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Critiques de Paco Ignacio Taibo II (102)
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La bicyclette de Léonard

Avis aux amateurs d'énigmes à résoudre. Voici un roman étonnant, foisonnant d'histoires rocambolesques - et pas forcément sur Léonard de Vinci ! Entre l'auteur de romans policiers qui n'arrive pas à sortir un roman qui ne veut pas se faire écrire, une intrigue digne de polar, et les réminiscences de la Barcelone des années 20 ou peut-être au Vietnam en 1975. J'ai eu du mal à suivre, franchement, et pas seulement parce que je l'ai lu dans une autre langue. Mais ce récit a envie de se faire démêler alors je suis allée jusqu'au bout. Etonnée et contente d'avoir suivi :)

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A quatre mains

J'ai du mal à définir ce que j'ai pensé de ce livre. Au niveau du style, c'est assez plaisant, agréable à lire. Certains chapitres étaient légers, sympas, mais d'autres complètement inutiles comme les demandes de thèses. Le passage d'un personnage à l'autre est très décousu et ce n'est que tardivement que le lien se fait entre les personnages. Ce n'était pas pénible à lire, mais je sais pas si j'ai aimé ou pas.
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Revenir à Naples

Mouais ! C est special ! Parfois on ne comprend pas trop la liaison entre chapitre ! Ca semble sans queue ni tete ! L histoire pourrais etre tres interessante pourtant ...un brin historique ..mais c est assez étrange.

Chapitres courts du coup ca se lit vite.
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La vie même

Santa Ana ,ville du nord du Mexique, est « rouge » ce qui n’a pas l’heur de plaire au très hégémonique et oxymorique Parti Révolutionnaire Institutionnel qui règne sur le pays. Aussi les chefs de la police y ont tendance à défuncter prématurément .On fait appel en désespoir de cause à un célèbre auteur de romans policiers pour ce poste exposé , espérant qu’il soit protégé par sa notoriété .Et voilà le novice qui se prend au jeu et s’engage à fond dans une sombre histoire :une jeune femme trouvée poignardée , nue, dans l’église ! Atypiqueet plaisant ce roman policier, par son côté politique , par le décor du Mexique où les cadavres se ramassent à la pelle et par un humour assez ravageur.
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Pas de fin heureuse

Attention SPOILERS.......



Bizarre quand même ce personnage récurrent que l'on est amené à retrouver par la suite dans l'oeuvre de cet auteur, et qui pourtant meut à la fin de l'histoire. Ce serait le dernier roman, je comprendrais, mais là....Pareil avec Robin Cook - Britannique et non le "chirurgien" Américain - et aussi Frédéric Fajardie dont les oeuvres présentant un flic récurrent commencent par un roman où ce même personnage meurt à la fin....
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Le Rendez-vous des héros : Manuel pour la pri..

De l'ironie et de la dérision dans ces textes successifs présentés comme des petites nouvelles . Un récit ecrit-parlé qui donne vie aux histoires racontées par un personnage haut en couleur sur des événements qui ont marqué le Mexique des années 60-70.

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Hurler à la lune

De courtes nouvelles de Behm, suivies d'autres, plus longues, de Taibo. Ce dernier admirait Behm et a propose les siennes pour permettre d'accoucher a deux un volume assez joufflu, susceptible d'etre publie.



Behm secrete un humour noir qui se rit du noir, qui le detruit ou s'autodetruit en une grimace de clown a la Jack Nicholson. Si c'est du polar c'est du polar biscornu, completement dingue, fele, pas credible pour un sou, frolant le fantastique, mais Behm sait manier la tension, l'accroitre page apres page, jusqu'a un denouement toujours inattendu, et c'est jouissif.



Il aime les serial killers, mais qui sont ils? : un serpent, un gosse de cinq ans, et le pire de tous, la Mort, deguisee en femme fatale. Et que ne fait-on pour echapper a la Mort? On se cache. Comme dans “La Planque”. Et on meurt par erreur comme dans “Feu Don Juan”.

Un autre serial killer, plus conventionnel, tue, sans le savoir, selon les lettres qui composent son nom (“Le tueur marteau”). Et quand on l’execute le bourreau jouit, decharge (“La chambre”).



Mais pas tous les personnages se font berner comme celui de “Dot". Dans “Le corps du delit”, le macchabee arrive a savoir qui l'a tue, et Bart de “L'Arnaque" se joue de la belle qui veut lui voler son ame.

La derniere nouvelle, “Il manque quelque chose”, a des relents sociaux: les femmes ont disparu. Ou ce sont les hommes? Les hommes ne voient plus les femmes? Les femmes ne croisent plus d'hommes?



Les nouvelles de Taibo sont un peu plus classiques, et en des allers-retours entre l'Europe et le Mexique, il nous fait part de ce qu'il pense de la societe contemporaine, ici ou la. Elles sont aussi policieres, comme “Au fin fond du Sud", ou il s'amuse a emprunter a Chandler son Marlowe desabuse; noires, comme “ Les merveilleuses odeurs de la vie", ou les mains d'un policier, puis d'un autre, sentent le cadavre, la charogne, insinuant une possible epidemie de remords; et surtout sociales, comme “Tlaloc”, qui restitue une certaine dignite a l'indigenisme, ou “Mariachis morts avec le sourire", ou il apostrophe entre autres industries le journaliste a sensation.



Behm se savoure mais est pratiquement impossible a citer. Une ligne quand meme: “Pas de portefeuille. Voila qui suggerait une agression. Mais en general, les agresseurs ne flinguent pas leur proie. Sauf a Los Angeles.” Et Taibo ne nous laisse pas en reste: “Si chez elle la television etait en permanence allumee, c’etait pour tuer la solitude, pas pour conjurer des peurs. […] Elle se demandait : « Si je la mets pour tuer la solitude, pourquoi est-ce que je la laisse allumee quand je sors ? Justement pour ça, pour tuer la solitude quand je ne suis pas la et pour qu’il y ait moins de solitude quand je rentre », se repondait-elle.”

Il y a pleins d'autres passages de Taibo, sur l'art, l'Europe ou le Mexique qui meritent d'etre cites. J'en posterai peut-etre quelques uns. Ou peut-etre, ce que j'aurais de mieux a faire, c'est de lire ses romans. Je verrai…

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Jours de combat

Il s'agit de la première enquête du détective idéaliste Héctor Belascoaran Shayne.

De quoi ça parle ? A Mexico, dans les années 70, un jeune cadre trouve du sens à sa vie en se lançant dans une croisade contre l'injustice et la criminalité qui sévit dans la ville. Face à un étrangleur qui s'attaque aux femmes, il va utiliser des méthodes originales pour le débusquer.



Mon avis ? J'ai adoré ! C'est un classique du polar mexicain. Je connaissais le personnage sans l'avoir vraiment lu (j'avoue). J'avais juste lu sa dernière aventure : "Des morts qui dérangent" co-écrit avec le Sous-Commandant Marcos, dans lequel le détective et le guérillero enquêtent. Je m'étais promis de lire ses enquêtes un de ces jours. C'est après avoir vu la série sur Netflix "Belascoaran, détective privé" que j'ai voulu faire durer le plaisir en m'attaquant à celui-ci.



J'ai eu la chance de le lire en espagnol, avec les mots (bien trouvés) de l'auteur. J'espère que la traduction lui rend justice. Car ce roman n'est pas simplement une enquête : c'est un roman d'ambiance. On sent la ville, on respire le smog, on vit à Mexico. Les rues, les quartiers mentionnés, ils possèdent tous une âme ! Et ça se ressent dans son écriture. Bon, en tout cas ce fut pour moi qui ai habité là-bas.



En plus de l'atmosphère, on fait connaissance avec ce détective idéaliste, ni surhumain doté d'une intelligence hors de commun ni de super pouvoirs. Il est tout simplement un homme qui veut lutter contre le Système. Par Système entendons le gouvernement, l'administration, le capitalisme, la corruption… Tout ce qui finit par engendrer des monstres et pourrir la vie d'honnêtes gens.



Le style de l'auteur est tantôt jovial, tantôt philosophique, avec de très belles images sincères et caustiques. J'espère là aussi que la traduction a respecté la beauté de sa plume.



Si vous voulez lire un polar différent, prenant, dépaysant, foncez ! La série est géniale aussi, excellente adaptation !
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Revenir à Naples

Une petite communauté d'anarchistes napolitains s'établit au Mexique et tente de donner vie à ses idéaux dans le cadre d'une commune agricole. Ils se heurteront vite à la répression du dictateur en place qui avait pour objectif de les instrumentaliser contre les Indiens.

C'est cette histoire que raconte le vétéran Lucio Doria de retour à Naples.

C'est une succession de courts chapitres, focalisés sur un événement ou un personnage, c'est raconté avec humour et la sympathie militante de l'auteur est évidente.
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Revenir à Naples

La couverture et le résumé m'ont intrigué, mon libraire me l'a chaudement recommandé.. et je ne l'ai pas regretté.

Un groupe d'anarchistes italiens fuyant leur pays viennent tenter l'aventure au Mexique dans la région de Veracruz en 1900.

Les chapitres, courts alternent entre l'histoire de ces anarchistes et de Lucio alors adolescent, de Lucio à quatre vingt treize ans de retour à Naples à la recherche du pardon, les aventures du comte Cheli, conseiller du très corrompu gouverneur du Veracruz au service du président dictateur Diaz et enfin les commentaires de deux napolitaines.

L'histoire est prenante, impossible de le lâcher avant de connaître la fin. la traduction est de très bonne qualité. Un bon moment de lecture.

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Rêves de frontière

Dans quoi Héctor s’est-il embarqué ? Lorsque la fille d’une ancienne amie de vingt ans vient le trouver pour rechercher sa mère, il ne pensait pas parcourir de long en large la frontière americano-mexicaine. Natalia est actrice au Mexique. Elle a quitté précipitamment un tournage et sa fille s’est évidement inquiétée. Voilà donc Héctor, détective borgne, à la recherche de son amie. Il retrouve sa trace de motel en hôtel et de ville en ville, entre le Etats-Unis et le Mexique. Bref, pas facile de mettre la main sur cette actrice qui semble chercher quelque chose… mais quoi ? Ça Héctor l’ignore… et au moment où il retrouve sa trace, elle tente continuellement de fuir, affirmant être poursuivie par un policier amoureux, un narco-trafiquant ainsi qu’un producteur de telenovela plus que douteux. Mais dans quelle galère Natalia s’est-elle embarquée ? Héctor va devoir le découvrir et agir vite avant que l’actrice ne soit retrouvée, sauf si elle-même tente de résoudre ses problèmes et que cette fuite n’est pas complètement désespérée comme Héctor avait pu le supposer au départ. Voici un policier que j’avais repéré depuis un certain temps. Ça valait le coup d’attendre ! 😊 L’intrigue est courte, certes, mais l’histoire se tient et les événements s’enchaînent vite. On parcourt cette frontière sans temps-mort. On découvre le passé de l’actrice, celui d’Héctor et c’est un régal. Anecdotes, situations improbables, digressions intelligemment distillées. Tout y est ! On referme ce livre avec le sentiment d’avoir bien fait d’attendre un peu. Comme le bon vin, il se déguste. Un roman disponible aux éditions Rivages/Noir. 
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Ombre de l'ombre

Qu'est ce qu'un bon polar ? Ou thriller ?

Polar societal:qui décrit la violence et l'instabilité politico-syndicaliste du Mexique de 1922.

4 copains unis par un idéal syndicalo anarchiste, des assassinats commis sous leurs yeux, un ou des ennemis mal définis dans cette société violente où chacun sort armé.

Surtout une plume décrivant les personnages, les événements sordides ou dérisoires, au rythme de parties de dominos, autre lien entre ces 4 héros hors normes.

Une dérision et un humour soutenu durant tout cet excellent roman écrit par une plume magistrale. (P. I.Taibo II est pdt des écrivains de littérature policière.)
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Quelques nuages

Hector Balascoaran Shane, détective privé - architecte a des états d'âme après avoir tué un type qui" ne valait rien", mais une balle perdue à rendu infirme un enfant. A la demande de sa sœur, il va tenter de protéger une veuve rousse, riche héritière d'une fortune de mafieux. Les coups pleuvent Hector en pert son œil de verre... Le Mexique est décrit comme dirigé par des politiques des policiers corrompus. "ce n'est pas le crime qui est puni, c'est la connerie que représente le fait de se faire prendre". La vision politique et sociale de l'auteur est clairement exprimée dans ce petit polar. Je préfère cependant "jours de combats": les caractères des personnages et les visions de la société mexicaine y sont clairement décrits.
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Le Rendez-vous des héros : Manuel pour la pri..

Quel étrange petit roman, vite lu mais qui laisse un arrière-goût de trop peu bien que l'auteur annonce qu'il a dû le récrire à de nombreuses reprises avant de se décider à le publier. La trame est simple, il s'agit d'un journaliste, ancien militant du mouvement étudiant de mai 1968 à Mexico, retrouvé grièvement blessé à l'arme blanche après l'interview du "tueur de putes", à une date se situant probablement au cours de l'année 1969. Pendant son séjour à l'hôpital il convoque par courrier (internet n'existait pas à l'époque) une armée de super-héros censés l'aider à fomenter une insurrection destinée à renverser le pouvoir en place après la répression sanglante du mouvement étudiant. Et ceux-ci débarquent en masse, avec armes et bagages, lancent leurs troupes à l'assaut des bâtiments officiels et réussissent à entraîner le peuple dans leur sillage. La révolution est en marche : le rêve des étudiants contestataires ! Délire d'un malade fiévreux, ou incursion de l'auteur dans le domaine de l'heroic fantasy ? Paco Ignacio Taibo II, en bon habitué des polars déjantés, souvent remplis d'incohérences, se garde bien de nous le révéler. Hélas, l'histoire est bien trop courte pour qu'on ait le temps de s'immerger dans l'univers politico-fantaisiste de l'auteur, et le livre refermé on se demande bien où il voulait en venir. On se demande aussi si l'éditeur (pourtant d'excellente réputation) a bien fait relire le manuscrit avant de le publier, tant la langue française y est malmenée. À moins que les traducteurs (ils s'y sont mis à deux, mazette !) n'aient voulu retranscrire au plus près les fautes de l'original…
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Le retour des tigres de Malaisie : Plus ant..

Roman d'aventures pour adolescents attardés que nous sommes.

L'action se déroule en extreme orient malaisie, Macao... Singapour... L'auteur fait reprendre l'aventure à 2 vieux pirates anarchistes, anti colonialistes, nés de la plume de Emilio Salgari. Pastiche de 300 pages.  Redresseurs de torts, le portugais et le malais cherchent reactivent leur reseau afin de détruire une société secrète agressive à leur égard. Ils ont toutes les qualités de héros de B. D. Luc Ferran ne fait pas mieux. Le personnage maléfique est extrait des aventures de sherlock Holmes. Un auteur d'aventures de cow boy-indiens apparaît, Rudiard Kipling également. Un Volcan sort opportunément de l'eau et le

piratage des heveas brésiliens sont ingredients de l'aventure - avec plusieurs années d'avance sur la réalité

Gros travail de documentation de la part de P. I. Taibo qui est concerné en temps que brésilien spolié par les colonialistes de l'empire anglais.

On n'a plus l'âge d'y croire
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Jours de combat

Un magnifique polar écrit par un auteur dont la vie et la biographie sont à découvrir ( cf Wiki...)

Le héros a des états d'âme , aussi quitte -t-il son épouse, son métier pour s'établir Détective Privé dans les mêmes locaux qu'un plombier maguilleur . Investi d'une mission, il "traque" un étrangleur de femmes dans les rues de Mexico. Spécialiste de l'histoire moderne de la criminalité, il provoque sa proie lors d'un jeu télévisé - a moins qu'il ne la crée ? Ils sont les 2 faces de la même pièce.

Les proches échappent au quotidien (sœur, fille à la queue de cheval, assistante volontaire,diplomée en philosophie), pour se reconstruire ... au désespoir de la maman!

Les personnages ont de la personnalité, un charisme certain, l'action soutenue, parfois désordonnée?

Hector Belascoaran Shayne fils d'un républicain asturien - comme l'auteur - dort parfois avec ses chaussures, se rafraîchit sommairement dans les toilettes...

Un autre Montalban?, plus vultueux que Simenon, a la philosophie .... discutable...!

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Jours de combat

Mexico, dans les années 70.

Commençons par le personnage principal et récurrent, dont c’est ici la première apparition : Héctor Belascaoran Shayne, d’ascendance à la fois basque et irlandaise, la trentaine, vient de quitter son épouse et son travail, et de se dénicher un petit bureau, partagé avec un plombier, pour s’installer comme détective privé. Obnubilé par un étrangleur de femmes qui sévit dans les rues de Mexico depuis quelques temps, il se lance dans une quête totalement dépourvue d’indices. Si vous cherchez un polar bien carré, bien classique, passez votre chemin : le détective n’a aucun mandat de recherche, aucune piste, il n’existe aucun lien entre les victimes. Voilà donc Héctor qui parcourt les rues au hasard en imaginant ce que l’étrangleur peut faire, à quoi il peut ressembler, où il peut aller. Enfin, ça, c’est au début…



Dire que sans le voyage livresque au Mexique organisé par A girl de Lecture sans frontières, je n’aurais sans doute pas mis les pieds ou les yeux dans un roman de Paco Ignacio Taibo Segundo ! Ça aurait été bien dommage.

Dès les premières pages, mon attention a été mise en éveil grâce au personnage totalement inclassable d’Héctor et grâce au style, plus travaillé que la plupart des polars auxquels je suis habituée, et pourtant je crois ne pas lire n’importe quoi. J’ai copié des citations assez longues pour que vous puissiez vous faire une idée. Mais ce n’est qu’un échantillon d’un style foisonnant, littéraire, recelant des dialogues savoureux, et qui donne un ton, une atmosphère originale, presque étrange, mais pas dépourvue d’humour.

J’ai beaucoup aimé le fait d’entamer chaque chapitre par une citation, souvent destinée à adresser un clin d’œil au lecteur. Au fur et à mesure du roman, je me suis habituée à l’ambiance très particulière et les personnages ont gagné en épaisseur. Héctor Belascaoran Shayne, au gré des rencontres et des retrouvailles, s’est trouvé de l’aide dans l’obscurité dans laquelle il avançait, la trame du roman s’est complexifiée et a gagné en intensité. J’ai eu le sentiment que l’auteur s’amusait tout en appuyant le texte sur des sujets qui lui tenaient à cœur. Pour mon plus grand plaisir de lecture !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Cosa fácil

« Chaque ville a le détective qu’elle mérite ». Mexico a Héctor Belascoarán Shayne l'un des privés les plus originaux de la littérature policière.



Un beau jour, Héctor Belascoarán Shayne, ancien ingénieur, a quitté boulot et épouse, loué un bureau (qu’il partage avec un spécialiste des égouts et un tapissier) et s’est établi comme détective privé. Mi-irlandais, mi-basque. Borgne et boiteux. Buveur de cola et fumeur de cigarettes bon marché. Voilà en deux mots le portrait de HBS.



Dans Cosa Fácil (deuxième épisode de la série), HBS se retrouve avec trois missions sur les bras. Empêcher une adolescente de se suicider, résoudre le meurtre d’un ingénieur dans une usine qui est en grève et cerise sur le gâteau, enquêter sur Emiliano Zapata. L’icône révolutionnaire mexicaine ne serait pas morte en 1919 et se cacherait dans une grotte à la périphérie de Mexico.



Il va mettre toute son énergie à résoudre ces 3 affaires, qui contrairement a nombre de schémas classiques, ne se croiseront jamais. Ne dormant pas, menaçant les méchants, admirant de belles femmes, s’appuyant sur quelques amis fidèles et remettant régulièrement en question sa décision de devenir détective privé, HBS navigue dans le Mexico de 1976. Car malgré les trois (ou quatre ou peut-être cinq) sous-intrigues, le personnage central est la ville elle-même.



Cet homme est diablement attachant. Un privé anarchiste qui galère et se questionne. Il lutte contre les contraintes imposées par la culture mexicaine tout en conservant un certain sens de la décence et de l’idéalisme. On le suit dans dans les bas-fonds de la vie sociale et politique, il nous dévoile les faces obscures et absurdes de son pays.

Une comédie noire et subtile. mélange de nostalgie et d'humour, avec une pointe de surréalisme.

On aurait bien besoin de plus de HBS dans nos vies et de Paco Ignacio Taibo II.



Traduit par Mara Hernández et René Solis
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Mexico Noir

C'est dans le cadre du challenge Book Trip Mexicain que je me suis lancée dans ce recueil de nouvelles dont le sujet principal est la ville de Mexico.



Paco Ignacio Taibo II le dit en préambule, ce recueil n'est pas sponsorisé par l'office du tourisme de Mexico, et on comprend bien vite pourquoi !

Le recueil porte admirablement bien son nom, c'est noir, très noir.



Cependant, si quelques nouvelles m'ont particulièrement plu comme Collection particulière de Bernardo Fernández, Le Brasier des judas d'Eugenio Aguirre ou Des chats et des homicides de Víctor Luis Gonzáles, l'ensemble ne m'a pas particulièrement emballée.



J'ai été désarçonnée assez souvent par le rythme inhabituel et par l'aspect très intériorisé de ces nouvelles. Elles présentent souvent ce que le personnage principal pense et ressent (et en général, ils ne sont pas particulièrement équilibrés et/ou sereins) et laissent peu de place à l'action.



Ne lisant pas énormément de littérature mexicaine ou même de langue espagnole (et vu mes origines, c'est une honte 🙄), je ne sais pas si cela est représentatif, il va falloir que je continue mon exploration pour me faire une idée plus précise. 😊
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Irapuato mon amour : Petite épopée d'une mémoire ..

Camarades, je vais vous présenter aujourd'hui un livre que je n'aurais jamais imaginé lire. J'avoue (honteusement) que les grèves et la lutte sociale n'intéressaient pas ma petite personne (égoïste, va), mais Paco Ignacio Taibo II est un auteur que j'aime beaucoup, et c'est la raison pour laquelle j'ai vite foncé sur ce titre quand je l'ai vu dans la Masse Critique de Babelio (merci beaucoup !)



Ce livre est un recueil des nouvelles autour de la lutte sociale au Mexique dans les années 70-80, notamment dans la création des sindicats indépendants (et non pas à corrompus à la solde des patrons et du gouvernement…). Vous y trouverez tantôt des expériences vécues, des reportages ou de la fiction.



C'est donc un recueil cohérent, autour du même sujet. On vit avec les grévistes, on suit leur combat, les injustices qu'ils subissent, on veut les soutenir, applaudir leur courage. On découvre le visage le plus vil de l'humanité chez ces patrons voyous, qui n'hésitent pas à intimider, menacer, voler, séquestrer et même tuer les grévistes. Pire encore quand on sait que tout ce que demandent les ouvriers est le respect de la Loi du travail. C'est dingue, mais ça m'étonne pas malheureusement.



Parmi les nouvelles les plus percutantes, j'ai beaucoup aimé les apparitions de "L'araignée", justicier des usines, "Les délices de Leïla", car son côté coquin permet de souffler un peu. Mais celle qui m'a passionnée a été "Pascual, dixième round".



Sur cette dernière, je vais m'étaler un peu, vous m'excuserez. Cette nouvelle raconte la lutte des ouvriers des boissons Pascual (bien connues dans le bassin autour de México). Ils se sont battus pendant quasiment deux ans contre un patron voyou (qui plus est avait assassiné de sang froid 2 grévistes au cours d'un guet-apens). En le lisant, je suis passée par plusieurs émotions. Principalement parce que les boissons Pascual, notamment Boing et Lulu ont sucré mon enfance. À Mexico et ses environs, il n'y a avait pas de pique-nique, de voyage, de sortie scolaire, ou d'anniversaire sans un délicieux Boing, en bouteille ou dans son emballage pyramidal avec son canard sosie de Donald en logo. Le goût goyave est une tuerie ! Du coup, en lisant ceci, j'ai d'abord été dégoutée d'avoir bu ça, puis, en poursuivant l'histoire, le dégoût s'est envolé. No spoil, mais Pascual finalement est un bel exemple de coopérative. Et je fus rassurée de savoir qu'à l'époque où j'ai bu du Boing, je soutenais une coopérative ouvrière et non pas un patron voyou. Comme une madeleine de Proust, j'ai eu un délicieux goût de Boing goyave dans ma bouche.



Pour revenir au recueil, la plume de Paco Ignacio Taïbo II est délicieuse, surtout quand on le lit en espagnol, car il restitue très bien le parler populaire mexicain, imagé et un délicieusement vulgaire ("d'un bleu niquemoilarétine"). J'ai beaucoup apprécié. Puisque je l'ai lu en français en restituant la VO dans ma tête, j'ai senti qu'au fur et à mesure le traducteur avait pris confiance et trouvé le bon ton, nous restituant le style propre à l'auteur. Si vous le lisez, n'oubliez pas de lire le préface de Sébastien Rutès (à qui l'on doit le génial "Mictlán"), pour mieux comprendre le contexte. Pardonnez aussi les quelques coquilles.
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