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Critiques de Nicolas Delesalle (317)
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Le goût du large

Un excellent récit de voyage qui se démarque par sa grande humanité: partout où il est passé, Nicolas Delesalle s'est d'abord intéressé aux personnes qu'il a rencontrées.
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Le goût du large

"Le temps : tout étais là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J'allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l'ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps, plonger mes mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer."



De l'inaccessible Tombouctou à la mélancolique Tallinn, entre une partie d'échecs fatale quelque part dans un hôtel russe et un barbecue incongru à Kaboul, des clameurs de la place Tahrir au fond d'un trou, dans l'Aveyron... C'est le roman d'une vie et de notre monde que raconte Nicolas Delesalle, le temps d'une croisière en cargo.



Une vraie découverte. Une passionnante et dépaysante invitation aux voyages à travers la croisière du narrateur sur un cargo mais aussi ses souvenirs de reporters à travers le monde. Sa mémoire est un porte-conteneurs transportant des souvenirs parfois très durs, souvent étonnants, mais où, tel le mythique rayon vert, qu'il guette sur le pont du cargo, l'espoir apparaît toujours, fugacement.
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Le goût du large

Heureux qui comme Ulysse... c'est à un beau voyage que nous invite Nicolas Delesalle, un voyage lent et introspectif au rythme du MSC Cordoba qui transporte quelques 1200 conteneurs de marchandise entre Anvers et Istanbul. Tandis que l'auteur s'initie à la vie en mer - où l'à peu près n'a pas sa place - et aux règles de la vie en communauté sur un cargo, musique dans les oreilles il guette le rayon vert et des baleines capricieuses. Le temps qui s'ouvre à lui devient alors propice à la réflexion personnelle, au coeur de ses souvenirs.



Et pas n'importe quels souvenirs : ceux d'un reporter de guerre qui a vu et connu l'effroi, la détresse et surtout l'impuissance sur des scènes de conflits, de Kaboul à l'Egypte, de la Tunisie au Mali - ou même, petit épisode à part témoignant du goût de l'auteur pour les expériences solitaires extrêmes, au fin fond d'une grotte en Ardèche (peut-être, absurdement, le plus pénible à lire pour moi - claustro mon amie - en dépit de récits de guerre détaillés et glaçants - à quel point sommes-nous hélas blasés...).



Nicolas Delesalle arrive avec justesse, émotion et humour à éveiller tous nos sens, l'évocation du chaos des conflits étant exacerbée par le calme limpide du trajet calme sur l'océan. Le souffle d'une roquette, la saveur amère d'une bière, le bruit des larmes, la tristesse, la résignation, la peur au ventre, les rencontres, la paix si fragile, la tentation de sortir de son devoir de réserve... autant d'anecdotes, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, qui s'empilent comme autant de conteneurs colorés sur le cargo imaginaire de l'écrivain, formant comme une impressionnante photographie de notre monde tel qu'il ne va pas bien, mais aussi comme un reflet de notre humanité. Tout est métaphore, bien sûr, une belle, une très belle métaphore avec l'espoir au bout du voyage.
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Le goût du large

Dans une période anxiogène et pleine de troubles comme celle que nous vivons présentement en France (pandémie du covid-19 et les restrictions qui en découlent, exacerbation des tensions nationales et internationales, etc…), rien de plus naturel que de vouloir « prendre le large » dans tous les sens du terme. Comme la situation mondiale actuelle ne nous permet pas de nous mouvoir et de voyager comme nous le souhaiterions, il nous reste les livres, les récits de voyages.



Nicolas Delesalle est un grand reporter travaillant pour le journal « Télérama ». De par sa profession, il a eu l’opportunité de bourlinguer un peu partout dans le monde. Mais ce qu’il nous propose, avec « Le goût du large », c’est d’embarquer avec lui, à bord d’un cargo pour un périple allant d’Anvers (Belgique) à Istanbul (Turquie) et ce, pendant 9 jours.

Pour l’auteur, ce voyage est surtout l’occasion de s’extraire du monde des hommes, de la frénésie qui régit leur société et se laisser gagner par une sérénité que seul le désert liquide d’un océan pourra lui apporter. Durant cette parenthèse, à défaut de pouvoir se baigner dans l’Atlantique ou la Méditerranée, il plonge dans ces souvenirs de reporter en Afghanistan, en Indonésie, en Estonie, en Russie, en Egypte ou bien encore au Congo et il se remémore ces rencontres marquantes parfois drôles, parfois stressantes, parfois tragiques ou même incongrues avec les locaux. À l’image du bateau qui le transporte, Nicolas Delesalle voit sa boite crânienne comme un cargo et chaque souvenir est un conteneur.



En quatrième de couverture, Estelle Lenartowicz (journaliste au magazine « Lire ») fait l’éloge de ce récit de voyage en affirmant : « Une étonnante fenêtre sur le monde contemporain. ».



C’est vrai, Nicolas, nous ouvre une fenêtre sur le monde d’aujourd’hui et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas beau. En effet, durant la quasi-totalité du livre, on passe de la tragédie du tsunami de 2004 en Indonésie aux massacres de masse en Côte d’Ivoire, en passant par les temps austères de la crise financière en Grèce et les guerres civiles du Printemps arabe. Si on souhaite s’évader de la réalité actuelle que nous vivons, ce n’est pas le livre à lire. À l’inverse, si l’on veut porter un regard lucide et donc désenchanté sur le monde, alors, « Le gout du large » conviendra.

D’ailleurs, l’auteur écrit en fin du récit : « J’étais épuisé par le malheur des autres, projeté d’une tête à l’autre par le miracle de l’interview, la tête fardée de témoignages tristes, désemparés. »



Mais ensuite, à son arrivée à terre, à Istanbul, il écrit : « Cette bulle d’harmonie vient de crever. Le liquide amniotique se déverse à mes pieds. Il faut respirer l’air vicié de la ville à pleins poumons, hurler en silence et renaître à la terre autant qu’aux hommes, ces grands primates que je hais à cet instant et que je chérirais de nouveau dans quelques heures, pour leurs failles, leur inconséquence, leurs paradoxes, leur grandeur et leur bassesse, le miroir qu’ils me renvoient à chaque instant au visage. »



Nicolas Delesalle a une manière assez poétique de décrire ce qu’il voit et cela se ressent dans la tournure des phrases qui sont agréable à lire. Mais comme je m’attendais à plus d’optimisme et de joie à la découverte de contrées lointaines, c’est un rendez-vous manqué.
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Le goût du large

Ce n'est pas facile de chroniquer ce genre de lecture. je ne connaissais pas du tout cet auteur qui s’avère être un grand reporter pour Telerama.

Cette fois il nous raconte sa croisière sur un porte conteneur le MS Cordoba, amusant ce nom de cargo qui sonne comme les plus rutilants de nos navires contemporains de la flotte Costa, insolite aussi comme choix j'ignorais jusqu'à cette heure que ce fut possible. Car Nicolas Delesalle n 'est pas le seul passager , nous y croiserons la très discrète Maïté jeune retraitée. Un navire et son réfectoire VIP ( sourires ), sa salle de sport avec jacuzzi aussi et son équipage Philippins aux prénoms à consonance le plus étonnement espagnole, Dino, Alvaro...

Donc pendant 9 jours d' Anvers à Istambul, l'auteur s’enivrera du gout du large, pas de téléphone, ni internet et surtout du temps.

Du temps pour écrire, se souvenir , ouvrir les conteneurs de sa mémoire et étaler sous nos yeux des moments intenses stockés dans ses boites de couleurs.

Chaque journée est l'occasion de nous faire partager des souvenirs de voyages, de missions dans des pays en conflits et de ses belles rencontres.

Car tout tourne autour de l'humain et ainsi l'auteur va nous offrir le plus beau des voyages.

Intensité, émotion, un kaléidoscopique de couleurs locales, des hommes et des femmes dans des situations difficiles qui dans des zones de conflits vont vous remuer les tripes. Car l'auteur nous livre des tranches de vie, d'un univers de guerre ( Intifada, génocide au Rwanda, conflit en Afganistan entre autres) sous un angle différent de celui des médias qui pour autant nous bombardent sans cesse de toutes ces atrocités vécues à travers le monde. Oui, parce que c'est vraiment sur le coté humain de personnes ordinaires qu'il met l'accent dans ces contextes géo-politique, la relation humaine donne aux conflits une toute autre dimension, explique beaucoup de choses.

En parallèle, nous assistons à des échanges avec les membres d'équipage, et une fois encore nous découvrons que l'auteur s'attache aux autres, que l'individu compte énormément pour lui, il écoute ,raconte et ne juge pas, on devine un homme de cœur .

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, un récit sous forme de carnet voyage, l'ouverte de toutes ses boites mystérieuses , ces conteners de couleurs rangées tout au fond de chacun de nous, dont les autres ignorent le contenu .

Un beau partage , un auteur , dont le style m' a conquis ( phrasés, traduction des horreurs et humour parfois) et une lecture addictive, bien qu'à l'issue du voyage il n'y ait rien à attendre, mais j'ai particulièrement aimé rencontrer tous les personnages croisés par le journaliste alors qu'il sillonnait la planète, oui j'étais là suspendue à ses lèvres , enfin ses mots.

Le récit qui m'a le plus remué : la rencontre avec Sari, beaucoup d'émotions,les yeux aux bord des larmes. l'auteur croit en l'humanité, et a travers toutes ces rencontres dans des situations effroyables, l'espoir pointe le bout de son nez. Nous oscillons donc entre désespoir face à toutes ces atrocités commises à travers le monde et foi en un avenir meilleur, les hommes et les femmes de ces zones de conflits y croient pourquoi pas nous ?

Mais par ailleurs, je suis restée assez surprise parce que je m'attendais à plus de moments et d’émotions décrites sur le voyage en cargo lui même, sentir davantage l'odeur des embruns, découvrir le volet croisière cargo, connaitre les raisons d'un tel voyage, ressentir davantage le goût du large

Merci aux éditions Prélude set à NetGalley pour m'avoir permis de faire cette belle découverte

Un auteur a découvrir ma prochaine lecture : Un parfum d'herbe coupée
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Le goût du large

Découvrir le monde en embarquant sur un cargo est une expérience riche, dommage que cette matière brute se transforme en juxtaposition de clichés de baroudeur...
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Le goût du large

Je n’ai pas du tout accroché à cette lecture. Son précédent roman Un parfum d’herbe coupée m’avait déjà moyennement convaincu, je l’avais trouvé trop haché.



C’est le même travers que je retrouve ici : des histoires qui se suivent sans liens, une narration trop chaotique pour me plaire.



Je ne me suis pas sentie en empathie avec le narrateur, et ses histoires n’ont suscité aucune émotion chez moi (suis-je un coeur de pierres ?….)



Un roman qui ne m’a pas donné le goût du large, contrairement à d’autres blogueurs plus convaincus.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1971
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Le goût du large

Nicolas DELESALLE, grand reporter, embarque sur le MSC CORDOBA, un porte-container, pour rallier Anvers à Istanbul.

En passant au large des différents pays, divers continents, lui reviennent des "flashs", des moments forts vécus des années auparavant.

Ce roman nous raconte la vie à bord du cargo, ses rencontres avec des personnes exceptionnelles de par leur histoire, leur vécu.

C'est simple, frais, aussi frais que son précédent roman "Un parfum d'herbe coupée".

On ne se lasse pas de ces phrases authentiques. C'est plaisant, un vrai régal...
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Le goût du large

Nicolas Delesalle aura-t-il donné à ses lecteurs le goût du voyage en cargo ? Je l’ignore. En tout cas, il m’aura au moins appris que cette forme de croisière inhabituelle existe, certains cargos disposant d’une ou de plusieurs cabines passagers. Le journaliste-écrivain embarque donc en juillet 2015 sur le MSC Cordoba, énorme porte-conteneurs (275 mètres de long) partant d’Anvers pour se rendre à Istanbul.

Le périple est l’occasion pour ce grand reporter (de Télérama) d’appuyer sur la touche pause : « Pendant neuf jours, j’allais devenir un milliardaire du temps, plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J’allais me gaver d’heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer. ».

Le temps libéré et l’isolement (pas de téléphone portable ni d’internet) lui permettent d’ouvrir quelques conteneurs personnels (pas ceux du bateau) et de nous emmener ainsi aux quatre coins du monde, au gré de ses souvenirs de moments forts ou de rencontres. Images ou scènes saisissantes se succèdent d’un chapitre à l’autre, qui sont autant de choses vues ou vécues à l’occasion de ses reportages et restées enregistrées en lui.

L’auteur nous raconte aussi les différentes étapes de son voyage proprement dit, tout en nous parlant du capitaine du cargo et des membres de l’équipage philippin avec lesquels il a lié connaissance.



Partage vivant et intéressant, témoignage sensible et engagé des expériences vécues par l’auteur, parfois « épuisé par le malheur des autres », « Le goût du large » ne manque pas d’offrir au lecteur de nombreuses occasions de questionner ce qui se passe dans le monde.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Le goût du large

« Cargo de nuit » chantait, voilà quelques décennies, Axel Bauer : c’est un peu l’expérience vécue par Nicolas Delesalle, grand reporter à Télérama. Cargo de nuit, mais pas seulement, puisque le trajet effectué au milieu des containers va durer une dizaine de jours. Le temps pour le MSC Cordoba (porte-conteneurs allemand sous pavillon libérien, 1269 boîtes embarquées, dont les marins ne connaissent généralement pas le contenu), d’effectuer le trajet d’Anvers à Istanbul. Une croisière un peu particulière au cours de laquelle l’auteur va côtoyer l’équipage philippin, dont les membres vivent éloignés de leur famille la majeure partie de l’année, mais aussi Maité, seule autre voyageuse à bord.



Ces quelques jours au large vont être l’occasion pour l’auteur de se remémorer différentes histoires liés à ses déplacements précédents, généralement sur des zones de conflits. Comme si le fait de se retrouver sur l’eau, à l’écart de la terre ferme, offrait un recul suffisant pour mieux témoigner de la réalité de notre monde actuel.



Ces histoires mêlent les propres souvenirs de Nicolas Delesalle, avec ceux d’autres personnes rencontrées, comme par exemple une responsable des Nations-Unies en Côte d’Ivoire. Un regard lucide, sans concession, sur le monde d'aujourd'hui, émanant d’un homme qui, du fait de son métier, doit faire face à l’injustice, à la cruauté de la guerre, à la misère humaine.



Les passages très émouvants alternent avec d’autres plus légers, teintés d’humour. Certains récits sont poignants, très durs parfois (particulièrement ceux ayant pour cadre l’Afrique). J’ai terminé il y peu « Gringoland », un roman de Julien Blanc-Gras, dans lequel je trouvais que le personnage principal, absolument antipathique, portait un regard froid, plein de mépris, sur le monde auquel il souhaitait aller se confronter. Rien de cela dans ce document de Nicolas Delesalle, bien au contraire : celui-ci offre, à travers toutes ces rencontres, un récit profondément humain, plein d’émotion. Il y a toujours une flamme, un espoir, une étincelle de vie, chez toutes les personnes rencontrées, en dépit de leurs situations parfois dramatiques.

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Le goût du large

Je m'attendais à un livre racontant un type de voyage que je rêve de faire depuis longtemps. Tout larguer pendant six mois et partir sur un cargo faire le tour du monde et visiter des villes portuaires toutes plus exotiques les unes que les autres. Ce n'est malheureusement pas ce dont il s'agit. L'auteur est plutôt monté à bord d'un cargo voyageant entre la Belgique et la Turquie pendant un total de neuf jours, sans même faire d'arrêts le long de la Méditerranée. Déception, donc.



Déception vite ravalée lorsque j'ai compris qu'on allait quand même me bombarder de toutes sortes de souvenirs de voyages. Souvenirs fugaces, mais ô combien puissants ! Le principe du livre est le suivant. Au fur et à la mesure que son voyage à bord du cargo avance, l'auteur, un journaliste ayant beaucoup voyagé, ouvre les tiroirs de sa mémoire comme si c'étaient des conteneurs pour nous présenter ses souvenirs de voyages. Des souvenirs tant heureux que tragiques.



J'ai particulièrement aimé ses souvenirs d'Afrique, pour laquelle Delesalle semble porter une affection particulière. J'ai eu l'impression de m'y retrouver avec lui, car mes propres souvenirs se juxtaposaient aux siens.



Nicolas Delesalle ne nous parle donc pas de voyages à la Club Med, mais de voyages de journalisme, souvent dans des pays en guerre. La vision du monde de l'auteur en est par le fait même fort intéressante, et sa plume est très imagée.



J'ai donc passé de très beaux moments en sa compagnie que j'espère voir renouvelés dans le futur.



Une chose est certaine, c'est que le virus du voyage ne m'a pas laissée en paix bien longtemps !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Le goût du large

J’avais envie de prendre l’air, de prendre le large en ce début d’année 2016. J’ai été la plus comblée lorsque j’ai pu voir le dernier livre de Nicolas Delesalle, auteur découvert grâce à Babelio et aux éditions Préludes l’année dernière. Un parfum d’herbe coupée était déjà un texte magnifique et je suis heureuse de retrouver la plume de cet écrivain pour laquelle j’ai un véritable coup de cœur. Vous ne serez donc pas déçu avec ce nouvel opus. A l’occasion d’un voyage sur un paquebot, l’auteur nous livre des pépites de ses expériences autour du monde en tant que grand reporter. Ce livre est à nouveau plein d’humanité. Il aborde des questions épineuses de géopolitique, nous livrant certains de ses souvenirs à nous fendre le cœur. Heureusement pour contrebalancer toutes ces émotions, il nous fait part également de petites anecdotes qui vous mettront le sourire aux lèvres. En ces temps troublés, ce livre me parait être un indispensable à lire au plus vite puisqu’il nous montre que malgré les tragédies et les difficultés, il y a toujours de magnifiques rencontres à faire et des moments à partager. Alors sans plus attendre, embarquer avec Nicolas Delesalle, il vous emmène faire un petit tour du monde.
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Le goût du large

Je suis tout de suite monté sur le cargo avec le narrateur. Ce roman se compose de plusieurs récits, le passé se mêle au présent. Au fil de l’eau le narrateur déroule sa mémoire. Voilà deux thèmes qui me sont chers l’eau et la mémoire.



Ce voyage en cargo avec tous ces containers mystérieux peuvent être vus comme une métaphore de l’esprit. C’est comme si le narrateur ouvrait des boîtes de souvenirs rangés dans sa mémoire. C’est comme s’il avait besoin d’ouvrir quelques boîtes à souvenirs pour mieux en engranger d’autres. Ce sentiment m’est venu en cours de lecture et j’en ai eu confirmation vers la fin de son voyage… j’étais contente d’avoir saisi cette idée.



On pourrait presque lire les histoires séparément. Je dis presque car il y a des liens qui se tissent entre ces contrées plus ou moins lointaines, ce qu’il y a vécu (dans l’espace et le temps) et ce voyage qu’il est en train de faire. Une image en appelle une autre. Les évènements de la vie sur le bateau sont des déclencheurs qui ouvrent les tiroirs émotionnels. C’est comme si le narrateur avait un trop plein d’images et d’émotions qu’il a besoin d’extérioriser. Son métier de reporter l’a mené sur divers lieux de la planète ou la paix et la tranquillité n’existe pas.



De magnifiques portraits de parfaits inconnus qui ont croisé sa route et qui l'on accompagné pendant ce voyage en cargo. Plus qu'une succession de rencontres, ce roman est pour le narrateur (auteur) comme un besoin impérieux de mettre en lumière ses êtres dont personne ne parle une fois le reportage terminé. Peut-être sont-ils morts d'ailleurs !



Ce roman fait appel à nos sens à travers ceux du narrateur. Les souvenirs sont aussi composés d’odeurs agréables ou nauséabondes, de goût (tiens on retrouve le titre), on en prend plein les mirettes (avec une aventure faite d’obscurité et une de cécité), le touché est moins évident à mettre en relief… quand à l’ouïe, on en prend plein les oreilles, que ce soit des cris, des explosions ou des rires… mais c’est la play list musicale que je veux retenir. En effet le narrateur se crée une bulle avec ses écouteurs et les chansons qu’il écoute, des chansons à texte et des chansons qui entrent en résonance avec ses souvenir. J’en ai écouté certaines que je ne connaissais pas. Dommage je n’ai pas pensé à les noter…



J'ai noté une récurrence dans presque tous les récits sont liés à des véhicules et surtout des 4x4, il y a aussi une prédominance de Toyota... quelle conclusion tirer de cette remarque ? C'est devenu un véhicule emblématique des pays aux nombreuses pistes ?



Les sujets sont assez lourds, cependant parfois les rires viennent ponctuer les récits… parfois doux et parfois pour ne pas pleurer.



Un roman très riche en sujets de réflexion mais qu’on peut simplement lire comme un carnet de voyage physique et intérieur.
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Le goût du large

La couverture se referme. Le voyage est fini. Et quel voyage !



Aux côtés de l’auteur c’est à bord du MSC Cordoba, porte-conteneurs, que le lecteur plonge dans les souvenirs de ce journaliste de terrain : de l’Afrique à la Russie, de l’Afghanistan à la Syrie. Témoin d’événements tragiques de la folle violence humaine, Nicolas Delesalle trouve toutefois la force de nous raconter avec un brin d’espoir ces reportages.



L’isolement au coeur du bateau et sur ces mers aux vastes étendues donnent à l’auteur tout le temps et la sérénité pour revenir sur son parcours de reporter de guerre. À chaque fois il y a une femme, un homme ou un enfant pour redonner de l’humanité au récit. La plume de l’auteur nous fait voguer à ses côtés. À travers ce récit l’auteur nous fait partager ce qui constitue son métier, de belles rencontres dans de terribles circonstances. Il partage avec nous cette nécessité de rester en retrait et de n’être qu’un observateur, parfois à l’opposer de ses convictions.



C’est un roman qui appelle à la réflexion, qui se veut percutant d’espoir. Il donne envie de se poser un instant pour regarder derrière soit et faire un peu le point sur les belles choses.



Ce livre est une Ode à l’envie de vivre et de partager cette envie. Et puis il y a le voyage sur mer à bord du porte-conteneur où l’auteur nous fait rencontrer ces marins de l’extrême. Il y a ce voyage dans les souvenirs, dans la détresse et toujours avec beaucoup de sensibilité.



Le style



Le style est séduisant, on prend rapidement le rythme de l’auteur et il devient alors difficile de lâcher le livre. L’auteur allie l’humour à l’espoir tout en décrivant des situations critiques. Les mots percutent le lecteur comme les clichés photos le fond. Une belle composition pour attirer notre attention sur le monde qui nous entoure et son évolution.



Mon petit point positif :



Un regard sur une vie de reportage plein d’humanité et d’espoir. Une belle évasion, un livre qui fait du bien.
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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Le goût du large

Un témoignage intéressant de bout en bout, d'Anvers à Istanbul, au fil des pensées et des souvenirs de Nicolas Delesalle.

Le voyage sur un cargo marchand est ici propice à l'introspection et à la remémoration d'épisodes vécus par l'auteur, journaliste reporter aux quatre coins du globe.

Le récit alterne considérations personnelles et souvenirs, le fil conducteur étant le voyage, la mer, la vie à bord...

Les multiples histoires racontées par Nicolas Delesalle font sens et interrogent sur le monde et notre part d'humanité. Elles nous entraînent d'Indonésie en Afghanistan, de Côte d'ivoire en Syrie, et sont toutes pertinentes.

C'est une belle découverte pour moi que ce livre...
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Le goût du large

Le temps et la mémoire qui en grappille les traces étaient le coeur de "Un parfum d'herbe coupée" de Nicolas Delesalle. Ils restent en filigrane de son deuxième roman, qui, en amplifiant le point de vue, nous donne justement ce "goût du large", inscrit aussi bien dans l'espace géographique que dans l'ouverture vers l'Autre et vers les autres.



Neuf jours sur le MSC Cordoba, un cargo qui joint Anvers à Istanbul. Neuf jours de temps hors du temps et d'horizon dégagé que viennent habiter les réminiscences de rencontres, de lieux, de situations improbables vécues lors des reportages. Comme la projection sur grand écran d'une trajectoire jalonnée de ces souvenirs que l'auteur partage avec nous.



De même que les conteneurs transportés forment une sorte de tétris sur le pont du cargo, la narration ajuste les unes aux autres, les images, les pensées, les rêveries, dans une construction qui emboîte le passé au présent et par la magie d'une écriture qui sait épouser les multiples facettes de la réalité pour nous les donner à voir, de la farce au drame, du sordide au sublime et du banal à l'extraordinaire. Cette écriture malicieuse, affûtée et sensible met le monde à notre portée et nous le fait ressentir au plus proche.



Gaza, Tchétchénie, Kaboul, Afrique, Egypte... De cette géographie de la guerre, Nicolas Delesalle extrait la clarté et la chaleur de rencontres rayonnantes d'humanité préservée. Ce-faisant, il se place et nous place dans le ventre du monde, seuls mais avec tous les autres pour compagnons, "solidaires du genre humain" en quelque sorte.



"Le goût du large" élève le regard sans le détacher de la réalité. Il l'élève et le fait grandir. Un regard qui apprend à comprendre, à accueillir. Un regard qui embrasse.



Est-il besoin de souligner à quel point j'ai aimé ce deuxième roman de Nicolas Delesalle ?
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Le goût du large

Après son roman captivant et envoûtant en Patagonie, Mille Soleils,Nicolas Delesalle nous emmène découvrir son « Goût du large ». Il revient à sa passion d’origine, le journalisme et nous fait partager quelques moments de ses reportages à travers les conflits régionaux. Alors qu’il a décidé de tout quitter pour dix jours à bord d’un cargo de porte-conteneurs qui relie la Belgique à la Turquie, en partant d’Anvers jusqu’à Istanbul avec un équipage essentiellement philippin. Cette solitude le contraint à prendre la plume et à nous livrer de belles anecdotes capturées de ses reportages. En effet, cette parenthèse qui l’éloigne de son rythme effréné habituel de travail nous réserve de belles histoires même au plus près de péripéties dangereuses, que ce soit en Afghanistan, au Mali ou encore sa rencontre avec le peuple des Pygmées !
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Le goût du large

Un livre qui nous invite au voyage. Journaliste, Nicolas Delesalle est parti pendant dix jours à bord d'un cargo porte-containers, le MSC Cordoba, pour faire un reportage sur ce nouveau type de voyages.

Son livre, est non seulement le carnet de bord de ses dix jours en mer depuis Anvers jusqu'à Istanbul mais également ses souvenirs de reportages. Des souvenirs douloureux, heureux, amusants ou tristes, des rencontres avec des hommes, des femmes ou des enfants.

Le voyage en cargo est passionnant, avec son équipage philippins, Angelo le capitaine, Ruben son second, Neil le timonier, Glenn, Ramis, le stewart, Joseph et sans oublier Maïté, l'autre voyageuse passagère. D'Anvers au Golfe de Gascogne en passant par Gibraltar, puis les côtes tunisiennes, les îles du Péloponèse pour arriver à Istambul.

Ses souvenirs de reportages nous entraînent en Israël, à Gaza, en Indonésie, en Estonie, dans partie d'échecs en Russie, à Mourmansk, à Kaboul en Afganistan mais Nicolas nous fait aussi découvrir "une fragile zone de paix" dans la région de Bamiyan dont les habitants sont les Hazaras. Au Niger, il outrepassera son rôle de journaliste pour tenter de sauver deux jumeaux, à Dakar il rencontrera des enfants des rues, il sera témoin de la déforestation au Congo, puis ce voyage aura pour destinations la Côte d'Ivoire, l'Egypte, la Tunisie, la Libye, la Syrie, la Grèce et même une expérience un peu particulière en France...

Quel beau voyage ! Entre anecdotes et témoignages, il mêle à la fois l'humour et les émotions mais surtout des rencontres humaines marquantes.

Un livre coup cœur !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Le goût du large

le style est très agréable mais toutes ces guerres,

tortures, enfants massacrés, risquent d'amener la

déprime
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Le goût du large

Une ode au voyage, une ode à l’histoire contemporaine, une ode aux souvenirs.

Après son très enthousiasmant premier roman « Un Parfum d’Herbe Coupée », éloge à son enfance, Nicolas Delesalle revient, avec « Le Goût du Large », à son thème de prédilection : Ses souvenirs.

Dix jours hors du temps, dix jours en mer à bord du cargo MSC Cordoba, pour que « les souvenirs crèvent l’oubli comme une armada de navires fantômes perçant la brume dans une mer blanche ».

De Tallin à Kaboul, de Pokola à une grotte près de Millau, d’Abidjan à Tombouctou, de Tunis à Kobané, Nicolas Delesalle nous plonge dans son métier de reporter. Les rencontres improbables avec un riche mégalomane Russe ou un réfugié Syrien, l’enfer de la guerre, la douleur des génocides contrastent avec la relative tranquillité du voyage en mer.

La subtilité et la limpidité de l’écriture nous font ressentir profondément tous ces instantanés de vie, beaux, amusants, cruels…

Un deuxième roman touchant. Une petite pépite, tout comme le premier.

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