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Citations de Pascal Lainé (150)


Elle n’aurait pas aimé être un homme pour autant : si elle avait honte de sa féminité, l’autre sexe la dégoûtait. Le désir lui semblait une insulte où offenseur et offensée se confondaient dans la même abjection.
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À l’instar de ces saintes éducatrices, elle détestait et méprisait son apparence de femme, cette ignoble « ouverture » qui la livrait au désir incompréhensible des mâles, ce viol, en vérité, que la nature avait perpétré sur elle à l’instant de sa conception, et qui, depuis lors, se répétait chaque fois qu’un regard se posait sur elle ou qu’une main l’effleurait.
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La vieillesse fut pour elle une délivrance : elle était sûre, maintenant, que son corps n’allait plus intéresser personne. Les kilos qu’elle prenait n’allaient pas se transformer en Dieu sait quelles rondeurs ! Elle voulait bien prendre du poids, elle ne demandait même que cela : la graisse formerait l’armure sans défaut dont elle pourrait, enfin rendue à elle-même, couvrir ce qui subsistait en elle d’attraits féminins, cette offrande bien involontaire de soi qui la niait dans son être profond, et l’humiliait.
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Elle avait beau être une vraie matérialiste et savoir que la nature n’est qu’un enchaînement mécanique de causes et d’effets, il lui plaisait que les éléments, cessant pour une fois d’être de pures forces aveugles, se fussent mis à l’unisson de la tristesse pesant sur les milliers de camarades en train de pleurer le conducteur du prolétariat mondial.
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Les femmes étaient des créatures plus parfaites que les hommes, que la nature les avait rendues plus belles, que si elles ne raisonnaient pas toujours avec autant de justesse, elles avaient plus de sensibilité, et qu’elles sauveraient l’humanité en interdisant à jamais la guerre.
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Elle avait peur, aussi, de sentir la sueur. Elle ne se trouvait jamais « nette ». La crasse, le regard des hommes ou l’odeur de la transpiration participaient de la même fatalité par laquelle tous les humains, même ceux qui étaient d’authentiques révolutionnaires, risquaient à tout moment de s’abîmer dans l’animalité.
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Quand bien même le pardon effacerait la faute, il n’abolit point la séparation : il la confirme, au contraire.
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De vrais révolutionnaires ne se livrent pas à la nostalgie, ne se complaisent pas à l’évocation d’un ami perdu.
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les manchots et les borgnes sont dotés de pouvoirs mystérieux, généralement maléfiques. Elle n’aimait pas non plus les bossus, ni tout bonnement les gens qui louchent. Ces visages ou ces corps dissymétriques lui étaient suspects, même chez les personnes les plus honorables, comme si elle avait perçu dans ces épaules qui plongeaient, dans ces regards insaisissables, quelque ricanement de la nature ou du diable, peut-être.
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La vieillesse est une déchéance
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Maman était une femme qui explosait. Elle prenait feu spontanément, comme une meule de foin qui fermente au soleil. Cela pouvait arriver à n’importe quel moment du jour ou de la nuit : nous vivions sur une poudrière.
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La bouteille, pour lui, c’était l’amitié, la fraternité.
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La vie n’était pour lui qu’une affaire d’imagination, et les grands sentiments, comme les grandes vertus, amour, loyauté, fidélité, lui faisaient sûrement peur.
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Elle aimait découvrir des mots nouveaux au fil de ses lectures. Elle gardait toujours son dictionnaire à portée de la main. Chaque jour, le désert immense et glacé de son ignorance reculait un peu, mais il y avait encore tellement de mots dans le dictionnaire, tellement de dates dans les livres d’histoire !
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Est-ce mentir, même, que de s’inventer tant bien que mal un bonheur qu’on n’a pas ? Ces gamines qui ne possédaient rien voulaient bien faire crédit à la vie. Le mensonge n’était pas de leur fait, car elles donnaient assez la preuve de leur bonne foi, trimant à un franc vingt de l’heure sans rien exiger d’autre que le droit d’espérer, elles ne savaient même plus quoi.
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La sagesse est d’apprendre à aimer ce qu’on possède.
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L’objet de la passion amoureuse naît pareillement de son absence même et de l’évocation de ses charmes inaccessibles.
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Pendant un moment leurs pensées glissèrent côte à côte, solitaires. Chacun s'enfermait en lui même, sans chercher à dévider le cocon où l'autre s'était de même enfermé.
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....elles sont de ceux à qui rien n'arrive, Pomme et sa mère, à moins d'une improbable rupture de leur silence intime. Elles ne sont pas aptes - c'est là leur espèce de force - a se blesser à l'événement qui les touche mais en glissant, en dérapant sur elles. Elles sont de ces arbustes qui trouvent toute leur terre dans la fissure d'un mur, dans l'interstice entre deux pavés; et c'est de leur végétalité qu'elles tiennent une vigueur paradoxale.
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On est un fantôme quand on est mort sans avoir fini de vivre. Mais la plupart des humains n'ont même jamais commencé à vivre. Il y a donc très peu de fantômes.
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