John Arcudi ont décidé de faire avancer à grands pas l'intrigue liée aux grenouilles. Ce tome continue dans cette lancée avec une multitude de révélations et une remise en cause irréversible de l'équilibre des forces en présence. Il apparaît même qu'ils ont encore augmenté d'un cran la densité de leur récit. Les informations pleuvent en cascade ; le lecteur obtient de nombreuses réponses à des questions essentielles du récit. Quel est le lien entre Memnan Saa et Martin Gylfrid ? D'où vient le pouvoir de Liz Sherman ? Pourquoi Memnan Saa a-t-il dépensé autant d'énergie pour requérir son aide et la convaincre ? Qu'est ce qui se cache derrière l'étrange comportement de Johann Kraus ? Quel est le lien qui unit les grenouilles et le peuple hyperboréen ? Où se situe la cité d'Agharta déjà visitée dans Hollow Earth and Other Stories, le premier tome de la série ? Qu'avait découvert Lobster Johnson ? À ce titre d'ailleurs, il vaut mieux avoir lu Iron Prometheus avant de lire ce tome.



Au milieu de ces découvertes de poids, le lecteur assiste à un nouvel affrontement aux proportions imposantes. Comme dans le tome précédent, il s'agit à nouveau de monstres se combattant entre eux. Mais cette fois-ci la bataille a une taille plus gérable. Et même si des hordes de grenouilles sans identité continuent de se faire massacrer comme de la chair à canon anonyme, le conflit a plus de sens et plus de conséquences sur l'histoire globale. Et le récit contient malgré tout de beaux moments consacrés aux individus. Kate Corrigan utilise à nouveau ses talents d'investigatrice. Johann promène sa silhouette indéchiffrable dans des situations curieuses. La présence physique de Liz impressionne même si elle n'a pas de dialogue. Et Abe affronte un dilemme moral d'une rare intensité.



Le lecteur a le plaisir de retrouver à nouveau les illustrations de Guy Davis et la mise en couleurs de Dave Stewart. La tendance observée dans le tome précédent se confirme : Guy Davis utilise un style plus lâche que précédemment, en particulier pour les visages. Ces derniers semblent parfois s'apparenter à des simples esquisses préparatoires. Il est possible que cette esthétique en rebute certains. À part ce phénomène, la qualité des illustrations reste un régal. Les décors continuent d'être vraiment immersif : il est facile de se représenter dedans, de sentir l'atmosphère qui s'en dégage, qu'il s'agisse du quartier général de la langouste dans les égouts ou des plaines enneigées de l'Oural. Le bestiaire offre des spécificités et une vitalité qui font exister chaque monstre, et même qui permettent au lecteur de s'impliquer dans des affrontements ne comprenant que des monstres. Les effluves de série B et de pulps sont enivrantes : Davis évoque ces époques devenues mythiques avec les années qui ont passé, tout en insufflant assez d'originalité pour ne pas rester au niveau de la simple copie, ou pire tomber dans l'ersatz. Et chaque séquence est mise en valeur par des couleurs nuancées qui sont là pour augmenter l'effet des illustrations, sans pour autant accaparer l'attention du lecteur. La séquence de recueillement au milieu des arbres aux fleurs blanches invite à la relaxation, elle dégage un calme inattendu grâce aux couleurs choisies par Dave Stewart.



Encore une fois, Mike Mignola, John Arcudi, Guy Davis et Dave Stewart ont dosé leurs ingrédients avec soin pour un récit qui évoque les classiques de la littérature fantastique et d'anticipation, sans tomber dans le plagiat. Et les 10 dernières pages remettent en cause bien des faits qui semblaient acquis, laissant augurer d'une nouvelle évolution significative des rapports des forces en présence.
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Rocket Raccoon : Les contes du demi-monde

Ce tome contient un extrait de "Tales to astonish" 13, un extrait de "Marvel preview" 7, "Incredible Hulk" 271, la minisérie en 4 épisodes "Rocket Raccoon". Ces épisodes correspondent aux origines et premières apparitions de Rocket Raccoon et Groot.



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- Groot (7 pages, scénario de Larry Lieber, dessins de Jack Kirby, encrage de Dick Ayers, 1960) - Un soir, Leslie et sa femme rentre chez eux en voiture et voit un étrange phénomène céleste. Peu de temps après, Leslie découvre une créature géante absorbant les arbres en elle et belliqueuse.



Cette histoire s'inscrit dans la production industrielle d'histoires de monstres en tout genre de l'époque, avec de dessins compétents de Kirby, mais pas encore débridés. Il s'agit bien des origines de Groot, encore qu'il soit capable de s'exprimer en phrases entières (pas comme par la suite). Il s'agit donc d'une vieillerie qui se laisse lire par curiosité, digeste du fait de sa brièveté. 3 ou 4 étoiles en fonction de la curiosité du lecteur.



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- Marvel preview 7 (18 pages, scénario de Bill Mantlo, dessins et encrage de Keith Giffen, noir & blanc, 1976) - Dans l'espace, un prince esseulé est obligé d'atterrir sur une planète inconnue, épaulé seulement par Alkinos, l'intelligence artificielle sarcastique de son vaisseau.



Un jeune Ketih Giffen réalise des dessins très détaillés et très compétents, même s'ils manquent un peu d'originalité. Bill Mantlo se moque doucement de ce prince grandiloquent. Cet épisode est inclus dans le présent recueil car il rencontre un raton laveur qui parle et qui manie une arme à feu, avec un humour sarcastique. Il s'agit d'un épisode facile à lire, même s'il s'agit du deuxième consacré à ce prince. Il s'agit également du dernier. 3 étoiles.



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- Incredible Hulk 271 (22 pages, scénario de Bill Mantlo, dessins de Sal Buscema, encrage de Bob Sharon, Jim Novak et Al Milgrom, 1982) - Hulk reprend connaissance sur une planète inconnue (peu en importe la raison). Rocket Raccoon et Wal Rus sont en train de l'observer. Hulk se relève et commence par défoncer un robot menaçant avec des pinces tranchantes.



Bill Mantlo introduit les personnages de la minisérie à suivre : Rocket Raccoon (dans sa forme définitive de cette époque), Wal Russ son compagnon d'arme (un morse qui parle), Lylla (une loutre), Judson Jakes (une taupe), Pyko (une tortue), les robots qui construisent un vaisseau spatial en forme d'humanoïde géant, la mystérieuse bible indéchiffrable, les clowns tueurs, etc. La narration est encore un peu infantile comme à l'époque, mais il est possible d'apprécier l'inventivité de la création, même si ces différentes pièces (animaux qui parlent & robots clowns tueurs) font un drôle de mélange.



Les dessins de Sal Buscema sont clairs et efficaces, mais assez laids, avec une gamme d'expression faciale très limitée. 3 étoiles pour l'inventivité.



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- Minisérie Rocket Raccoon (4 * 22 pages, scénario de Bill Mantlo, dessins de Mike Mignola, encrage d'Al Gordon, sauf épisode 3 encrage d'Al Milgrom, 1985) - Le constructeur en chef de jouets du quadrant Keystone est assassiné à son atelier. Lord Dyvyne (un serpent) embauche Rocket Raccoon (aidé par Wal Russ) pour identifier et capturer l'assassin, vraisemblablement dépêché par Judson Jakes, le rival de Dyvyne dans la fabrication de jouets. Ces derniers servent d'objet thérapeutique pour les aliénés humains, principaux résidents de la planète. Ces derniers s'apprêtent à célébrer le rituel de la Grande Mascarade, mais la Bible du demi-Monde (leur livre sacré) a été dérobée par Pyko.



Bill Mantlo a donc obtenu des responsables éditoriaux, l'autorisation de réaliser une minisérie dédiée à Rocket Raccoon. Le lecteur retrouve l'amalgame étonnant entre ces animaux qui parlent (certains avec douce fourrure), une forme de science-fiction (une planète extraterrestre, une technologie avancée, des robots, un mur autour de la planète, etc.), toujours des robots clowns tueurs, et une improbable histoire de planète servant d'asile psychiatrique pour malades mentaux.



D'un côté, la narration destine ce récit plutôt à des enfants ou de jeunes adolescents. En particulier la guerre des 2 fabricants de jouets repose sur une logique peu compréhensible, qu'il s'agisse de leur aspiration à se faire payer les jouets alors qu'il n'y a pas d'argent sur cette planète, ou de l'enjeu lié au mariage de Lylla, alors que son meurtre permettrait de s'affranchir de cette contrainte. De la même manière, la composante liée aux malades mentaux relève uniquement du divertissement qu'il s'agisse de cette étrange bible psychiatrique, ou du mode de guérison quasi magique (des casques guérisseurs). Le principe de la planète asile rappelle d'ailleurs fortement l'intrigue de l'épisode 5 de "Marvel premiere" écrit par Steve Gerber (voir The power of Starhawk).



D'un autre côté, le lecteur se laisse facilement emporter par ce conte inventif et drôle, avec ces animaux mignons qui parlent. Ce divertissement doit une partie de son attrait aux dessins réalisés par un Mike Mignola débutant. Un lecteur familier de ses travaux pourra détecter quelques prémices de ses futurs choix esthétiques, mais il ne s'agit que de simples frémissements. À l'époque, Mignola dessine encore dans une veine figurative. Il s'avère qu'il trouve un juste équilibre entre le côté mignon de certains animaux, la joie de vivre des aliénés, les trouvailles visuelles à mi-chemin du conte et de la science-fiction. Il introduit quelques exagérations (les sourires des clowns par exemple) qui renforcent l'aspect conte pour enfant, en dédramatisant les situations. Al Gordon réalise un encrage minutieux et détaillé, qui se marie bien avec les dessins détaillés de Mignola.



Avec cette minisérie, le lecteur découvre les origines de Rocket Raccoon (encore assez éloigné du personnage des années 2010), dans un monde un peu farfelu, assez cohérent, fournissant un bon niveau de divertissement, rehaussé par des dessins sympathiques présentant une personnalité le distinguant de l'ordinaire des superhéros. 4 étoiles.
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Hellboy, tome 2 : Au nom du diable

Plus de dialogue dans ce deuxième tome, on continue l'histoire et on ajoute une histoire de vampire à celle de Raspoutine et des nazis. L'ambiance est toujours là, le ton légèrement moins humoristique que dans le premier volet. Mais surtout, l'histoire est beaucoup trop fouillis, des personnages qui apparaissent spontanément et on a du mal à faire le lien avec l'histoire. Ou bien, l'intrigue que suivent les coéquipiers d'Hellboy en parallèle de sa mission se finit brusquement et n'apporte rien à la trame principale... Il y aura surement un lien dans les prochains tomes, mais c'est assez mal amené ici, dommage je m'attendais à mieux...
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Hellboy, tome 1 : Les germes de la destruct..

D'abord un peu déçu du trait de crayon un peu trop minimaliste, j'ai continuer à tourner les pages et j'ai vite retrouver l'ambiance très sombre, le côté steampunk-nazi associé au côté mystique "Lovecraftien" et surtout le badass Hellboy, que j'avais adoré dans les films de Del Toro.

Sa personnalité dénote tellement avec l'univers que ça en fait un personnage attachant et ça donne toute l'originalité à l'histoire. Ses notes d'humour et de sarcasmes alors qu'il est en train de se faire castagner par un monstre sont juste tordantes. Bref, je me suis habitué au dessin et j'ai vraiment bien accroché au scénario.
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Baltimore, tome 4 : Chapel of bones

Ben Steinbeck, le dessinateur, crée un univers propre à Baltimore, même si par moment on sent une approche qui tend vers le style Mignola. Avec Chapel of Bones, il nous surprend par son travail incroyable sur des pages assez spectaculaires !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Rocket Raccoon & Groot: The Complete Collec..

Une aventure totalement psychédélique (imaginez une planète-asile-de-fou où des usines de jouets s’entre-tuent à coup de clowns mécaniques et de bombes-bananes... et ça n'est que le début) avec les dessins d'un Mike Mignola qui n'a pas encore développé le style expressionniste de Hellboy, mais qui dresse déjà des décors fabuleux et des personnages hauts en couleurs (criardes, eh oui, c'est les années 80).

Le scénario m'a rappelé les délires de Judge Dredd et de Lobo. Et en prime il permet d'avoir une explication de l'origine de Rocket Racoon (même si ça n'est pas la seule).

En bonus, une petite histoire avec Groot, plus récente mais tout aussi cinglée.

ATTENTION : Existe avec deux couvertures différentes, ne l'achetez pas deux fois !
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B.P.R.D., tome 1 : Au creux de la Terre et ..

On retrouve l'univers d'Hellboy avec plaisir (même si le perso nous manque !!!), un recueil de plusieurs histoires dans lesquelles on fait la rencontre de petits nouveaux qui intègre le groupe pour de nouvelles aventures. Abe Sapiens est un perso très attachant.
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L'homme à la tête de vis et autres histoires déja..

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L’Homme à la tête de vis… est un recueil de six nouvelles. Elles s’inscrivent dans le registre du fantastique et mettent en scène des héros atypiques, souvent déjantés, en marge des canons de beauté habituels et partageant la même paternité : celle de Mike Mignola, l’auteur de Hellboy.



La première nouvelle, L’homme à la tête de vis, est l’histoire la plus développée de cet ouvrage puisqu’elle s’étale sur un peu plus de 30 pages. Elle met en scène l’Homme à la tête de vis, un humanoïde agent gouvernemental. Cet homme de main du Président Lincoln est employé pour mener à bien des missions délicates et hautement périlleuses. Cette fois, le Président le remet en circulation pour enquêter sur le vol d’un manuscrit du Musée des Livres et Papiers Maudits. L’homme à la tête de vis retrouvera rapidement la trace de son meilleur ennemi : l’Empereur Zombie. Une cavale s’en suit en plein désert illustrée par Mike Mignolia himself et mise en couleurs par Dave Stewart dans des ocres très sombres ce qui a tendance à accentuer le coté intemporel d’un récit qui se déroule dans un futur (a priori) post-apocalyptique. Une parodie de la Quête du Graal, via la présente du Manuscrit volé, dans un univers steampunk. Cette nouvelle a reçu l’Eisner Award de la meilleure publication d’humour en 2003.

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B.P.R.D, tome 2 : L'esprit de Venise & autr..

BPRD, c'est la possibilité d'explorer cet incroyable univers qu'est celui d'HellBoy. Remplit de personnages plus fascinants les uns que les autres, avec le trait mignolesque si caractéristique.

Ici c'est un peu différent puisqu'il s'agit d'une compilation d'histoires d'auteurs autres dans l'univers du BPRD. Un carnet de croquis figure à la fin de l'ouvrage où tous disent leur amour (malheureusement sur quelques lignes, on apprend presque rien) pour l'auteur et/ou Hellboy. Cela se sent, les histoires font vraiment honneur à l'esprit de cet univers unique.

Et, quoique les styles graphiques et scénaristiques soient divers, le niveau m'a semblé homogène. c'est assez rare dans ce genre de compilation pour le souligner
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Batman : Gotham by Gaslight

Gotham by Gaslight qu'est ce que c'est ?



C'est tout simplement l'univers de Batman transposé dans les années 1880 pour le faire rencontrer Jack l'éventreur.



Et si l'idée me plait (pas forcément l'idée d'avoir un Batman vs Jack l'éventreur mais également l'idée de transposer la mythologie de Batman à la fin du XIXème siècle), le résultat ne m'a pas convaincu du tout.



Je ne demandais qu'à apprécier ce récit, et pourtant...

Ce n'est vraiment pas le Batman que j'aime.

Je voulais retrouver un Batman détective enquêtant sur les meurtres de Jack l'éventreur, on en est bien loin.

Il n'y a aucun travail d'enquête et la partie sur Jack l'éventreur est expédié en moins de 50 pages pour laisser place à une autre histoire qui ne nous offrira toujours pas de Batman détective.



Une grosse déception pour moi...
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