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Citations de Murielle Magellan (200)


Ils sont assommés par cet échange qui les ramène à ce qu'ils sont : des indociles. Des marcheurs de côté. Des êtres qui échappent à la définition. Ils ne se sont jamais pliés à une seule loi, une seule façon d'aller au monde. Ils sont conventionnels, puis ne le sont plus. Réactionnaires puis profondément ancrés dans leur époque. Ils ne pensent pas en ''école'' en ''tendance'' en 'famille''. Ils ne veulent entraîner personne derrière eux, ni créer des courants qui seraient des courants d'air. Si on les suit, c'est une fête, dont on sait qu'elle finira tout à l'heure. Ils dansent sur les fils de leurs émotions, et de leur intelligence, passant de l'un à l'autre quand on les attend ailleurs. Il s'enthousiasment et s'indignent sans que l'on puisse savoir vraiment quand ni pourquoi, car ils n'en font pas une spécialité. Les indociles n'ont pas d'âge, ni de classe sociale. Ils sont instruits ou ne le sont pas, et dans ce dernier cas, ils sont ébaubis quand ils découvrent au détour d'un texte, d'un article de presse, que d'autres ont si bien exprimé ces choses qu'ils se sentaient seuls à penser. Leurs succès ou leurs échecs ne sont que les rebondissements d'une vie qui s'écrit chaque jour. Les tiroirs dans lesquels on voudrait les ranger ne ferment pas. Les indociles débordent. Calmement réfractaires. Rarement militants. Souvent discrets. Ils font dans l'ombre ou la lumière un chemin qui échappe à ceux qui ont besoin de repères. Leurs choix ne sont jamais dictés par la morale. Parfois par la gentillesse. Parfois par l'égoïsme ou l'orgueil. Mais jamais par la doxa qui n'a aucune prise sur eux. Ou de façon passagère. Comme un égarement.
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Il se sentait libre avec Emmanuelle, sa vie de famille, ses enfants. Il se sentait libre et un papillon de nuit est venu exécuter une danse ensorceleuse sous ses fenêtres. Il l’a suivi, et désormais, aux côtés de cette femme sans entraves, sans responsabilité familiale, sans certitude, il se sent prisonnier, mais traversé par une intensité de vie qu’il avait oubliée. La Prisonnière ne lui est jamais autant apparue comme un portrait prophétique de lui-même, et il éprouve à la fois une blessure et un émerveillement.
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Rien n'est loin. Rien n'est vraiment incontournable. Tout, ou presque, est à portée.
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Par un effet de contre-plongée, l'ombre portée sur le mur donne elle-même à l'arbre nain et à ses fruits des allures de géant.
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Alexandre portait à lui seul celle qu'elle rêvait d'être demain. Avec cette interdiction officielle de le voir, Marie se sent démasquée, réduite à sa pauvre humanité. Sans passeur, rien ne sera possible.
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« Le portable a donné aux amoureux une telle liberté que je me demande souvent si ceux d’aujourd’hui peuvent concevoir qu’on ait pu rester vissés à nos chaises des journées entières à essayer de lire ou à zapper misérablement en attendant le coup de fil libérateur. L’attente est éternelle mais on peut au moins désormais l’amener avec nous, la trimballer comme une prothèse invisible dans nos diverses déambulations, elle n’a plus cette forme amorphe et paralytique d’autrefois »
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Quelqu'un était là et quelqu'un n'est plus là. Quelquefois cela arrive en douceur. Un lent éloignement et l'être cher, un jour, nous apparaît comme un petit point au lointain d'une route, on le regrette sans le distinguer clairement. On se résout à cette mort lente du lien. Quelquefois, c'est brutal.
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Pragmatique, la galeriste répond qu'organiser une exposition, ça n'est pas seulement suspendre des tableaux contre un mur, le sait-il ? Cela se pense, se rêve, se conçoit. C'est une mise en scène, une stratégie, un soupçon de bluff, du savoir-faire.
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Olympe n'appartient à personne, et si l'on y pense elle n'a pas d'addiction si ce n'est celle qui fait sa gloire : l'art.
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Olympe n'a pas grandi. Elle est née grande.
C'est sa mère qui ne l'était pas.
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"Ce n'est pas une romance", pense Olympe. On ne voit rien d'elle que ses mains, et pourtant on a la sensation de son emprise sur lui. Pas de l'amour ; du pouvoir.
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Son amour était une sorte de rouleau compresseur puissant et sans nuance, envahissant , jouissif, effrayant, exclusif.
…..Cet infidèle exigeait de moi la fidélité, pour la première fois, il me jurait la sienne. Plus question de se cacher des choses, de laisser des zones d'ombre. Nous devions avancer ensemble, à découvert.
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« (On tire des traits. On met des points finals. Mais ça n'est jamais tout à fait fini. On parvient rarement à réaliser cette coupure nette et propre que l'on souhaite. Parce que l'on n'est pas seul à jouer. Il y a l'autre. Qui rappelle. Qui ne veut pas se faire insulter quand même, même s'il est un salaud. Qui veut essayer, lui aussi, de terminer joliment son histoire, à sa manière, alors que de votre point de vue à vous, c'est trop tard pour que ce soit joli. Mais pas de son point de vue à lui. Il faut composer. On veut trancher et notre geste soulève un nuage de sciure impossible à balayer totalement. Qui pique les yeux. Rien n'est jamais tout à fait fini. Le seul trait que l'on puisse vraiment tirer, c'est quand on n'est plus en état de le faire. Occis. Et ça ne déplaît pas, en réalité, ces fausses fins perpétuelles. L'hypothèse de la renaissance.) »
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... Peut-être nous croiserons-nous un jour devant la femme assise au regard bleu, aussi troublés et enthousiastes qu'au premier jour. Je voulais te dire, où que tu sois, que je te demande pardon du mal que je t'ai fait. Un jumeau terrifiant a pris possession de moi. Je l'ai banni. Il ne reviendra plus. Rien ne valait que je te fasse subir une telle douleur; Tu es dans mes penses comme une rencontre essentielle de ma vie ; non pas qu'elle soit mieux maintenant qu'avant, mais elle est ma vie. Je ne regrette rien. Je ne suis pas ta victime, je le sais désormais. Etais-je un être perdu ? As-tu abusé de moi ? Non? J'ai avancé en conscience. Je t'aime parce que je t'ai aimée. Je t'aime parce que, grâce à toi, je m'autorise cette hypertrophie de l'ego nécessaire à la recherche de haut niveau et je me consacre, comme le fou que je suis, à cet outil qui servira peut-être un jour, qui sait à faire progresser l'humanité, Olympe, belle femme indocile, malgré tout ce qui nous sépare, je voulais t'écrire : merci.
Je t'embrasse, Paul."
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Tout se mélange, Olympe aime. Olympe aimait des oeuvres, des moments, des fulgurances? Olympe aime, tout simplement. Elle aime Solal. Elle aime Paul. Elle aime ce que sont ces hommes et ce qu'ils portent en eux. Elle aime plus largement encore, cette frange de la race humaine qui, quand elle a honte d'elle-même, produit des chefs-d'oeuvre, quand d'autres détruisent, vomissent, massacrent. Elle est sous cocaïne mentale. Elle est en haut d'une tour, elle plane. Elle aime Khalia, elle aime Lucille, elle aime Sofia. Elle aime aussi Sylsonn, bien sûr, l'entravé, l'acrimonieux. Olympe porte bien son nom. Olympe est tout en haut d'elle-même.
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Olympe murmure : "Solal a un parcours. Mais il est invisible."
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Avec l'homme slave il y a eu tant de coup de fil difficile à passer, tant de lettres difficiles à poster, tant de mots difficiles à dire. Avec lui j'ai tout arraché de moi. Comme un torrent. Où plutôt comme un vertige.
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Mais pour accompagner cette solitude, il fallait un homme que j'aime et qui m'aime, simplement. Et des enfants, parce que c'est nécessaire, vital, de jouer les mammifères et de transmettre.
J'étais une femelle et je voulais un mâle consentant et aimant pour me rendre mère.
Et nous ferions le chemin ensemble.
page 139.
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Journal

Facétieux Makine !

(...) Je découvre aussi que l'artiste insatisfait, après son Goncourt en 1995, las de devoir honorer ce "Makine" devenu glorieux , a choisi de publier plusieurs textes sous le nom de Gabriel Osmonde. Ce pseudonyme (qui est devenu d'ailleurs un personnage de son dernier roman) lui a permis d'écrire des textes plus insolents, moins politiquement corrects, plus sombres.- J'ai moi-même un nom de plume (...) mais je m'amuse toujours à l'idée d'écrivains comme Romain Gary ou Stephen King qui ont désiré publier sous un autre nom pour remettre leur talent à l'épreuve de l'anonymat. Contrairement à George Sand ou autres soeurs Brontë qui ont opté pour des pseudonymes masculins afin de récolter les bénéfices de l'autre sexe, les hommes ne poussent jamais le goût du risque jusqu'à choisir un pseudonyme féminin (...) (p. 73)
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Forcément coupable, forcément dangereuse puisque son origine sociale est modeste.
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