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EAN : 9782266340656
240 pages
Pocket (21/09/2023)
3.87/5   184 notes
Résumé :
Peut-on changer le cours de sa vie ?

Marie-Line est serveuse dans une brasserie du Havre. À peine diplômée d’un bac pro, esclave d’un père malade et de fins de mois difficiles, son quotidien ressemble à de la survie. Et si elle ne connaît rien au cinéma, ça ne l’empêche pas de se faire des films. Alors, quand le jeune Alexandre entre dans son collimateur de rêveuse, elle y voit la perspective d’un ailleurs. Mais l’histoire dérape. Et mise au pied du m... >Voir plus
Que lire après Changer le sens des rivières, également paru sous le titre Marie-Line et son jugeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 184 notes
Marie est une jeune femme qui gère son budget de façon très méthodique. Elle a perdu sa mère à l'âge de douze ans. Son père est devenu hypocondriaque psychotique à la même époque et a ensuite été licencié. Quant à sa soeur Victoria, elle a prétexté l'amour fou pour les abandonner et disparaître.

Marie a réussi tout de même à obtenir un bac pro option chaudronnerie industrielle. Elle est aujourd'hui serveuse au Havre et doit passer voir son père tous les jours ou presque. Et voilà qu'elle va s'enticher d'un gars Alexandre, brillant, très cultivé et beau parleur, qui, lui aussi en naïf romantique est attiré par sa douceur et sa sensualité, mais rapidement, il ne répondra plus aux messages de Marie. Celle-ci sent que la différence de culture entre eux est la cause de cette rupture. Elle se sent humiliée. Voulant s'expliquer avec lui, elle va tenter de le revoir et malencontreusement, par un geste incontrôlé, va se retrouver face à un juge. Elle ne sera pas incarcérée mais devra s'acquitter d'une somme qu'elle n'a aucun moyen de régler. Lui sera alors proposé par le juge un marché bien particulier et ce sera le début de l'éveil de sa personnalité.
Comme beaucoup de gens dans ce pays, Marie apprend ce qu'est l'humiliation et le mépris. Si, au départ, elle va se sentir complexée par ses origines modestes, petit à petit, elle va prendre conscience qu'elle peut évoluer et se rebeller contre son destin. Ce ne sera pas facile, loin de là, elle aura beaucoup d'obstacles à franchir mais elle comprend qu'elle peut désormais être maîtresse de son destin.
Changer le sens des rivières, c'est transformer un destin qui semble tracé d'avance, c'est mettre à mal ce fameux déterminisme social et Murielle Magellan, dans ce roman montre qu'avec une volonté d'acier, c'est possible.
J'ai trouvé ce roman d'une complète actualité. L'auteure nous montre à quel point rien n'est jamais défini d'avance et qu'il faut toujours se battre, ne pas céder au fatalisme et ne pas baisser les bras. Elle démontre également que tout passe par la culture.

Un excellent roman qui se lit d'une traite !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Ca commence par de la violence.
Marie ne supporte pas se sentir méprisée par Alexandre, féru de culture cinématographique, passionné par François Truffaut. Elle, elle n'a qu'un bac pro en chaudronnerie, et ses journées, elle les passe au bar, à servir. Ses soirées, à soigner son père hypocondriaque sévère.
Marie aime Alexandre, pourtant. Mais elle le repousse brutalement lorsqu'il veut rompre à cause de son manque de culture. Et voilà Marie devant le juge.

Ca continue par la curiosité. Curiosité intellectuelle. le monde s'ouvre à elle par l'intermédiaire de ce juge. Et c'est l'occasion à nous aussi de picorer le monde, à travers son regard frais.

Ca se développe par la cassure des codes de toutes sortes et ça me plait.
« Je hais les phrases toutes faites. Méfie -toi des phrases toutes faites : « On n'a rien sans rien. Il n'y a pas de fumée sans feu. IL faut être deux pour danser la valse ! » Conneries. Les riches et les pauvres. Les dominants, les dominés. Les discriminants, les discriminés. Les gentils, les méchants. Dès que ta pensée tombe dans ce puits débile et binaire, arrête-la ! »

Marie change, et elle change le cours de sa vie.
« C'est une vie, c'est la mienne » : cette phrase du Dernier métro de François Truffaut, elle la fait sienne.
Quelle belle leçon d'ouverture !

Phrases courtes, mots nets, images parlantes, message non conventionnel et rempli d'espoir : ce roman aide à s'interroger sur le monde et à devenir meilleur, sans leçon de morale édifiante, mais tout simplement en suivant Marie, la brave petite jeune fille du Havre.

Murielle Magellan séduit, entraine, pousse à changer le sens des rivières, mais par la douceur.
Interpellant !
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Pas vraiment joyeuse la vie de jeune adulte de Marie.
Elle vit au Havre, a obtenu un bac pro et travaille dans un bistrot.
On peut dire que sa vie est lourde de charges financières et affectives.
Elle fait la connaissance d'Alexandre qui représente pour elle la culture, l'ouverture vers un autre monde mais il la rejette, ne veut pas de cette fille qui va le tirer vers le bas.
Marie réagit mal, violemment et se retrouve au tribunal, condamnée à une dette trop lourde pour elle.
Sur son chemin va se trouver un juge qui lui propose d'arrondir ses fins de mois en lui servant de chauffeur mais bien plus, très sainement.
Les réflexions de ce monsieur vont ouvrir l'esprit de Marie.
En réalité, nous sommes devant deux êtres qui ont souffert chacun à leur façon.
Marie va se rendre compte qu'elle n'est pas nulle et qu'elle peut aussi faire du chemin intellectuel. Il n'est pas trop tard. Sa vie n'est pas jouée.
On peut "Changer le sens des rivières".
un livre porteur d'espoir et je l'ai ressenti comme tellement vrai.
Personne n'est prédestiné. Enfin, c'est ce que je crois depuis toujours et Muriel Magellan m'a renforcé dans mes convictions.
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Qui pourrait "Changer le sens des rivières", qui pourrait écrire à une jeune femme ces mots étranges, "tu as été mon point d'orgue" ? Les réponses elles aussi sont surprenantes, à la hauteur du très beau et du très émouvant roman construit par Murielle Magellan autour de ces deux énigmes.


J'aime à flâner dans les flottements de sa pensée, au style sobre et poétique. J'aime me laisser guider par les mots de Murielle Magellan, à l'humour efficace, des mots qui se déplacent au gré du vent, changent de sens, vont de l'impasse à l'autoroute, pour fuguer et disparaître, ou qui empruntent un rond point pour mieux assimiler que par moment, la vie n'a pas de sens, pas d'issue.


A l'adolescence on se cherche, et plus encore dans les bras de l'autre. Moi Marie je l'aime, mais lui Alexandre, pourquoi l'aime t-il, pour une bonne ou une mauvaise raison ? La jeune Marie était insouciante, elle ne se posait pas de questions sur son avenir, malgré une formation de chaudronnière, et son Job de garçon de café. Alors, quand Alexandre lui demanda, est-ce que tu connais Truffaut ? Elle dit non. Car c'était si peu important pour elle de connaître Truffaut ou Fleitour ou Magellan, elle s'en moquait.


Tous les mondes d'Alexandre , s'écroulèrent, tout s'écroula car ne pas connaître Truffaut ou Zizou pour un marseillais, c'est une injure, ça n'a aucun sens, c'est juste intolérable !
A ce point là du livre, Marie et Alexandre s'en tapaient , du sens des rivières, à tel point qu'une violente dispute éclata, et son dénouement sous l'oeil goguenard d'une patrouille de la police, accusa Marie.


Le ciel s'assombrit face au juge Doutremont. Sur comparution immédiate la peine était en sursis, mais l'amende fût sévère pour Marie orpheline dont le père était un coûteux fardeau. Et quel juge, non, si, lui, c'est celui du café, celui sur lequel elle a renversé par mégarde une tisane.


Quel juge ! Un juge taciturne, encombrant, un père de plus à surveiller, conduire, écouter sans rien dire, un fardeau, même si le marché conclu avec Doutremont lui permettra de payer l'amende. Cette cohabitation dans le huis clos de sa voiture va virer au cauchemar. Pointilleux, il a au bord de ses lèvres de procureur, cette pensée obsessionnelle, Marie ne doit plus approcher Alexandre.


Rien ne se déroulera comme imaginé par la jeune fille. Doutremont lui ouvrit des fenêtres sur le monde, s'indigna à la pensée que Marie pu éprouver un sentiment d'infériorité qui s'allongeait avec le temps. Un code civil, plus le film le Dernier Métro, plus de bonnes doses de débats entre justice et injustice et les neurones de Marie se remirent à vibrer. Marie, s'informait depuis sur le droit des minorités et sur les génocides, et de tant d'autres sujets... le marteau et l'enclume ne servait plus qu'à déplier les mots tordus, écraser les idées mal dégrossies.


Le drame éclata sur la rivière de l'abandon amoureux, sur le pardon d'Alexandre, murmuré d'avoir cru Marie indigne, sur les échanges de SMS trop visibles pour un Juge.


A qui s'adressait l'énigme, qui pouvait Changer le sens des rivières. Pour Marie , le sens de l'abandon dans les bras d'Alexandre accompagnait le sens de sa vie, où pour la première fois elle s'imagina porté par le courant de l'amour.


Mais lui scotché à son petit fleuve tranquille de juge, mais terrassé par sa culpabilité, pouvait-il avec son compagnon imaginer ce point si particulier, ce point d'orgue possible, se réconcilier avec sa conscience ?


Les êtres ne sont-ils pas faits pour se comprendre. La personnalité de Marie, sa lucidité, son insondable énergie à donner de la joie et de l'espoir, et même de l'esprit creuse un chemin de traverse, un itinéraire lumineux pour ses proches. Changer le sens des rivières est une fable sur l'éveil, et plus encore sur le renoncement à ces longs fleuves tranquilles, mornes et insipides jusqu'à leur embouchure dans un tout où l'intime disparaîtra.


Marie est comme le portrait à peine estompé de l'auteure. Murielle Magellan dont l'énergie, défit les murailles, sans oublier les petites choses de la vie, comme les oiseaux, chez elle, on se cache pour y vivre.
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Marie est une jeune femme de vingt trois ans, issue d'un milieu populaire.

Elle travaille dans un bar, très économe, elle gère son budget à l'euro près ,s'occupe chaque soir de son père souffrant d'hypocondrie psychotique, licencié pour cela .

Sa soeur Victoria a prétexté l'amour fou pour les abandonner….

Elle n'a pas eu la chance d'étudier, ne connaît que la galère des petits boulots et le paysage industriel du Havre.

Peut - on vivre une belle histoire d'amour quand on ne vient pas du même monde?
D'un milieu social différent ? .

Marie en fera la douloureuse expérience lorsqu'elle rencontre Alexandre .garçon brillant, plutôt vantard, beau parleur qui l'entretient de Truffaut dont il est passionné lui citant une des ses phrases : «  Seul le domaine affectif m'occupe et m'intéresse » .

Toute la suite de la vie de Marie se joue là, maintenant , en s'entichant d'Alexandre , cultivé———-mais pourtant naïf et romantique attiré par le charme ,la sensualité de Marie,——-elle se rend vite compte puisqu'elle ne connaît pas le cinéma , ni la peinture , la poésie qu'il va la rejeter à cause de son manque de culture …
Il craint, le fat , qu'elle ne le tire vers le bas ! .

Elle découvre l'humiliation et le mépris …

Il représente l'ouverture vers un autre monde.
Mais elle réagit très mal, violemment, se retrouve au tribunal, sur son chemin elle reconnaîtra le juge taciturne et encombrant entrevu au bar où elle est serveuse…
.. Il lui permettra de lui servir de chauffeur. ….

Je n'en dirai pas plus : après quelques péripéties , cette rencontre va permettre à ces deux écorchés vifs de s'apprivoiser,.

: Gérard le méticuleux et son Code Pénal , Marie , battante, courageuse, vraie , attachante, au regard neuf, énergique , audacieuse, elle change le cours de sa vie, casse les codes .

La phrase de François Truffaut: C'est une vie, c'est la mienne » , elle la lui emprunte. .
Une très belle leçon d'ouverture à la culture et au monde !

Le ton est vif, les phrases courtes: certaines formules nettes et sans bavure : «  Je hais les phrases toutes faites . Méfie - toi des phrases toutes faites : On n'a rien sans rien , il n'y a pas de fumée sans feu . Conneries . Les riches et les pauvres. Les gentils , les méchants…. »

Un roman bien construit, original, porteur d'espoir, lucide , montrant qu'il ne faut pas s'enfermer dans un cadre , aller beaucoup plus loin grâce à l'ouverture d'esprit, la persévérance, la volonté,, l'éveil à l'autre ….

L'auteure, par son optimisme , son humour efficace, son style sobre , nous entraîne, nous pousse à nous interroger sur le sens de la vie, ses parcours et ses aléas.

La vie de Marie changera par la douceur, sans leçon de morale, sans oublier la culture.
Roman d'apprentissage en forme de fable urbaine, prenante et émouvante .

Elle montre que personne n'est prédestiné,.

On peut échapper au fameux déterminisme social.

Lu d'une traite !

Je ne connais pas les autres livres de l'auteure .



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critiques presse (1)
LeSoir
05 février 2019
Un roman à l’écriture légèrement acidulée, comme un bonbon qui goûte le sucré et le sûr à la fois, comme un texte de Souchon d’ailleurs.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, les tendres cabossés sont des has been. le monde aime les carnassiers, les femmes et les hommes en colère. Il faut "être en guerre". On n'écoute que ceux-là, les battants, leur rage à peine dissimulée est perçue comme une qualité pour survivre et gagner. On associe la douceur à la faiblesse. Comme si les doux ne pouvaient pas aller au combat de la vie.
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Notre époque a honte de la douceur. Aujourd’hui, le monde aime les carnassiers, les femmes et les hommes en colère. Il faut « être en guerre ». On n’écoute que ceux-là, les battants, leur rage à peine dissimulée est perçue comme une qualité pour survivre et gagner. On associe la douceur à la faiblesse. Comme si les doux ne pouvaient pas aller au combat de la vie. Quel est le jury stupide qui décrète que le chaud et le froid valent mieux que le tiède ? J’admire ceux-là qui passent entre les gouttes de cette nouvelle mode : en vouloir à la terre entière !
Commenter  J’apprécie          2312
«  Marie a honte de cette méprise .Ses joues sont cramoisies.
Elle se sent naine, transparente.
Truffaut et Verlaine se fendent la poire et lui rappellent la foule des géants dont elle ne fait pas partie.
Elle ne sait rien des siècles. Elle ne sait rien des poètes que son écran affiche en recherches associées, Hugo, Rimbaud, Baudelaire, aux noms de rues ou de médiathèques, si familiers pourtant…. 
Douloureuse, Marie efface le nom de Verlaine dans la case Google et elle tape Alexandre … »
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Il fallait donc ouvrir les grilles, entrer dans les maisons, prendre les ponts suspendus, passer les contrôles électroniques des tribunaux; il fallait donc changer d'itinéraire, suivre les GPS autoritaires, désobéir aussi, sans doute. Et puis allumer la radio sans comprendre ce qu'on y raconte, tant de fois la radio, les ondes avec leurs oscillations volubiles, leurs joutes, leurs pontifiants déballages de références; oublier son père un peu, désaimer sa sœur malgré la trace profonde de sororité, de gémellité même, la trace qui ne disparaitra jamais, qui se transmettra peut-être, de génération en génération. Se battre, baiser, ramper de terreur et de désespoir, terrorisée par l'avenir, affronter les courriers des banques, demander aussi, c'est ce qu'il fallait. Demander, et insister. Oser. Chercher. Être au-delà des humiliations. Sans rancune. Sans tenir les comptes. Il fallait donc tout cela pour apercevoir un peu de l'infime richesse du monde qui semble s'éclairer désormais comme un labyrinthe vu du ciel.
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" Je t'ai dit tout ça justement parce que Judith est le seul sujet...pour lequel je n'ai pas les mots. Tu vois, ils ne viennent pas. Je les convoque, et ils sont absents. Alors, n'en parlons plus."
Le verre d'eau tremble dans la main de Doutremont. Cet homme massif et érudit, qui juge peut-être des génocides , a donc aussi peur de ses souvenirs que Papa quand il déclenche une crise après avoir feuilleté l'album de famille ?
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Videos de Murielle Magellan (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Murielle Magellan
"La page blanche", un film de Murielle Magellan avec Sara Giraudeau, Pierre Deladonchamps et Grégoire Ludig. D'après la BD de Pénélope Bagieu et Boulet, publiée aux éditions Delcourt.
"On devrait tous perdre la mémoire au moins une fois dans sa vie." Au cinéma le 31 août en partenariat avec OCS.
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