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Critiques de Patrick Grainville (178)
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Les Flamboyants

`Ce roman du mouvement et de contemplation, comme le dit Paule Constant dans sa préface, pour la réédition de ce prix Goncourt 1976, m'aura donné bien du mal.

J'ai mis en effet plus d'un mois pour en arriver à bout, en alternant d'autres lectures.

Ce n'est pas que ce roman est mauvais mais j'ai eu du mal à m'imprégner de ce monde empli d'extravagances, d'imagination, de sauvage et plein de fantasmes.

L'écriture en est excellente et précise.

Un livre qui m'aura donné peut-être un peu de mal mais qui restera présent longtemps dans ma mémoire car c'est bien souvent les livres sur lesquels je bute qui gardent une place durable !

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Trio des Ardents

J’ai un peu hésité avant d’entamer la lecture du dernier roman de Patrick Grainville.

Il faut dire que cet auteur avait de quoi m’impressionner : Lauréat du Prix Goncourt en 1976 pour Les Flamboyants, il reçoit en 2012 le Grand Prix de littérature Paul-Morand pour l’ensemble de son œuvre et est élu à l’Académie française en 2018 !

Mais, dès les premières pages du Trio des Ardents, ma réticence s’est envolée.

Je me suis trouvée plongée dans la vie de trois personnages hors-normes Isabel Rawsthorne, Alberto Giacometti et Francis Bacon.

Si je connaissais Alberto Giacometti, seulement en tant que sculpteur et non en tant que peintre, et Francis Bacon, j’avoue avoir découvert Isabel Rawsthorne, créatrice d’une œuvre picturale secrète et méconnue, égérie et confidente de Epstein, Balthus , Derain et Picasso, ayant posé pour ces artistes majeurs.

Artiste, nomade, radicalement libre pour l’époque et d’une beauté flamboyante, mariée trois fois, elle a entretenu avec Albert Giacometti et Francis Bacon, ces deux monstres sacrés de la peinture, des rapports amoureux, devenue la muse solaire du « montagnard des Grisons » et l’unique amante de Bacon, homosexuel. Elle a cependant souffert d’un grand effacement par rapport à ses deux amis-amants, « deux outrances incontournables ».

Des années 30 à la fin du siècle, Patrick Grainville s’emploie à décrire ces années de chassés-croisés de ce trio passionné.

C’est avec un immense intérêt que j’ai pu suivre les changements qui se sont opérés dans les œuvres de ces deux monstres sacrés de la peinture qui partagent une cause commune, la figuration, au moment même où triomphe l’abstraction.

Une révélation bouleversante va s’opérer pour Giacometti après une séance de cinéma. Des lilliputiennes figurines qui reflétaient la distance à laquelle il avait vu son modèle, il va alors

réaliser sa nouvelle expérience de la distance en créant des sculptures extrêmement longues et élancées.

Il sera toujours en quête d’une ressemblance impossible : « Mais je n’ai quand même jamais pu réaliser vraiment ce que je vois. »

Quant à Bacon, asthmatique, maltraité par son père, l’esprit hanté selon ses dires par le vers d’Eschyle « l'odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux », souvent qualifié de peintre de l’insoutenable, personne ne pouvant rester indifférent face aux visages déformés et aux corps mutilés qui caractérisent son œuvre, il affine son style tout au long de sa carrière, délaissant les images de violence crue de ses débuts.

Patrick Grainville sait à merveille faire revivre la destinée de ce trio débridé, d’une extravagance inédite, leur vie trépidante, comme si nous étions à leurs côtés. Il nous fait également pénétrer dans les ateliers de ces génies, ateliers, qui à leur mort seront reconstitués à l’identique, mais resteront orphelins de leur présence.

Ce qui confère au roman encore plus de saveur, c’est la pléiade de personnages que côtoient ces artistes, Picasso, Sartre, Beauvoir, Lotar, Leiris… et qui nous procurent de savoureux dialogues.

De plus, l’auteur n’oublie pas d’insérer son récit dans le cadre historique, offrant au lecteur des réflexions souvent ironiques et mordantes mais aussi des portraits très imagés des politiques qui ont traversé cette période, que ce soit De Gaulle, Churchill, Mao ou Thatcher pour n’en citer que quelques-uns.

Pour apprécier au mieux ce roman, j’ai dû maintes fois avoir recours à la toile pour visualiser les chefs-d’œuvre de ces artistes, notamment ceux de Francis Bacon qui m’ont littéralement fascinée et que l’auteur a su si bien sublimés. Dommage que les photos de ces œuvres d’art ne figurent pas dans l’ouvrage…

Seul un passionné de peinture comme Patrick Grainville pouvait faire jaillir de par son écriture et une verve prodigieuse un texte aussi flamboyant où la vie, la couleur, l’alcool, l’érotisme, une exubérance en tout sont exprimés avec autant de crudité et de réalisme.


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Falaise des fous

Falaise des fous de Patrick Grainville ( Seuil - 643 Pages)



A part quelques passages d'un style trop dithyrambique à mes yeux, j'ai aimé lire ce livre.

Si vous aimez Monet et la peinture impressionniste, ce livre est pour vous.

Charles nous raconte sa vie à Etretat. Il nous fait vivre ses amours, ses rencontres avec Monet;

Vous allez découvrir les peintres impressionnistes, les grands écrivains, les drames de cette époque, de 1868 è 1927.

Quand il parlait d'un peintre, d'un tableau j'ouvrais mon ordinateur pour admirer avec lui ce qu'il me narrait.

J'ai revécu l'enterrement de Victor Hugo que j'avais lu dans un autre livre.

Pour Monet c'était une nouvelle rencontre après "Monet " de Pascal Bonafoux.

Il nous fait assister au départ des pêcheurs à la morue. Poignant !

Le déchirement entre Dreyfusard et Anti Dreyfusard qui coupera presque la France en deux. Combien de famille, d'amis se sont fâchés ?

Les journaux parleront du naufrage du Titanic, du drame de Courrières (voir l'Illustration) plus de mille morts tant dans le naufrage, tant dans les mines.

Il m'a replongé dans les horreurs de la guerre de 14/18 et j'ai pensé à mon grand-oncle qui y a perdu ses deux yeux.

Ce roman est riche, parfois je le posais car pour moi c'était parfois l'indigestion. L'écrivain passionné par ces peintres qui modernisaient la peinture vous donnera l'envie d'aller admirer ces tableaux soit à Orsay, l'Orangerie, dans les musées du monde entier ou tout simplement sur votre ordinateur.

Bonne lecture.



Mireine
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Trio des Ardents



D’emblée, je n’aime pas son style haché avec cette inflation de phrases courtes juxtaposées souvent sans verbe. On pourrait croire qu’il dicte le plan de son récit à sa secrétaire et qu’il va étoffer ensuite. Ou qu’il établit des notes pour un futur scénario. Mais non, il trouve ça original et il laisse en l’état !

Ça marche pour les récits de guerre qui ne demande qu’à être suggéré et s’accorde à l'idée d'une désintégration perpétuelle, mais pour le reste ça laisse un goût d’inachevé qui flirte avec l’indigence narrative. Et on ne peut pas non plus faire l’impasse de l’effet cuistre et m’as-tu-vu : Grainville a dans sa sacoche pléthore d’anecdotes en tout genre qui mettent en scène des personnages connus : du beau monde ; Sartre, Beauvoir, Picasso, etc. On a droit, nécessité oblige, à toute une série de scènes orgiaques qui flirtent avec la SM, et au besoin regorgent de références mythologiques qui en mettent plein la vue sur la culture de « l’écrivant ».

Il faut s’intéresser un tant soit peu aux artistes comme Bacon et Giacometti et espérer découvrir que l’on pourrait appeler la genèse de l’œuvre pour poursuivre la lecture… Pour les autres ce sera probablement du verbiage souvent indigeste…

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Trio des Ardents

A travers les destins croisés d' Isabel Rawsthorne, Alberto Giacometti et Francis Bacon, Patrick Grainville nous parle de l'art au XX ème siècle, emprunt de toutes les vicissitudes traversées par les Hommes.

Des dizaines de personnages très connus (De Gaulle, Churchill, Mao, Sartre, De Beauvoir, Leiris, Picasso etc...) ou plus anonymes (pour moi du moins) traversent le récit. Ils apportent des dizaines d'anecdotes pleines d'érudition, de précision, d'humour et de décalage.

L'analyse critique des œuvres de ce ''Trio des Ardents'' est ''habitée'', elle renvoie à l'intime de chacun des artistes, elle propose des pistes pour comprendre, interpréter. Elle se fait porte d'entrée dans l'univers pictural et mental de ces créateurs reconnus.

L'écriture est à la hauteur de l'ambition, elle est baroque, travaillée, ciselée, précise, envoutante, jubilatoire. La construction tient en haleine, bien que l'inévitable soit connu dès le départ.

Les multiples références aux œuvres nécessitent soit d'être spécialiste soit d'avoir à rechercher de la documentation. Je ne déteste pas ce genre de roman aux frontières de l'essai bien que parfois il sape le narcissisme. Les réserves qui m'habitent, proviennent davantage du sentiment de répétition, de redite face à de trop nombreuses situations et analyses : trop d'excès pour dire l'excès ont finit par ''excessivement'' me lasser.
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Trio des Ardents

Amour, gloire et beauté



Patrick Grainville poursuit avec gourmandise son exploration de l'histoire de l'art. Après Falaise des fous et Les yeux de Milos, voici donc un trio composé d'Isabel Rawsthorne, la peintre la plus méconnue des trois, d'Alberto Giacometti et de Francis Bacon.



«Elle, la plus belle des femmes de son temps, car l’hyperbole lui va. Tous les témoins de l’époque subjugués. Par l’ampleur souple de son pas, sa baudelairienne manière. Sa crinière, son flux. Elle est solaire, élancée, avec des fonds de mélancolie mouvante. Mariée à un reporter de guerre, Sefton Delmer, mais nomade, artiste, radicalement libre, rebelle. Un charme violent jaillit de ses grands yeux en amande, de ses pommettes de cavalière des steppes… Elle est sauvage, exubérante, dotée d’une génialité vitale… » Isabel Rawsthorne est l’étoile au cœur de la superbe constellation qui compose ce Trio des ardents. Elle a un peu plus de vingt ans quand elle croise Alberto Giacometti à Paris où elle est venue parfaire sa peinture. Pour financer son séjour, elle pose pour les peintres auxquels elle se donne également.

«Derain vient de la peindre, brune, vive, ravissante, ruisselante de gaieté. Picasso rôde autour d’elle et la désire. Elle a probablement été le modèle de Balthus pour La Toilette de Cathy, peignoir ouvert, sinueuse ménade au mince regard effilé. Moue animale, chevelure d’or peignée par une gouvernante. Elle accompagnera bientôt le peintre et son épouse Antoinette en voyage de noces à Venise. Trio amoureux. Elle sera la maîtresse de Bataille… Égérie éclectique? Non, elle peint, elle va accomplir une œuvre bizarre et profonde, un bestiaire de hantises.» Mais ne sera jamais reconnue à son juste talent et passera d’abord à la postérité comme modèle, voire comme amante, que comme peintre. Avec sa plume étincelante, Patrick Grainville raconte ces années parisiennes d’avant-guerre où tous les arts se croisent et s’enrichissent les uns avec les autres du côté de Montparnasse. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Giacometti rejoint sa Suisse natale et Isabel retournera en Angleterre. «Il faut fuir la peste nazie». C’est durant le Blitz que la belle anglaise se lie avec Francis Bacon. L’homme tourmenté, qui avouera plus tard qu’elle a été la seule femme avec laquelle il a fait l’amour, mêle alors Éros et Thanatos, la chair et le sang qui trouveront une grande place dans son œuvre.

La création et la passion se mêlent dans les années d’après-guerre où l’effervescence culturelle reprend de plus belle. Les existentialistes, autour de Sartre et Beauvoir, y côtoient Man Ray et Hemingway. Isabel, de retour à Paris, renoue avec Giacometti, divorce et se remarie avec le musicien Constant Lambert, mais ne tarde pas à se jeter dans d’autres bras, sauf ceux de Picasso. L’auteur de Guernica sera sans doute l’un des seuls à ne pas obtenir ses faveurs. Car elle entend avant tout rester libre. Elle divorce à nouveau et repart en Angleterre où elle retrouve Bacon et s’amuse à organiser une rencontre avec Giacometti.

Après Falaise des fous qui suivait Gustave Courbet et Claude Monet du côté d’Étretat et Les yeux de Milos qui, à Antibes, retraçait la rencontre de Picasso et de Nicolas de Staël, cette nouvelle exploration de l’histoire de l’art est servie avec la même verve et la même érudition. Dès les premières pages, on est pris dans cette frénésie, dans ce tourbillon qui fait éclater les couleurs et briller les artistes. Durant ces soixante années très agitées mais aussi très riches, la plume de Patrick Grainville fait merveille, caressante de sensualité. Avec toujours de superbes fulgurances qui font que, comme le romancier, on s’imagine attablé au Dôme ou chez Lipp, assistant aux ébats et aux débats. Un régal !




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Trio des Ardents

Merci Maitre, Nul ne sait comme vous parler de peinture et surtout des peintres dans leur folie créative , leurs turpitudes, leurs angoisses et leur succès.

Ce livre , comme vos ouvrages antérieurs ,est un feu d'artifice de couleurs, de mots, de sexe ,de passions, de lumière et de noirceur, d'érudition flamboyante .

Un chef d'oeuvre.

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Trio des Ardents

L’immortel se lance, avec fougue, dans les années de chassés-croisés entre Isabel Rawsthorne, Alberto Giacometti et Francis Bacon
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Le Tyran éternel

Après lecture de ce livre, je n'ai que deux choses à dire :

-Patrick Grainville a un vocabulaire incroyablement fourni

-Les habitants de Yamoussoukro aiment bien mettre le petit Jésus dans la crèche (j'ai essayé de trouver une expression qui trompera les modos de ce site)

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Les Flamboyants

LES FLAMBOYANTS de PATRICK GRAINVILLE

L’introduction de ce roman donne le ton, William arrive en Afrique à bord d’un bateau au milieu d’un ouragan. C’est tonitruant, flamboyant et délirant, toute la puissance des éléments déchaînés. Ce jeune homme va rencontrer Tokor, un de ces potentats qui avec sa toque en panthère fait immanquablement à Mobutu Sese Seko. Le père de William avait connu Tokor il y a longtemps et c’est comme invité de marque qu’il va découvrir le roi/ President et son palais. Tokor est protégé par une garde prétorienne de 500 hommes dont l’initiation consiste à rester nus plusieurs jours sans manger en se roulant dans des fleurs de flamboyants. Tokor a une obsession ( en dehors du sexe), c’est de faire la guerre avec ses voisins et de découvrir les Dorlies supposés être un peuple sacré avec des animaux magiques. Pour cela il part en campagne avec ses chars, ses avions de chasse(2) et sa garde. Mais avant le départ il organise une énorme fête païenne . William va tout suivre avec Tokor, admiratif puis dubitatif pour finir terrorisé par la folie du roi.

Tout est flamboyant dans ce livre, le délire de grandeur du roi/Président, la violence de la nature et des hommes, le tout servi par un texte qui déborde, qui amplifie et qui magnifie l’histoire. Tokor est un mélange de Mobutu, Amin Dada et Bokassa, tour à tour charmeur et menaçant s’enfonçant dans une folie incontrôlable et n’écoutant plus personne, pas même son fidèle colonel qui contrôle le nord du pays et le prévient que la révolte gronde.

J’ai pleinement apprécié cette épopée baroque et délirante qui m’a fait penser à ce film Le Dernier roi d’Écosse avec Forest Whitaker.

Prix Goncourt 1976.
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Falaise des fous

J'ai Arrêté la lecture à la page 100.

Très déçue par ces textes trop longs,trop de détails tuent l'intérêt de ce sujet pourtant qui me passionne habituellement...

Les peintres et leurs liens avec la ville d'Etretat cela aurait pu être passionnant mais là quel ennui...
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Les yeux de Milos

Un double plongeon, pour ce roman, d’abord dans le bleu de la Méditerranée ensuite dans les yeux d’un jeune garçon d’un bleu inouï. En effleurant deux « stars » de l’art, Picasso et Nicolas de Staël, Milos, notre jeune héros, va également beaucoup effleurer les femmes. On retrouve ici la patte de l’auteur, qui a défaut d’inspiration, nous livre un roman à l’érotisme exacerbé. Déambule ainsi devant nous un jeune homme amoureux qui vacille entre deux monstres sacrés. L’action se déroule à Antibes, et la côte est omniprésente dans ces pages où le soleil distille son parfum immortel
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Falaise des fous

Pour une fois je n'ai pas voulu croire les critiques des lecteurs et voilà je le regrette !

Pourtant tous les ingrédients sont là, des faits historiques, l'histoire de l'art... Tout est très documenté, gros travail d'érudition mais il manque sur ce gros pavé une histoire qui nous donnerait envie de tourner les pages.

Je ne suis pas allé au bout, c'est rare…
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Les yeux de Milos

Les yeux de Milos raconte d'un côté l'envoutement que produit le charme des yeux bleus de Milos, dont le père à son jeune âge a cru qu'il était aveugle, lequel charme tourmente comme l'œuvre de Guernica de Pablo Piacasso ou Le concert de Nicolas de staël, lequel charme produit à la fois de l'attraction et de la répulsion, qui rencontre ces yeux sur sa route ne peut que tomber sous ses charmes comme Marine ou Samantha, ou sentir une montée de haine comme Zoé qui n'a eu qu'une seule envie éradiquer le charme de ces yeux en y jetant du sable! D'un autre côté Les yeux de Milos est une quête pour tenter de pénétrer, de saisir l'esprit du génie qui, le plus souvent, dispose son homme à agir, en tout cas, pas comme les autres, mais d'une manière à surprendre l'âme humaine..
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Le baiser de la pieuvre

Un conte étrange,envoûtant, tout en érotisme et sensualité .



La passion du jeune et beau Haruo pour la belle et jeune veuve Tô,va l'amener tous les soirs à l'espionner ; or un soir, il va assister à un étrange spectacle:cache dans les roseaux ,il entend un gros clapoti et voit émerger une bosse ,la tête ,et des tentacules : c' est la pieuvre Oryui qui se dirige vers la maison de la belle Tô,pour une union très charnelle :"Tous ses sexes de braise s'ouvraient à elle.Et cela se glissait,entrait,la caressait ,la prenait,la vrillait, l'élançait....Alors ce fut un chant qui monta du magma de la couche ,celui de la jeune veuve Tô ,tordue de délices."

Effaré,le jeune Haruo ne regardera plus la jeune veuve avec le même regard.Mais son désir obsessionnel ira en grandissant porté par Hô un moine lubrique ,peintre,qui va les peindre nu ,l'un en face de l'autre.

Nous suivons Haruo dans son éveil a la sexualité au travers de magnifiques paysages du Japon où règne une nature luxuriante.Une atmosphère,une ambiance propice à la volupté la jouissance et au plaisir.En même temps, c'est un peu " la patte de l'écrivain" pour ceux qui connaissent.J'ai aimé. ⭐⭐⭐⭐
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Falaise des fous

Pas dépassé la page 50. Deux amis en disaient un bien fou et je l'ai commencé. Mais Babelio donne une idée plus contrastée de l'appréciation de l'ouvrage entre ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas du tout. Le narrateur est évanescent et sans consistance. Le style pose problème avec des adjectifs dont on attend l'advenue tant c'est cliché. Le rythme est impressionniste où l'auteur répète trois fois la même chose à longueur de page. Sans compter les descriptions sur le choix des couleurs (l'auteur montre au moins sa connaissance de la peinture) qui dégoulinent (les descriptions, pas les couleurs). Comme s'il avalait tout crû un goût devenu académique. Aucune distance avec le sujet. Style curieux.
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Le Deauville intime de…

Ce recueil de nouvelles d'auteurs plus ou moins connus ne m'a pas laissée indifférente. Il reflète une image snobe et huppée de la ville, bien sûr. C'(est incontournable...

On y trouve aussi le visage humain et personnel des auteurs qui s'y expriment





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Le baiser de la pieuvre



Onirique, érotique, alchimique, allégorique, fantastique, volcanique, unique, philosophique, mélodique, hypnotique.

Autant d'adjectifs, nulle phrase superfétatoire pour qualifier cette oeuvre admirable.

Remarquable.
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L'arbre piège

issu du désherbage d'une bibliothèque, et trouvé dans une boîte à livres, ce très court roman (60 pages) de science-fiction destiné à la jeunesse était une occasion de tentative supplémentaire pour apprécier ce genre littéraire; il n'a pas réussi.

j'ai trouvé la description du jeune couple "héros" de l'histoire assez lourde, aussi bien dans leur différente apparence (quoiqu'après tout, ça peut être crédible) très marquée que dans leurs rapports conflictuels.

la vision de l'arbre-piège a des aspects intéressants, au départ, mais là encore c'est un peu trop caricatural.

quant à la fin, les dernières lignes ne m'ont pas parues très cohérentes.

mais sans doute c'est parce que je n'ai rien compris? ^-^
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Falaise des fous



Six-cent-cinquante pages d’une fresque qui couvre soixante années, de 1868 à 1927, et toute une existence : celle du narrateur, Charles Guillemet, à travers ce qu’il a vu et qui il a rencontré durant sa vie. Ce narrateur, d’ailleurs, n’est qu’un prétexte à raconter l’histoire des arts à la jointure des deux siècles, et comme la Normandie fut le refuge des peintres autant que des écrivains célèbres.

C’est à peine un roman, en ce qu’il n’y a pas d’intrigue. Le narrateur décrit ce qu’il vit et voit à quatre niveaux, comme un carnet de route à plusieurs étages ou compartiments : sa propre vie d’abord, guère palpitante si l’on met de côté les rencontres qu’il fait, puis Étretat comme emblème artistique - ses paysages , son climat, quel peintre y peint et quels écrivains y viennent- , la situation politique du pays et les événements majeurs ensuite (Dreyfus, la guerre), et enfin et surtout : l’art (Monet, Courbet, Maupassant, Hugo, la liste est infinie). Guillemet les rencontre ou les croise tous, par des sortes de hasards peu plausibles, ce qui enrichit sa feuille de route et pimente sa propre vie, plutôt fade voire insignifiante sans ces rencontres. Il vit pour ainsi dire par procuration, ne pouvant se flatter que des rencontres qu’il fait et du lieu où il vit, rien d’autre. Lui-même ne peint pas plus qu’il n’écrit. Il est presque inexistant, ne servant que de rapporteur d’une histoire dont il n’est pas acteur. Il ne sert qu’un récit, ne fait rien d’autre que flâner et rencontrer, par le plus grand des hasards, un Maupassant dans un bordel ou un Monet qui peint sur la plage.

Il est observateur-narrateur : ce livre constitue une sorte de rapport qu’il dresse, dans lequel il note ses observations agrémentées de quelques réflexions, de citations et d’une admiration certes respectueuse à l’égard de ceux qui ont « fait » l’art de cette période, mais lui, étonnamment, ne fait strictement rien, ce qui rend le récit impatientant. Le lecteur se demande à quel moment ces rencontres riches et abondantes vont provoquer une émulation chez Guillemet, et … cela n’advient jamais. Jusqu’à sa mort, il reste inconséquent, spectateur béat d’artistes qui le dépassent et d’une époque qui s’élève sans son concours.

Plutôt qu’une fresque, c’est une frise. Le narrateur évolue et raconte les événements dans un ordre chronologique. Il fait tant de rencontres et se trouve « au bon endroit au bon moment » tant de fois que cela en devient insupportable, exaspérant, à la manière d’une indigestion et pire encore : un lecteur exigeant s’indigne. On doute d’abord de la plausibilité, qui gêne le rationnel, même si l’on sait, l’on a compris dès le commencement, que ce Guillemet n’est qu’un prétexte à narrer ce qui lie la Normandie aux artistes de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Il est un outil pour l’auteur qui l’utilise afin de narrer cette époque bénie des arts, cette exaltation des génies et des labeurs.

À plusieurs reprises j’ai songé : « Non, là c’est trop. Il a vu Monet, Courbet, Maupassant et le voilà qui rencontre Hugo/ Rimbaud à présent, puis Mannet, et d’autres encore. » Et c’est trop, en effet. C’est surtout que l’on se figure mal comment cet homme qui n’est ni artiste ni travailleur, à peine un lecteur d’ailleurs, peut toujours se fabriquer des circonstances pour ces rencontres. Car c’est un oisif, un contemplatif paresseux, un homme fade qui ne s’intéresse environ qu’aux femmes et qui mène une existence toute bête, et l’on se demande comment une telle insignifiance peut avoir le désir d’approcher tant d’artistes et la perspicacité de leur reconnaître un génie, ainsi que d’écrire ses mémoires autour d’eux. À moins qu’il se sente valeureux d’appartenir à cette période bénie sans réellement y participer, comme aujourd’hui on se revendique les héritiers de Victor Hugo sans avoir écrit une ligne ?

Alors, évidemment, c’est convenu : il s’appelle Guillemet (il n’est là que pour citer) et il est un prétexte. L’auteur a-t-il pensé qu’un narrateur profond ferait de l’ombre aux artistes qu’il est censé mettre en valeur ? Guillemet rencontre Mallarmé et le cite, il est sur la plage et cite Maupassant. C’est sans fin, c’est lourd, trop lourd de récurrences. D’autant que l’on ignore comment cet homme que l’on ne voit jamais lire peut citer ainsi, de tête. Ce n’est plus un roman ni même un carnet de route ni une fresque : c’est à présent une encyclopédie de citations, un dictionnaire de noms propres et un livre sur l’histoire de la peinture. Rédigés par un narrateur inconséquent !

Grainville en fait trop, bien de trop. Il veut tout dire, tout couvrir, ne faire aucune impasse sur cette période qui, on l’a compris, le fascine et l’enthousiasme. Seulement, il couvre tout par l’intermédiaire d’un seul personnage, qu’il a créé insignifiant.

Néanmoins, les descriptions, par exemple celles des falaises d’Etretat, sont superbes, détaillées, méticuleuses et belles. Grainville peint les paysages aussi bien que Monet. C’est une sorte de mise en abyme assez impressionnante : il peint par les mots l’artiste en train de fabriquer le tableau. Et dans un beau style, digne, rare pour un contemporain. J’ai été émue par certains passages, enthousiaste. Il a su faire honneur à qui il admire.

Ce roman étale aussi la grande érudition de son auteur : beaucoup de citations et une belle culture littéraire, artistique et historique. Il sait de quoi il parle, il connaît la période avec précision. On sent l’homme qui admire, qui adule cette époque, qui aurait voulu y vivre sans doute ? Je suis de son avis à ce sujet.

Mais à qui s’adresse ce roman ? Sans doute à des convaincus, des admiratifs de cette période fructueuse, a priori, dont je suis. Seulement ce roman m’a plutôt déçue, impatientée, ennuyée. J’ai déjà lu « Pierre et Jean » et vu les tableaux de Monet. Je connais l’affaire Dreyfus et ai déjà lu plusieurs récit des obsèques de Victor Hugo, en quoi ce livre ne m’a rien apporté. Je n’y ai guère appris, sinon quelques dates et indiscrétions sur les artistes. C’est à peine si j’ai ressenti une sorte de connivence avec l’auteur, si j’ai tenu à relever ses nombreux clin d’œil d’un air entendu que l’on se fait entre individus déjà convaincus et adeptes. Non, un admirateur, un féru du dix-neuvième et de l’art ne peut se sentir en entente profonde avec l’auteur.

A-t-il plutôt écrit ce roman pour convaincre ? Non plus : il y a trop de citations, trop de clins d’œil, trop de références. Un novice ne s’y retrouverait pas. Non, Grainville s’est fait plaisir, voilà tout. Il a comme étalé ses connaissances, sur des centaines de pages. Il a décrit, comme pour lui-même, ce monde auquel il aurait voulu sans doute appartenir, comme on rédige un texte utopique, un monde idéal selon ses propres critères. C’est un roman sans la moindre imagination, et c’est dommage. S’il n’a pu réécrire l’histoire, il aurait pu imaginer un narrateur plus profond, un Individu, le doter de raison et de recul.

La guerre 14-18 est décrite d’une juste manière, froidement objective, à la façon d’un historien, mais d’un historien qui a une parfaite maîtrise du style. C’est une réussite, ce récit de guerre.

Ce roman est imparfait malgré une forme assez admirable. N’importe : Patrick Grainville est l’un des derniers, sans doute. Il s’est donné du mal. Malgré les nombreux défauts de cette œuvre, elle a été travaillée, pensée et polie.
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