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Critiques de Philippe Jaenada (1169)
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Sulak

Oh je viens sur la pointe des pieds pour écrire ma critique

Ce livre dès que j'en ai entendu parler , j'ai tout de suite voulu le lire , il me semblait correspondre parfaitement aux lectures qui me plaisent

Et puis voilà le livre est là devant moi , je le découvre éblouie , avec de grandes espérances .

Ai - je placé la barre trop haut ? , était ce le bon ( mauvais ) moment ? , après l'enthousiasme des premières pages , pour moi une évidence , ce roman ne tient pas toutes ses promesses

Pourtant l'écriture de l'auteur est comme celles que j'aime , vivante , j'ai aimé que l'auteur intègre des petites digressions , j'ai aimé l'auteur

Si je l'avais devant moi , je lui dirai je ne critique pas votre livre , il y a un travail de recherche qui demande le respect , ce qu'il y a c'est que oh là j'en suis troublée , un peu honteuse au regard des autres critiques élogieuses ...

Moi je n'ai pas ressenti d'empathie pour Bruno Sulak .

Certes il est beau souriant , séducteur , alors là je suis encore plus impardonnable ...

Mais ressentir de l'empathie non , ça n'est pas venu

Quand il se fait arrêter la dernière fois , cette arrestation qui lui sera fatale , j'ai ressenti de l'agacement , quoi tout ça pour une voiture volée ? , comment est ce possible , la première fois j'avais ressenti un vague énervement , mais là ça dépasse les bornes

Quoi il revient en France en préparant son retour de façon minutieuse , il sait que sa vie en dépends et il conduit une voiture volée

L'épisode où il essaye de sauver sa peau est tellement romanesque , rocambolesque que je ne tenais plus en place , quoi il a vraiment donné ces explications au douanier , lui le grand Sulak ?

Enfin j'ai failli craquer , à un moment , j'ai enfin ressenti de l'empathie , c'est au moment où son ami Steve est abattu , là où Bruno Sulak semble prendre ( enfin ) la mesure de ces actes , on sent que son chagrin est sincère , il sombre dans la dépression , un instant il entrevoit ce que va être sa vie ...vingt ans de réclusion

Là où je suis d'accord , c'est de dénoncer les conditions inhumaines , où est le projet de réinsertion ?

Mais c'est un sujet tellement vaste , et puis Bruno Sulak a tellement défié l'ordre public que la réaction de la police ne peut pas être différente , bien entendu je n'approuve pas non plus la vengeance des policiers ou gardiens de prison , mais j'ai un peu de mal à la lecture le gentil Bruno Sulak qui n'a jamais fait couler le sang et les méchants de l'autre côté , les gardiens qui frappent les prisonniers ...

Puis la fin du livre , le projet d'évasion , évasion qui paraît tout de même improbable , les temps ont changé , les mesures de sécurité dans les prisons aussi .

Les deux complices , le gardien de prison et le sous directeur ont payé cher leur faux pas , et là aussi c'est simplement la règle du jeu

Mais il y a là aussi une telle part de naïveté , même si l'évasion avait réussi , que ce serait il passé après ...

Un détenu aussi célèbre que Bruno Sulak ne passe pas si facilement inaperçu , mon avis et c'est mon avis perso , c'est qu'il y a eu bien sur l'effet séduction , manipulation de Sulak , tous ( presque tous ) ceux qui l'ont rencontré son sous le charme , mais il y a du avoir en plus la promesse d'une importante somme d'argent .

Voilà ce qui a gâché mon plaisir de lecture

Oui il n'y a pas eu de sang versé , et ça bravo , mais des dégâts collatéraux oui , ne fusse que les deux personnes citées précédemment qui ont eu leur vie gâchée , les traumatismes des personnes braquées .

En résumé , Bruno Sulak ne m'a pas séduit et je me sens un peu seule dans ma vie de lectrice .

Peut être me suis focalisée sur un détail , mais n'est ce pas ça aussi la lecture , ne pas ressentir la même chose , ne pas être touchée par un livre .

La discussion est ouverte ....

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Au printemps des monstres

Philippe Jaenada retrace avec le brio et la minutie qu'on lui connait ce fait divers qui a fait la une des journaux en printemps 1964, le meurtre d'un jeune garçon de 11 ans, Luc Taron.

Le monstre, c'est Lucien léger, auto-proclamé l'Etrangleur. Qui avouera le crime, et qui clamera ensuite pendant 40 ans son innocence. Il fait partie du cercle très fermé des criminels aux plus longues incarcérations purgées.

Pour qui aime les faits divers, c'est un ouvrage à lire.

Jaenada marche littéralement dans les pas de Lucien Léger. Et s'attaque ensuite à l'enquête, aux autres protagonistes, aux autres sphères entourant ce meurtre sordide. Sans oublier Solange, l'épouse perdue.

Un récit extrêmement détaillé, précis, argumenté. Un travail monumental.

Mais pas facile à lire, ni à digérer. Heureusement, les parenthèses de l'auteur sont nombreuses et bienvenues : amusantes,cyniques, nostalgiques ou ironiques, elles aident à continuer et à se raccrocher au présent, l'auteur nous confiant ses souvenirs, ses soucis, ses peurs ou ses pensées.

Un récit atypique, qui ne laisse pas indifférent.

Merci aux éditions mialet Barrault et à babelio pour cette découverte.
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Une nuit à Manosque

À l’occasion du vingtième anniversaire du festival littéraire » Les Correspondances « , les éditions Gallimard publient en 2018 un ouvrage collectif de nouvelles. Une vingtaine d’auteurs ont ainsi laissé libre cours à leur jolie plume : François Beaune, Jeanne Benameur, Arno Bertina, Miguel Bonnefoy, Arnaud Cathrine, Marie Darrieussecq, Julien Delmaire, Patrick Deville, Pierre Ducrozet, René Frégni, Yannick Haenel, Célia Houdart, Philippe Jaenada, Maylis de Kerangal, Nathalie Kuperman, Robert McLiam Wilson, Gaëlle Obiégly, Véronique Ovaldé, Sylvain Prudhomme, Éric Reinhardt, Olivia Rosenthal et Alice Zeniter, dans » Une nuit à Manosque « .

S’imprégnant de la magie des lieux, si chers à Jean Giono, ce festival a pour vocation de faire sortir la littérature des salons pour la célébrer à la manière d’un art vivant. Innovante, la lecture musicale mélangée aux musiciens et écrivains dans un lieu chaleureux casse le concept élitiste des rencontres littéraires. Si la majorité du public est originaire de la région de Manosque et de ses environs, ce festival est donc l’occasion d’échanges plus conviviaux et directs avec ces auteurs, délestés de toute pression, médiatique notamment.

Olivier Chaudenson, directeur et cofondateur des Correspondances avec Olivier Adam, se remémore les débuts des Correspondances… Il y eut cette fin septembre le «bal littéraire» et des grands entretiens. En 1999, une première «nuit mémorable» : Jacques Higelin lisant et chantant ses Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans durant près de quatre heures ou «le détournement d’un artiste de la scène musicale pour montrer à quel point ils sont traversés de littérature».

Forte de son succès, cette vingtième édition a réuni soixante-deux auteurs. Afin de graver cet instant dans le temps, il a été demandé à une vingtaine d’entre eux donc, d’écrire librement une courte nouvelle de 5000 signes environ, sur une fiction ou un souvenir réel, avec pour thème » Une nuit à Manosque « . Parce que les nuits sont propices à l’inspiration et à l’imagination, c’est avec brio que tous ce sont prêtés à cet exercice. Pour François Beaune, par exemple, ce fut la rencontre avec un aventurier des mers, dans un pub. Olivia Rosenthal, a elle, endossé la tenue de Serena Williams le temps d’une nuit. Quant à Alice Zeniter et Marie Darrieussecq, elle nous proposent des textes plus féministes et engagées, à leur image. D’autres s’inspirent de la légende de l’hôtel Volland, en plein cœur du centre ancien de la ville, devant l’Eglise Saint-Sauveur, pour faire revivre le fantôme de cette jeune fille qui se serait vitriolée le visage pour ne pas perdre sa virginité avec François Ier .

Le lecteur se faufile dans les ruelles de Manosque au fil des pages, par une nuit de septembre. S’il ne peut y être physiquement, cette initiative livresque lui permet de prendre part au festival. En lisant chacune des nouvelles, j’avais la sensation d’entendre les voix des auteurs, tant leur contenu semble le reflet de leur propre monde littéraire, à l’instar de la nouvelle de René Frégni ...
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La Serpe

Comme dans un Cluedo grandeur nature, il y a la scène du crime, l'arme du crime, et puis il y a les victimes. Ici point de Colonel Moutarde, de Melle Rose ou de Professeur Violet, mais Henri Girard, désigné très vite comme l'auteur du triple crime ( les occis sont : son père, sa tante, la bonne) survenu dans le château familial car le seul rescapé de cet horrible carnage. Henri Girard (alias le futur Georges Arnaud, écrivain bourlingeur, personnage atypique et controversé) est donc tout de suite plus que soupçonné et ça, Philippe Jeanada n'aime pas du tout mais pas du tout. Enfilant son costume de détective patibulaire mais coriace, il démonte, redėmonte l'affaire, du début à la fin, dans tous les sens, avec un souci maniaque du détail. Et on le suit pas à pas, captivé, amusé par ses habituelles appartés, admiratif par la somme de ses efforts et recherches. Un bon Jaenada mais ça on commence à être habitué.
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La Serpe

Ce roman, qui vient d'obtenir le Prix FEMINA 2017, raconte l’histoire d’un triple meurtre qui a eu lieu en octobre 1941 dans le château d’Escoire, en Dordogne, au cœur du Périgord.

Georges Girard, sa sœur Amélie, et Louise la bonne, sont découverts sauvagement assassinés à coups de serpe (d’où le titre).

Le seul survivant Henry, le fils de Georges, est tout de suite inculpé car tout l’accuse...

De plus, il était le seul héritier des deux victimes et, manque de chance ou préméditation, il venait d’emprunter deux jours avant, l’arme du crime, et avait obligé son père à venir les rejoindre au château, alors qu’il n’avait pas l’intention d’y venir.

Aucune porte n’a été fracturée et les témoignages ne concordent pas.

Alors que tout le monde le pense coupable, il sera pourtant acquitté lors de son procès aux assises, en 1943, après 19 mois d’emprisonnement dans les conditions terribles de l’époque…

Maurice Garçon, son avocat, un ami de son père, a fait une plaidoirie remarquable et les jurés, convaincus de son innocence, ont à peine pris le temps de délibérer...

Henry Girard est libre, certes, mais il sera poursuivi toute sa vie par cette accusation et ne se remettra jamais de la perte de ses proches.



Je ne suis pas du tout férue de fait divers et si l’histoire me touche c’est parce qu’Henry Girard n’est autre que Georges Arnaud, le futur auteur d’un livre qui nous a tous marqué, « le salaire de la peur » qu’il écrira des années après, suite à son errance en Amérique du Sud et qui sera porté à l'écran par Henri-Georges Clouzot, avec Yves Montand et Charles Vanel, et lui assurera son succès d'auteur. Mais c'est aussi parce que l'auteur n'a pas son pareil pour nous raconter cette terrible histoire...



Philippe Jaenada est donc reparti sur les terres du massacre. Il s’est plongé dans les archives, les journaux de l’époque, les correspondances trouvées dans le dossier (plus de mille pages).

Le narrateur qui n’est autre que l’auteur nous raconte son voyage vers ses terres encore aujourd’hui "sauvages", où il va falloir qu’il se fasse accepter par les villageois pour aller recueillir les impressions transmises de génération en génération, sur ce meurtre atroce et s’approcher du château pour s’imprégner des lieux.

En parallèle, nous avançons dans la connaissance de la vie du jeune Henry, tel qu’elle a été décrite au procès.

Il aurait été mal aimé par sa famille car il était laid mais surtout parce que différent, trop grand, trop maigre, trop sensible, trop intelligent (il a le bac à 15ans) et surtout trop rebelle et irrespectueux…

C’est vrai qu’il a été profondément perturbé par la mort prématurée de Valentine, sa mère, d’une tuberculose, mort dont il ne se remettra jamais et qui aurait eu pour conséquence son rejet de sa famille trop riche, trop bourgeoise, trop guindée…

Mais c’est vrai aussi que Georges, son père, était dans un grand désarroi : il avait perdu sa jeune sœur, puis sa femme. Il ne savait pas comment gérer son fils…

En plus d’être rebelle, le jeune Henry aurait eu, alors qu’il était étudiant, une vie de « dépravé », buvant, sortant, dépensant sans compter mais partageant ses largesses avec les plus pauvres que lui, ou ses maîtresses de passage, puis avec sa femme Annie, qui à son tour ne sera pas du tout acceptée par la famille…

Enfin c’est ainsi qu’il est décrit par les divers témoignages…un rebelle prêt à tout pour obtenir de l’argent, même à menacer sa tante et incapable de respecter ses proches et en perpétuelles disputes avec eux, ce qui s’avérera totalement faux.

Et il sera acquitté…



Le lecteur découvre alors, dans la seconde moitié du roman, que beaucoup de pistes n’ont pas été poursuivies, que de nombreux témoins de l’affection qu’Henri portait à ses proches n’ont jamais été convoqués au procès, que la scène de crime elle-même, n’a pas été étudiée de près comme elle aurait dû l’être…et même que certains faits relevés par les brigadiers, arrivés les premiers sur les lieux le jour du crime, ont carrément été contestés par les plus hauts gradés.



Une belle façon de rendre son honneur à un homme bafoué qui a porté sur lui toute sa vie les soupçons de tous parce que, peut-être à cause de la guerre, l’enquête a été bâclée et que les rumeurs populaires en ont fait le coupable idéal.

Ce roman, qui se lit comme un thriller, est un coup de cœur pour moi, malgré ses 600 pages, et me donne envie non seulement de relire les œuvres de Georges Arnaud, mais aussi de découvrir les autres romans de Philippe Jaenada.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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La Petite Femelle

Tout le monde ou presque est désormais au courant mais c'est parfois bon de rappeller les évidences: Philippe Jaenada a enchanté la rentrée littéraire en 2015 avec « La petite femelle ». Le romancier, alors peu connu du grand public avant ce coup de maitre est pourtant depuis de longues années l’auteur d’une série de romans particulièrement enlevés et enthousiastes.



Par ailleurs lors de ses interventions médiatiques, notamment chez Ruquier, où il vient fréquemment défendre ses livres, il nous montre tout l’humour et la distance de son personnalité qu’il laissait entrevoir.



Dans ses livres, il adore se raconter à l’aide de doubles littéraires dans des déambulations sociologiques, philosophiques et très souvent éthyliques,

C’est sous la plume d’un autre roman Jean-Luc Seigle avec son roman je vous écris dans le noir récemment récompensé par les lectrices du journal elle,que j’ai fait connaissance avec cette Pauline Dubuisson qui a vraiment connu une destinée incroyable, échappant par deux fois à la peine de mort pour deux chefs d’accusations différentes, à quelques années d’intervalle.



Philippe Jaenada avec son roman la petite femelle qui a comme je vous le disais en préambule fait l’unanimité chez tous les lecteurs et les critiques reprend le même point de départ du livre en tenant à partir comme Jean Luc Seigle de ce le portrait sans nuance, accablant de la jeune femme dessiné au moment du fait divers la concernant (le meurtre de son ancien petit ami en 1950).



Sauf que contrairement à Seigle qui imaginait pas mal d’éléments fictionnels autour de cette incroyable destinée, Jaenada ne s’attache qu’à l’authenticité des faits qu’il reprend un à un, relisant tous les témoignages, tous les rapports, toutes les archives, tous les documents la concernant.



La petite femelle se lit ainsi comme une formidable enquête policière tant l’auteur réussit avec brio à distille dans son récit un suspense des scènes précédant le meurtre aux derniers moments de la vie de Pauline Dubuisson en passant par le procès, qui m’a tenu en haleine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La Petite Femelle

Bon, ne pas être trop longue sur ce pavé, ça va être dur...

Un beau et gros pavé dans la mare de la société machiste, phallocrate, où la norme de toute chose est le mâle mature entre 40 et péremption, où la femme n'appartient pas à l'humanité mais doit en être le pilier : le pilier des mâles, qui, eux, constituent le genre humain...Donc la femme, comme le montre avec pas mâle de talent Philippe Jaenada, elle est faite pour être offerte aux hommes, pour leur bien-être, leur intérieur, leur soutien physique et moral ...Objet et non sujet, elle ne peut se penser seule, indépendante, autonome.

Donc évidemment, Pauline Dubuisson, "La petite femelle" (quel beau titre !!), dont le destin croise sans cesse sans vraiment le croiser celui de "l'animal Bardot", d'une manière de coïncidence qui aurait fait triper André Breton, c'est du petit lait pour les grands garants de l'ordre social, mâles juges, mâles policiers, mâles psychiatres, mâles journalistes, et même femâles (femelles à l'extérieur, mâles à l'intérieur, sur le modèle du bounty noir à l'extérieur et blanc à l'intérieur...copyright sur le mot huhuhu) ...Car Pauline Dubuisson c'est, "mon coeur est à la France, et mon cul est international..." euh, non , même pas, c'est "mon coeur est d'abord à papa, et après je sais pas, et je fais ce que je veux avec mon cul" ... Et je veux pas me marier tout de suite avec Félix, et je veux continuer mes études, et je suis très attachée à un vieux docteur allemand qui fut mon amant pendant la guerre, et à un officier allemand etc etc ... Donc quand elle tue Félix (joyeux Noël, Félix !) évidemment c'est la curée, le lynchage public, la mise à terre, l'écrasement, la destruction d'une héroïne tragique...Et ensuite, même sortie de prison, on n'en sort pas, hein, quand on est à ce point l'incarnation du désordre public, à ce point le bouc émissaire idéal d'une société qui tangue sur ses bases d'un passé proche et gravement pourri ...Alors adieu Pauline, t'auras pas de deuxième chance.

Tout cela est admirablement montré par Philippe Jaenada.

Mais j'ai quand même un reproche à formuler, je ne m'en cache pas, même si ce n'est pas très politiquement correct.

La même chose m'a gênée dans ce livre qui m'a gênée dans "Une si jolie petite fille", de Gitta Sereny. C'est l'oubli des morts au profit de la vie. C'est pas bien d'être mort. Les absents ont toujours tort. Dans son parti pris pour réhabiliter Pauline, Philippe me semble très partial. Si on cherche à rétablir l'infinie complexité de ce personnage pour expliquer son acte, ce n'est pas une raison pour ignorer l'infinie complexité des personnages qui l'entourent. J'ai trouvé que Félix en prenait plein à la gueule pour pas un rond (joyeux Noël, Félix ! Fallait pas mourir ! Pourquoi t'étais là, t'as foutu la merde dans la vie à Pauline ! ) Et je ne parle même pas de Monique ! (Purée, Monique ! Arrête d'être débile, comme ça ! Tu fous la merde dans la vie à Pauline ! Si t'avais bien voulu coucher avec Félix, il aurait pas recouché avec Pauline, et tout le monde serait encore là, bien grabataire à la maison de retraite ! T'es trop nouille, Monique, t'es pas dans le coup !) Pauvre Félix ! Philippe en dresse le portrait d'un fils à papa-maman complètement neu-neu, complètement victime de son époque ...Je ne suis pas d'accord. Pauline, elle est pas cool, elle est même, comment dire, un peu zinzin ...Alors elle, ok, on analyse bien pourquoi : son père très trouble qui la met dans les bras des hommes à treize ans, la guerre, l'épuration (quelle honte !!!) ...Mais c'est une erreur de logique de considérer que puisque Pauline a des circonstances atténuantes immenses, alors Félix est un idiot. Ca ressemble aux syllogismes que dénonce Philippe dans le procès : "Vous n'avez pas vu de vaches à Paris ? Donc Pauline n'a pas découché". Là, je suis désolée, Philippe, Philou, non, je marche pas. Félix, il est ok ...Il tombe fou amoureux de Pauline, elle le traite comme un chien, il se résout à la quitter, il rencontre une fille plus sympa, plus conforme à ses attentes et voilà, ça devrait être la fin de l'histoire. Mais Pauline, quand il la quitte, elle se met à l'aimer comme une folle alors qu'elle l'a gravement humilié ...Et puis surtout, cette histoire de revolver, de suicide, elle annonce à sa logeuse et amie, tranquille, qu'elle va faire un malheur à Paris, bon, too much, Pauline, hein, Philou ...Et puis elle le suit dans Paris, elle veut se suicider devant lui pour gâcher sa vie ...ou alors, comme elle dit au procès "c'est alors que j'ai décidé de nous entraîner tous les deux dans la mort" ...Pan pan ...et pan , joyeux Noël, Félix !

Voilà, c'est ça qui m'a dérangée. Pauline est fascinante, insaisissable, tragique, et donc ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Mais coupable, hein, Philou, ne l'oublie pas, coupable d'avoir ravagé Félix, son beau visage, son beau corps de 27 ans, son bel avenir, et sans motif réel, Philou, parce que sinon, vu qu'on s'est tous un jour fait larguer pour un-e (forcément) connard-sse, on serait tous en tôle.

Joyeux Noël, Félix.
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Le chameau sauvage

J’ai découvert et apprécié Philippe Jaenada dans ses biographies relatives à des personnages oubliés de l’Histoire. La vie de ces gens m’avait intéressé mais je m’étais surtout régalé avec les petites digressions qu’incluait l’auteur dans le récit. J’ai souri et même ri avec ces courts moments de vie personnelle. Alors lorsque l’auteur m’a confirmé, lors d’une rencontre, que ses romans précédents avaient une grande part d’autobiographie et qu’ils étaient dans la même veine, j’ai sauté sur le premier d’entre eux. Et me voilà donc lancé dans « Le chameau sauvage ».



Sans attendre, je me retrouve donc à suivre les pas de Halvard Sanz, un loser de grand calibre. Car dès la première scène, on comprend que ce personnage va nous entraîner dans les tréfonds de la défaite. Il rate tout ce qu’il entreprend et enchaîne les mauvais choix. Il a surtout l’art de rencontrer les personnes les plus loufoques et les plus extravagantes qui soient. Toutes ces tribulations vont donner lieu à des scènes particulièrement cocasses où ses différents rendez-vous vont devenir le prétexte à de grands moments de délire. Je me suis bidonné avec cet énergumène qui est tout à la fois pathétique et attachant.

Mais derrière cette bouffonnerie revendiquée, Philippe Jaenada nous offre une réflexion sur sa vie, sur ses amis, sur ses amours et sur le deuil. Le dernier tiers du roman est d’ailleurs beaucoup plus mélancolique. Il ternit un brin la gaieté générale de l’aventure, mais l’ensemble reste désopilant.



Pour conclure, Philippe Jaenada m’a enthousiasmé avec ce texte d’un très bon niveau littéraire, drôle, dans lequel il exploite avec talent sa verve jubilatoire. Si vous cherchez une lecture qui vous change les idées et vous fait oublier vos soucis, je vous conseille ce livre vraiment distrayant. Vous allez passer un bon moment de rigolade, où vos problèmes quotidiens paraîtront moins importants.

Je suis donc officiellement un nouveau fan de cet auteur et reviendrai à ses autres romans quand j’aurais besoin de me distraire.
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Au printemps des monstres

Rarement ma première impression n'aura été aussi négative avec un pavé pour finalement changer d'avis et arriver au bout. D'entrée de jeu deux choses m'ont horripilées : les digressions de l'auteur, entre autres, sur sa vie personnelle, et l'abus de parenthèses.

Pour ce qui est des digressions, au bout d'un certain nombre de pages je me suis mise à les apprécier : elles étaient comme des pauses salutaires dans le récit vu la densité des informations. Elles apportaient un peu d'oxygène à un récit plutôt étouffant. En plus certaines m'ont appris des choses curieuses, comme l'origine de l'expression « Ca fait la rue Michel », d'autres, celles sur Modiano, se sont avérées parfaitement justifiées.

Par contre pour les parenthèses ça ne s'est pas arrangé, bien au contraire, puis que Philippe Jaenada va jusqu'à utiliser trois parenthèses enchâssées : « C'est d'abord dans Ici Paris (qui titre, le 9 août 1974 : «  Et si c'était l'une des plus grandes erreurs judiciaires du siècle ? ») puis surtout, le 24 août, sur France Inter et dans Le Figaro (les médias ont reçu une lettre de seize pages écrites par Léger depuis la centrale de Haguenau, transmise par son jeune frère Jean-Claude (à qui il l'a fait passer dans la couverture d'une bible (Lucien s'est inscrit à l'atelier de reliure de la prison))), puis partout ailleurs, que la bombe, la petite bombe, le pétard, mouillé, explose. » Pourtant le style de Jaenada, hormis ces parenthèses, est plutôt simple, coulant, facile d'accès. le ton est plutôt très agréable, mais ce qui rend la lecture difficile, c'est aussi la répétition de détails au point que l'on finit par se perdre. C'est largement le sujet qui veut ça avec Lucien Léger qui reprend jusqu'à plus soif au fil du temps des versions différentes. C'est donc assez fatigant à lire, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une lecture exigeante. Fatigante donc, mais suffisamment passionnante pour que je sois allée jusqu'au bout (mais en même temps j'abandonne rarement un livre, ou alors dès la première page). En fait le plus grand intérêt que j'ai trouvé dans cet ouvrage, c'est la plongée dans les années cinquante, la crise du logement qui obligeait des français moyens à se loger dans des hôtels, l'ambiance de l'époque est très palpable, bien retranscrite.

Le livre est constitué de trois parties : la première sert surtout à informer le lecteur de l'affaire telle qu'elle était connu à l'époque par le grand public, et par les personnes qui l'avaient suivi de près. Ensuite, la deuxième partie, « Les monstres », représente un vrai travail journalistique en reprenant les zones d'ombre (dont certaines que l'auteur n'avait pas encore souligné mais que le lecteur pouvait repérer), en creusant le profil d'autres protagonistes de l'affaire (les parents de la victime, des témoins au procès, le juge, les enquêteurs, ….) La dernière partie est consacrée à Solange, l'épouse de Lucien Léger, qui se révèle totalement différente de l'idée que l'on pouvait s'en faire jusque là. L'histoire, un fait divers, se révèle digne d'un véritable feuilleton. L'approche méticuleuse est impressionnante, mais l'écriture aurait gagnée à un certain élagage, parce que tant de pages pour ne gagner aucune certitude (on s'en doutait), constater qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit, que l'âme humaine est bien complexe, … Dans le même genre (un fait divers décortiqué jusqu'à l'os), j'ai mille fois préféré Laetitia d'Ivan Jablonka.
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La Petite Femelle

Malaise et ennui pour cette biographie qui fustige pourtant avec mérite les négligences et manipulations du procès de Pauline Dubuisson, petite collabo surdouée qui a tué 'par accident' de trois balles son chagrin d'amour.



Le côté 'redresseur de torts' de Jaenada cadre mal avec l'étalage de ses états d'âme et une écriture volontairement grasse, un côté people et racoleur, la même subjectivité qu'il reproche aux autres quand par exemple il sous-entend que Pauline a peut-être trompé Félix pour son bien, pour le faire réagir, d'ailleurs sa petite soeur Valérie a fait pareil et c'est un être des plus bienveillant, inoffensif et généreux qu'il connaisse!



On apprend aussi que Jaenada s'est fait violer par une Anglaise et les irrésistibles souvenirs de sa dernière cuite.

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La Petite Femelle

Rythmé, intense, drôle tout en traitant d'un sujet grave (faits réels d'un procès de femme jugée pour meurtre).

Un livre surprenant et passionnant!



J'aime le cote justicier de l'auteur, qui se sert de l'écriture pour dire vraiment qui était Pauline Dubuisson, cette femme que tout le monde a condamné sans chercher à comprendre.



L'auteur a fait de longues recherches et un travail d'enquête minutieux, il a voulu creuser derrière les apparences, et donner une chance à Pauline d'être autre chose qu'une "collabo qui a tué son amant par perversion profonde".



On a si vite fait de juger les gens. Parfois je pense à ce que l'on pourrait retenir contre moi, à ce que j'ai fait hier, qui viendrait prouver de façon évidente que je suis coupable aujourd'hui...



Par ailleurs l'écriture est libre, drôle et un peu folle. Un peu déroutant, et rafraîchissant en même temps.
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Au printemps des monstres

Vendredi 3 septembre au matin, il me restait une cinquantaine de pages d'Au printemps des monstres à lire (quand j'aime un gros livre et que j'approche de la fin, je ralentis pour faire durer le plaisir), et coïncidence (Philippe Jaenada les aime, et moi aussi) : au même moment à la radio, l'écrivain expliquait à Augustin Trapenard d'où lui était venue l'idée de s'intéresser au meurtre du petit Luc Taron le 27 mai 1964, à l'arrestation de Lucien Léger, sa condamnation à perpétuité (malgré le manque de témoins, de preuves, de mobile), sa libération conditionnelle après quarante années en prison (Léger est sorti à soixante-huit ans à l‘automne 2005 ; il meurt en juillet 2008).



Tout ce que Philippe Jaenada a dit à Trapenard et ses auditeurs ce matin-là, est dans le roman :

— ses trois années (“sept jours sur sept, cinquante-deux semaines par an”) de recherches minutieuses et lectures de comptes rendus d'audience, témoignages, interrogatoires, articles de presse, etc. : des dizaines de milliers de pages ; ensuite, une année d'écriture et de relectures du manuscrit

— sa vision des années 60, noires, pénibles, difficiles, loin des images colorées, twist et rock'n'roll, auxquelles on pense d'habitude

— son regard sur la monstruosité, le mensonge, les apparences, le poids de l'opinion publique ; les faits-divers ont en eux-mêmes peu d'intérêt (haine, violence, bêtise, inhumanité), dit-il, mais en se donnant le temps et le recul nécessaires, en creusant patiemment autour, on (lui) peut en tirer des leçons et regards sur la société, les gens, les mécanismes de l'âme humaine.





Par contre, j'ai remarqué que Philippe Jaenada n'avait rien dit à Trapenard (le format d'entretien de Boomerang est court !) sur Solange.

Tant mieux pour moi, ça me laisse un peu de champ. Mais ça m'a surprise. La troisième et dernière partie du roman (pp. 615-749) porte en titre son prénom ; il n'y parle presque que d'elle ; c'est une évidence pour moi : PJ est tombé sincèrement et tendrement amoureux du petit fantôme de l'épouse de Lucien Léger, le soi-disant "Étrangleur". Il a peut-être voulu garder ça pour lui, trop intime pour la radio ! Je parie que c'est lui seul qui a choisi la photo de couverture, inattendue mais si parlante.

Il compose pour Solange (1938-1970) un portrait-tombeau sensible, qui laissera enfin une trace émouvante de celle qui n'a jamais eu de place dans la société, depuis son enfance fracassée, jusqu'à la fosse commune d'un cimetière de banlieue non identifié où son corps usé de trente-et-un ans a été inhumé.

Personne n'avait jamais parlé d'elle en bien avant Philippe Jaenada (sauf Lucien Léger dans sa correspondance).

Dès le début de l'affaire, il est clair qu'elle n'y est pour rien. Son alibi : elle est "soignée" depuis de longs mois à l'hôpital psychiatrique de Villejuif. La presse fait aussitôt d'elle une folle, une handicapée mentale (sans doute aussi par analogie avec son mari), une inutile. Ce qu'elle n'est pas encore, et qu'elle résistera de son mieux à ne pas devenir, malgré les pressions grandissantes, puis l'abandon total de tous.

Pour PJ, elle est celle qui a le mieux compris le comportement aberrant de Lucien Léger, ses mensonges, ses entêtements, ses revirements.

Mais encore pires que les journalistes, ce sont les enquêteurs, les avocats, les juges, qui vont écarter sans égards (euphémisme ou litote) la jeune femme (soi-disant à cause de sa santé (elle n'a même pas été appelée à témoigner au procès de son mari)), et peu à peu la réduire à une ombre condamnée à s'effacer par leur monstrueuse inhumanité (elle ne s'est pas suicidée).

“ En lisant sa correspondance, je me suis rendu compte qu'elle était au contraire tout à fait sensée, douée d'une capacité salutaire de détachement, fine et spirituelle, atypique mais remarquablement lucide, et protégée par son humour. ”

(et en matière d'humour, de détachement et d'autodérision, PJ est un connaisseur, un vrai)



Je ne suis pas d'accord, d'avance, avec ceux qui diront que ce à quoi Philippe Jaenada travaille depuis 2010 (Sulak, La Petite Femelle, La Serpe, Au printemps des monstres), ce n'est plus de la littérature.

Si, c'en est.

J'ai dû le lire quelque part mais je trouve ça juste : c'est de la "littérature du réel“.

Ce ne sont pas des biographies, pas des documents, pas des contre-enquêtes (sorry Augustin) ; les choses ont été jugées, les peines exécutées, les personnages principaux sont morts. C'est trop tard pour eux. Sauf pour espérer corriger leur mauvaise réputation posthume toujours vivace, et pour comprendre si possible les incohérences qui parsèment leurs histoires, et qui apparaissent encore mieux avec le temps. Aussi, surtout, pour pointer les erreurs de ceux (avocats, juges, journalistes) qui ont eu leur sort entre leurs mains.



Pas non plus d'accord, avec ceux qui diront : sur la page de titre figure "roman", mais où elle est, la place de la fiction dans un tel livre ?

Tout ce que Philippe Jaenada raconte du fait-divers et de ses suites est vrai, pas truqué, mais par contre pour la narration entre les lignes de ses démarches, de ses voyages de poche, de ses petites mésaventures un peu pathétiques, il est libre d'inventer, de déformer, d'exagérer, ou pas ; et il ne s'en prive pas ! Il y en a il me semble moins que dans La Serpe, mais elles sont toujours une respiration plaisante, parfois hilarante.



Toujours pas d'accord, avec ceux qui remarqueront finement qu'une grande partie de texte est reprise telle quelle d'extraits de documents judiciaires ou journalistiques : où il est alors, le style de l'écrivain ?

Ok. C'est vrai qu'il y a à longueur de page dans APDM, des passages entre guillemets qui ne sont pas des mots de Philippe Jaenada ; mais c'est bien lui qui les a choisis, qui les a organisés pour qu'ils s'articulent avec précision, avec le plus de logique possible, et servent ainsi son projet de dingue...



Les vrais critiques littéraires vous parleront mieux que moi des liens de APDM avec les romans de Modiano (mais PJ est bon gars : il signale souvent, voire toujours, ces références) ; encore plus fort : il y a des liens avec Modiano lui même en la personne d'Alberto, son père, qui fait une apparition pour de vrai dans le milieu interlope auquel Lucien Léger a peut-être été mêlé de plus ou moins loin ; moi, avant, j'avais relevé les noms des tout premiers "témoins" dans l'affaire, qui sont plus modianesques que nature : Jacqueline Krolik, David Beck, Jacques Farge, on rêve, non ? pourtant c'est vrai.



J'ai mis une semaine (jours ouvrés) pour lire APDM ; j'ai pris des notes, je me suis parfois perdue, mais chaque fois retrouvée... Philippe Jaenada reconnaît lui même que par moments c'était un vrai "fourbi", son truc, qu'il n'y comprenait plus rien... mais à force de patience (pour lui comme pour moi !), sans vouloir dire que tout s'éclaire, il se dégage, à la fin de cette énorme lecture, un sentiment d'apaisement (un peu triste quand même) qui tranche certainement volontairement de la part de l'auteur avec l'effroi, l'horreur et la stupéfaction ressentis dans les premiers chapitres.




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13 à table ! 2019

Ce recueil de nouvelles est impossible à noter dans sa globalité, je mets trois étoiles pour le geste à encourager (quatre repas aux restos du cœur offerts grâce à ce livre) et car je n'arrive pas à enlever les étoiles.

Les auteurs sont différents, mon ressenti aussi. Le voici en phrases brèves pour ces quatorze nouvelles sur le thème de la fête :

Philippe Besson - L'apparition : bâclée, fin attendue.

Françoise Bourdin - Laissée pour compte : à l'eau de rose, je n'en espérait pas moins de cette autrice.

Maxime Chattam - Le point d'émergence : suspense bien amené, là encore (mais dans le bon sens) je ne suis pas surprise par cet auteur.

François D'Epenoux - Big Real Park, que la fête commence : toujours plus loin dans les sensations fortes offertes aux participants, cette nouvelle m'a mise mal à l'aise.

Eric Giacometti et Jacques Ravenne - nuit d'ivresse : deux auteurs pour ce thriller, qui effectivement, fait peur.

Karine Giebel - Dans les bras des étoiles : poignante nouvelle sur la solitude.

Philippe Jaenada - Une vie, des fêtes : historique et documentée.

Alexandre Lapierre - Bulles amères : ouh ! La gaffe !

Agnès Martin-Lugand - La crémaillère : encore une nouvelle à l'eau de rose et légèrement moralisatrice.

Véronique Ovaldé - Je suis longtemps restée une clématite : sur les relations troubles d'un père et de sa fille, dans le style de l'autrice.

Romain Puertolas - Les cochons de Karl Lagerfeld : bof ! La modernité de ce récit m'a moins plu.

Tatiana de Rosnay - Trouble-fête : cette nouvelle glaçante m'a le plus marquée. bravo à l'autrice.

Leïla Slimani - La fête des voisins : encore une fois pas de surprise concernant le sujet cher à l'autrice mais glaçant aussi et avec une fin inattendue.

Alice Zeniter - Le goût des fraises sauvages : une vie familiale remplie de non-dits et de cruauté, en fait.







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La Serpe

Pour ce livre, j'ai/je vais déroger à deux de mes règles :

- je ne commente pas un livre non fini

- j'essaie toujours de lire au moins 100 pages d'un texte. Si au bout de 100 pages, je n'ai pas accroché, j'abandonne.

Pour ce livre, j'ai tenu 100 pages, en fait je suis allée jusqu'à la page 288 (un peu moins de la moitié du texte). De ce fait, ayant lu une bonne partie de ce récit, je vais m'autoriser une critique.



Bravo à celles et ceux qui l'ont lu en entier. Ca m'épate !

L'auteur intervient dans son texte. Appréciant les textes d'Emmanuel Carrère, je ne suis pas surprise. Mais là ! Les interventions de l'auteur pour se raconter sont inutiles, prétentieuses, invraisemblables !

Il fait la pub de son précédent texte, se demande quand il aura le prix Goncourt/Renaudot, remercie les lecteurs d'un prix littéraire, raconte ses pbs de pneus, la qualité d'un hôtel, s'effraie de l'idée de quitter la capitale pour aller chez ces bouseux de province...... Aucun intérêt pour le roman, aucun intérêt tout court.

Et le tout entre parenthèses, parenthèses multipliées ! Je me souviens d'une prof de français qui refusaient qu'on mette des parenthèses dans nos dissert' : si c'est entre parenthèse, c'est que ce n'est pas important, donc autant ne pas le mettre ; si c'est important, ça ne peut pas être entre parenthèse, nous disait-elle en gros.

Là pour ce texte, toutes les parties entre parenthèses (1/3 du texte ? (en un mot trop ! (là je vous donne un exemple du style de l'auteur))) répondent à la première partie de cette définition : inintéressant et particulièrement prétentieux !



Dommage, le sujet était intéressant. Mais il aurait fallu un autre traitement.....
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La Serpe

L'épaisseur du livre ne doit pas impressionner. Il faut se lancer sans hésiter dans la lecture de Philippe Jaenada car ses enquêtes sont passionnantes, pleines de rebondissements et de révélations. La petite femelle remettait bien les choses en place pour Pauline Dubuisson alors que La serpe éclaire d'un jour nouveau la vie de l'auteur du Salaire de la peur, Georges Arnaud, qui s'appelait en fait Henri Girard. C'est Emmanuel, le petit-fils de celui-ci, qui a réussi à motiver l'écrivain afin qu'il reprenne toute l'histoire.



Tout au long de sa quête, l'auteur fait partager ses soucis, ses problèmes matériels, sa vie de famille, avec un humour réjouissant qui agrémente la lecture. À de nombreuses reprises, est cité le nom de Roger Martin et son livre Vie d'un rebelle dans lequel, l'auteur de Dernier convoi pour Buchenwald fournissait déjà beaucoup d'éléments.

Dans la première partie de la serpe, Philippe Jaenada retrace la vie d'Henri Girard connu comme « sale gosse, vrai démon, capricieux, irascible, violent, cynique, méprisant qui pompe tout l'argent de sa famille pour le claquer aussitôt ». Quand on apprend qu'il était dans le château d'Escoire, en Dordogne, lorsque son père, sa tante et la bonne ont été assassinés à coups de serpe dans la nuit du 24 au 25 octobre 1941, tout l'accuse d'autant plus qu'il paraît froid, détaché, sombre, fume et boit de l'eau-de-vie de prune lorsque ces crimes odieux sont découverts…

Pourtant, lors de son procès, Henri Girard sera acquitté à la surprise générale grâce à Maurice Garçon, son avocat. Il partira en Amérique du Sud et reviendra pour se battre contre l'injustice et poursuivre un métier d'écrivain bien lancé par le salaire de la peur.

L'enquête est minutieuse, bien documentée. Philippe Jaenada s'est rendu sur place, a réussi à visiter le château mais a surtout épluché les archives départementales, à Périgueux. Il étudie toutes les hypothèses, laisse supposer le ou les vrais coupables.

Lorsque tout cela se passe, la France est coupée en deux et c'est la guerre. L'auteur lit les journaux de l'époque. L'Allemagne est traitée comme un pays ami, la collaboration et l'antisémitisme sont la règle ce qui donne des pages glaçantes.

Bien sûr, Philippe Jaenada repasse l'enquête, ses approximations, ses oublis, ses aberrations au peigne fin : la possibilité d'entrer dans le château sans effraction en pleine nuit, la scène de crime ouverte à tous, les incohérences ne manquent pas.

Henri Girard a connu dix-neuf mois d'enfer dans la prison insalubre de Périgueux, jusqu'à son procès, le 27 mai 1943. Son avocat, Maurice Garçon, était l'ami de Georges Girard, le père qui écrivait : « Je suis fier de mon petit. » Philippe Jaenada lit la correspondance entre Henri et son père et réagit : « Je n'ai jamais rien lu de plus beau sur les liens entre un père et son fils… Ce n'est pas de la tendresse, de l'attachement, de l'estime, mais de l'amitié, de la confiance et de l'admiration réciproques, de l'amour sans condition, sans contraintes ni jugement, l'union d'un homme et de celui qui prendra sa place sur terre… »

On ne peut être plus explicite et choqué, avec l'auteur, devant l'attitude des juges Marigny et Testud qui font tout pour ne pas rechercher l'enragé, le fou qui a commis ces crimes, une fois Henri Girard acquitté. Finalement : « Henri est la quatrième victime. Il a perdu le père qu'il aimait, il a passé dix-neuf mois dans une prison ignoble accusé d'un crime ignoble et toute sa vie en a été altérée. »



Reste, maintenant, à lire ou à relire les livres de Georges Arnaud, pseudonyme reprenant le prénom de son père et le nom de jeune fille de sa mère décédée alors qu'il n'a que 9 ans : le salaire de la peur, le Voyage du mauvais larron…




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La Serpe

Ouf ! Quelle lecture ! On sort épuisé de ce pavé. Et on se perd souvent dans les méandres de l'enquête de Jaenada: beaucoup de détails, foultitude de personnages... J'avoue avoir lu en diagonale certains passages. Premier contact pour ma part avec l'œuvre de cet auteur, lequel d'ailleurs n'est pas dénué d'humour et fait preuve d'une distance et d'une lucidité de bon aloi avec son travail. La question est de savoir si ce qui n'est, après tout, qu'un long, très (trop ?) long article de journal (qui trouverait fort bien sa place dans Paris Match ou le Journal du Dimanche), constitue une œuvre littéraire. Jaenada s'attaquera-t-il prochainement à l'affaire Grégory ?...
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Plage de Manaccora, 16h30

Un écrivain nommé Voltaire (ce qui donne lieu a des considérations réjouissantes à un moment du roman) loue une petite villa pour les vacances avec sa femme Oum et son fils Géo. Ils sont déjà venus se reposer dans ce petit coin des Pouilles deux ans auparavant, et y connaissent quelques personnes, même s'ils ne parlent pas italien, ce qui est parfois gênant, d'ailleurs. (Ah, la scène du coup de balai sur le balcon, où le narrateur se retrouve enfermé dehors, j'ai failli m'y étouffer de rire !). Mais le village de vacances est cerné de forêts et un incendie se déclare, par temps de grand vent, les obligeant à se réfugier sur la plage.

C'est bien sûr très schématiquement résumé, ce qui est surtout passionnant, c'est que le narrateur fait état de toutes les pensées qui le traversent à chaque moment de cette journée particulièrement éprouvante et dramatique. Avec le style inimitable de Philippe Jaenada, tout hérissé de parenthèses, pratiquant avec acharnement l'auto-dérision et les comparaisons empreintes d'humour, cela donne un résultat à la fois authentique, humain, et dramatiquement drôle.
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La Petite Femelle

Fille rebelle.



Philippe Jaenada retrace le parcours de Pauline Dubuisson condamnée pour le meurtre de son amant en novembre 1953.



Troisième Jaenada, troisième lecture agréable ! Lire un Jaenada devient un rituel sympathique pour moi. Dans ce livre il se consacre à l'affaire Pauline Dubuisson. S'agissait-il d'un monstre vénal et jaloux ? Ou tout simplement d'une jeune fille trop libre pour l'époque ?



Comme a son habitude, Philippe Jaenada décortique la vie de Pauline Dubuisson, ainsi que celle de ses proches. Issue de la bourgeoisie de province, elle a été élevée par son père pour être un "surhomme" selon les principes nietzschéens. Par la suite pour aider son père, elle se liera avec des officiers allemands durant l'Occupation. Tout ces éléments contribueront à donner de Pauline l'image d'une femme froide et hautaine.



Jaenada va tout faire pour démontrer le contraire. Il s'agissait en réalité d'une jeune femme élevée sans amour et sans tendresse, qui a tout fait pour plaire à son père. De plus, son tempérament et son comportement, en partie liés à son éducation, font qu'elle est "trop" libre pour une femme de son époque.



J'ai ressenti une sincère empathie et admiration pour Pauline de la part de l'auteur. Au fond ne s'agit-il tout simplement pas d'une victime de la société misogyne des années 40-50 ? Pour Jaenada la réponse est tout simplement oui. Toutefois, il ne cherche pas à cacher les parts d'ombres de Pauline.



Elle a tenté de se suicider à plusieurs reprises, avant de réussir le 22 septembre 1963. De plus, Jaenada ne cherche pas à excuser, ni à chercher des circonstances atténuantes pour le meurtre de son ancien amant.



Bref, ce livre a été très intéressant à lire, même s'il avait d'inévitables longueurs. Il s'agit d'un hommage vibrant à Pauline Dubuisson.

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Au printemps des monstres

J’avais adoré ‘la petite femelle' et ‘la serpe', deux de ses ‘anciens' écrits aussi, la perspective de me relancer dans la lecture d'un pavé de 730 pages de Philippe Jaenada ne me faisait ressentir aucune appréhension.

Au contraire, j'avais hâte de retrouver sa plume et son style unique qui avaient su m’emporter dans ses récits où l'histoire qu'il nous narre (des faits divers réels souvent sordides) et son quotidien d'auteur-enquêteur s’entremêlent pour donner un résultat singulier, à la fois patiné de curiosité parfois malsaine et de travail d'investigation hyper-pointu et enthousiasmant, une plongée spatio-temporelle au plus proche de l’événement conté.



Le titre, déjà, ‘au printemps des monstres' (on en comprendra la référence en cours de lecture) c'est une promesse aventureuse et morbide, lumineuse et sombre à la fois, celle de naviguer, mais en apnée, dans un marigot sous oxygéné.



Et la photo de couv', énigmatique et vintage ! Qui est cette femme qui nous entrouvre une porte sur cette époque révolue mais génératrice de tant d'affaires souvent glauques mais ô combien attirantes ?!



La promesse d'un ailleurs, d'un autrefois

Je plonge.



Il va être question du 27 mai 1964 et de la découverte du pauvre cadavre d'un petit garçon de 11 ans en short à petits carreaux, au pied d'un chêne au cœur d'une grande forêt à quelques lieues de Paris : Luc Taron ! Question surtout de la sordide théâtralisation de cette découverte et de la difficile enquête qui a suivi pour débusquer celui qui sera considéré comme l’assassin, Lucien Léger.

Ça donne envie, non ?



Jaenada, comme dans ses précédents ouvrages, détaille de façon quasi chirurgicale de médecin légiste l’ensemble des innombrables données qu'il a collectées au cours de son enquête minutieuse à savoir, les archives de la police, de la justice, les différents journaux de l’époque, les émissions de radio comme de télé et les ouvrages précédents consacrés à cette affaire. Il se rend aussi sur place pour se confronter à la topographie des lieux ou visualiser la végétation, évaluer les éventuels délais nécessaires à certains déplacements et surtout pour se laisser envahir par l’atmosphère particulière des endroits cités dans ses documents. Il nous emmène et nous emporte dans cette affaire d’enlèvement funeste comme si nous enquêtions avec lui. On décortique les pièces du dossier, on déchiffre les minutes, on débusque les incohérences, on écoute les intervenants comme si nous étions chargés de mener les investigations. Et l’avalanche de détails ne nuit pas. On savoure, on s'en délecte !



On a droit à quelques digressions aussi, comment la petite fille d'un de ses amis a fait la connaissance de Jésus (!), quelques infos sur la jeunesse de Patrick Modiano et même la nécessité imminente que l'auteur ressent de…se couper les ongles des orteils, son opération d'un kyste… !



On va découvrir qui est accusé d’avoir assassiné le bambin (Lucien Léger donc) et d'avoir créé de toutes pièces le cynique personnage de ‘l’étrangleur’ qui va terroriser la France un certain temps en inondant le pays d’aveux circonstanciés hyper détaillés et morbides. On va ensuite assister à son singulier procès où il va réussir à échapper à la peine capitale encore en vigueur à cette époque mais pour prendre perpète (réellement) !



Seulement, nous n'en sommes encore que vers la page 250 (sur 730 je le rappelle, un tout petit plus du tiers) et là (hélas) nous allons nous embourber dans les délires hystériques et paranoïaques du prisonnier qui purge sa peine en relançant, en permanence et par écrit, des variations sur le même thème du ‘je suis innocent et je couvre un ami qui est…, non je ne peux pas le dire’



Et là, j'avoue avoir eu furieusement envie de refermer cet ouvrage, l’auteur déviant (dérivant) et aiguillant son enquête vers ces trop nombreux nouveaux personnages (pour certains fictifs) …en manquant de me perdre, malheureusement.



Trop c'est trop !! Consistant, d'accord, étouffe chrétien, je passe mon tour.



Dommage, je vais en rester là (las) me suis-je dit, après avoir apprécié et englouti la première partie du livre (et donc l’histoire principale que, trop jeune, j’ignorais totalement),  j’abandonne ces méandres trop tortueux qu’emprunte la narration pour voguer vers un autre livre moins…indigeste !!



Dommage !! Dommage !! Et même (3 fois) Dommage !



Mais finalement, je me découvre pugnace et je m’accroche, espérant que ce ventre mou un peu trop alimenté allait déboucher sur des chapitres plus essentiels, plus digestes et de nouveau capables de me recaptiver. Et ce qui va m’intriguer alors, c’est que nous n'en sommes qu’à la page 284/731, donc pas encore à la moitié et pourtant, le principal protagoniste, celui qui a été condamné pour assassinat, est mort en solitaire et enterré en toute discrétion après plus de 40 ans de captivité  ! Qu’est-ce qui va donc faire la moelle du reste du livre ?



La contre-enquête !

Jaenada enfile sa parfaite combinaison de fin limier dégourdi pour démontrer que les différentes enquêtes menées ‘à l’époque’ l'ont été sur du vent, sur des allégations insensées et facilement démontables. Et nous repartons (comme en 14) en 64  mais pour tout dynamiter ! Objectif : démontrer que nous sommes face à une erreur judiciaire et que Léger ne peut pas être le criminel !

Et il y a matière à douter quand l'auteur détricote la version officielle à la lumière de sa conviction nouvelle, Léger n'est l’auteur QUE des lettres de revendication mais PAS du meurtre !



Mais pour défendre Léger, il faut du lourd (facile) et l'auteur, comme à son habitude, va donner de sa personne pour étayer sa thèse n’hésitant pas à mettre en cause le mode de défense établi par Maurice Garçon, éminent ténor du barreau  d'alors.

On rejoue toute la pièce, brigadier, levé de rideau !



Enfin, en dernière partie, l’auteur fait la part belle à Solange, la femme du condamné (à tort ?) en dressant un portrait exhaustif de celle à qui son mari vouait une attention sans limite (et qui, finalement, semble réciproque si l'on en croit la très dense correspondance qu'ils échangent). Un portrait naturaliste d’une triste banalité en fait qui balaie son enfance comme la période couverte par l’affaire Taron et sa fin, tragique et mystérieuse.



Un livre, un marathon (ou j'ai déploré quelques longueurs), un plaidoyer, une plaidoirie, un détricotage en règle de ce que nous pouvons considérer, au minimum, comme une enquête bâclée qui a conduit à une erreur judiciaire dont le condamné s'est quand même montré, pour le moins, complice.



Beau travail (de trois années, je crois), belle lecture que j’aurais préfèrée légèrement plus concise. Sans doute en sera-t-il de même de cette chronique !!

 

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Au printemps des monstres

Luc Taron, 11 ans, est retrouvé mort au petit matin du 27 mai 1968.

Les premiers soupçons se portent sur les parents, mais très vite, un homme revendique le crime: il est l’étrangleur de l’enfant.



Par ces lettres, L’Étrangleur va mener police et journalistes en bateau, les ridiculiser, écrire des courriers fous, revendiquer d’autres meurtres, fanfaronner.



Au bout de cinq semaines de cirque, trop gourmand de notoriété, il se fait prendre. Il se jette littéralement dans la gueule du loup policier.



L’Étrangleur deviendra le plus vieux détenu de France, pour un crime… qu’il ne peut pas avoir commis.

Menteur, manipulateur, pion, arnaqueur, paumé, doux dingue, niais, détraqué. Mais pas tueur.



Comment en est-il arrivé là? Comment la justice a-t-elle pu se tromper à ce point?



C’est tout l’intérêt de ce récit absolument édifiant, où tout est décortiqué, analysé, mis en parallèle ou en contradiction, pour comprendre un système juridique où finalement « la justice n’est qu’une loterie » (j’ai envie d’ajouter, surtout pour les petits de ce monde).



L’univers qui entoure Lucien Léger, puisque c’est son nom, n’est fait que de monstres de tout acabits.



Lucien Léger devient très vite un agneau dans la bergerie de cette faune monstrueuse.



Une petite lumière, faible et vacillante, dans ce décor sinistre (mais fabuleux du Paris des années 60): Solange, la femme de Lucien.

La dernière partie est un sublime hommage à la résistance des femmes de rien de cette époque.



Vous êtes nombreuses à m’avoir conseillé de lire Philippe Jaenada. (J’étais de bonne volonté : j’ai acheté “La petite femelle” en poche) J’ai enfin fait sa connaissance, lu ses parenthèses, éclaté de rire (à plusieurs reprises) souri (très souvent) lors de ses incursions dans le récit.



Voilà. J’ai adoré! Merci pour vos conseils avisés!



Le pavé en ralentira plus d’un.e. Vous aurez tort. C’est un coup de génie sur la complexité de notre justice ce bouquin. Une enquête d’écrivain à coupe la chique!
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