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Critiques de Peter May (1906)
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Quarantaine

Une épidémie de grippe mortelle, un roman prémonitoire écrit en 2005.



Des scènes qui pour nous ont un air de déjà-vu, des rues désertes, des commerces fermés, des hôpitaux et des crématoriums qui débordent, des gens obligés de porter le masque.



Mais il s’agit d’un virus bien pire que celui de la Covid19, car les trois-quarts des personnes touchées en meurent, les jeunes adultes et les enfants aussi.



Un polar difficile à évaluer, parce qu’en le lisant je ne pouvais pas m’empêcher de comparer avec la situation vécue depuis le printemps 2020. On n’avait pas l’armée qui tire sur tout ce qui bouge, mais on avait quand même des barrages policiers aux sorties de la ville. On a eu la distanciation, les masques et on n’a pas échappé à la tristesse des morts envoyés au crématorium sans qu’on puisse leur faire des adieux.



Un roman étonnant par son aspect prémonitoire, mais dans lequel le policier et son enquête qui se déroule à toute vitesse en un seul jour ne sont pas tout à fait crédibles.

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Trois étoiles et un meurtre

Trois étoiles pour un meurtre est le cinquième tome de la série policière Assassins sans visages, créée par Peter May il y a quelques années et que l’éditeur le Rouergue ressort maintenant que l’auteur a acquis une certaine notoriété. Les premiers épisodes de cette série étaient assez décevants venant d’un May, bien plus inspiré dans sa trilogie de Lewis. Ce tome ne changera pas cette opinion.



Enzo McLeod, ancien légiste écossais installé dans le Lot (en gros, le double littéraire de May), s’attaque à la quatrième des sept enquêtes jamais résolues qu’il a dit être capable de résoudre. Il s’agit là de la mort d’un grand chef étoilé, Marc Fraysse, assassiné alors qu’il faisait son jogging à deux pas de son prestigieux restaurant à proximité de Thiers. Fraysse avait remarquablement réussi à développer l’auberge de famille, hors des grands axes, pour en faire un lieu couru de part la qualité de sa cuisine. Mais, depuis quelques temps, il craignait de perdre sa précieuse troisième étoile au guide Michelin. Nul ne sait ce qui a pu se passer le jour de sa mort…



Encore une fois McLeod va interroger les proches, remuer quelques secrets, susciter quelques vives réactions, et partager plus que de la complicité avec la gendarmette locale qui suit son enquête. Le schéma est malheureusement prévisible avec ce don Juan écossais, jamais effrayé par les différences d’âge. L’auteur développe aussi beaucoup les liens familiaux qui unissent McLeod à ses filles, à la mère de son fils, et à sa parentèle restée en Écosse. Tout cela ressemble au processus habituels des séries télés : créer un format attendu par le public, bâtir un personnage, dont la vie et les relations sont amenées par morceau, d’épisode en épisode. May étant à l’origine scénariste et ces livres mettant en scène McLeod datant du début des années 2010 nul doute qu’il y avait là à l’origine un projet télévisuel.



Reste que ce petit roman policier reste distrayant, en grande partie grâce à la visite des cuisines et arrière-cuisines des grands restaurants (avec une pensée pour le personnel de la restauration, les patrons de restos et les élèves et stagiaires qui subissent violemment la crise Covid). Il y a dans ce livre quelques descriptions de repas qui mettent l’eau à la bouche...

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L'île des chasseurs d'oiseaux

J'étais prévenue. On m'a dit « Attention ! Pépite ». Que de pression, et si je trouvais finalement ce roman moyen ? Stop au suspense, je confirme, c'est une pépite !

Ici l'enquête de police n'est pas au centre du roman, elle est certes le déclencheur d'un retour sur une île des Hébrides, un retour aux sources, un retour en arrière, 18 ans plus tôt sur un bout de rocher mais l'île de Lewis et ses traditions ancestrales sont la véritable héroïne de ce roman.

J'ai adoré les flash back venant éclairer les faits et les protagonistes de l'enquête. J'ai adoré les descriptions, en véritable amoureuse des landes d'Écosse.

Et finalement j'ai adoré cet auteur, je suis ravie de le découvrir, merci mille fois Sallyrose de m'avoir offert ce coup de coeur, je vais continuer cette trilogie avec plaisir.
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La Trilogie écossaise  - Intégrale

Comme dans tout bon roman policier qui se respecte, Finley Mcleod, inspecteur principal, enquête surtout sur lui-même. Et nous voici à la place, sinon du psy, du moins du voisin indiscret embusqué de l'autre côté du mur. Finley remonte dans son enfance et l'auteur, qui vit dans le Lot, doit suffisamment connaître le français pour ne pas avoir choisi son surnom par hasard. Fin, donc, tente de retrouver le début de la pelote et tire les fils de ses erreurs. Orphelin et privé d'amour, il survit à son enfance fracassée grâce à ses amis: Donald, Artair, Marsaili, Whistler, Roddy, Kenny... Mais, tout au long de la trilogie, le retour aux origines ne fait surgir le passé que pour l'effacer. Tout le monde trompe tout le monde. Et Mcleod, à rechercher la vérité, provoque les drames ou du moins s'avère incapable de protéger ceux dont il dévoile les secrets. le tout est addictif comme « 10 petits nègres » déboulant dans « Star Wars ». Comme chez Agatha Christie, l'île oblige à considérer que le monstre est un proche; et comme chez Lucas, nous devons bien nous faire à l'idée que le coupable a d'abord été un de ces enfants mutins, un de ces adolescents fougueux dont la mémoire de Finn égrène les mésaventures. Oui, oui, parmi tous ceux-là qui nous émeuvent se cache Darth Vador.

Bon, d'avoir avalé les trois livres à la suite ne m'a pas permis d'occulter quelques maladresses, surtout dans le dernier volume où deux paragraphes copiés-collés des tomes précédents n'avaient pas eu le temps de s'effacer de ma mémoire. J'aurais également apprécié que le prénom Marsaili ne soit pas systématiquement suivi des mêmes lignes geignardes sur son amour d'enfance tellement maltraité ou que « un désir profond et douloureux au creux des reins » ne soit pas la seule métaphore utilisée encore et encore à chaque fois que Macleod a envie de s'envoyer en l'air.

Mais sinon c'est vraiment très bien, et c'est presque une lecture ô gué l'an (dix) neuf, puisque Peter May nous invite à regarder résolument devant nous au lieu de nous retourner sur un passé prompt à décevoir.

Bonnes résolutions à tous, donc.
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Les fugueurs de Glasgow

1965 - Cinq adolescents décident de quitter Glasgow pour faire carrière dans la musique à Londres. En chemin, ils retrouvent Rachel, la cousine de l'un d'entre-eux.

2015 - A l'aube de sa mort, l'un des cinq convainc deux de ses vieux camarades de retourner à Londres pour y régler ses comptes.

Un roman noir plutôt qu'un roman policier, où l'on retrouve l'écriture brillante de Peter May, celle qui a fait merveille dans la Trilogie Ecossaise.

1965 et 2015, les adolescents et les vieillards, s'entrecroisent, dans une histoire sans grand rebondissement, au dénouement assez attendu, mais contée de façon très envoûtante.
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Je te protégerai

Si vous aimez l’Écosse, ses ciels tourmentés et ses couleurs changeantes sur la lande, il n’est pas de meilleur guide que Peter May pour en faire apprécier le dépaysement, découvrir un mode de vie et comprendre l’identité des habitants des Nouvelles Hébrides.

Sa trilogie écossaise est sans conteste le meilleur dans la bibliographie de ce romancier amoureux de son pays et fidèle à ses racines.



Ce nouveau roman s’inscrit dans la continuité géographique, dans l’immersion de la société des îliens, leurs traditions, et leur artisanat.



Niamh et Ruairidh possèdent une société de tissage qui a réussi à se faire une place dans le milieu de la mode de luxe, en parallèle du fameux Harris Tweed. Un voyage professionnel à Paris les confronte au terrorisme, laissant Niamh veuve désemparée et inconsolable.



L’auteur s’engage donc dans un thriller efficace mais un peu improbable, les rebondissements et personnages secondaires légèrement caricaturaux ne constituant pas le meilleur en crédibilité dans cette enquête menée par un duo policier franco écossais.

Parallèlement à l’intrigue se racontent les souvenirs de deux enfants du pays, dans leurs drames personnels familiaux, dans la naissance de leur couple et de leur réussite professionnelle.

L’immersion dans les paysages sauvages et la société rugueuse de l’île de Lewis est parfaitement décrite ainsi que la sensibilité à mettre en mots la douleur de la perte et du deuil.



Un bon livre pour l’atmosphère toujours parfaite et le contexte bien documenté.

Pour le reste, un petit regret...

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Le braconnier du lac perdu

Un petit avion monoplace retrouvé au fond d'un loch asséché, pilote en squelette accroché au manche...



Fin Macleod a rendu sa plaque de policier pour un job de surveillance de braconniers, reprenant peu à peu racines dans son île natale de Lewis. La découverte lors d'une partie de pêche des restes d'un ami d'enfance à la disparition jamais élucidée rouvre l'album des jeunes années. Souvenirs et réminiscences ressuscitent des adolescents musiciens dans un groupe de rock et folk celtique, entre amitié et rivalités. Une époque où tout semblait possible.



Peter May, en guide inspiré poursuit pour le lecteur la visite passionnante des iles Hébrides, leurs faits divers dramatiques passés et l'immersion dans ses populations accrochées aux landes et tourbières battues par les vents d'Ouest. Indépendamment de l'histoire policière toujours fort bien menée, l'atmosphère de l'île est toujours magnifiquement évoquée et la toile de fond sociologique fait tout le sel des trois tomes de Lewis.



Si cet opus est un peu moins puissant émotionnellement que les deux précédents, il conclue une trilogie écossaise* addictive, où l'auteur a su construire des personnages attachants, pétris d'humanité, que j'ai été ravie de retrouver au fil des livres. L'alternance passé-présent est parfaitement maîtrisée, l'écriture poétique et descriptive donne une furieuse envie de voyage vers les iles les plus nord-ouest de l'Ecosse.



Je conseille!



*

1- L'ile des chasseurs d'oiseaux

2- L'homme de Lewis
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Me voilà de retour! Sur mon île, Lewis, au nord ouest de mon pays, l'Ecosse. Remettre les pieds sur cette terre, ou plutôt cette tourbe, sentir le vent m'encercler et m'isoler et la mer m'envahir. Et cette bruine perpetuelle qui filtre ma vue et mes souvenirs. J'en suis parti à 18 ans et j' y reviens 18 ans plus tard

Je m'appelle Fin, Fin Macleod, je suis flic à Edimbourg: en mai dernier, on m'a chargé d'enqueter sur un homme retrouvé eventré. En mai, une eternité! 3 semaines plus tard, mon fils, oui, mon fils a été tué par un chauffard qui a pris la fuite. 4 semaines d'arrèt:pour pleurer, gémir, prier,je sais, tout çà est également lâche comme disait Vigny. Avant, avec ma femme on vivait cahin caha cote à cote, maintenant on hurle dos à dos

Et, mon chef m'envoie à Lewis: un cadavre avec le même mode opératoire a été retrouvé à proximité de mon village natal.

Et, je me retrouve dans la salle d'autopsie devant le cadavre d'Ange Machristie : la brute du coin: mes joues connaissent bien ses phalanges.

Devant cet homme que j'ai tant haie, comme tout le monde d'ailleurs, j'ai un mauvais pressentiment: je ne suis pas sur que ce meurtre soit lié à celui d'Edimbourg.

J e pars , tout en éprouvant un certain trouble, à la recherche de mes copains enfance: nous avions tous une raison de tuer Ange

Je quitte, petit à petit ma casquette de flic pour me transformer en archéologue: je fouille ma mémoire persuadé que la vérité s'y trouve.

Je revois Donald, pasteur comme son père: lui qui a été le premier à nous ramener de l'herbe, des bières et des nanas, Calum, paralysé suite à un pari stupide, la maison de mes parents qui sont morts quand j'avais 8 ans et plein d'autres.

Je tombe sur Artair que j'avais peur de revoir: mon meilleur pote, mon ami .çà me rend triste, il est devenu gras, ivrogne et il n'y a pas que la bière qui le remplit d'amertume: je le raméne chez lui et retrouve Maili, sa femme et mon grand amour de jeunesse : elle est toujours aussi belle bien qu'u'ne grande tristesse émane de se yeux; et je fais la connaissance de leur fils, fionnagh, 18 ans.

Nous avons une tradition, dans notre village; tous les ans, en aout, certains partent sur un ilot situé à 100 km d'içi :on y attrappe des gugas, oisillons des fous de bassan . Au début, c'était une obligation pour nourrir les familles, puis c'est devenu un rite,j'y suis allé et m'en suis sorti miraculeusement: Fionnagh y part dans quelques jours



Vous aimez les romans intimistes, psychologiques, vous aimez voyager en terre inconnu ( sans les pseudo stars de france2): vous allez adorer ce livre. Vous allez me répondre que vous n'aimez pas les polars: ça tombe bien, malgrés le flic, le meurtre,on s'en fout, vous allez lire un excellent roman:tout simplement
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Le braconnier du lac perdu

Le braconnier du "lac perdu". Qu'est-ce qu'un lac perdu ? Un lac situé dans un trou du *** du monde, quelque part sur une île des Hébrides ? Oui, par exemple, mais pas seulement. Il peut s'agir d'un lac qui s'est vidé de son eau du jour au lendemain - un phénomène géologique avec la tourbe, ne m'en demandez pas plus -, il ne reste alors plus qu'un cratère au fond duquel on peut retrouver des cadavres et des épaves, comme ce bon vieux Roddy et son avion, disparus depuis dix-sept ans.



Neuf mois après son installation sur l'île de Lewis, Fin Macleod fouine de nouveau officieusement autour d'un meurtre récemment découvert mais survenu plus de quinze années plus tôt. Cette enquête le ramène une fois de plus sur les traces de son passé, lorsqu'il était copain avec les membres d'un groupe de rock celtique, et assurait la logistique des concerts. Ça bastonnait dur entre ces jeunes coqs, notamment entre le leader Roddy et le flûtiste Whistler, pour les beaux yeux de la jolie chanteuse Mairead.



J'ai été charmée par les deux premiers volets de cette 'trilogie écossaise' (qui s'est enrichie tout récemment d'un quatrième opus, contre toute attente), mais plutôt déçue par ce troisième tome. Je me suis souvent ennuyée, perdue dans la chronologie, engluée dans des longueurs, paumée parmi la pléthore de personnages. Le récit m'a paru décousu, patchwork bordélique entre différentes thématiques du passé et du présent - paternité de Whistler, naufrage d'Iolaire en 1919, braconnage, groupe de rock, rivalités de jeunes mâles, partie d'échec géante. Certes, l'intrigue devient peu à peu cohérente mais de manière laborieuse et artificielle, et bien tardivement. De plus, bien que l'on retourne sur des périodes évoquées dans le premier tome, il semble que des personnages surgissent de nulle part alors qu'ils étaient censés faire partie du quotidien de Macleod à l'époque du drame sur le "caillou" (cf. 'L'île des Chasseurs d'oiseaux').



Une lecture décevante, j'aurais peut-être dû laisser passer un peu plus de temps après le second tome... J'avoue avoir survolé les trente dernières pages.
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Les disparues de Shanghai

A shanghai, alors que le PDG de la New-York-Shanghai Bank s'apprête à symboliquement inaugurer les travaux de ses futurs bureaux, on découvre les corps démembrés de dix-huit femmes, à l'endroit même où devait être coulée une plaque de béton. Filmée par les caméras de la télévision américaine, la macabre découverte ne peut être dissimulée par les autorités de la ville qui, de plus, voudraient éviter une fuite des investissements étrangers. On fait donc appel au chef de section adjoint Li Yan de la police de Pékin pour régler cette affaire au plus vite. A sa demande, la légiste Margaret Campbell revient des Etats-Unis pour l'épauler dans son enquête. Mais leurs retrouvailles ont un goût amer pour l'américaine qui, immédiatement, voit une rivale en Mei Ling, l'équipière de Li Yan à Shanghai. Les deux femmes se livrent en effet une bataille sans merci dont l'enjeu est le policier pékinois. Pourtant, l'enquête passe avant tout, et Li Yan veut savoir pourquoi on a té ces femmes, quitte à heurter la sensibilité de quelques messieurs haut placés.





Le duo sino-américain se délocalise à Shanghai la flamboyante. Loin du pouvoir central, la ville s'émancipe et vit selon ses propres règles, avide d'entrer dans la valse du capitalisme. Le très rigide Li Yan découvre une cité où les politiciens corrompus fricotent avec les parrains de la mafia, où les policiers protègent les intérêts des puissants, où les bars à filles pullulent. L'incorruptible pékinois se moque de heurter les susceptibilités et n'hésite pas à bousculer l'establishment, ce qui met ses proches en danger. Pourtant, il va aller au bout de ses investigations et mettre au jour un trafic aussi répugnant que lucratif.

L'enquête ne manque donc pas d'atouts qui fait découvrir Shanghai et sa face cachée. Malheureusement, elle est phagocytée par la laborieuse histoire d'amour entre les deux enquêteurs. Peter MAY ne cesse de les promener au son d'un agaçant ''je t'aime, moi non plus'' qui tiendrait de leurs ''différences culturelles''. Qu'il se réveille ! La mixité, ça existe et ça peut même fonctionner ! Certes, ils n'ont pas la même langue maternelle, ils n'aiment pas la même cuisine, ils n'ont pas la même couleur de cheveux, bref, l'un est chinois, l'autre américaine, mais l'auteur force trop le trait sur leurs différences sans jamais évoquer l'enrichissement d'une relation biculturelle. Par moment, ses réflexions frisent le racisme de base...

En résumé, une enquête qui ne manque pas de rythme, une histoire d'amour gênante mais une lecture facile et efficace. A lire pour se détendre.
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La Trilogie écossaise  - Intégrale

Une trilogie qui vous immerge dans un petit bout d'Écosse, fouettée par les vents, où la vie est aussi difficile que la nature peut être belle.



Peter May émaille ces romans de très riches descriptions de cette nature sauvage qui tient le premier rôle, forge les hommes autant que les paysages.



Les amateurs de polar peuvent ne pas y trouver tout à fait leur compte. L'enquêteur Fin MacLeod, de retour dans sa région natale, n'agit pas tant comme un policier (qu'il n'est plus) que comme un citoyen concerné et compétent. Les intrigues de ces romans le ramène régulièrement à son propre passé et à celui de la communauté.



Le rythme est posé, l'écriture belle, les descriptions nombreuses mais jamais lassantes. C'est indéniablement une belle trilogie qui transcende le genre du polar et fraye avec une littérature blanche de bon aloi.

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Fin Mc Leod, flic à Edimburgh a enquêté sur un meurtre resté irrésolu et quand un meurtre similaire a lieu sur l'île de Lewis, il y est envoyé pour seconder la police locale. Mais c'est un homme brisé qui débarque à Lewis, un homme qui vient de perdre son jeune fils et qui doit affronter les démons du passé car l'île, il la connaît bien, il y est né et y a vécu jusqu'à sa fin de scolarité. Il y retrouve donc ses anciens amis et ennemis et c'est dans un climat affectif difficile qu'il doit analyser ce nouveau meurtre et y découvrir les similitudes avec le meurtre d'Édimbourg .



L'Ile des chasseurs d'oiseaux est, avant d'être un roman policier, un roman littéraire, où l'étude de caractère des personnages est très fouillée, où les descriptions des paysages sont magnifiques et la chasse aux oiseaux à An Sgeir, un vrai morceau de bravoure. On y fait la connaissance de Fin McLeod, son passé difficile, élevé par sa tante après le décès de ses parents quand il était encore enfant, qui retrouve son premier amour, mariée désormais à son ami d'enfance, mais ce qui marque surtout c'est le fossé que les dix-huit années d'absence de Fin McLeod ont creusé dans les rapports entre ces personnages, ceux resté sur l'île sont âpres, prisonniers physiquement et mentalement des secrets et des non-dits et Fin McLeod, lui, prisonnier de son drame personnel.

J'ai adoré ce roman d'ambiance, les personnages brisés, violents et fermés mais il faut savoir que l'enquête policière est en filigrane et elle constitue davantage un prétexte pour découvrir l'île ses habitants et ses secrets, qu'une enquête palpitante, car le rythme est lent, calqué sur les caprices climatiques.

Une belle découverte de l'écriture de Peter May, qui m'a convaincue de lire les deux autres enquêtes de Fin McLeod.
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L'île du serment

Sur la petite île d’Entrée, dans l’Archipel de La Madeleine, à l’est du Canada, personne ne ferme jamais sa porte à clef, et aucun crime n’a jamais été commis… jusqu’à cette nuit de tempête où James Cowell est poignardé à mort. Sime Mackenzie, un flic insomniaque, passablement déprimé depuis la rupture avec sa femme, est dépêché sur les lieux. Seul anglophone de l’équipe, il est chargé d’interroger Kirsty vers laquelle tous les soupçons convergent. Au premier regard, il a éprouvé une sensation de déjà connaître Kirsty Cowell, et l’enquête provoque chez lui des rêves en lien avec son histoire familiale, maintes fois racontés par sa grand-mère dans son enfance. La construction du livre est intéressante, faisant de nombreux aller-retours entre l’enquête actuelle et l’histoire de l’ancêtre homonyme de Sime, parti des îles Hébrides en 1847, aux temps de la famine de la pomme de terre. Au-delà de cette plongée dans le passé, l’auteur nous livre une enquête policière sur fond de paysages sauvages magnifiques et inquiétants, balayés par des vents furieux. Je n’avais jamais lu Peter May et cette lecture m’a totalement convaincue.





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L'île des chasseurs d'oiseaux

L'île de Lewis dans l'archipel des hébrides, balayée par les vents, frappée par les orages et mordue par les vagues. Un inspecteur, ancien insulaire lui-même, retourne sur les lieux de son enfance où il devra exorciser ses anciens démons. L'enquête policière est située au second plan, il est surtout question des moeurs et coutumes des habitants et de l'enfance de Fin Mcleod. L'auteur aurait presque pu en rester là, tellement l'ambiance décrite, à elle seule aurait suffit au roman.

C'est le lieu qui donne une âme à ce livre, les habitants ne sont que les "jouets" des éléments.
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Quarantaine

Un roman policier dystopique écrit en 2005 et qui avait été refusé par les éditeurs qui le trouvaient trop irréaliste ! Sauf que 15 ans plus tard, il n’était plus aussi irréaliste et assez proche de notre réalité !



Dans un Londres confiné, en proie à la grippe H5N1, mortelle à 80%, les os d’une enfant morte il y a peu sont retrouvés dans une excavation faite à l’occasion de la construction d’une annexe hospitalière. L’Inspecteur MacNeil est chargé d’enquêter pour son dernier jour dans la police.



Les effectifs policiers et sanitaires sont décimés, tous les commerces fermés, la population apeurée, à juste titre et la violence se déchaîne toutes les nuits dans ces zones de non-droit que son devenues les rues londoniennes ! Sauf l’île aux Chiens qui est transformé en Fort Knox, défendu à coups de tirs réels !



Les personnages sont captivants quels qu’ils soient, très humains ou très inhumains et nous sommes très loin de l’ambiance des Iles Hébrides. Des courses poursuites, des effractions, des difficultés sans nom quoiqu’il faille faire, c’est un roman rythmé et qui m’a tenu en haleine de bout en bout !



Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Pioche POLAR juin 2021
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Un polar formidable, je n’ai pas d’autres mots, c’est une super découverte ! Merci à Lucille de la librairie Kube de l’avoir choisi pour moi.



Tous les éléments sont réunis pour nous tenir en haleine : un meurtre mystérieux qui ramène notre héros sur l’île de son enfance, des traditions, des secrets, une narration qui alterne le « je » et le « il », du suspense.



Fin MacLeod est un flic malheureux, il vient de perdre son fils unique et n’arrive pas à surmonter ce deuil. Pour lui remettre le pieds à l’étrier, son patron l’envoie mener une enquête sur Lewis, île au large des côtes écossaises. Fin n’y est pas revenu depuis plus de 20 ans et il n’est guère emballé par ce retour aux sources.



Il s’aperçoit rapidement qu’il connaît la victime – dont le crime ressemble fort à un autre commis à Edimbourg. Son enquête l’amène sur les traces du passé, il retrouve Artair l’ami d’enfance, Marsaili son amoureuse de toujours, et d’autres gars qui ne lui ont pas vraiment manqué ! Fin a finalement peu de bons souvenirs de son enfance : très tôt orphelin, il vit dans une communauté un peu repliée sur elle-même, où la religion occupe une place centrale et des traditions pesantes. Ainsi, celle qui consiste à tuer des gugas – autrement nommés Fous de Bassan – par milliers pendant une dizaine de jours, en risquant sa vie sur l’îlot escarpé d’An Sgeir.



Je ne connaissais pas l’auteur et je suis ravie de cette rencontre. L’île des chasseurs d’oiseaux est le premier volet d’une trilogie, je pense bien mettre mes pas dans ceux de Fin MacLeod, personnage attachant et complexe pour ses prochaines aventures.



Pour les amateurs de très bons polars, à ne pas louper !



Challenge MULTI-DEFIS 2021

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Ce livre est pour moi le début d'une lecture de la trilogie écossaise de l'auteur, Peter May. Auteur que j'avais découvert par hasard et apprécié, et mon ami Babéliaute Morin m'a conseillé de m'intéresser à cette trilogie. Merci, ami(e)... excellent conseil.

Il me reste cependant à lire les deux volumes suivants.

Celui-ci est génial.

On se dirige vers un "polar" et c'est ce qu'on n'a pas, mais au final, si on l'a quand même un peu. Moi j'aime beaucoup, on casse les genres.

Car au fond, l'essentiel, l'essence, c'est que l'auteur veut raconter, conserver aussi la mémoire, l'histoire, les traditions, le quotidien, les luttes (même si dans ce volume celles-ci n'apparaissent pas trop), de ces territoires excentrés, oubliés, tant qu'ils ne rapportent pas de grosses richesses.

J'apprécie l'ancrage familial et des traditions dans des microcosmes, baignés de la culture gaélique/écossaise.

Et oh ! que ce livre vous apprend sur cette culture et cette organisation sociale (religieuse).



Bref, sous le couvert d'un roman policier, collection oblige "babel noir", ce roman utilise le fil "polar" que pour, de mon point de vue, nous amener sur un territoire, les Hébrides extérieures, l'ile de Lewis, et marquer ainsi son histoire, sa mémoire, son abandon, sa tristesse d'y vivre, et en même temps, sa beauté. Je dirais que c'est une forme de roman écologique. D'ailleurs, un chapitre est consacré à une implantation folle d'éoliennes et un autre chapitre est également consacré au massacre des bébés des fous de bassan, c'en est tellement écoeurant, que j'ai sauté les pages.



Le fil directeur du roman est son héros, Fin. J'ai beaucoup apprécié l'approche de l'auteur par rapport à son héros. Le livre alterne des chapitres où Fin s'exprime à la première personne et des chapitres où Fin est mis en abîme. Abîme est le mot car Fin est un homme encore jeune massacré par la vie. Comme ces îles des Hébrides et ses habitants.

Et puis il y a aussi la religion. Sans entrer dans les détails, là aussi l'auteur rappelle des traditions qui ont perdu leur sens mais qui continuent (comme pour la chasse aux petits oiseaux).

Donc en fait, ce livre qui s'habille en polar, a été publié comme un polar, ne l'est pas tant que cela.

Si, si... il y a bien une intrigue, intéressante, qui tient la route et que Fin, le policier mandaté résout.

Mais ce roman est sociologique d'abord et avant tout, et même, si j'utilise un gros mot, anthropologique et social surtout. Et écologique (mais c'est social).

J'ai apprécié les personnages et surtout le fait que chacun, tous, soient ambivalents. Les personnages importants sont assez nombreux, tous valent le détour, tous sont décrits précisément, aucun n'est rejetable, sauf à la fin pour un ou deux, (un en fait).

Ce qui veut dire que tout est bien plus compliqué.

Fin est le héros (?), je ne l'ai pas trop compris au départ, puis au fur et à mesure, l'auteur a montré ses fractures,

ses traumatismes, ses dysfractions psychiques. J'ai apprécié la graduation dans le livre par rapport à tout ce qu'avait dû subir Fin, qui au final nous amène à une belle sympathie pour lui, alors qu'en début de lecture il était moyennement sympathique.

Par contre, j'avoue :

- le départ de ma lecture a été difficile, étais-je en manque de concentration ? il m'a fallu lire les 4 premiers chapitres d'un coup pour être lancée. Donc débuter la lecture, peut-être, avec un peu de temps, de manière à rester dedans un certain temps...

- le chapitre sur le massacre, la description détaillée, des oisillons, j'ai passé, pas pu. A part cela,

un excellent livre, je saute de ce pas sur le volume suivant, L'Homme de Lewis.

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L'île des chasseurs d'oiseaux

La préparation d'un prochain voyage en Ecosse m'a permis de découvrir l'écrivain Peter May et son merveilleux roman "L'île des chasseurs d'oiseaux". Avec le décor fabuleux de l'île Lewis (au Nord-Ouest de l'Ecosse) et celui du rocher Sula Sgeir (l'îlot aux fous de bassan et autres fulmars, rebaptisé An Sgeir dans le roman), avec la rudesse du climat et la beauté des paysages où l'on entend souffler le vent et se murmurer des psaumes en gaélique, avec un inspecteur d'Edimbourg qui revient sur les lieux de son enfance pour y rechercher un assassin mais aussi (et peut-être plus encore) la vérité sur son passé, il ne reste qu'à ajouter l'art de la narration et du suspens de Peter May pour faire de ce roman un très grand livre. Une très belle découverte.
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L'île du serment

Quatrième Peter May à mon actif, et le plus décevant-ou le moins emballant, comme on voudra- des quatre.



Bien sûr, j'ai retrouvé la veine gaélique et ces embruns sur le kilt qui m'avaient tant plu dans la trilogie de Lewis. Mais le barde des Hébrides a tenté d'ajouter de nouvelles cordes à sa harpe- ou de nouveaux embouts à sa cornemuse?- et c'est un peu laborieux.



On navigue entre polar, récit d'un "nervous breakdown" cogné, et roman historique.

Qui trop embrasse...



Le polar, d'abord : une enquête post mortem est diligentée après un crime sauvage qui semble signé par la jalousie-une épouse abandonnée serait la coupable désignée-. le crime a eu lieu dans une île perdue des Madeleines, au Québec, mais une île essentiellement peuplée des descendants de migrants écossais pas toujours volontaires car- voici la dimension historique- les îles de Harris et Lewis, comme l'Irlande, ont connu au XIX siècle, la Famine de la Pomme de Terre...et l'expulsion manu militari des crève- la-faim misérables qui les habitaient par les propriétaires de ces îles les a gentiment envoyés dans ces iles de la Madeleine se faire cuire un oeuf'avec les Inuits...



Tous ces québécois parlent donc souvent anglais, et même gaélique: la police canadienne envoie donc en mission un flic haddock.. euh, pardon, ad hoc!.



Mais celui-ci, , écossais de Lewis émigré au Québec, est en pleine crise conjugale, ne dort plus, et entre deux nausées et trois insomnies, "voyage" tout éveillé entre deux époques, deux zones insulaires perdues et battues par les vents, tandis que les personnages de son enquête se confondent avec ceux de son lointain passé familial!



C'était un sujet ambitieux! Toutes ces surimpressions de temps, de sentiments, d'identités demandaient du doigté... on ne croit guère à ce journal de l'ancêtre, perdu et retrouvé, à ces boucles temporelles matérialisées par des bijoux en cornaline...



L'enquête est laborieuse, et la résurgence du passé dans le présent peu crédible.



Reste un regret: celui du beau roman historique qui aurait pu être écrit, si, négligeant le prétexte du polar, on avait suivi la vie mouvementée et tragique d'un de ces migrants involontaires, de son île gaélique aux lointaines îles canadiennes..



Mais ceci, disait l'ami Kipling, est une autre histoire..



J'aime toujours autant la mer, les îles, le vent des Hébrides ou des Madeleines, mais je n'ai pas été convaincue par ce livre un peu noyé dans son vaste propos..
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L'Homme de Lewis

Fin McLeod, décide après son divorce et sa démission de retourner à Lewis, l'île de son enfance où il a retrouvé Marsaili, son premier amour, et Fionnargh son fils et c'est dans un état d'esprit encore hésitant sur son avenir qu'il s'installe près de la maison familiale. Quand le corps d'un jeune homme extrêmement bien conservé par la tourbe, victime de coups de couteaux, est découvert, on pense d'abord à la découverte d'un corps vieux de plusieurs siècles, une momie comme cela arrive quelque fois, mais la découverte d'un tatouage d'Elvis Prestley sur le bras du jeune homme permet de dater le meurtre à la fin des années cinquante.



Avec L'homme de Lewis, la deuxième enquête de Fin McLeod, Peter May nous ramène de nouveau dans cette île de Lewis où cette fois-ci, c'est le passé de Tormod, le père de Marsaili qui va permettre d'explorer un peu plus le passé difficile des habitants de l'île, en particulièrement celui des homers, ces enfants orphelins souvent catholiques qui ont été arrachés des orphelinats pour être confiés à des familles pour y travailler à la ferme. Une recherche ADN établit un lien de parenté entre ce jeune homme et Tormod, mais ce dernier est atteint d'Alzeimer ; c'est donc en alternant ses propres souvenirs fragmentés et la recherche de vérité que Fin Mc Leod progresse lentement dans cette recherche dans le passé.

De nouveau, c'est un grand plaisir de suivre Fin dans sa quête de vérité, entre bribes de souvenirs et recherche d'éléments probants mais toujours en quête de sa propre identité où il sera confronté à ses propres sentiments qui refont surface. C'est aussi et avant tout une ambiance particulière, entre pluie et nuages noirs, le vent qui fouette l'île et cette odeur de tourbe pregnante qui donnent immanquablement l'envie d'explorer ces îles sauvages.
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