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Citations de Patrick Modiano (1618)


Mais cet épisode était de peu d'importance dans le monde si dur et si incompréhensible où nous vivions depuis quelques temps
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Dans l’immédiat, je voudrais ne pas m’égarer sur des chemins de traverse, mais suivre une route bien droite qui me permettrait d’y voir plus clair. Il faut marcher à pas comptés pour déjouer le désordre et les pièges de la mémoire.
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Elle était coiffée d’un casque d’aviatrice d’où dépassait une mèche blonde. Marignan m’expliqua qu’elle avait jadis battu des records du monde dans de « vieux coucous impossibles »
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Pourquoi n'y aurait-il pas, à travers les péripéties en apparence les plus diverses d'une vie, une unité secrète, un parfum dominant ?
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Quarante ans plus tard, quand l’agrandissement de la (sic) photomaton lui tomberait entre les mains, il ne saurait même plus que c’était lui, cet enfant-là.
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Winegrain tenta de lui prendre le bras, mais elle se dégagea en riant.

— Vous ne voulez pas faire comme si nous venions de nous marier ? lui demanda-t-il.

— Non…je ne veux pas me marier avec vous.

— Alors, avec qui vous voulez-vous marier ? demanda Bourdon

— Avec le plus riche, dit Martine.
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Elle me souriait et ne me quittait pas des yeux. Quelque chose se dilatait du côté gauche de ma poitrine, et j'ai décidé que ce jour était le plus beau de ma vie.
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On avait imposé des étoiles jaunes à des enfants aux noms polonais, russes, roumains, et qui étaient si parisiens qu'ils se confondaient avec les façades des immeubles, les trottoirs, les infinies nuances de gris qui n'existent qu'à Paris.
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Je crois qu’on entend encore dans les entrées d’immeubles l’écho des pas de ceux qui avaient l’habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l’on capte si l’on est attentif. Au fond, je n’avais peut-être jamais été ce Pedro McEvoy, je n’étais rien, mais des ondes me traversaient, tantôt lointaines, tantôt plus fortes et tous ces échos épars qui flottaient dans l’air se cristallisaient et c’était moi.
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Il y a tant de façons d'entrer en littérature...




p63
(Les trois petits points sont ceux du texte)
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Ce passé lui semblait si lointain qu'il ne lui en restait que des debris qui flottaient à la dérive.

p42
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On a beau faire de son mieux et se croire hors d'atteinte, on n'échappe pas toujours aux fantômes

p36
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Mais la vie continuait sans que l'on sut très bien pourquoi l'on se trouvait avec certaines personnes plutôt qu'avec d'autres, à tel endroit plutôt qu'ailleurs, et si le film était une version originale ou une version doublée.
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A mesure que je me rappelle tous ces détails, je prends le point de vue de Jansen. les quelques semaiens où je l'ai fréquenté, il considérait les êtres et les choses de très loin et il ne restait plus pour lui que de vagues points de repère et de vagues silhouettes.
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« L’autre jumelle avait rapproché sa tête de celle de sa sœur et leurs fronts se touchaient. J’étais effondré.
— Alors, que faire, madame ? demanda Koromindé.
Elle avait décroché le téléphone et composé un numéro à deux chiffres.
Elle demandait si le prénom « Zénaïde » figurait « sur la liste ». La réponse était : NON.
— Vous ne pouvez pas donner ce prénom.
Je vacillai, la gorge serrée.
Le moustachu s’approcha à son tour et prit le formulaire.
— Mais si, mademoiselle, chuchota Koromindé, comme s’il dévoilait un secret. Nous pouvons donner ce prénom.
Et il leva la main, très lentement, en signe de bénédiction.
— C’était le prénom de sa marraine.
Le moustachu se pencha et appuya son front de bélier contre les grillages.
— Dans ce cas, messieurs, il s’agit d’un problème particulier, et la chose est tout à fait différente.
Il avait une voix onctueuse qui ne correspondait pas du tout à son physique.
— Certains prénoms se transmettent dans les familles, et si curieux fussent-ils, nous n’avons rien à dire. Absolument rien.
Il moulait ses phrases et chaque mot sortait de sa bouche imprégné de vaseline.
— Va pour Zénaïde ! »
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Quelque temps plus tard, je l'ai croisé vers neuf heures du soir quand je sortais de l'immeuble où se trouvait ma chambre, rue Chauveau-Lagarde.
"Alors, vous êtes content de votre chambre ?"
Je n'osais lui dire que le radiateur était défectueux. Et l'hiver approchait.
"Vous êtes libre ce soir ? Je vous emmène à La Boite à Magie."
Je cherchais un mot de m'excuse pour prendre congé.
Mais sans me demander mon avis il ouvrit la portière droite de sa voiture et me fit signe d'y monter. Il resta silencieux pendant le trajet qui me sembla très long. Enfin, il tourna dans une rue étroite, juste avant le boulevard Pereire.
"Voilà ... Nous arrivons ..."
Une salle de restaurant éclairée faiblement par de petites lampes sur les tables. Un bar à l'entrée. Une estrade, tout au fond, près du bar. Il m'entraîna vers une table de restaurant où se tenaient deux jeunes gens.
Il me fit signe de m'asseoir à la table et prit place lui aussi, à côté de moi. Il paraissait très bien connaître ces deux personnes.
"Un ami qui travaille dans la chanson, dit-il à la fille en me présentant.
- Ah oui ? Dans la chanson ?
Et je crois qu'elle me regardait avec un sourire ironique.
"Elle, c'est une très grande danseuse, vous savez", me dit Verzini.
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Pola Hubersen gardait son œil fixé sur moi. Apparemment, ce que venait de dire la danseuse l'avait frappée.
"Vous avez besoin d'une discipline ?"
Et c'était comme si elle voulait en savoir plus long.
"Oui, malheureusement.
- Pourquoi, malheureusement ?
- Parce que, pour le moment, je n'en trouve pas."
Elle avait un air grave. Elle semblait prendre la chose à cœur.
"Mais vous finirez bien par en trouver, une discipline ...
- Ne vous faîtes pas trop de souci pour moi, ça viendra, ça viendra..."
Et je m'efforçai de sourire et de hausser légèrement les épaules, pour rompre avec le tour sérieux que prenait la conversation.
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Pola Hubersen s'était tournée vers moi et elle m'avait demandé d'une voix très douce :
- "Et vous, vous vous intéressez à la danse ?"
J'avais sursauté. Jusque-là, elle ne m'avait pas prêté beaucoup d'attention.
'Oui, je m'y intéresse."
Je cherchais les mots. J'étais si surpris qu'elle m'ait adressé la parole ... Et j'avais toujours eu du mal à répondre aux questions.
La danseuse était venue à mon secours.
"Il s'y intéresse parce qu'il trouve que c'est une discipline. Une discipline qui vous permet de survivre, comme le répète Kniaseff."
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Bien sûr, je n'espérais pas le moindre appui moral de la part de Grabley. Il avait un point commun avec mon père : l'un et l'autre portaient des costumes, des cravates et des chaussures comme tout le monde. Ils parlaient français sans accent, fumaient des cigarettes, buvaient des espressos et mangeaient des huîtres. Mais en leur compagnie, un doute vous prenait et vous aviez envie de les toucher, comme on palpe un tissu, pour vous assurer qu'ils existaient vraiment.
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J'ai préféré marcher plutôt que de rester immobile, à attendre dans le café, et j'ai emprunté une par une les rues avoisinantes et les escaliers à balustres et à réverbères. Plus tard, je suis revenu souvent dans ces parages et chaque fois les escaliers de la rue de l'Alboni me rappelaient le samedi où j'avais marché ici, en l'attendant. C'était en novembre, mais dans mon souvenir, à cause du soleil de ce jour-là, une lumière estivale baigne le quartier. Des taches de soleil sur les trottoirs et de l'ombre sous le viaduc du métro. Un passage étroit et obscur qui était jadis un chemin de campagne monte à travers les immeubles jusqu'à la rue Raynouard. La nuit, à la sortie de la station Passy, les réverbères jettent une lumière pâle sur les feuillages.
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