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Citations de Murielle Magellan (200)


Trahison. Le mot n'a pas besoin de préambule. Trahison. Puis, mensonge. Inconscience. Folie. Les vocables s'ajoutent les uns aux autres dans une colère froide, glaçante, inédite. Non, elle n'a pas le souvenir d'avoir un jour suscité cela chez quelqu'un. La colère qui hurle, oui, bien sûr, elle la connait. Celle qui frappe aussi. Celle qui bouscule, se moque, raille ou mord; mais cette colère, si fréquente pourtant, qui se glisse entre les dents serrées, et qui dresse un mur dont chaque mot, chaque respiration, chaque silence est le ciment coriace, non cette colère-là n'est pas connue de la jeune femme.
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C’est ça vieillir, tu vois. Cette lucidité et pourtant, cette résignation au poncif. À l’évidence. Tu rejoins le troupeau car tu connais déjà l’inefficacité de la démarcation. Même quand il y a une grande cause aujourd’hui : le harcèlement des femmes, la maltraitance des migrants, la misère, tout simplement, tu écoutes autour et tu entends : la nuit tombe plus tôt ! Des formules types, toutes blanches ou noires, bien formatées par la famille de pensée d’untel ou d’unetelle. Je hais les phrases toutes faites.
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"Tu as été mon point d'orgue".
Marie observe l’œil sur la serviette. Son cœur palpite plus fort que d'habitude. Elle ignorait que tout ce qu'elle a vécu ces dernières semaines pouvait se lover dans un signe. Elle ne se savait pas capable de ralentir la vie des gens. Elle plie la serviette et la met soigneusement dans sa poche...
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Il fallait donc ouvrir les grilles, entrer dans les maisons, prendre les ponts suspendus, passer les contrôles électroniques des tribunaux ; il fallait donc changer d'itinéraire, suivre les GPS autoritaires, désobéir aussi sans doute. Et puis allumer la radio sans comprendre ce qu'on y raconte...
Il fallait donc tout cela pour apercevoir un peu de l'infinie richesse du monde, qui semble s'éclairer désormais comme un labyrinthe vu du ciel.
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Marie avait douze ans. C’était assez pour garder de bons réflexes en orthographe mais rien depuis ne se fixe en elle. Malgré tout, à la grande fierté de son père, ancien chaudronnier, et de Mado, l’aide à domicile qui l’accompagne depuis des années, la cadette de la famille a obtenu son bac pro option chaudronnerie industrielle. Ainsi diplômée, elle aurait pu être technicienne d’atelier ou de chantier. Elle aurait pu participer à la réalisation de presque n’importe quel ouvrage métallique, pièces de bateau, d’avion, de train, de mobilier même; elle aurait pu travailler la tôle et les profilés, les tubes ou les poutrelles, contrôler la conformité ou définir des outillages. Mais Marie a préféré l’activité de serveuse, plus ludique à ses yeux juvéniles, et aux horaires plus souples, qui lui laisseront du temps pour marcher sur les docks avec Alexandre, se jeter sur lui entre deux cheminées et se voir vieillir dans les reflets des vitres teintées garées là.
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Marie n'a jamais goûté les petits triomphes que sont les mises en porte-à-faux des autres. Elle n'y voit pas de bénéfice.
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Pour Marie, les mots n'ont pas de sens mais des vibrations, à la façon d'une peau ou d'une haleine, qui permettent de se reconnaître, et au bout du compte, faire l'amour. Il lui semble que c'est la seule chose possible sur terre, se blotir, s'embrasser, s'unir. Elle aime la jouissance aussi, mais ce n'est pas ce qu'elle cherche en priorité.
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La jeunesse naïve a tendance à croire que la maturité apaise les désirs, que la sagesse acquise rend le renoncement plus simple, si c'est pour le bien de celui qui a sa vie à faire. A qui la faute ? A la littérature ? A la religion ? Au romantisme ? La vérité est que non, non, non. L'âge n'apaise rien. Presque jamais.
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" J'en ai vu, comme nous, qui allaient à pas lents
Et portaient leur amour comme on porte un enfant,
J'en ai vu, comme nous, qui allaient à pas lents
Et tombaient à genoux, dans le soir finissant,
Je les ai retrouvés, furieux et combattant
Comme deux loups blessés. Que sont-ils maintenant ?

Barbara
[citation d'ouverture]

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L'amour qu'ils éprouvent, il ne le décrirait pas comme du ciment, non, mais plutôt comme une matière meuble qui s'adapte aux secousses, épouse les mouvements imposés par la vie.
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Les résistances pratiques sont des illusions d'optique. Rien n'est loin. Rien n'est vraiment incontournable. Tout, ou presque, est à portée.
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"Un jour, elle leur a parlé de géométrie, et il a eu la sensation physique de la découverte. Un monde conceptuel auquel il n'avait jamais eu accès s'ouvrait à lui. Il ne comprenait pas tout mais ce continent ignoré se révélait peu à peu : un ballon n'était plus un ballon mais une sphère. Une galette bretonne n'était plus un biscuit mais un disque. Cylindre. Cube. Polygone. "Olympe, tu es cette vieille dame pisse-vinaigre. Tu es ma géométrie."
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Olympe est plus torturée face à la victoire, certaine de la mériter, mais convaincue que d'autres, ignorés, la mériteraient aussi. C'est ainsi qu'elle a fait sa carrière. Première exposition à dix-sept ans dans le garage de son père.
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Olympe est plus torturée face à la victoire, certaine de la mériter, mais convaincue que d'autres, ignorés, la mériteraient aussi. C'est ainsi qu'elle a fait sa carrière. Première exposition à dix-sept ans dans le garage de son père.
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Il y a des perruches inséparables et il y a Olympe et Paul quand ils se retrouvent le soir, bienheureux, seulement occupés à constater l'effet de la lune sur l'étoffe des rideaux et à conclure à l'unisson : "On est bien."
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Pour elle, le vin est une oeuvre déposée dans le palais même de ceux qui le goûtent et, cette création abstraite est interprétée à sa guise par le consommateur.
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Tu m'as fait découvrir la différence, il lui a dit. On croit savoir qu'on est différents les uns des autres depuis toujours, mais c'est tout l'inverse. En fait, depuis toujours on croit qu'on est tous identiques.
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La galerie exhibe ses oeuvres. L'espace vaste, lumineux, haut, dégage immédiatement une sorte d'intensité du fait des toiles toujours denses choisies par l'hôtesse des lieux. Quand il entre, le visiteur ne doit pas se sentir chez lui, au contraire, il doit se sentir ailleurs. Dans un monde coupé du monde. Un autre pérégrin.
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Elle ne croit pas l'homme capable d'amour même si elle le croit capable d'avoir inventé l'amour.
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L'art est un naufrage. Il n'arrive à rien. Il devrait produire de la clameur, de la fureur, des scandales. il est devenu l'ami des banquiers, des investisseurs, et des intermédiaires [...] qui cherchent la bonne recette. Rien n'est plus calfeutré et ouaté et insonore que le monde de l'art aujourd'hui.
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