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Critiques de Peter May (1906)
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Un homme est retrouvé pendu et éventré à Edimbourg. L'inspecteur Fin Macleod vient juste de perdre son fils dans un tragique accident et est sur le point de se séparer de sa femme. A peine a t-il repris le travail qu'il est envoyé sur son île natale, Lewis où un meurtre a été commis selon les mêmes modalités. Il se trouve qu'il a bien connu la victime…



Fin a tout juste débarqué que les souvenirs ressurgissent. L'amour de sa jeunesse, Marsaili, la "fille de la ferme" a épousé son ami d'enfance, Artair, qui a sombré dans l'alcoolisme, fléau de ces contrées battues par les eaux et les vents...Tout le monde se connait sur l'île et la plupart des hommes sont parti un jour chasser le guga ou fou de Bassan, oiseau à la chair savoureuse qui niche sur un îlot perdu, l'An Sgeir, rocher difficile d'accès et recouvert de fiente d'oiseau...Mais si la chasse est un rituel initiatique depuis des générations, c'est aussi un lieu qui garde ses secrets. Tout ce qui s'y passe reste là-bas. Et Fin y a laissé un lourd traumatisme.

L'enquête n'est que le prétexte à la rencontre avec son passé, son enfance d'orphelin hébergé par sa tante, les leçons particulières données par le père d'Artair, M. Macinnes, les drames qui ont traversé leurs vies d'adolescents, le poids de la religion, les quelques bons moments vécus dans ce climats hostile et son désir de parler...Son retour va être une véritable catharsis car peu à peu les vieilles haines remontant à la surface, le silence va se fissurer.



Ce roman très puissant, tragique, évoque l'atmosphère du film de Hitchcock, Les Oiseaux, à la fois par la présence des volatiles, mais également la dimension psychanalytique et symbolique. Nous sommes dans un récit très noir dans lequel l'âme humaine est aux couleurs du ciel tourmenté. On en ressort bouleversé et avec une seule hâte : lire la suite de cette poignante trilogie écossaise.
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L'Homme de Lewis

J'ai beaucoup aimé "l'île des chasseurs d'oiseaux". J'ai toujours une appréhension quand je lis une suite. Peur d'un copier/coller peut-être.... En fait je me suis régalée avec cet "Homme de Lewis". Totalement différent mais dans les mêmes lieux. L'Ecosse. Les Hébrides. Un meurtre ancien et l'histoire de l'Ecosse qui se dévoile.

Je dois même avouer que j'ai peut-être préféré cette histoire. J'ai découvert l'histoire d'orphelins envoyés dans ces îles perdues comme réservoir de sang neuf (comme quasi esclaves et comme moyen d'éviter la cosanguinité....). Histoire triste au possible qui m'a rappelé ces gamins de la Réunion qu'on avait envoyés au fin fond du massif central....

Un bon polar, une trilogie à lire impérativement dans l'ordre. J'attends un peu et j'emprunte le dernier tome !
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Il y a des îles où le sol tremble parfois comme la vieille coque en bois d'un navire. Cela n'a peut-être rien à voir avec quelque séisme venu des fonds marins. Cela ne provient peut-être pas seulement des coups de boutoirs donnés par les tempêtes incessantes.

L'île des chasseurs d'oiseaux est un roman noir, au sens propre du terme, un roman sombre et atypique écrit par Peter May, il en a fait le récit d'une beauté minérale, violente et sauvage. Faut-il n'y voir qu'une simple intrigue policière ? Celle-ci, au rythme des pages et du vent qui souffle sur l'île, nous semble de temps en temps se retirer légèrement comme une vague, puis revenir sur le rivage, entre temps elle aura mis en lumière les ombres du passé...

Il y a des îles au bout du monde qui ressemblent à des vaisseaux à la dérive. Elles sont ivres de vents, chargées de récifs, gonflées de cris d'oiseaux et d'histoires. Des histoires perdues de femmes et d'hommes, d'enfants aussi. Meurtris. Et parfois on entend encore l'écho de leurs voix parmi les cris des fous de Bassan.

L'inspecteur Fionnlagh Macleod, qui enquête déjà sur un meurtre à Édimbourg, est dépêché sur l'île de Lewis pour élucider un crime sordide qui vient d'être commis. Les deux meurtres seraient-ils liés ? Ah, j'oubliais de préciser quelque chose d'essentiel : l'île de Lewis est aussi son île natale, où il n'a pas remis les pieds depuis dix-huit ans. Et l'homme arrive avec, parmi ses blessures, celle du décès récent de son fils...

Ici nous sommes au Nord de l'Écosse, aux Hébrides. Mais aux côtés de Fin Macleod, on embarque tout de suite de plein pied dans un autre monde où l'on parle encore gaélique, où survivent des rituels ancestraux qui sont loin d'appartenir au domaine des légendes, des rites de passage qui transforment les enfants en hommes, brisent au passage l'innocence ainsi que leurs rêves. Ici devenir adulte, c'est entrer dans la vie rude et sans illusion qu'offre l'île, le chômage, l'alcool, la violence, une vie dissolue où les jambes tremblent et oscillent le long des quais d'où partent les bateaux.

L'île des chasseurs d'oiseaux, à proprement dit, n'est pas l'île de Lewis. C'est un rocher au large, encore plus loin dans le paysage, peuplé d'une colonie de fous de Bassan. C'est là que s'accomplit l'un de ces fameux rites de passage.

Il faut se méfier du passé, il peut surgir à n'importe quel moment, surtout lorsqu'on revient sur les lieux de son enfance. C'est une île où vont se révéler de terribles et lourds secrets. Le passé est comme un puits sans fond d'où surgissent les fantômes.

Il ne fait pas toujours bon de revenir sur ses pas, c'est alors comme ouvrir la boîte de Pandore.

À croire aussi que les fous de Bassan portent leur nom simplement pour leur capacité à rendre dingue les par leurs cris stridents les êtres humains qui les entendent !

Ici, les rebondissements sont comme des lames de fonds.

Il y a l'intrigue policière qui se mêle à d'autres intrigues, celles du passé de Fin, son enfance perdue là-bas d'où il n'est peut-être jamais parti, et puis aussi ses amours abîmées. Et puis il y a l'odeur de la tourbe, celle qui fume dans l'âtre. Et puis l'ivresse de l'océan et des hommes, des éléments déchaînés. Ici la nature est un véritable personnage à part entière du roman.

C'est un roman noir et sensible qui dresse un fil ténu entre l'enfance et le monde des adultes, Là où les vies tanguent et basculent dans le vide.

À peine le livre ouvert, c'est comme une fenêtre qui bat dans la bourrasque, les embruns. Des paquets de vagues nous assaillent. Bien sûr, l'île de Lewis est battue par les vents, mais pas que...

Je ne me rappelle plus par quel hasard ce livre m'est tombé dans les mains. Mais sa découverte fut un véritable coup de coeur dans mon Panthéon du roman noir. Je ne savais plus dans quel livre j'étais, me faisant oublier par moment le fil de l'intrigue, qui n'est peut-être pas d'ailleurs le point déterminant du livre. Roman noir, thriller psychologique, hymne à la beauté sauvage et violente des Hébrides, roman social, quasiment ethnologique pour ne pas dire exotique, alors que souvent ce terme évoque le sable chaud et les palmiers...

Emporté par ce récit, ému aussi, je me suis jeté à corps perdu dans les deux romans suivants qui forment avec celui-ci une trilogie. D'ailleurs, il est préférable de les suivre dans leur ordre chronologique.

Il y a des îles...
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L'Homme de Lewis

Second tome de la trilogie écossaise de Peter May.

Avec toujours la même très belle qualité d’écriture que dans le premier tome, Peter May conduit cette histoire avec brio. Une nouvelle intrigue tout en gardant des éléments de la précédente enquête. L’auteur apporte même des éclaircissements sur la nouvelle famille de Fin.

Le cadavre d’un jeune homme est découvert enterré dans la tourbe, parfaitement conservé. Les premiers pas de l’enquête montrent qu’il aurait été assassiné dans sa vingtième année, autour de 1950, par quatre coups de couteaux dans la poitrine, puis égorgé. Fin Macleod a démissionné de la police et est revenu s’installer sur l’île de Lewis afin de se rapprocher du fils dont il ne soupçonnait pas l’existence, Fionnlagh, de la mère de ce dernier, Marsaili et au prétexte de restaurer la maison de ses parents. Rapidement, un lien ADN va être trouvé entre la dépouille momifiée dans la tourbe et le père de Marsaili, Tormod, que l’age a rendu partiellement sénile et amnésique. Fin qui a gardé ses réflexes de policier, se lance à la recherche du temps perdu pour finalement découvrir l’impensable…

C’est un très bon second opus, qui peut se lire indépendamment du premier, mais se serait dommage.

Traduction de Jean-René Dastugue.

Editions Acte Sud, Babel Noir, 380 pages.

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Un policier ayant perdu son fils un mois auparavant est obligé de revenir sur l’île de son enfance. Pour un meurtre qui vient de se dérouler… Il y a évidemment l’enquête, mais il y a surtout un retour au source. Et les souvenirs qui resurgissent…



J’ai bien aimé le fait de retourner dans le passé pour mieux comprendre le présent. C’est un peu déstabilisant au départ et puis plus on avance dans l’ouvrage, plus on veut savoir.



C’est la première fois que je lis un roman de cet auteur. J’ai « bien sûr » vu un peu trop tard que c’était une saga de trois tome, je vais donc continuer cette série et voir par la suite si je continue avec cet auteur…



bonne lecture !
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La gardienne de Mona Lisa

Le meurtre d'un marchand d'art parisien et la disparition d'un autre marchand d'art, berlinois celui-là, dans un petit village du Lot et la découverte d'un cadavre seront propice à faire sortir de sa retraite Enzo Macleod en pleine pandémie de surcroit.  Cette enquête, nous ramènera dans le temps,  lors de l'occupation de la France par les Allemands durant la deuxième guerre.

C'est l'histoire folle du voyage des oeuvres d'art du Louvre que l'on devait cacher afin qu'elles ne soient pas volées par les Allemand. Ils en ont tant spoliées. Heureusement, grâce à des conservateurs de musée comme Rose Valland et René Huyghe, on a réussi à en sauver et à en retrouver plusieurs. C'est un peu de ça dont il est question dans ce titre . Adolf Hitler veut La Joconde pour le musée qu'il fera bâtir dans sa ville natale de Linz et Hermann Göring la veut pour lui personnellement. Tous les deux auront un homme de confiance devant surveiller, retracer, voler La Joconde évacuée du Louvre au début de la guerre. Deux hommes se connaissant depuis l'université et qui se détestent mutuellement, qui mesurent leur égo, qui trainent des rancoeurs et qui se confrontent. Mais la France ne sera pas en reste car De Gaulle lui-même nommera une jeune fille, Georgette Pignal, afin de veiller sur l'extraordinaire tableau.

Enzo Macleod découvrira l'histoire des  gardiens de Mona Lisa par une vieille dame du village où à eu lieu le meurtre,  Anny, qui lui narre  tout ça comme si elle avait vécu l'histoire elle-même.

Beaucoup de personnages, quelques invraisemblances, des péripéties rocambolesques mais je salue l'auteur car il a campé son roman en pleine pandémie. Le port du masque, les gestes barrières, le sani-gel, le confinement, tout y est et malgré ça, notre plaisir de lecture n'est pas gâché car Peter May, le plus français des écossais, a su comme toujours, par ses descriptions, nous promener, les yeux grands ouverts, sur les beauté du Lot, dans les villages de Carennac et Saint-Céré dans les causses de Gramat . Un roman mélange d'histoire et de fiction qui m'a plu.
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Mais que s'est-il passé sur le "Rocher", Ans Weir, dont Fin McLeod ne se souvient pas ou s'est habitué à un souvenir ? Est-ce de l'amnésie ou joue t-il la comédie? C'est la question que chacun sur Lewis s'est posée et puis avec le temps on s'est rangé du côté de l'amnésie. Evidemment la réponse à cette question arrive en fin de bouquin, sur un air de suspense entendu et bien orchestré par ce conteur de Peter May.

Soyez rassurés je ne vous dévoilerai rien, il faudra aller chercher la réponse dans le livre.



Et bien pour une surprise, c'est une surprise et une belle, cela faisait un bon bout de temps que je n'avais pas été aussi emballé par un livre, mais là tout y est: les deux récits entrecroisés pour, finalement, se rejoindre et afin que Fin, le flic, celui qui a réussi à quitter l'île et qui n'y reviendra pas, pour le moins dans ce bouquin, renoue avec un passé qu'il s'évertuait à oublier, difficilement, habitué qu'il était dans une vérité qui lui convenait parfaitement. A côté sa vie, une épouse dont il a fait le tour et réciproquement, un malheur hors norme car en dehors du rythme de la vie qui ne servira pas, cette fois là, à rembibocher époux et épouse et, surtout, l'autre moitié du puzzle qui ne se reconstituera pas forcément de la façon attendu. Des insulaires gaëlisant, langue natale de Fin, raison pour laquelle, entre autres, il est envoyé pour s'occuper de l'affaire. Des insulaires picolant, ce qui n'est pas nouveau, du chômage, des whites houses, des "gugas", traduisez "Fous de Bassan", un pasteur fils de pasteur, ancien copain mais la foi aidant qui s'est acheté une voie nouvelle, une vrai fausse violée ou l'inverse, le meilleur ami qui épouse l'amour d'enfance, un supérieur britich méprisant ou presque les écossais et le dur à cuir que tout un chacun voulait découper en morceaux et qui, en fin de compte, a été assassiné.





C'est beau, c'est bien écrit, c'est prenant.

De la belle ouvrage comme disait ma grand-mère.

A lire si ce n'est déjà fait.



Un grand coup de coeur
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le braconnier du lac perdu

Fin McLeod s'est définitivement installé sur son île natale où il vit avec Marsaili, son amour de jeunesse. Démissionnaire de la police d'Edimbourg, il a obtenu le poste de chef de la sécurité sur le domaine Wooldridge. Sa cible : les braconniers qui vident les rivières du précieux saumon écossais. Son premier boulot : raisonner Whistler, son ami d'enfance, un adolescent brillant devenu un homme solitaire, presque un clochard et qui braconne sur le domaine. Mais Whistler connaît ces terres comme sa poche et il ne lui est pas difficile d'échapper à la traque de Fin. Alors qu'ils sont engagés dans un jeu du chat et de la souris, ils passent la nuit dans une cavité rocheuse pour s'abriter d'un violent orage. Le lendemain matin, ils assistent, incrédules, à un étrange phénomène naturel : Les eaux du loch se sont entièrement retirées pour se déverser plus bas dans un autre lac. Mais la plus grosse surprise est la découverte d'un petit avion au fond du lac. A son bord, à n'en pas douter, le corps de Roddy Mackenzie, leur ami disparu il y a 17 ans de cela, Roddy, membre du groupe de musique celtique Solas dont Whistler était le flûtiste et Fin le chauffeur. Si Whistler prend ses distances, Fin est bien décidé à faire toute la lumière sur ce qui semble bien être un assassinat. Que fait le corps de Roddy dans ce loch alors qu'il est censé avoir sombré dans les eaux de l'Atlantique ?



Où l'on retrouve, et c'est très triste, l'île de Lewis et Fin McLeod pour la dernière fois.

L'ex-flic est désormais décidé à rester sur son île natale où le passé n'en finit pas de se rappeler à lui. Cette fois, il enquête sur le meurtre d'un vieil ami que tous croyaient disparu en mer avec son petit avion. C'est l'occasion de se souvenir de ses jeunes années, quand il suivait la tournée de Solas, un groupe de musique celtique appelé à faire une brillante carrière. Au cœur du groupe, la belle Mairead, chanteuse envoûtante et femme fatale dont tous les garçons étaient fous, Fin compris et bien sûr Roddy, sûr de lui, insolent, charismatique. Ce retour dans le passé est riche en émotions pour Fin qui se remémore son amitié avec Roddy et Whistler, sa liaison avec Mairead et sa rencontre avec Mona qui deviendra sa femme et la mère de son fils.

Amours, amitiés, trahisons, coups de cœur et coups de gueule, nostalgie, regrets, chagrins...tous les thèmes de la trilogie écossaise sont ici exacerbés pour offrir aux aventures de Fin McLeod une conclusion digne de nos espérances. On en voudrait encore plus bien sûr. Il est difficile de quitter ces terres à la fois sauvages, hostiles et magnifiques, il n'est pas plus aisé de laisser Fin, encore fragile mais apaisé et peut-être enfin prêt pour une nouvelle vie...On se sent un peu orphelin après avoir partagé la vie des habitants de Lewis durant tant de pages. Que faire maintenant ? S'envoler pour les Hébrides.. ?
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Il n'y aurait pas eu les dernières lignes, un poil niaises, j'aurais foncé sur les 5 étoiles . Bon ok j'ai un coeur de pierre qui n'a pas fondu devant ce final optimiste et aurait préféré resté plongé dans l'ambiance noire, très noire de ce polar. Question de sensibilité.

Tout le reste est absolument remarquable.

C'est un grand polar avec une intrigue riche et complexe jusqu'à la résolution de l'enquête, et la révélation de l'assassin mais c'est aussi - et peut-être surtout - un roman d'une grande finesse psychologique. L'inspecteur Fin Macleod revient sur son île écossaise natale pour enquêter sur un meurtre qui présente la même mise en scène que celui sur lequel il travaille à Edimbourg. Chaque rencontre est l'occasion de voir resurgir des souvenirs d'enfance, heureux ou douloureux. Du coup, l'auteur a opté pour une alternance de chapitres consacrés à l'enquête avec d'autres révélant le passé de Fin. Sa quête est désormais double : démasquer l'assassin et affronter les fantômes de son passé qui l'ont fait quitter brutalement son île et son amour de jeunesse 18 ans auparavant.

Les cent dernières pages sont extraordinaires de rythme et d'intensité, palpitantes.

Je fonce sur les deux autres volets de la trilogie écossaise de Peter May.
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L'île des chasseurs d'oiseaux

"Amitiés d'un auteur écossais" dédicace du salon du livre de l'an passé. A la lecture de ce roman, je prends toute la mesure de cette dédicace écrite avec un énorme sourire plein de bonté par Peter May. Peu de queue devant son stand, en fait personne, un grand gaillard attablé devant des livres à la couverture rouge et noire, celle qui m'attire l'œil irrémédiablement. Je me présente, intimidée par cette figure que je trouve de suite charismatique. Quelques mots échangés, en français, encore plus grande est ma surprise.

Bien des mois après j'ouvre ce livre et tout me revient en mémoire. Parce que ce livre lui ressemble. Les paysages, la mer, le vent et la pluie battante sur ces roches noires d'Ecosse, c'est bien lui et je retrouve cet auteur dans ce livre. C'est lui et ce pays qu'il aime. Mais c'est aussi un très bon roman policier, avec des allers retours dans le temps qui permettent de bien saisir l'ambiance de cette île, des gens qui la composent et des souffrances tues.
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Le braconnier du lac perdu

Chère Gabrielle ne m'en veux pas, mais je vais devoir être vache avec le traducteur. Oh pas pour pinailler sur le sens discutable donné à un mot qui ferait dire d'un personnage

Qu'il sourit alors qu'il esquisse un sourire...

Non.

Mais sur la traduction stupide qu'il a donnée au mot « midges ».

Bon sang - c'est le cas de le dire - les midges ne sont pas des puces, mais de minuscules moustiques !

Les puces n'ont jamais volé !

Et croyez-moi lorsqu'un nuage de midges s'abat sur vous - ce qui fait partie du folklore écossais - inutile de chercher sous vos manches de pantalon, il n'y aura rien.

Cette mauvaise traduction me choque vraiment et nuit à la compréhension du roman, d'autant que dans cet ultime volume il en est souvent question.

Donc pour se résumer et pour me calmer, précisons bien que lorsque Peter May vous dit que " les midges étaient de sortie", ne vous imaginez pas un troupeau de puces, mais bien une escadrille de moustiques ! Les puces sautent, les midges volent !

Ouf, ça va mieux ! Je n'enlèverai pas une demi-étoile à ce superbe roman, mais la main le démange...



Mais comprenons nous bien: le travail du traducteur, Jean-René Dastugue, est remarquable. le style est alerte, léger, agréable. C'est juste un agacement de ma part, un peu comme celui qui vient en regardant un film doublé en français avec les mots prononcés en décalage avec le mouvement des lèvres.

Basta! Ma crise de vieuconnite est terminée, disparue même, en appréciant de lire "une Range Rover" et non "Un Range Rover".

Sans commentaire.



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Dans cet opus - le dernier de la trilogie de Lewis - les sentiments ont la part belle : Les amours enfantines, adolescentes, adultes, partagées, solitaires, souvent contrariées et objet de souffrances, de jalousies et peut être d'un crime...

C'est en tous cas là où Peter May souhaite nous mener (en bateau).





Nous sentons une fois de plus que Peter May nourrit une rancune tenace contre l'église, contre LES églises écossaises.



Tout le monde se connait sur les iles, parfois mieux que l'on se connait soit même.

Le roman est baigné par la grande amitié unissant Fin et Donald , Fin et Whistler. La plongée dans la jeunesse du héros est riche d'émotions qui remontent et la nature tourmentée des îles nous assaille.

Tout ce qu'il faut pour faire un excellent May, un excellent policier, et un excellent roman écossais.



Tac ! je viens d'en écraser un !



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L'île du serment

J'ai adoré la trilogie écossaise de l'auteur. J'ai eu envie de renouveler mon séjour sur les îles de Harris et de Lewis. Vous savez, ces îles isolées du nord de l'Ecosse, battues par le vent (que j'aurais dû voir en juillet 2010 si une certaine pandémie n'avait pas eu lieu...). Et donc je me suis lancée dans ce roman sans aucun a priori à part l'Ecosse. Autant prévenir tout fan d'Ecosse : ça se passe très peu en Ecosse..... en fait les 3/4 du roman voire plus se passent bien sur une île mais au sein de l'embouchure du St Laurent donc au Canada !

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Une fois passé ce bémol (mon étoile en moins !), j'ai passé un bon moment en compagnie d'un policier et de son équipe envoyés sur une île isolée du St Laurent. L'île d'Entrée. Ce polar m'a fait découvrir les expulsions de malheureux d'Ecosse (le lien avec l'Ecosse !) au 19e vers le Canada, leur arrivée parqués dans des ladreries. L'intrigue est un prétexte à un retour dans le passé.

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J'ai bien aimé ce livre mais pas autant que la trilogie écossaise.... Je pense que mon "bin et l'Ecosse dans tout ça ? " a joué un peu...

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Pour le challenge solidaire j'ai choisi un livre qui s'intitule "la maison du Loch". J'espère que pour le coup ça se passe bien en Ecosse ! J'en viens à me demander si je ne suis pas un petit peu monomaniaque !!!
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Je te protégerai

Je te survivrai … Je te survivraaai…. Ce n’est pas sa faute à Peter May si, du fait de la traduction en français de son dernier roman policier « I’ll keep your safe » par « Je te protègerai », j’avais tous les matins pendant ma semaine de lecture un refrain en tête ; refrain d’une chanson qui, comment dire, est très loin de mes chansons favorites… (Et même à des années-lumière, préciserais-je pour me dédouaner un peu). Ce n’est pas sa faute, mais quand même, ce n’était pas un refrain très agréable à avoir à l’esprit… Et j’avoue ne pas avoir été mécontente de refermer ce roman et d’oublier JP…

J’avais aimé la trilogie écossaise (avec notamment « l’île des chasseurs d’oiseaux »). J’avais trouvé le portrait des protagonistes plutôt bien modelé ; les histoires prenantes. Et le paysage écossais ajoutait beaucoup à ce plaisir de lecture. Alors, c’est plutôt confiante que j’ai commencé son dernier roman.

Niamh Macfarlane et son mari Ruairidh ont créé une entreprise de textile sur L’île Lewis (qu’on retrouve avec plaisir). Le récit débute à Paris où ils séjournent quelques jours pour un rendez-vous professionnel. Niamh a des doutes sur la fidélité de son mari. Elle pense qu’il la trompe avec Irina, une créatrice de mode… Mais, Niamh n’aura pas le temps de le questionner plus avant sur ce sujet qui la mine puisque, alors que son mari part en voiture avec Irina, justement, la voiture explose, toute minée qu’elle est. Voilà pour le résumé « Amour, gloire et beauté » qui manque un peu d’enthousiasme, je confesse.

De prime d’abord, j’ai trouvé la façon de raconter l’histoire plutôt intéressante. On passe de chapitres situés au présent, au cœur de l’intrigue (écrits à la troisième personne) et on glisse vers des chapitres avec les flashbacks de Niamh (écrits à la première personne). Dans ces parties, celle-ci se remémore les moments importants de sa vie, de sa rencontre avec son mari, ajoutant ainsi des morceaux aux puzzles ou nous embarquant sur d’autres pistes (il fallait sûrement ça pour coller avec les multiples restes du mari éparpillés place de la République). Plutôt que la vision de Paris de l’œil d’un étranger (Peter May a été naturalisé français en 2016 et vit dans le Lot), j’ai surtout apprécié l’ambiance venteuse et rude de l’île , avec sa nature sauvage, les vagues déferlantes de la mer tout autour (« dans la couleur de l’eau / dans l’hiver et le vent / dans le froid des maisons… »). C’est vrai qu’il ne fait pas chaud sur l’île et, au fur et à mesure, je me suis comme qui dirait refroidie.

En plus de ce xxx refrain un brin persistant, à mi-parcours, j’ai commencé à trouver que cela manquait de densité. Les personnages étaient un peu trop caricaturaux à mon goût : Seonag (« la bonne copine qui ne veut pas tenir la chandelle et qui se tire en râlant »), le styliste homo Lee, la belle-mère désagréable... Il m’aurait fallu des traits un peu plus fins, des coutures un peu plus travaillées pour réussir à m’attacher à un des personnages de ce roman (comme si l’écrivain lui-même n’avait pas eu autant d’affection pour eux, comparativement à ceux de ses précédents romans, et les avait alors un peu trop survolés). Et même l’histoire d’amour entre Niamh et Ruairidh commençait à m’ennuyer. Idem avec les pistes qui partaient dans tous les sens et qui donnaient un je-ne-sais-quoi d’incrédibilité à l’histoire, sans parler de tous les drames que Niamh et son mari avaient vécus au fil des ans. J’en venais à me dire que May usait trop des grosses ficelles (écossaises ou non) des polars faciles. Alors, le final sans réelle surprise n’a pas été à la hauteur, selon moi… (« Dans les sables mouvants / Où j'écrirai ton nom / Dans la fièvre et le sang… »*). Sûr que le refrain chantonné tous les matins y était pour quelque chose. Mais quelle idée de donner un tel titre pour un polar d’un auteur un peu haut dessus de la mêlée commerciale !?

J’ai donc été plus que déçue puisque je n’ai pas retrouvé l’atmosphère de la trilogie ni celles des bons polars. Et j’aurais préféré pouvoir écrire un billet d’une autre verve. Ce n’est pas pour autant que je ne retenterai pas d’autres romans de May. May be… (Je sais… facile, mais j’ai le droit pour cette critique, je me laisse aller…). Donc may be sûrement for me car Peter May mérite mieux que ce billet. Je connais sa plume celtique de qualité, capable de nous secouer et nous scotcher (normal pour l’écossais), telles les tempêtes de l’île de Lewis.



(*je n’avais en tête que le refrain, il ne faut pas exagérer. Les extraits des dits ‘’couplets’’ ont été retrouvé sur internet… Quelle fabuleuse mémoire, cet internet…)

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Tourbe, embruns, tourmentes et tempêtes. Nous sommes en Ecosse, sur l'île de Lewis, dans l'archipel des Hébrides, battues par les vents...



Fin Mc Leod est un flic dépressif, et il y a de quoi: un mariage raté, un fils tué par un chauffard, et une enfance qu'il tente d'oublier -il s'est trouvé orphelin très jeune. Quelques rares souvenirs lumineux- son premier amour d'enfance, Marsaili, aux nattes enrubannées , qui l'embrassait entre les bottes de paille- et beaucoup de souvenirs terribles, enfouis, niés parfois. Un ami d'enfance, Artair, le petit asthmatique malchanceux, jamais très loin de son inhalateur. Un ennemi d'enfance: Angie, la brute : c'est lui qu'on a retrouvé assassiné..Le mode opératoire semble proche d'un autre crime, commis à Edimbourg, sur lequel Fin enquête, justement..



Et voilà que le travail d'investigation policière le ramène dans cette île de Lewis qu'il a voulu fuir, et aussi, bien malgré lui, sur les traces de cette enfance grise...Une enfance qui lui revient violemment au cœur et à l'âme, comme un boomerang.



Dès lors , l'avancée de l'enquête se mêle de retours en arrière dans le passé de Fin , comme le flux et le reflux chahuté et houleux de la mer la plus dangereuse du monde,- et la narration impersonnelle de l'une est intriquée à la narration à la première personne de ses souvenirs sombres, plongeant, par bonds désordonnés, au plus profond du refoulement où Fin les avait enfouis.



Lentement, inexorablement enquête et souvenir vont marcher à la rencontre l'un de l'autre, jusqu'à la reconnaissance de ce qui est, de ce qui a été et des liens indéfectibles entre les êtres.



Le Sula Sgeir, le rocher des fous de Bassan, perdu en pleine mer à 100km des côtes de Lewis- où les farouches chasseurs d'oiseaux de Lewis accomplissent chaque année un rite de passage barbare et quasi sacré, qui fait d'eux des hommes...ou des maudits à jamais- , préside à ce drame policier et intime, comme un marqueur sanglant: à la fois épreuve de vérité, épreuve d'amour, épreuve de courage , épreuve de filiation. Après l'ultime confrontation, toute parole sera inutile: le rocher aux oiseaux aura livré ses oracles et le vent et la houle les emporteront..



Un "polar" ténébreux et magistralement écrit!



J'ai retrouvé, en le dévorant, toute ma passion pour cette mer violente, cette île perdue et ce peuple rude et chaleureux- visités il y a longtemps- magnifiquement évoqués par Peter May, un fils des Hébrides. Je ne pense pas attendre bien longtemps avant de savourer les deux autres tomes de cette tempétueuse trilogie écossaise!
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L'île au rébus

Décidemment , je n'arrive plus à retrouver chez Peter May, la magie qui m'avait envoutée , lors de ma lecture de " La trilogie de Lewis" .

Cela doit venir de moi, car ce roman est le quatrième d'une série .

Il faut donc sauter à pieds joints dans la vie du personnage principal , d'habitude j'y arrive très bien , mais là, je n'ai pas apprécié le personnage , son coté tombeur et "vieux-beau" , m'a agacé , et j'ai été indifférente à son histoire avec Charlotte ...

Enzo Macleod, spécialiste de scènes de crimes, est appelé par une jeune veuve sur l'île de Groix. Son boulot : essayer de percer à jour le mystère qui entoure la mort du beau-père (survenue vingt-ans plus tôt ), en analysant tous les indices laissés dans son bureau que personne n'a touché depuis .

Après un début impliquant plusieurs époques et plusieurs personnages et ayant enfin compris où l'auteur voulait en venir , j'ai adhéré à cette histoire de "cold-case".

J' étais par ailleurs, très intéressée par le coté "polar local" , par ce qu'un auteur écossais, de réputation internationale , allait faire de cette petite île bretonne.

Et si je déplore quelques clichés,( ou une vision des îles bretonnes qui est très loin de la mienne...) il souffle sur" L' île au rébus" une petite brise dépaysante et historique , qui n'est pas pour me déplaire...

Un avis en demi-teinte pour un auteur qui nous a habitué à l'excellence ....
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L'île des chasseurs d'oiseaux

C'est grâce à une amie Babeliote , qui connaît bien mes goûts, que j'ai découvert ce roman. Et je l'en remercie car j'ai découvert un très bon écrivain et un très beau roman. L'Île des chasseurs d'oiseaux est le premier tome d’une trilogie qui se déroule en Écosse, le pays natal de Peter May. Plus précisément dans l'île de Lewis, la plus au nord de l'archipel des Hébrides extérieures, une île battue par les pluies et vents, sans arbres, recouverte de landes.



L'inspecteur Fin Macleod qui vient de perdre son fils unique, est envoyé sur son île natale de Lewis pour enquêter sur un meurtre sauvage qui présente des similitudes avec un crime qui a eu lieu à Edimbourg. Est-ce le crime d'un "copieur" ou d'un serial killer ? Cela fait 18 ans qu'il a quitté son île du bout de l'Ecosse où le temps semble s'être arrêté depuis un siècle et il lui faudra faire face à un univers auquel il croyait avoir tourné le dos. Les habitants ont gardé des habitudes ancestrales, un pied dans le XIX ème siècle, l'autre au XXème mais rien au XXIème ! Ils ont même conservé, contre toutes les réglementations internationales, la chasse traditionnelle aux Fous de Bassan, sorte de rite initiatique réservé chaque année à une poignée d'hommes qui a lieu sur un îlot plus lointain encore, dans l’Atlantique Nord, l’An Sgeir et auquel Fin, contraint, avait participé.



C’est un huis clos insulaire qui s’ouvre, terrifiant et spectaculaire. Avec doigté, Peter May tisse son intrigue en deux temps. L’auteur conduit en parallèle deux histoires qui, presque fatalement, sont intimement liées : l'enquête de Fin et le récit de ses années passées à Lewis. On arpente, page après page, la lande tourbeuse, on s’englue dans les relations complexes des insulaires, celles de ces hommes rudes et taiseux qui n’oublient rien. Dans un astucieux va-et-vient entre présent et passé, Peter May nous tient en haleine tout au long du récit. Les amours lycéennes et les rivalités d’enfance remontent et charrient avec elles des non-dits et des rancoeurs enfouies qui sont autant de mobiles. Mais plus que l'enquête sur le meurtre d'un homme qui fut dans la même classe que Fin, la force du roman est dans l'étude ethnologique des us et coutumes des habitants de cette île du bout du monde et pourtant seulement à quelques heures de vol de Londres. L'écriture très juste de Peter May nous plonge avec délice dans cette ambiance sombre, brumeuse et angoissante. Ce n'est que par petites bribes que l'on découvre la dramatique histoire familiale du héros.



Un roman très noir, fort bien construit, d'une redoutable efficacité. Disons le tout net, je me suis régalée avec cette première enquête écossaise. Une histoire puissante, passionnante, dont je suis sortie toute bouleversée. J'ai hâte maintenant de découvrir le deuxième volet de cette série.
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Le braconnier du lac perdu

Dernier tome de la trilogie écossaise de Peter May.

Fin s’est fait engager comme directeur de la sécurité d’un domaine de plusieurs milliers d’hectares afin de lutter contre les braconniers. Alors qu’il est parti en excursion avec un ami d’enfance, Whistler, un violent orage éclate qui va les bloquer dans une grotte durant toute la nuit. Au petit matin, ils découvrent que le Loch qui s’étendait devant eux s’est entièrement vidé, laissant apparaître en son fond un avion. L’immatriculation révèle qu’il s’agit d’un appareil disparu en mer il y a dix-sept ans. Son pilote était Roddy Mackenzie, leader du groupe de musique Solas dont Fin était le chauffeur. A l’intérieur git le corps d’un homme assassiné dont le portefeuille confirme l’identité du musicien…

L’auteur conserve toujours le même type de construction, son histoire alternant souvenirs du passé et l’enquête de son personnage principal. La tension dramatique est légèrement moins intense que dans les deux premiers tomes mais cela ne nuit nullement à la qualité de l’histoire. Peter May happe ses lecteurs dans un récit à multiples rebondissements pour finir en apothéose sur un dénouement incroyable.

Traduction de Jean-René Dastugue.

Editions Acte Sud, Babel Noir, 362 pages.

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L'Homme de Lewis

Fin Macleod, L'homme de Lewis, m'a captivée dès sa première apparition dans la trilogie écossaise de Peter May. C'est grâce à lui que j'ai choisi la destination de mes vacances estivales cette année. C'est dans les Hébrides extérieures que j'ai découvert de mes propres yeux les émotions ressenties dans le roman L'île des chasseurs d'oiseaux.



L'homme de Lewis - deuxième tome de cette trilogie - c'est le livre que j'ai décidé d'emporter avec moi cet été pour vivre l'aventure de Lewis en cinq dimensions. En effet, quoi de mieux que d'écouter Peter May nous expliquer les tourbières, les plages de sable fin de Harris, les roches découpées, le brouillard tenace, la force des marées, l'esprit sauvage des côtes écossaises, la solitude des fermes, le ferry pour Ullapool, l'amabilité des insulaires, la poésie de la langue gaélique... tout en les découvrant en même temps de mes propres yeux.



J'avais aimé les Hébrides par procuration à travers les yeux de Peter May, il y quelques temps, je les ai aimées passionnément cet été, avec mon coeur, mes yeux, mes oreilles, mes émotions, mes frissons, ma bouche, mon être tout entier. Quelles merveilles !



Ce qui m'avait séduit chez Peter May, c'est sa capacité à décrire ce qui l'entoure de manière poétique avec un réalisme précis et détaillé en même temps. Son attachement à la terre, aux traditions, à son peuple, à son pays m'ont profondément émue.



La trame de l'histoire de L'homme de Lewis est intelligente et bien construite avec un joli suspense et une surprise au bout. Mais ce qui m'a bien plus touchée encore, c'est le décor de l'enquête, la complexité des personnages, la rencontre du passé et du présent, les ambiances de bout du monde...



Peter May veut nous divertir, certes, mais il veut nous transmettre des événements, des habitudes, des traditions afin qu’ils ne tombent pas dans l'oubli. J'ai appris avec effarement l'existence des homers, ces orphelins catholiques qu'on envoyait dans des fermes sur les îles et qui n'étaient parfois rien d'autre que des esclaves.

Chaque coin de terre a ses beautés, ses mystères, ses parts d’ombres et ses hontes.



L’homme de Lewis parle à mon âme. Et c’est avec cette même émotion que je m’empresse de plonger dans les bras du braconnier du lac perdu, dernier tome de cette trilogie écossaise du bout du monde.

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Porter le nom d'un joli mois et écrire des romans aussi noirs ! Quel grand écart ! Mais quelle réussite aussi !

On voyage entre souvenirs d'enfance et enquête policière en alternant les chapitres. L'auteur accentue la notion d'intimité en écrivant les souvenirs à la 1ere personne tandis que l'on prend du recul sur l'enquête avec une narration à la 3e personne.

Les personnages sont tellement réels et vivants qu'on a l'impression d'avoir toujours vécu parmi eux. On les connait, on les a fréquentés nous aussi. On s'attache ou on les déteste, c'est humain. Et l'ambiance ilienne est si particulière...

Bref, un polar sombre très bien réussi, servi par une belle écriture qui donne toute sa magnificence dans la description du littoral écossais. Je découvre cet auteur et je ne peux qu'encourager les amateurs de polars à en faire de même.



Pioche de février 2022 choisie par Herchalex
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Un alibi en béton

Un très bon roman policier, un peu thriller mais pas vraiment flippant. C'est le sixième et dernier opus de la série concernant le héros Enzo Macleod, vieil écossais amateur de chair fraîche et enquêteur chanceux. Les six volumes se déroulent en France (Peter May est écossais mais habite en France dans le Lot), mais il n'est pas nécessaire d'avoir lu les précédents pour apprécier celui-ci.



Je ne dévoilerai rien car à ma connaissance seuls les quatre premiers volumes sont sortis en français (*) mais je dois dire que j'ai cru un moment que ça n'en valait pas la peine. Les cordes et les ressorts habituels du polar me semblaient tellement visibles que je commençais à être déçue. Et puis bon, il s'est avéré que je suis tombée dans le panneau et que les cordes cachaient des ficelles qui, bien que traditionnelles, m'ont cueillie suffisamment pour y prendre plaisir.



Juste un petit bémol pour la toute fin qui clôt les aventures de Macleod, un peu trop "happy end" à mon goût. Mais bon, oui il existe encore de bons romans policiers contemporains et bien ficelés et en ce qui me concerne celui-là en fait partie, et si j'ajoute le plaisir de la lecture en anglais, il a bien mérité ses quatre étoiles.



(*) "Le mort aux quatre tombeaux", "Terreur dans les vignes", "La trace du sang" et "L'Île aux rébus".
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