Mohammed Dib

Je n’entends que des sottises dès qu’il s’agit de ces gens. Tant que ça vient d’irresponsables, c’est sans importance.

Il y a toujours ce pas de trop que personne ne peut éviter.

Deux années c’est exactement, très long et très court, le temps qu’il faut aux problèmes pour devenir insolubles, pour en arriver comme eux ici à vouloir les escamoter et, comme eux, espérer le faire par ces discussions – ces discussions simplement trop intelligentes pour être honnêtes.

Quand la nature de l'homme est mauvaise, les principes eux-mêmes se corrompent

que valent des principes dont on en fait pas un bon usage?

Nous vivons, pour la plupart, comme les gens qui ont oublié quelque chose, mais qui, dans la confuse inquiétude de leur esprit, continuent à chercher ce "quelque chose" en tâtonnant, parfois en criant et en maudissant

Elles riaient. Point de scepticisme cette fois. Elles riaient tout simplement parce qu'elles trouvaient bizarre qu'un homme lût des livres.

Ces drôles, que rien n'intimidait, erraient dans la ville en quête de mauvais coups à tenter, de plaisanteries brutales. Ils ne perdaient jamais l'occasion de donner libre cours à l'insolence dont s'enveloppait leur obscure angoisse.

Les élèves disaient entre eux: celui qui sait le mieux mentir, le mieux arranger son mensonge, est le meilleur de la classe.

On avait jamais vu Driss faire le geste de donner: Omar ne comprenait pas pourquoi tous l'entouraient ainsi. Etait-ce l'obscur respect que leur inspirait un être qui mangeait chaque jour à sa faim? Etaient-ils fascinés par la puissance sacrée, incarnée en cet enfant mou et sot?

Sur l'heure, je fus un animal qui ne trouvait plus sa place sur terre, ne comprenait pas à quelle fin il avait été créé.