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Citations de Patrick Modiano (1621)


Sa vie était désormais une longue, trop longue histoire qu’elle aurait retracée à quelqu’un si elle s’était sentie en confiance. Mais à qui ? Et pourquoi ? Alors, il ne lui restait que le présent avec ses points de repère, quelques images fixes et immuables : le pin de la piazza Pitagora qu’elle voyait de ses fenêtres, les feuilles mortes des platanes, chaque automne, sur les quais du Tibre.
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Jamais Paris ne m'avait semblé aussi doux et aussi amical, jamais je n'étais allé si loin dans le coeur de l'été, cette saison qu'un philosophe dont j'ai oublié le nom qualifiait de saison métaphysique
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Il fallait encore que j'invente quelque chose et que je prêche le faux put tenter d'apprendre le vrai. Bien sûr, j'avais toujours eu le goût de m'introduire dans la vie des autres, par curiosité et aussi par un besoin de mieux les comprendre et de démêler les fils embrouillés de leur vie.
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Mais vous avez beau scruter à la loupe les détails de ce qu'a été une vie, il y demeurera des secrets et des lignes de fuite pour toujours. Et cela me semblait le contraire de la mort.
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Par cette nuit estivale, j'avais décidé de rentrer à pied de chez les Charell. Je marchais au hasard en regrettant de n'avoir pas posé de questions à Alain mais un engourdissement m'avait saisi : toute cette soirée passée avec eux dans la demi-pénombre de la terrasse était empreinte de la douceur d'un rêve. Et de nouveau, le long des rues vides de Neuilly, je croyais entendre le claquement des sabots et le bruissement des feuillages d'il y a vingt ans. Manèges...
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Je suis née à Annecy. Mon père est mort quand j'avais trois ans et ma mère est partie vivre avec un boucher des environs. Je ne suis pas restée en bons termes avec elle. J'allais quelquefois leur rendre visite, à elle et son nouveau mari, mais je sentais une gêne entre nous. Je crois que je lui rappelais de mauvais souvenirs. C'était une femme dure et coléreuse, pas du tout sentimentale comme moi. Ses colères me faisaient peur. Elle avait l'écume aux lèvres et elle hurlait avec l'accent du Nord. Ils formaient un drôle de couple. Lui, à cause de sa brosse courte et de ses joues creuses, il ressemblait à certains prêtres quand ils ont l'oeil sévère et cherchent à savoir les péchés que vous avez commis.
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Elle m'a fait non de la tête et les traits de son visage se sont crispés. Elle allait fondre en larmes. J'ai compris que, si elle voulait que nous partions tous les deux, c'était pour rompre avec une période de sa vie. Et moi aussi, je laissais derrière moi les années grisâtres et incertaines que j'avais vécues jusque là.
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But these memories drifted away like bubbles of soap or fragments of a dream that vanished on waking.
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Il y a des blancs dans une vie, et des éclipses de la mémoire. Et si j'avais pris au sérieux cette recherche que m'avait confiée Hutte - une "affaire" assez banale, car il existe des centaines de personnes qui, chaque jour, disparaissent ou changent de domicile, ou tout simplement rompent avec leur vie quotidienne sur un coup de tête -, c'était sans doute que ce visage me rappelait quelque chose, quelqu'un que j'aurais croisé sous un autre nom. (p. 68)
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"Je vous confierai d'ici peu un dossier plus consistant." J'étais trop jeune à l'époque pour comprendre le sens de cette phrase. C'était une manière discrète et affectueuse de se retirer et de me laisser faire le chemin tout seul. Il me voulait du bien. Il m'avait donné quelques indices. À moi de poursuivre le travail. J'arrivais à l'âge où il faut prendre ses responsabilités. S'il me laissait le champ libre, c'est qu'il avait deviné que j'écrirais tout cela plus tard. (p. 47)
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Un nom m’était revenue en mémoire, celui de Georges Brainos, que Hutte avait jadis reçu dans son bureau et qui lui avait signalé la disparition de Noëlle Lefebvre, ce Brainos dont j’avais récupéré une lettre à la poste restante. Je me souvenais de son adresse, 194, avenue Victor-Hugo, pour avoir relu à de nombreuses reprises les quelques notes incomplètes du dossier.
Je viens d’écrire le mot « jadis », au paragraphe précédent. Il s’applique aussi à cet après-midi de juillet qui me semble si lointain que je ne peux pas préciser en quelle année c’était : avant ou après ma visite chez le coiffeur où j’avais découvert une photo de Mourade, ou bien la même année que celle de ma rencontre avec Jacques B. dit « le Marquis » ?
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Mais vous avez beau scruter à la loupe les détails de ce qu'a été une vie, il y demeurera des secrets et des lignes de fuite pour toujours. Et cela me semblait le contraire de la mort.
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Toutes ces paroles perdues, certaines que vous avez prononcées vous-mêmes, celles que vous avez entendues et dont vous n'avez pas gardé le souvenir, et d'autres qui vous étaient adressées et auxquelles vous n'avez pas prêté aucune attention... Et quelquefois, au réveil, ou très tard dans la nuit, une phrase vous revient en mémoire, mais vous ignorez qui vous l'a chuchotée dans le passé.
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Il fallait encore que j'invente quelque chose et que je prêche le faux pour tenter d'apprendre le vrai. bien sûr, J'avais toujours eu le goût de m'introduire dans la vie des autres, par curiosité et aussi par un besoin de mieux les comprendre et de démêler les fils embrouillés de leur vie - ce qu'ils étaient souvent incapables de faire eux-mêmes parce qu'ils vivaient leur vie de trop près alors que j'avais l'avantage d'être un simple spectateur, ou plutôt un témoin, comme on aurait dit dans le langage judiciaire.
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Il faudrait encore des détails qui sembleraient à première vue sans aucun rapport les uns avec les autres, jusqu’au moment où de nombreuses pièces du puzzle seraient rassemblées. Et il ne resterait plus qu’à les mettre en ordre pour que l’ensemble apparaisse à peu près au grand jour. p. 32
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"(...) parmi tant d'autres mots et tant de visages surpris un instant et qui brilleront dans votre mémoire d'un scintillement d'étoile lointaine, avant de s'éteindre le jour de votre mort, sans avoir livré leur secret."
p.759, coll.Quarto
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Je n'avais pas lu le français depuis si longtemps que l'angoisse, de nouveau, m'a empoigné, une sorte de vacillement, comme de retrouver des traces de moi-même après une longue amnésie.

P.9
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Vingt années de ma vie étaient, d'un seul coup, abolies. Ambrose Guise n'existait plus. J'étais revenu au point de départ, dans la poussière et la chaleur de Paris.

P.9
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Cet enfant, que des dizaines d'années tenaient à une si grande distance au point d'en faire un étranger, il était bien obligé de reconnaître que c'était lui.
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Mais ses souvenirs se dérobaient à lui au fur et à mesure, comme des bulles de savon ou les lambeaux d'un rêve qui se volatilisent au réveil.
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