Citations de Omar Khayyâm (247)
Le cœur est une flamme…
Le cœur est une flamme dont l’éclat vient d’une belle !
Si on y trouve de quoi mourir, on y découvre aussi sa vie
Avec une lampe à huile ou un papillon de nuit
On devrait éclairer le cœur amoureux d’une belle !
Le printemps, une jolie au corps de houri,
Puis l’exquis pot de vin, puis une prairie,
Voilà le paradis ! Que chacun dise ce qu’il veut,
Je serai moins qu’un chien si je pensais alors au paradis qui est aux cieux.
Pour parler clairement et sans parabole,
Nous sommes les pièces du jeu que joue le ciel;
On s'amuse avec nous sur l'échiquier de l'être,
Et puis nous retournons,un à un,
Dans la boite du néant.
"si assuré et ferme que tu sois,ne cause de peine à personne;Que personne n'ait à subir le poids de ta colère.Si le désir est en toi de la paix éternelle,souffre seul,sans que l'on puisse,ô victime,te traiter de bourreau."
Ceux qui travaillent pour l'amour de l'intellect
perdent leur temps ; un boeuf ne donne point de lait.
Mieux vaut prendre les oripeaux de la folie,
car, aujourd'hui, l'on vend, pour la raison, la lie.
Si tu veux t'acheminer
Vers la paix définitive
Souris au destin qui te frappe
Et ne frappe personne.
Ceux qui s'enivrent, dit-on,
demain seront en enfer ;
C'est incroyable propos
et parole mensongère :
Si buveurs et amoureux
à l'enfer étaient promis,
On verrait le paradis
comme la paume désert !
Oh! que de temps où nous n'existerons plus et où l'univers existera.
Il ne restera de nous ni nom ni trace.
Avant que nous fussions rien ne manquait au monde;
Il restera, tel quel, quand nous n'y serons plus.
Entre la foi et l’incrédulité, un souffle,
entre la certitude et le doute, un souffle.
Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis,
car la vie elle-même est dans le souffle qui passe !
Hier soir, j'ai brisé ma coupe contre une pierre...
La tête me tourna d'avoir pu faire une telle chose,
Et la coupe m'a dit dans sa langue mystique :
"J'ai été comme toi, tu seras comme moi un jour."
Ces dupes de l'intellect et de la logique meurent
en disputant de l'être et du non-être;
Va, ignare, choisis bien ton cru
Car de leur poussières ne poussent que des raisins verts.
Mes pieds vagabonds m’ont conduit à travers plaines
Et vallées lointaines : j’ai erré ici est là, et pourtant
Je n’ai jamais trouvé de voyageurs qui ait pu se vanter
D’avoir déjà parcouru deux fois la même route.
On nous promet dans le ciel
des houris aux yeux de braise,
Et du vin, du lait, du miel,
pour notre joie et notre aise.
Pourquoi donc d'aimer le vin
et l'amour nous faire honte,
Puisque c'est en fin de compte
ce qu'on nous offre demain ?
Hier est déjà loin, à quoi bon qu'on y pense ?
Demain n'est pas venu, pourquoi gémir d'avance ?
Laisse ce qui n'est plus ou qui n'est pas encor,
À l'instant même prends ta part de jouissance !
Puisque notre sort , ici-bas ,est de souffrir puis de mourir ,
Ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la
terre notre corps misérable ?
Et notre âme, qu' Allah attend pour la juger selon ses mérites ,
dites-vous ?
Je vous répondrai là-dessus quand j' aurai été renseigné par
quel qu'un revenant de chez les morts
Quel homme n' a jamais transgressé Ta Loi, dis ?
Une vie sans péché, quel goût a-t-elle, dis ?
Si tu punis le mal que j' ai fait par le mal,
Quelle est la différence entre Toi et moi, dis ?
Tu peux sonder la nuit qui nous entoure
Tu peux foncer sur cette nuit...Tu n' en sortiras pas
Adam et Eve , qu' il a dû être atroce, votre premier baiser ,
Puisque vous nous avez créés désespérés ?
CLVIII
Si j'avais été libre de venir,
je ne serais pas venu.
Si je pouvais contrôler mes pas,
où donc irais-je ?
Ne vaudrait-il pas mieux
qu'en ce monde de poussière
Je n'aie pas eu à venir, à en partir... Y vivre !
758 - [La petite collection n°51, p. 59]
« Je m’aventurai un jour
Dans l’atelier d’un potier
J’y vis le maître à son tour
Assidûment travailler :
Il pétrissait insoucieux,
Pour en former col ou anse ,
Le crâne vide des princes
Et les phalanges des gueux » .
Quelques vers réédités , traduits du Persan.
« Je m’aventurerai un jour
dans l’atelier d’un potier ;
J’y vis le maître à son tour
assidûment travailler :
Il paraissait besogneux ,
il pétrissait insoucieux ,
pour en former col ou anse ,
le crâne vide des princes
et les phalanges des gueux .