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Critiques de Nicolas Delesalle (320)
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Le goût du large

« J’avais la sensation d’être à bord de ma propre vie et de m’éloigner de son cours normal pour une parenthèse fascinante, une cure de déconnexion, ou plutôt une tentative de reconnexion avec la nature, les éléments, et peut-être avec moi-même ». C’est dans cet état d’esprit que Nicolas Delesalle embarque pour neuf jours sur le MSC Cordoba, géant d’acier transportant 1628 boîtes d’un contenu méconnu, des citrons au matières dangereuses. Il rencontre peu à peu Ramis, Ruben, Joseph…parmi les 21 membres de l’équipage, philippins, célibataires ou pères de famille, qui ont laissé femmes et enfants de longs mois pour faire vivre leur famille, en tentant « de pallier l’absence, le manque, de combler la distance ».

Parmi cet univers strictement masculin, il y a Maïté, jolie sexagénaire, la seule autre voyageuse à bord, éloignée des vingt et un millions de touristes qui choisissent l’agrément des croisières touristiques, les activités à bord, boîtes de nuit, piscine, bars, escales culturelles » opte, à l’instar de trois mille autres baroudeurs, pour la solitude d’un cargo.

Solitude, grand large, palette de couleurs : des gris aux roses ou oranges du ciel et de l’horizon, des bleus de l’eau, des couleurs multiples des containers… une invitation à la méditation, un contexte idéal pour ouvrir chacune de ces boîtes pleines de souvenirs et d’émotions qui peuvent ici, émerger.



Nicolas Delesalle transporte le lecteur -et c’est un réel transport- sur les lieux de ses reportages avec leurs blessures, parle de ses rencontres avec leurs bonheurs, évoque quelques années d’expériences qui laissent à jamais des traces au fond de l’âme, à défaut d’y imprimer des bleus.



L’Afganisthan et Kaboul, constellée de parpaings qui cachent la misère « certains sont décorés de dessins d’enfants, petits coeurs et colombes blanches voletant dans le ciel azuré… sans doute l’œuvre d’une ONG », Bamiyam, l’Egypte et la place Tahrir, l’Afrique, au large de la Sicile et ses cimetières sous-marins, l’Afrique… dans chaque pays, dans chaque contrée, le reporter se remémore le poids des guerres, tout en faisant étape dans la grotte du Causse Noire, près de Millau où il a vécu l’expérience de l’isolement sous-terre.

Au cours de ce voyage méditatif, l’auteur exprime une grande sensibilité et provoque un lot d’émotions. L’écriture est vraiment agréable, le style employé alterne sérieux, drame et humour. Un très beau roman.



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Le goût du large

Le voyage en cargo est le parfait moyen pour laisser le temps ne plus avoir de prise sur nous, et pour s'ouvrir à ses souvenirs.

L'auteur nous fait voyager aux quatre coins du monde avec ses différents récits, toujours avec un brin d'humour et le recul nécessaire à la compréhension de ce qu'il a vécu. Le voyage est doux et rythmé par le parcours du cargo perdu sur les flots, mais en même temps chaque histoire et suffisamment courte et dynamique pour rester accroché du début à la fin.

Bref, un très bon texte.
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Le goût du large

Le Goût du large embarque le lecteur pour un voyage passionnant, plein d'humour et d'esprit, de couleurs et de saveurs, et réveille notre irrésistible envie d'ailleurs.
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Le goût du large

Une vraie découverte. Une passionnante et dépaysante invitation au(x) voyage(s) à travers la croisière du narrateur sur un cargo mais aussi ses souvenirs de reporters à travers le monde. Sa mémoire est un porte-conteneurs transportant des souvenirs parfois très durs, souvent étonnants, mais où, tel le mythique rayon vert, qu'il guette sur le pont du cargo, l'espoir apparaît toujours, fugacement.
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Le goût du large

Après Un parfum d’herbe coupée qui m’avait beaucoup plu, le sujet du nouveau roman de Nicolas Delesalle m’a immédiatement interpellée.



L’auteur y évoque des scènes vécues en tant que grand reporter au cours d’une semaine de déconnexion totale, sur un bateau. Ce voyage en Cargo, de la mer du Nord à Istanbul, est l’occasion d’une totale décompression, de se retrouver face à lui-même et aussi face à la page blanche.



Il égrène les souvenirs de lieux, de rencontres, essentiellement des environnements de conflit, de guerre ou de chaos, dans des pays le plus souvent en crise, aux 4 coins de la planète.



Comme ses mots convoquaient des images délicieuses, souvenirs d’enfance et autres madeleines de Proust dans Un parfum d’herbe coupée, la langue de Nicolas Delesalle dans ce roman a le pouvoir de rendre terriblement vivants et proches les événements évoqués, dans toute leur horreur le plus souvent mais avec un détachement du au temps, à la distance peut-être. Sans doute aussi parce que tout un chacun a déjà vu, au détour d’un journal télévisé ou d’un documentaire, ces scènes choquantes de famine, pauvreté, guerre et exactions qui à force se banalisent. En tous cas les mots frappent juste, et j’ai aimé ce regard du journaliste professionnel, qui contraste avec les images sans filtre auxquelles on est fréquemment confronté.



A cheval entre roman et documentaire, ce récit est aussi celui d’une aventure intérieure, d’un moment pris pour être face à soi, changer le cours du temps, ralentir l’action et privilégier la réflexion.



Cette expérience du voyage en cargo me fascine en même temps qu’elle me rebute. Nicolas Delesalle en tire un très beau texte, qui m’a beaucoup touchée.
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Le goût du large

Sous prétexte de nous narrer un voyage de neuf jours en mer, Nicolas Delesalle nous propose un retour sur ses différentes expériences en tant que grand reporter. La forme du livre se rapproche du recueil de nouvelles, même si sa croisière en cargo reste le fils conducteur.



Je ne suis pas un adepte des récits de voyage. J’ai pourtant pris beaucoup de plaisir et ce pour plusieurs raisons :

Avec cet auteur, on voyage. Chaque nouvelle anecdote nous transporte dans les quatre coins du monde. Moi qui n’y connaissais pas grand-chose en géographie, j’ai souvent été perdu avec tous les noms de villes mais ce n’est pas rédhibitoire à la compréhension et le dépaysement a été total.

Lors de ses périples, le journaliste a rencontré des personnes représentatives de la condition du pays visité. C’est par ces indigènes et leurs discours qu’il nous fait découvrir l’atmosphère de l’endroit et qu’il nous confronte à ces existences souvent difficiles. L’humain est au centre de son initiative. Il échange avec ces gens pour mieux les comprendre et ainsi partager avec nous ces petits bouts de vie.

Chaque anecdote est abordée avec un soupçon d’humour. Les drames vécus s’en trouvent dès lors beaucoup plus accessibles sans perdre de leur impact pour autant. J’ai donc vécu des situations tragiques avec le sourire, sans jamais me sentir mal à l’aise. Certaines nouvelles auraient d’ailleurs mérité un peu plus d’approfondissement ou de longueur tant elles étaient intéressantes et divertissantes.



Sans jamais tomber dans le pathétique, Nicolas Delesalle nous ouvre des petites portes d’humanité qui ont transformé mes gros problèmes personnels en petits tracas insignifiants. En très peu de pages, il sait être percutant. J’ai trouvé ce texte instructif et je l’ai perçu comme une courte approche de la situation de la planète vue par les yeux bienveillants d’un amoureux du monde.
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Le goût du large

Je n'ai pas aimé ce récit, même s'il est bien écrit. Ce n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais (c'est peut-être l'origine de mon manque d'intérêt). J'ai tout de suite détesté le narrateur qui, pour mon goût, a trop l'air de "s'écouter parler", de se penser bon et original, ça m'a agacée au plus haut point. Ça m'a fait pensé à plusieurs récits déjà lus de journalistes internationaux qui visitent les pays en guerre supposément pour informer la population (quitte à se mettre en danger), alors qu'on dirait davantage qu'ils le font pour l'émotion forte ressentie ou pour le statut ou la gloire de pouvoir en parler ensuite. Bref, ce récit n'était pas pour moi.
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Le goût du large

"Le cargo commence à me digérer. L'océan me dissout peu à peu. Je ne vérifie plus l'état du réseau sur mon téléphone portable. Je ne cherche plus à m'occuper l'esprit. Le voyage commence vraiment maintenant".



Une parenthèse hors du temps, une pause dans l’éternelle course contre la montre, qui n’en a pas rêvé ? Certains ne se contentent pas de rêver, ils embarquent sur un cargo. Au milieu d'une mosaïque de containers. Loin du confort et de la foule policée des croisières de masse. Loin des sentiers balisés des voyages organisés. Sans autre distraction que le spectacle grandiose offert par la nature, l’immensité de la mer, les couleurs du ciel, le ballet des dauphins ou des baleines. Sans autre compagnie que celle d’un équipage de marins philippins aguerris à la solitude et à l’éloignement. Parfois celle d’un autre passager. On se côtoie sans se gêner, en respectant la bulle de l'autre. Pour le narrateur, le cargo s’appelle le MSC Cordoba, le port d’embarquement Anvers, la destination finale Istanbul et la passagère Maïté.



Neuf jours de navigation. Neuf jours de vagabondage pour un esprit enfin délivré des contingences quotidiennes. Neuf jours où les souvenirs remontent, inspirés par l'itinéraire du bateau. Souvenirs d’une vie de reporter de terrain entre conflits, débrouillardise, attente, danger et surtout rencontres improbables. Au fil de l’eau, les images prennent corps. De l’Afghanistan à l’Ukraine en passant par la Côte d’Ivoire, la Syrie ou la Sicile. Images de conflits modernes. Visages d’hommes et de femmes pris dans le chaos du changement, acteurs des révolutions pour les générations futures. Sur cette mer synonyme d’aventure et d’ailleurs, impossible de ne pas penser aux réfugiés qui jouent leur vie sur quelques kilomètres.



"Et puis je me suis miré dans le bleu hypnotisant de l'Atlantique. Regarder la mer pendant des heures est une activité mystique qui vous habille d'une robe de bure invisible. A la longue, l'océan se mue en écran sur lequel se projettent des images floues".



C'est avec beaucoup de finesse et d'humanité que l'auteur nous emmène à sa suite, tous les sens en éveil. Les moments de repos contemplatif alternent avec les escapades dans sa mémoire, riches en événements et en anecdotes. D'où émergent des figures inoubliables.



Le voyage que propose Nicolas Delesalle n’est pas hors du temps, au contraire. Il offre un panorama du monde dans lequel nous vivons, témoignage vivant d’un observateur attentif et privilégié. Et raconte la seule chose finalement essentielle : au bout de chaque voyage, seuls comptent et restent les hommes. Une incitation aux rencontres, à l’ouverture sur le monde. A vivre ensemble, tout simplement.
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Le goût du large

Dans de nombreuses critiques faites sur Babelio pour Le goût du large de Nicolas Delesalle, revient la notion de récit de voyage. Je ne trouve pas que le livre soit un récit de voyage.

Sylvain Tesson quand il se pose en Sibérie , quand il revient de Moscou en moto ou encore quand il traverse les chemins noirs de la France nous fait un récit de voyage.

Nicolas Delesalle lui nous donne des fragments , des souvenirs de sa vie journalistique , des instants de ces reportages.

Si il y a un récit de voyage c'est un récit interne.

Et quoi de mieux qu'un porte container pour nous parler de lui.

Le porte container symbole de notre armoire à souvenir et émotion.

Tous ces containers colorés anonymes, juste marqués par une référence chiffrée qui vont d'un océan à l'autre avant d'être débarqués.

Ce long porte container , ces différents ponts , son équipage Multi-ethnique voguant au gré des océans. Un environnement spartiate , pas très stable.

C'est sur l'un de ces porte containers , le MSC Cordoba que Nicolas Delesalle va embarquer à Anvers pour atteindre Istanbul 9 jours plus tard.

Pendant 9 jours il va découvrir le goût du large. Mais pas le goût du large vécu lors d'une croisière avec cocktails , soirées dansantes et excursions dans des lieux paradisiaques.

Non il va découvrir le goût du large quotidien d'une dizaine de marins ayant laissés familles et proches pour travailler sur un porte container dont ils ne connaissent pas le chargement, mais dont ce chargement représente le monde économique actuel.

Le goût du large lors d'une croisière vous éloigne du monde ,dans une bulle de frivolité et de luxe surfait.

Le goût du large dans un porte container vous raccroche au monde.

Alors que l'on pourrait croire que ce voyage dans les flancs de ce bateau de fer et de rouille soit un enfermement , un moment hors du monde , et bien c'est tout le contraire.

Nicolas Delesalle est présent au monde et la pérégrination du MSC Cordoba est pour lui le moyen d'ouvrir ses containers d'émotion et de souvenirs.

Et l'ouverture de ces containers nous offre une écriture simple , émue , humoristique . Une écriture qui nous fait humer les embruns de l'Océan ,mais aussi les effluves de l'Afrique , de l'Asie ou encore l'humidité prégnante d'un coin du Causse Noir vers Millau.

Cette écriture nous fait entendre les cris , les détresses, les espoirs de ces pays , de ces peuples bordant la Méditerranée.

Comment ne pas être profondément touché par ce passage du porte container entre Tunisie et Sicile , "surfant sur une mer de cadavres " alors qu'aujourd'hui l'Aquarius a toute les peines du monde pour trouver un port accueillant aux migrants.

Par tous les souvenirs de ces reportages , Nicolas Delesalle nous instille la réalité de notre monde contemporain.

Ce monde que nous ne souhaitons pas toujours voir . Un container anonyme , coloré, mais bien fermé dont nous voulons ignorer le contenu.



Le goût du large est un beau roman de vie.


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Le goût du large

Le goût du large, le titre est déjà une promesse et on embarque avec plaisir sur ce cargo.

Notre héros embarque sur un cargo pour neuf jours pendant lesquels il va pouvoir se délecter d'une chose dont tout le monde manque : du temps. Au fil de sa découvertes du bateau, il égrène ses souvenirs de voyages, de rencontres faites dans le monde entier. Chaque chapitre est un nouveau voyage, une bulle de découverte et de rencontre. C'est un plaisir à lire, le style est bon, se lit facilement. Il y a beaucoup d'humanité dans ses histoires, des personnages touchants et des paysages magnifiques et d'autres glaçants.

J'ai beaucoup aimé ce livre, ça m'a redonné envie de relire son premier roman.

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Le goût du large

J'avais découvert la plume de Nicolas Delesalle avec "Mille soleils" que j'avais énormément apprécié et c'est tout naturellement que j'ai voulu connaître les autres ouvrages de Nicolas. Il faut dire que lors de la séance de conférence-dédicace, il avait titiller ma curiosité car il semblerait que ce récit soit différent de celui que j'avais lu et il a raison mais j'ai tout de suite reconnu son style et j'ai adoré me plonger dans ce livre !





Dans ce livre, Nicolas nous raconte sa croisière sur un porte-conteneur ! Et oui, il ne fait pas les choses comme tout le monde pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Le MS Cordoba est un cargo qui n'a rien à envier aux paquebots. Sur ce navire, il y a une cantine, une salle de sport, un jacuzzi 🙀 et cerise sur le gâteau, il n'est pas le seul passager à bord hormis l'équipage bien sûr ! En effet, il y a la gentille et discrète Maïté, jeune retraitée qui est du voyage.





Pendant neuf jours, d'Anvers à Istanbul, l'auteur va prendre "le goût au large", seul sans rien pour le distraire (téléphone et internet aux oubliettes !). Il aura du temps pour écrire, pour se souvenir, pour se rappeler et nous montrer des vestiges de son passé qu'il a caché pendant longtemps.





Chaque jour est l'occasion pour nous, lecteur, de mieux connaître l'auteur qui nous raconte ses souvenirs de voyages, de missions dans les différents pays qu'il a visité de part son métier. Il a fait des rencontres magnifiques malgré les conflits qui régnaient dans ces pays mais il n'y a que ça qu'on a envie de retenir, le meilleur. Parce que l'important ce sont les rapports humains que va nous décrire Nicolas à travers ce voyage.





Exit les reportages télés au journal télévisé où l'on nous montre ce qu'il y a de plus mauvais dans l'être humain, dans les guerres, dans les génocides qui font des victimes innocentes et qui n'ont rien demandé. Nicolas veut nous livrer un autre aspect, un aspect humain où il fera ressortir toute l'émotion qu'il a vu, qu'il a ressenti dans cet écrit.





Mais à côté de ça, il ne faut pas oublier sa vie sur le cargo, il interagit avec les membres d'équipages qui sont fort attachants ou alors c'est l'auteur qui a une fâcheuse tendance à s'attacher aux gens et nous on le suit tant il nous montre la beauté des personnes qu'il côtoie.





Je pense que vous vous en doutez mais j'ai énormément apprécié ma lecture. L'auteur nous livre une sorte de carnet de voyages où il a laissé parler son moi-intérieur pour notre plus grand bonheur. Ce livre se veut généreux, se veut beau, se veut intense et fort en émotions.





Je suis tombée sous le charme de l'auteur. Il a une plume incroyable, il a un style simple, un phrasé que j'aime beaucoup avec une belle touche humoristique comme je les aime.





Si vous ne connaissez pas encore Nicolas Delesalle, je ne peux que vous recommander de vite sauter le pas ! Dans ce titre, il nous offre un tête-à-tête des plus intimistes et ô combien fort et riche en émotions...






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Le goût du large

Qu’il est difficile d’écrire une chronique sur un tel livre ! L’exercice est ardu, comme il l’a été pour le premier roman de cet auteur formidable, Nicolas Delesalle. Dans Un parfum d’herbe coupée, il nous faisait voyager dans ses souvenirs, et ce faisant dans les nôtres. Mais j’en retiens une impression de voyage et de découverte de soi. Ici, il continue sur sa lancée en nous faisant voyager, à nouveau dans ses souvenirs, mais de manière plus classique. Parce qu’avec ce livre, nous découvrons le monde comme il est bon de le voir : vrai, effrayant, beau, plein d’espoir et de désespoir. Humain, en somme.



Nicolas Delesalle embarque sur un cargo pour neuf jours, cargo qui doit relier Anvers à Istanbul. Et en neuf jours, il écrit certains souvenirs qui ressortent des tréfonds de sa mémoire. Comme le cargo qui transporte des conteneurs, il va ouvrir certains de ces propres conteneurs intérieurs et se livrer au lecteur. Chaque journée est l’occasion de nous faire voyager. Parce l’auteur est grand reporter pour Telerama, il en a vu des pays, en a rencontré des personnes. S’il n’est pas journaliste de guerre, comme il nous l’a confié lors de la soirée de lancement de ce livre, il s’est parfois retrouvé dans ces pays où il est plus question de survivre que de vivre, dans ces pays où la misère crève les rues mais semble si banale à ceux qui la voie tous les jours.



L’auteur nous emporte donc en Afghanistan, à Tombouctou, au Niger, à Moscou, à Kobané, en Egypte, depuis le MSC Cordoba. Il nous conte des vies, des rencontres, des situations souvent pittoresques, des drames et un espoir fou, celui qui devrait encore éclater dans nos cœurs et prendre la place de cette résignation qui nous fait détourner le regard de la misère que nous côtoyons. Il nous conte ces anecdotes de journalistes, mais aussi celles de son cargo, l’équipage philippin, l’autre voyageuse, les conteneurs et leur contenu complètement fou – acheminer des citrons depuis Anvers jusqu’à Istanbul en plein de juillet, quelle contradiction ! – son goût pour ce voyage de solitude, sa magnifique rencontre avec le cargo lui-même et la houle qui le berce.



Si au départ, on m’avait dit que ce livre parlerait de Syrie et d’Afghanistan, de guerre et de souffrance, je ne l’aurais pas ouvert. Quelle erreur cela aurait été ! Parce que ce n’est définitivement pas que cela. Et c’est pourquoi le travail de Nicolas Delesalle est essentiel. Parce qu’avec sa plume juste, son humour et sa retenue, il parvient à nous donner envie d’aller voir tout cela par nous –même. Il nous permet de mieux comprendre ceux qui vivent ces situations intolérables quotidiennement. Il nous donne un regard juste sur ces migrants qui risquent tout pour venir en Europe, que certains renverraient bien chez eux, montrant un manque de compassion à des personnes bien plus humaines qu’eux. L’humain, voilà ce que nous conte Nicolas Delesalle. Comme il a pu nous le dire, nous sommes tous humains, et chacun d’entre nous, chaque être humain, ressent peur, détresse, joie, horreur, impatience, envie.



Voilà ce qu’est Le Goût du large : un livre sur l’humain. Un livre important et essentiel. Un livre qui nous donne envie de voyager, et de partir sur un cargo tenter l’aventure. Il est important de le découvrir le plus vite possible. Vous en sortirez grandi.
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Le goût du large

En général, lorsqu'on songe à une croisière, ce n'est pas l'image du cargo replet de conteneurs qui nous vient à l'esprit. Non, ce serait plutôt le paquebot grand luxe avec sa piscine sur le pont, ses joyeux animateurs et son brouhaha étourdissant. Pas l'idéal pour nous retrouver face à notre reflet, pour prendre le temps de la réflexion. Il ne me serait d'ailleurs jamais venu à l'idée de partir en voyage sur un cargo, cruelle erreur de ma part, parce que ce type de périple me conviendrait bien plus qu'une croisière classique. Avoir le luxe de voir défiler les secondes, le luxe de pouvoir se remémorer, le luxe de savourer les choses infimes, les rencontres, tout ce que le tumulte de la vie ne permet pas.



J'ai donc embarqué avec Nicolas Delesalle sur le cargo MSC Cordoba, « petit » porte conteneurs de juste 1269 boîtes hermétiquement fermées dont l'équipage bigarré ignore tout du contenu. Sa mission, amener sa cargaison à bon port, vivre la mer, la cohabitation avec les diverses nationalités et attendre avant de rentrer chez soi. Rien de plus. Mais tout cela malgré tout.



Au gré des flots, de ces voix qui s'élèvent sur le pont, dans la soute, de ces échanges avec des personnalités improbables, l'auteur va plonger dans son propre esprit pour ouvrir les conteneurs de sa mémoire.



L'image est belle, et ô combien vraie. Et c'est ainsi que, suivant le fil de ces boîtes que l'on ouvre, Nicolas Delesalle nous entraîne, dans ces courts récits qui ressemblent à des nouvelles, dans son vécu de journaliste. La plume est sûre, le mot est juste et l'émotion omniprésente.



Armé d'un humour qui évite tout pathos, l'auteur se remémore tantôt certains aspects marquants de son expérience, tantôt des anecdotes qui lui ont été racontées. Le regard est lucide sur les drames humanitaires, politiques qui l'ont envoyé fouler de sol de la Côte d'Ivoire, de l'Ukraine ou de la Syrie et laisse au lecteur entrevoir ce qu'il veut y voir. Je suis convaincue que ce que j'ai entraperçu pendant la partie d'échecs ne sera pas la même chose que ce qu'aura vu un autre lecteur. Et nos deux lectures seront complémentaires, tout simplement parce qu'elles seront portées par les émotions ressenties.



Ce n'est pas un pamphlet politisé, un de plus, qui s'offusquerait de la pauvreté ou de la violence. C'est le regard d'un homme, profondément humain, qui se rend compte qu'il n'est que bien peu de choses face à un monde en branle, où la politique, le journalisme si rapide avec les nouvelles technologies, oublient parfois que derrière les drames, ils y a des hommes que la misère frappe de plein fouet.



J'avais déjà eu un aperçu du talent de Nicolas Delesalle dans Un parfum d'herbe coupée que j'avais adoré, et ce talent se confirme après cette lecture. J'ai suivi le fil d'Ariane des conteneurs avec un plaisir infini, chaque chapitre refermé en appelait un autre, différent, mais tout aussi intimiste. Les mots sont simples, sans fioriture, mais font mouche.



C'est décidément un auteur que je vais suivre...
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Le goût du large

Découvrir le monde en embarquant sur un cargo est une expérience riche, dommage que cette matière brute se transforme en juxtaposition de clichés de baroudeur...
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Le goût du large

Un excellent récit de voyage qui se démarque par sa grande humanité: partout où il est passé, Nicolas Delesalle s'est d'abord intéressé aux personnes qu'il a rencontrées.
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Le goût du large

Nicolas Delesalle est grand reporter. Il m'est arrivé de lire ses articles dans la presse et j'ai apprécié. J'étais donc prête pour ce récit mêlant voyage en cargo et souvenirs de reportages. L'auteur embarque à Anvers pour 9 jours en mer jusqu'à Istanbul. 9 jours hors du temps et du monde, sans internet, sans téléphone, une relative solitude choisie pour écrire.



Le récit alterne entre les descriptions de la vie sur le cargo, les échanges avec l'équipage philippin et le capitaine et les réminiscences marquantes des principaux reportages du journaliste. Les deux m'ont autant intéressée.



Les grands porte-conteneurs d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec les cargos d'antan. Les conteneurs sont entassés et déplacés comme des legos, souvent le capitaine ne sait même pas ce qu'ils contiennent. Les marins restent à bord, ils ne descendent plus dans les ports.



Les souvenirs de l'auteur sont semblables à ces conteneurs, il va les rechercher les uns après les autres ou ils remontent d'eux-mêmes. Il est allé sur tous les points chauds du globe, que ce soit pour des pays en guerre, des famines, des catastrophes naturelles. J'ai eu l'impression de nettement mieux comprendre certains conflits que dans bien des articles d'experts.



L'auteur apporte à son récit une bonne touche d'humour et d'auto-dérision, il n'est pas dupe de certaines attitudes bravaches et s'il est témoin de tant de drames, il n'en rend pas la lecture insupportable, loin de là.
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Le goût du large

Heureux qui comme Ulysse... c'est à un beau voyage que nous invite Nicolas Delesalle, un voyage lent et introspectif au rythme du MSC Cordoba qui transporte quelques 1200 conteneurs de marchandise entre Anvers et Istanbul. Tandis que l'auteur s'initie à la vie en mer - où l'à peu près n'a pas sa place - et aux règles de la vie en communauté sur un cargo, musique dans les oreilles il guette le rayon vert et des baleines capricieuses. Le temps qui s'ouvre à lui devient alors propice à la réflexion personnelle, au coeur de ses souvenirs.



Et pas n'importe quels souvenirs : ceux d'un reporter de guerre qui a vu et connu l'effroi, la détresse et surtout l'impuissance sur des scènes de conflits, de Kaboul à l'Egypte, de la Tunisie au Mali - ou même, petit épisode à part témoignant du goût de l'auteur pour les expériences solitaires extrêmes, au fin fond d'une grotte en Ardèche (peut-être, absurdement, le plus pénible à lire pour moi - claustro mon amie - en dépit de récits de guerre détaillés et glaçants - à quel point sommes-nous hélas blasés...).



Nicolas Delesalle arrive avec justesse, émotion et humour à éveiller tous nos sens, l'évocation du chaos des conflits étant exacerbée par le calme limpide du trajet calme sur l'océan. Le souffle d'une roquette, la saveur amère d'une bière, le bruit des larmes, la tristesse, la résignation, la peur au ventre, les rencontres, la paix si fragile, la tentation de sortir de son devoir de réserve... autant d'anecdotes, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, qui s'empilent comme autant de conteneurs colorés sur le cargo imaginaire de l'écrivain, formant comme une impressionnante photographie de notre monde tel qu'il ne va pas bien, mais aussi comme un reflet de notre humanité. Tout est métaphore, bien sûr, une belle, une très belle métaphore avec l'espoir au bout du voyage.
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Le goût du large

Dans une période anxiogène et pleine de troubles comme celle que nous vivons présentement en France (pandémie du covid-19 et les restrictions qui en découlent, exacerbation des tensions nationales et internationales, etc…), rien de plus naturel que de vouloir « prendre le large » dans tous les sens du terme. Comme la situation mondiale actuelle ne nous permet pas de nous mouvoir et de voyager comme nous le souhaiterions, il nous reste les livres, les récits de voyages.



Nicolas Delesalle est un grand reporter travaillant pour le journal « Télérama ». De par sa profession, il a eu l’opportunité de bourlinguer un peu partout dans le monde. Mais ce qu’il nous propose, avec « Le goût du large », c’est d’embarquer avec lui, à bord d’un cargo pour un périple allant d’Anvers (Belgique) à Istanbul (Turquie) et ce, pendant 9 jours.

Pour l’auteur, ce voyage est surtout l’occasion de s’extraire du monde des hommes, de la frénésie qui régit leur société et se laisser gagner par une sérénité que seul le désert liquide d’un océan pourra lui apporter. Durant cette parenthèse, à défaut de pouvoir se baigner dans l’Atlantique ou la Méditerranée, il plonge dans ces souvenirs de reporter en Afghanistan, en Indonésie, en Estonie, en Russie, en Egypte ou bien encore au Congo et il se remémore ces rencontres marquantes parfois drôles, parfois stressantes, parfois tragiques ou même incongrues avec les locaux. À l’image du bateau qui le transporte, Nicolas Delesalle voit sa boite crânienne comme un cargo et chaque souvenir est un conteneur.



En quatrième de couverture, Estelle Lenartowicz (journaliste au magazine « Lire ») fait l’éloge de ce récit de voyage en affirmant : « Une étonnante fenêtre sur le monde contemporain. ».



C’est vrai, Nicolas, nous ouvre une fenêtre sur le monde d’aujourd’hui et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas beau. En effet, durant la quasi-totalité du livre, on passe de la tragédie du tsunami de 2004 en Indonésie aux massacres de masse en Côte d’Ivoire, en passant par les temps austères de la crise financière en Grèce et les guerres civiles du Printemps arabe. Si on souhaite s’évader de la réalité actuelle que nous vivons, ce n’est pas le livre à lire. À l’inverse, si l’on veut porter un regard lucide et donc désenchanté sur le monde, alors, « Le gout du large » conviendra.

D’ailleurs, l’auteur écrit en fin du récit : « J’étais épuisé par le malheur des autres, projeté d’une tête à l’autre par le miracle de l’interview, la tête fardée de témoignages tristes, désemparés. »



Mais ensuite, à son arrivée à terre, à Istanbul, il écrit : « Cette bulle d’harmonie vient de crever. Le liquide amniotique se déverse à mes pieds. Il faut respirer l’air vicié de la ville à pleins poumons, hurler en silence et renaître à la terre autant qu’aux hommes, ces grands primates que je hais à cet instant et que je chérirais de nouveau dans quelques heures, pour leurs failles, leur inconséquence, leurs paradoxes, leur grandeur et leur bassesse, le miroir qu’ils me renvoient à chaque instant au visage. »



Nicolas Delesalle a une manière assez poétique de décrire ce qu’il voit et cela se ressent dans la tournure des phrases qui sont agréable à lire. Mais comme je m’attendais à plus d’optimisme et de joie à la découverte de contrées lointaines, c’est un rendez-vous manqué.
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Le goût du large

Ce n'est pas facile de chroniquer ce genre de lecture. je ne connaissais pas du tout cet auteur qui s’avère être un grand reporter pour Telerama.

Cette fois il nous raconte sa croisière sur un porte conteneur le MS Cordoba, amusant ce nom de cargo qui sonne comme les plus rutilants de nos navires contemporains de la flotte Costa, insolite aussi comme choix j'ignorais jusqu'à cette heure que ce fut possible. Car Nicolas Delesalle n 'est pas le seul passager , nous y croiserons la très discrète Maïté jeune retraitée. Un navire et son réfectoire VIP ( sourires ), sa salle de sport avec jacuzzi aussi et son équipage Philippins aux prénoms à consonance le plus étonnement espagnole, Dino, Alvaro...

Donc pendant 9 jours d' Anvers à Istambul, l'auteur s’enivrera du gout du large, pas de téléphone, ni internet et surtout du temps.

Du temps pour écrire, se souvenir , ouvrir les conteneurs de sa mémoire et étaler sous nos yeux des moments intenses stockés dans ses boites de couleurs.

Chaque journée est l'occasion de nous faire partager des souvenirs de voyages, de missions dans des pays en conflits et de ses belles rencontres.

Car tout tourne autour de l'humain et ainsi l'auteur va nous offrir le plus beau des voyages.

Intensité, émotion, un kaléidoscopique de couleurs locales, des hommes et des femmes dans des situations difficiles qui dans des zones de conflits vont vous remuer les tripes. Car l'auteur nous livre des tranches de vie, d'un univers de guerre ( Intifada, génocide au Rwanda, conflit en Afganistan entre autres) sous un angle différent de celui des médias qui pour autant nous bombardent sans cesse de toutes ces atrocités vécues à travers le monde. Oui, parce que c'est vraiment sur le coté humain de personnes ordinaires qu'il met l'accent dans ces contextes géo-politique, la relation humaine donne aux conflits une toute autre dimension, explique beaucoup de choses.

En parallèle, nous assistons à des échanges avec les membres d'équipage, et une fois encore nous découvrons que l'auteur s'attache aux autres, que l'individu compte énormément pour lui, il écoute ,raconte et ne juge pas, on devine un homme de cœur .

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, un récit sous forme de carnet voyage, l'ouverte de toutes ses boites mystérieuses , ces conteners de couleurs rangées tout au fond de chacun de nous, dont les autres ignorent le contenu .

Un beau partage , un auteur , dont le style m' a conquis ( phrasés, traduction des horreurs et humour parfois) et une lecture addictive, bien qu'à l'issue du voyage il n'y ait rien à attendre, mais j'ai particulièrement aimé rencontrer tous les personnages croisés par le journaliste alors qu'il sillonnait la planète, oui j'étais là suspendue à ses lèvres , enfin ses mots.

Le récit qui m'a le plus remué : la rencontre avec Sari, beaucoup d'émotions,les yeux aux bord des larmes. l'auteur croit en l'humanité, et a travers toutes ces rencontres dans des situations effroyables, l'espoir pointe le bout de son nez. Nous oscillons donc entre désespoir face à toutes ces atrocités commises à travers le monde et foi en un avenir meilleur, les hommes et les femmes de ces zones de conflits y croient pourquoi pas nous ?

Mais par ailleurs, je suis restée assez surprise parce que je m'attendais à plus de moments et d’émotions décrites sur le voyage en cargo lui même, sentir davantage l'odeur des embruns, découvrir le volet croisière cargo, connaitre les raisons d'un tel voyage, ressentir davantage le goût du large

Merci aux éditions Prélude set à NetGalley pour m'avoir permis de faire cette belle découverte

Un auteur a découvrir ma prochaine lecture : Un parfum d'herbe coupée
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Le goût du large

Je n’ai pas du tout accroché à cette lecture. Son précédent roman Un parfum d’herbe coupée m’avait déjà moyennement convaincu, je l’avais trouvé trop haché.



C’est le même travers que je retrouve ici : des histoires qui se suivent sans liens, une narration trop chaotique pour me plaire.



Je ne me suis pas sentie en empathie avec le narrateur, et ses histoires n’ont suscité aucune émotion chez moi (suis-je un coeur de pierres ?….)



Un roman qui ne m’a pas donné le goût du large, contrairement à d’autres blogueurs plus convaincus.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1971
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