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Critiques de Pierre Schoendoerffer (50)
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Le crabe tambour

Un grand roman. Un livre poignant. On y parle de ces choses essentielles qu’on a toujours tendance à mettre de côté tant elles sont embarrassantes. On y parle de la solitude et des ténèbres qu’on découvre au bout du chemin ; on y parle de la fin des aventures et des illusions ; on y parle de cet ultime voyage dans la « forêt perdue » des Hommes, peuplée de singes hurleurs, de voix oubliées que l’on retrouve miraculeusement, de visages aux contours flous et pourtant si familiers, de moments héroïques et de grands renoncements. On y parle aussi de ces moments qui éblouissent les nuits et réchauffent les cœurs quand survient l’amitié, la fraternité des armes entre de vieux soldats fourbus, quand il faut faire preuve de courage et d’abnégation dans un chalutier, dérisoire coquille de noix balayée par le blizzard et la tempête furieuse.

Un verre d’alcool à la main, arrivé au bout du monde, on se souvient de ces soldats perdus, vaincus d’avance, qui défendirent avec fatalisme des empires en train de s’effilocher et des valeurs moribondes. Ceux qui formèrent le dernier carré, la dernière légion, ces insensés qui toujours chargèrent au son grêle du clairon ; ceux du « Tout est perdu, fors l’honneur ! », qui subjuguent le commun des mortels et restent ancrés dans leur mémoire. Willsdorff, ce prince dérisoire, dit le crabe-tambour, était l’un d’eux.

J’ai fini ce livre juste au moment où Jean Rochefort s’en est allé. Dans le film, c’était lui le vieux commandant de l’Éole, grignoté par son cancer et tout bouffi d’orgueil, avec son visage de pierre et sa voix grave et lézardée.

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Le crabe tambour

Le film était magnifique, porté par des acteurs hors du commun.

Le livre est fabuleux, porteurs d'horizons chaotiques et colorés, de creux et de bosses humaines et maritimes



Le Crabe Tambour, c'est cet officier légendaire, cet aventurier des guerres perdues à l'honneur intact.

La légende court dans les flottilles de pêche bousculées par les terribles tempêtes: Le Crabe Tambour s'est fait capitaine de pêche à la morue. Toujours accompagné de son chat noir à cravate blanche, hiératique, tous veulent servir à son bord!

Pierre, le médecin et narrateur rempile dans la Marine nationale sur L'Éole, pour l'assistance aux pêches... Le commandant de l'Éole jette ses dernière forces dans cette mission. Il va mourir, et veut revoir ou entendre le Crabe Tambour une ultime fois. Ce Willsdorff à qui le commandant fit autrefois une promesse qu'il ne put tenir.



Le Crabe Tambour, c'est une histoire d'hommes et de mer: Cette mer qui donne et reprend. Cette mer qui recentre le marin sur son essentiel.

Joseph Conrad, Pierre Loti , Roger Vercel et tant d'autres ont ouvert la voie des grands récits de la mer et des hommes... Pierre Schoedoerffer magnifie cette route de sang, de sel et de sacrifices.



Non, vraiment, Le crabe Tambour n'est pas de lecture dispensable!
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Le crabe tambour

Magnifique! Un grand livre, un très grand livre. J'avais adoré le film que je pourrais voir et revoir avec toujours autant de passion. J'attendais beaucoup du roman, je suis plus que satisfaite de cette superbe rencontre avec l'écriture de Pierre Schoendoerffer. C'est un immense moment d'émotion. Un coup de coeur. Un livre sur le courage, l'honneur, le devoir, la marine, la mer, le dur métier d'homme de mer. Un roman d'aventure que je recommande. Oui, "Le crabe-tambour" est un monument!
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le crabe tambour

« - Envoyez un "aperçu", c'est tout. »



Que dire de plus ? Rien, la messe est dite. « Nous vivons et nous rêvons seuls. » Pas besoin d'en dire plus, mon capitaine et mon ami l'ont compris bien avant moi. J'en étais encore à me lamenter sur ma vie quand eux avait déjà décidé de la poursuivre toutes voiles dehors, leur vie dédiée à la mer, seule entité à ne pas être corrompue.



Ce toubib entre deux eaux, deux continents, désabusé, abusé mais surtout usé donne à réfléchir sur la vie, ce chemin tortueux qui nous conduit, non sans difficulté vers la fin. La nuit, première partie du roman.



Un roman qui raconte la mer et ses tourments, ses hommes qui en vivent, qui en viennent et qui y restent. Ce vieux capitaine, dont il n'est plus besoin d'attendre l'explication d'un récit, qui sait la fin des choses, son "aperçu" qui dit tout sans jérémiades, sans regret, sans discours inutile. Et cet autre marin, qui ressemble par certains côtés à ce fou d'irlandais aux yeux gris, le comprend sans jugement.



Le soleil passe comme un éclair, le prologue. Une époque révolue, une volute de fumée grise et c'est la faillite d'un système qui entraîne les dignes héros dans le gouffre de l'enfermement, eux qui ne vivaient que pour l'honneur de la mer. Ils ne se sont pas reniés, certains.



Pierre Schoendoerffer raconte les hommes de la mer, de la marine, avec fierté et humanité, le bonheur manque mais les petits joies existent encore. Une bouteille à la mer, un bateau dans la bouteille, le souvenir fugace d'une grande époque.



« Le matin est très dur pour le buveur… » le vin, la deuxième partie. Lors d'une tempête le bateau tangue, les hommes tremblent, tout vacille dans ce monde chaotique, Saïgon tombe.



Au coucher du soleil, c'est la fin. « Oui, j'ai revu Willsdorff ! » et je peux retrouver ma solitude. « Nous rentrons… Et voici que la peur me dit : "ha ! ha ! A nous deux maintenant." » Fin du dernier prétexte, il n'y a plus d'échappatoire, je me retrouve seul, avec moi-même. On arrête de se mentir.



Merci beaucoup Aléatoire pour cette proposition de lecture, j'ai beaucoup apprécié une fois encore l'écriture de Schoendoerffer. J'ai trouvé ce roman passionnant, un peu de Typhon de Conrad, et un rappel de L'adieu au roi, ce dernier peut-être plus flamboyant que le Crabe Tambour. Et cerise sur la gâteau, je sais enfin ce que veux dire Crabe Tambour.
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L'adieu au roi

« La vie et la mort enlacées dans une copulation furieuse, répugnante. »



Avec ce titre, je ne dévoile rien en disant que dès le début on sait que cela va être dur et difficile. Et pourtant, la plume de Schoendoerffer a été très surprenante pour moi car il y a des rayons de soleils au travers de cette forêt étouffante et cette pluie qui tombe avec le bruit d'un tambour battant fort.



J'ai vu des horreurs être commises dans cette folie de Bornéo où des étrangers s'affrontaient pour des idées qui n'avaient rien d'idéaux, et au milieu un Roi avait compris peut-être les Muruts, ces Comanches, ils les aimaient et voulait privilégier la vie ancestrale. Mais il était irlandais, déserteur de surcroît dans un monde britannique, et les blancs ont la rancune tenace. Pourtant Fergusson, l'intraitable, avait une sentimentalité cachée et peut-être qu'il... « Je suis une bête que l'on ne tue pas facilement » avait dit Learoyd.



Mais le narrateur, chien fou de jeunesse, a sa manière va entrer dans la terre des Génies et malgré tout sera le traitre de l'amitié. Désarmé devant la mort et les horreurs commises dans tous les camps, il perdra pied.

C'est un roman époustouflant, grandiose par l'atmosphère admirablement rendue. On suffoque et pourtant la plume est légère. C'est admirablement écrit et je suis surprise par cette lecture. La guerre y est décrite avec précision tout autant que la nature environnante, les deux mondes se rejoignant dans une boue terrible. « La vie et la mort et la vie et la... Un embrasement tragique. La vie ! Comment ne pas être épouvanté ?... »

Les personnages sont campés avec brio et subtilité, on comprend à demi mot.



« La nuit est venue, je suis las de poursuivre le vent. »



Je n'ai pas envie d'en écrire plus car il me semble que ce roman a tellement de clés de lecture que d'une part je ne pourrais exprimer clairement tout ce qui a traversé mon esprit, mais en plus, il y a une liberté dans la forme et le fond, qui me semble devoir être respectée afin que chacun puisse le découvrir à sa manière.
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La 317e section

Quand on évoque la guerre d'Indochine (1946-1954), on pense souvent au Viêt-Nam, mais on a tendance à oublier que le conflit se déroulait aussi au Cambodge et au Laos.

Ce roman se passe dans la jungle laotienne, un an avant la fin du conflit. Une section, sous-division composée d'une quarantaine de 41 supplétifs (combattants recrutés parmi la population locale pour compléter l'armée régulière.) encadrée par quatre militaires français est confrontée, lors de sa progression dans la jungle, aux combattants du Viet-Minh.

Parmi eux il y Routier, Perrin, l'adjudant Willsdorff , un Alsacien qui a combattu du côté des Allemands, , Torrens, un sous-lieutenant de 22 ans, frais émoulu de Saint- Cyr, récemment arrivé .

Cette petit troupe, pendant 9 jours, le temps qui s'écoule entre le début du récit - 26 avril 1953 , 17h30 et sa fin 4 mai 1953, 13h – va devoir affronter tous les dangers : la guérilla , les mouches, les moustiques, les sangsues , la dysenterie, l'inhospitalité de la forêt tropicale...

Au fil des heures, des jours, les hommes meurent, d'autres sont grièvement blessés mais Torrens refusent de les abandonner, et la colonne reprend, à chaque fois, sa marche, inexorable, chaque fois un peu plus ralentie par le transport des blessés agonisants.

Roman de guerre sans concession. En épigraphe, Pierre Schoendoerffer a inscrit « Tout ressemblance avec des personnages vivants serait purement fortuite car les hommes qui ont inspiré cette histoire sont morts ». A la fin du récit, on apprend que le seul rescapé l'adjudant (devenu chef, entre temps) Willsdorff, en décembre 1960, blessé grièvement dans le djebel Amour (partie centrale de l'Algérie) ne survivra pas.

Roman de guerre , certes, réaliste ,implacable , mais empreint d'humanité, de fraternité, d'amitié. L'auteur a puisé dans ses propres souvenirs pour nous livrer ce récit attachant, qui témoigne de ce que fut cet enfer.

Des touches de poésie pour adoucir les atrocités ...



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La 317e section

Solitude et pudeur. Détresse. Mots crus et "techniques" du quotidien soldatesque. Vaine attente de la mort. Murmures de la jungle. Crépitements des fusils-mitrailleurs et soubresauts des mortiers...



1965 : surgit à la fois ce témoignage vibrant ET une oeuvre romanesque, profondément universelle.



L'adaptation cinématographique qui s'ensuivit (réalisée par l'écrivain) fut une même complète réussite artistique.



Oeuvre existentialiste (même sans le dire), à fonction cathartique et "carburant" empathique... Un livre fondateur, sobrement descriptif... et pour tout dire inoubliable ! (pour moi, découvert à quinze ans sur les bords de Creuse, je crois...).



Pas bien loin des valeurs éthiques d'Antoine de SAINT-EXUPERY dans son "Pilote de guerre" [1942].



Pas loin non plus du ton dégagé de "Un balcon en forêt" [1958] de Julien GRACQ, au même "saltus" et à l'ambiance presque similaire... Forêt ardennaise, jungle vietnamienne... Crépuscule s'étirant peu à peu autour d'un ilôt humain qui se sait condamné...



Avec ces lueurs de "fin d'un monde" annonçant celles, tout aussi émeraudes, de l' "Aguirre, la colère de Dieu" de Werner HERZOG [1972]...



Souvenirs noirs des singes hurleurs au-dessus du fleuve du "Heart of Darkness" ["Au coeur des Ténèbres", 1899] de Joseph CONRAD...



" Est-ce ainsi que les hommes vivent (et trop souvent meurent) ? "



Une oeuvre littéraire, une vraie... car votre langue, Pierre SCHOENDOERFFER, à la fois sobre et inspirée, sait aller à l'essentiel de chaque instant précaire ainsi vécu : elle ne se démodera point.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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L'adieu au roi

Terrible récit que celui de Learoyd, le soldat devenu roi d'une peuplade sauvage dans la jungle de Bornéo.

C'est toujours une histoire de militaires avec Schoendoerffer ; elle se termine mal, avec le récit hallucinant de l'extermination des Japonais dominés par la nature et la fureur de Learoyd.

L'écriture est âpre et les formules sont frappantes. Un chef d'oeuvre.
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L'adieu au roi

Nous sommes en 1942 à Bornéo. L’île est occupée par les Japonais.

Les alliés parachutent un capitaine (le narrateur) et son adjoint pour établir le contact avec les populations qui vivent au cœur de la jungle.

Leur but ? Les convaincre de se battre contre les Japonais.

Mais les tribus rencontrées ont un roi : Learoyd un Irlandais rescapé d’un naufrage.



En lisant le quatrième de couverture, je pensais aux films “L’Homme qui voulut être roi” et “Apocalypse Now” mais la plume de Pierre Schoendoerffer porte le récit vers de plus hauts sommets et surtout de profonds abîmes.



La nature, la forêt est omniprésente et proprement inhumaine :



> La matrice du monde. La vie originelle qui engendre la mort, l’ovulation, la fécondation, l’éclosion, la fermentation perpétuelles. Un fouillis de lianes juteuses de sève, de feuilles baveuses, d’écorces gluantes, de tentacules caoutchouteuses hérissées d’épines. Un air chaud et fiévreux, verdâtre, saturé d’odeurs qui soulèvent le cœur, croupissant comme une eau morte sous la chappe des grands arbres pétrifiés. La vie et la mort enlacées dans une copulation furieuse, répugnante. La vie et la mort et la vie et la… Un embrassement tragique. La Vie ! Comment ne pas être épouvanté ?…



Le récit est un récit de guerre, de trahison, d’amitié, de mort, de moiteur, d’obscurité, d’insectes qui vous dévorent.

C’est glauque, parfois d’une violence inouïe.



Les combats se sont engagés avec les Japonais. Devant les forces alliées, ils ont choisi de fuir vers la forêt.

S’ensuit une lente agonie. Coupés de leur armée, ils sont à la merci des combattants indigènes.

On se bat jusqu’à la mort. La mort est presque toujours une délivrance.



Je me suis fait la réflexion à postériori : le mot, le concept de reddition n’est jamais prononcé ni pensé.

Personne ne pense à jeter l’éponge. Jamais de « A quoi bon ». La seule porte de sortie est le suicide et certainement pas la gloire.

On ne renonce pas même quand on n’est plus un homme mais une bête.



« Apocalypse Now » se termine avec les mots du colonel Kurtz : « L’horreur ».

Mais ici, elle sous-tend tout le récit :



> Les yeux du Japonais restaient ouverts ; l’horreur y était toujours, mais la vie, plus effrayante, était partie.



« la vie, plus effrayante que l’horreur » tout est là !



Il pleut tout le temps ou presque, la moiteur est omniprésente. Le ciel est souvent sombre, lourd et chargé.

Il y a parfois des moments de clarté comme des trouées dans la forêt. Des moments de camaraderie, de complicité, de contemplation. Le roman tourne principalement autour du narrateur et de Learoyd mais les personnages secondaires sont très réussis.

Je pense particulièrement à Fergusson le supérieur du capitaine. Il cache un secret une sorte de communion avec Learoyd.

Il veut ou semble vouloir pourtant sa fin.



Learoyd sera trahi, défait



> Roi du vent et de la pluie, tu n’as pas laissé sur cette terre de trace plus profonde que l’empreinte de tes pas.



Ce livre reste un chef-d’œuvre. Une plongée dans l’âme humaine



> …Je me suis fait peur parfois… Il ne faut pas descendre trop profond dans la nuit de soi-même, il ne faut pas plonger dans les eaux troubles du marais maudit : les monstres sont là… dessous, immobiles. Il ne faut pas !



Un chef-d’œuvre.



C’est Deidre qui m’a donné envie de lire ce roman
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La 317e section

Guerre d'Indochine, Laos, 1954 avant la chute de Diên Biên Phu.

Après « L'adieu au roi », il me fallait lire ce roman.

Pierre Schoendoerffer a participé à la guerre d'Indochine. Il livre ici un récit encore plus personnel.



Pendant moins de dix jours, on suit la 317ᵉ section composée d'une quarantaine d'hommes de troupe locaux et de quatre Français.

Des 41 soldats locaux, les “supplétifs”, on ne découvrira que quelques-uns.

Le roman se focalise surtout sur les quatre Français.

Il y a surtout, le sous-officier Torrens que l'on devine novice.

Et Willsdorff qui a déjà fait la guerre, la seconde guerre mondiale mais avec les Allemands (il est Alsacien).

La troupe va tenter de rallier une position sûre.

Ils sont poursuivis par le Viet-minh.



Ils sont surtout cernés par la Jungle.

L'humidité permanente qui rend tout vrai repos impossible, aggrave les blessures, exténue les hommes est littéralement une force hostile, une ennemie.

Il pleut, le ciel n'est que rarement dégagé. Les sangsues s'accrochent à la peau.

La boue est omniprésente.



La troupe tente bien un coup contre le Viet-Minh. Mais très vite, c'est la fuite à travers la Jungle avec les blessés, les morts. Pas de fin heureuse. le roman commence par ces mots :



« Toute ressemblance avec des personnages vivants serait purement fortuite, car les hommes qui ont inspiré cette histoire sont morts »



Le récit est sobre. le verbe direct. Il y a entre deux marches quelques moments de dialogues, de découvertes mutuelles.

Un respect mutuel qui se construit sous le feu.

Une camaraderie.



La mort est omniprésente. Elle emporte en un clin d'oeil ou après de terribles souffrances, dans le feu de l'action ou pendant la nuit…

Il est une phrase qui revient souvent « Vive la mort ! »



Pierre Schoendoerffer livre un témoignage de première main sur la Guerre.

Atroce, Absurde, Violente.

Pas de place pour l'absurde héroïsme hollywoodien : tout se paye et au prix fort.
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La guerre dans les yeux

Un roman-témoignage, où deux journalistes de deux générations différentes partagent leurs vécues. On en sera plus sur Pierre Schoendoerffer que Patrick Forestier qui sont tous les deux reporter de guerres, journalistes, écrivains et réalisateurs.



À travers ce livre, ils nous racontent leur parcours qui les a amenés à devenir reporter. On apprend également toutes les horreurs commises par l'armée française dans ses guerres : Indochine, Algérie, Afghanistan... comme celles également commises par les autres pays agresseurs, ou des dictatures sur leurs propres citoyens. Sans oublier la condition de la femme où leur existence est très difficile, faute de droits, d'égalité...Un éternel schéma de stupides violences qui ne s'arrêtent jamais.



Par contre, j'ai trouvé que la fin du livre se terminait abruptement... ce qui est dommage, car ça se lisait bien.

Et ce qui est bien, sont les chapitres courts, qui permettent de vite faire une pause. :)
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Le crabe tambour



N°562 – Mars 2012



LE CRABE-TAMBOUR – Un film de Pierre Shœndœrffer [1977]



Le 14 mars 2012, Pierre Shœndœrffer nous quittait à l'âge de 83 ans. La République et l'armée ont rendu un hommage solennel aux Invalides, en présence du Premier ministre et du ministre de la culture à celui qui s'était engagé dans le service cinématographique des armées en Indochine jusqu'à la défaite de Diên Biên Phu. Il avait continué sa vie en tant que photographe de presse, cinéaste et romancier, se situant dans la lignée prestigieuse des écrivains de marine.

C'est l'occasion d'évoquer non pas son œuvre toute entière, d'autres le feront mieux que moi, mais un film en particulier, considéré comme son chef-d'œuvre. J'en avais gardé, lors de sa sortie, un souvenir précis non seulement parce qu'il était servi par des acteurs prestigieux (Jean Rochefort – César 1978 du meilleur acteur, Jacques Dufilho – César 1978 du meilleur second rôle) mais aussi à cause des somptueuses prises de vue en mer (César 1978 de la meilleure photographie), le vieux navire qui geint de toutes ses membrures, les vagues qui se brisent sur la coque, l'étrave qui fend la tempête dans le brouillard et la haute mer...

L'histoire tout d'abord. Elle est suggérée par un roman éponyme de Shœndœrffer paru chez Grasset (Grand prix du roman de l'Académie Française), inspiré par la vie du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume. Il retrace la dernière mission d'un capitaine de vaisseau, homme austère, dévoré par un cancer, (Jean Rochefort dit « le vieux ») qui reprend un commandement à la mer sur l'escorteur d'escadre « Jauréguiberry » dont c'est le dernier voyage avant sa réforme définitive. Il s'agit d'assurer une mission de surveillance et d'assistance aux chalutiers français pêchant sur les bancs de Terre-Neuve.

Pourtant c'est un peu plus que cela, c'est un retour dans le passé puisque « le vieux » veut revoir une dernière fois son ami et compagnon d'armes, l'ancien lieutenant de vaisseau Willsdorff, dit « le crabe-tambour » (Jacques Perrin) devenu capitaine de chalutier dans ce Grand Nord désolé, fuyant ainsi l'espère humaine avec, comme toujours, un chat noir sur l'épaule. C'est Pierre (Claude Rich), le médecin du bord, qui en a parlé le premier sur la passerelle « Vous connaissez Willsdorff ?». Lui était son ami en Indochine et souhaite le revoir une dernière fois. C'est la vraie raison de son rengagement et de sa présence à bord. Après la défaite française, il est resté là-bas pour soigner ses anciens ennemis. Il a pourtant été expulsé du Viet-Nam. Le commandant, habile manœuvrier, confie au médecin son corps meurtri par la maladie mais aussi son âme tourmentée d'homme « déjà mort » en l'invitant chaque jour à sa table. Il est évidemment question de Willsdorff, ce mythique soldat perdu qu'ils ont connu séparément. Pourtant, cette rencontre n'aura lieu qu'en filigrane, avec une grande économie de mots, comme si, malgré son ultime démarche, le commandant ne pouvait plus parler à cet ami, comme si c'était trop tard, comme s'il n'avait plus rien de commun avec lui, comme s'ils n'étaient plus l'un pour l'autre que deux fantômes. Cette idée est suggérée dans la scène du transfert du courrier où les deux bâtiments se côtoient, une trace sur l'écran radar, la radio qui grésille, rien que quelques mots convenus trop lourds de passé, un salut de sirène, une page qui se tourne, définitivement ! « Adieu » ne cesse de répéter Willsdorff, « Aperçu » fait simplement répondre le commandant par le timonier. Seul Pierre échangera quelques mots amicaux et complices avec Willsdorff et le chalutier s'éloignera.



Cette quête est alimentée en flash-back par des évocations de gens qui l'ont également connu, le commandant puis Pierre, le narrateur de ce récit, mais aussi le chef mécanicien, dit « le chef », alcoolique et catholique pratiquant (Jacques Dufilho) et ses histoires loufoques du pays bigouden, chacun apportant témoignages et souvenirs de cet homme hors du commun ayant combattu en Indochine. Ils évoquent, chacun à leur manière et avec des anecdotes, le parcours militaire de cet officier fidèle à son engagement et à lui-même, à son sens de l'honneur, qui est exclu de l'armée, jugé pour désobéissance et rébellion. (« une histoire de mer et de discipline poussée jusqu'à l'absurde ») Cela sonne comme un hommage, comme un remerciement à quelqu'un qui a refusé la compromission face à un choix.



Dans ce film il y aussi un questionnement chrétien et même profondément humain qui m'interpelle, même s'il passe quelque peu au second plan. C'est celui qui est évoqué par « La parabole des talents », texte de l'Évangile qui invite chaque homme à s'interroger sur le sens de son passage sur terre et sur l'usage qu'il a fait des facultés qu'il a reçues à sa naissance, sur la fidélité aussi. « Qu'as-tu fait de ton talent ? », « Celui qui ne fait pas fructifier ce qu'il a reçu du Seigneur sera jeté dans les ténèbres extérieurs », rappelle « le chef ». C'est aussi l'occasion pour l'auteur d'asséner des aphorismes : « Qui êtes-vous pour le juger ? » de rappeler que le choix de l'homme «  n'est pas forcément entre le bien et le mal, mais entre un bien et un autre bien ».



Le nom même de Pierre Shœndœrffer évoque des films devenus mythiques qu'il a réalisés « La 317° section » (1964), « L'honneur d'un capitaine » (1982) qui s'interrogent tous sur les guerres coloniales françaises, sur les militaires eux-mêmes Plus que « Ramutcho »(1958) et « Pêcheurs d'Islande »(1959) qui sont des adaptations des romans de Pierre Loti et qui ne rencontrèrent guère le succès, Pierre Shœndœrffer s'attacha toujours à évoquer l'aventure humaine, témoin « La passe du diable » (1956) qui est une adaptation du roman de son ami Joseph Kessel mais aussi la dure réalité de la guerre, sur les questions qu'elles posent, les personnalités qu'elles révèlent [ « Diên Biên Phu »(1992)]. C'est que les personnages de ces films s'inspirent tous d'hommes ayant réellement existé, témoignent de leur parcours personnel, de leurs questionnements intimes sur leur mission, sur leur vie. Chacun à sa manière, ils ont nourri l'œuvre de Shœndœrffer.



C'est pour moi un film émouvant. Il ne s' agit pas ici de polémiquer sur la guerre mais de porter un regard, mais pas un jugement, sur les hommes de tout grade qui l'ont faite, de l'engagement de ces soldats perdus, de leur courage, de leur abnégation, de leur obligation d'obéir aux ordres face à leur conscience, valeurs aujourd'hui contestées, et même regardées comme désuètes dans une société sans boussole. L'auteur porte témoignage de ces conflits décriés, volontairement oubliés et parfois même injustement rejetés par la communauté nationale, de ces soldats oubliés.



© Hervé GAUTIER - Mars 2012.

http://hervegautier.e-monsite.com 
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Le crabe tambour

Un grand roman de marine, celle de la guerre d'Indochine et celle des pêcheurs du grand nord. Des vies de marins faites de courage, d'honneur, de sens du respect, de l'amitié et du devoir. On découvre tout au long du roman un monde rude mais attachant, que l'on sent en même temps disparaitre pour un plus moderne moins coloré. J'ai beaucoup aimé les personnages et l'ambiance du récit, et attends avec impatience l'occasion de voir le film qui en a été tiré.
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L'adieu au roi

Un roman très fort, qui nous plonge au coeur de la cruauté, de l'horreur et de l'absurdité de la guerre au travers d'un récit prenant, original, mais finalement totalement anecdotique au regard de son contexte, la fin de la seconde guerre mondiale dans le Pacifique.



L'écriture de Pierre Schoendoerffer est puissante et colorée, et sert magnifiquement cette histoire puissante et dérisoire tout à la fois, et son décor grandiose, la jungle de Bornéo. Les personnages, au premier comme au second rôle, sont attachants et solidement posés, mais leur destin est scellé dès la première page, comme pour une tragédie grecque.



J'ai vu et aimé les films de Schoendoerffer, ce qui m'avait pour le moment éloigné de ses romans puisque ce sont les mêmes récits. Au vu de la qualité de son écriture, c'est une erreur, que je ne vais pas manquer de réparer.
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Le crabe tambour

Je crois que le souhait obscur des hommes est moins d'être libre que d'être inspiré... Et lorsque cette inspiration s'envole, lorsque ce qui l'a rendue possible a disparu, c'est la peur qui prend le relais, la peur de soi, la peur du vide, la peur de l'ombre en soi. Alors, que faire d'autre que rentrer dans le rang ? Que faire d'autre que contempler, derrière soi, les fragments de ce qui fut (le rêve, l'aventure, la vie) et ne reviendra pas ?

Après un long séjour au Vietnam, un médecin militaire reprend du service sur un aviso à destination du grand Nord, pour une mission d'assistance aux Terre-Neuvas. A mesure que la nuit polaire avale le navire, confidences et souvenirs déroulent un passé tumultueux marqué par la guerre d'Indochine, les combats, la camaraderie, l'amour d'un pays irrémédiablement perdu. Un passé sur lequel règne en maître le lieutenant Willsdorff, l'ami déçu, le héros de toujours - le désormais légendaire Crabe-tambour et son incontournable chat noir dont chacun a entendu parler à bord, que certains ont connu. N'est-ce pas pour lui, d'ailleurs, que le capitaine dévoré d'un cancer a réuni ses dernières forces pour un dernier voyage ?



Le Crabe-tambour est de ces très beaux romans de mer où la splendeur dangereuse des océans met en relief la fragile condition des hommes, le jeu complexe de forces contraires qui les unissent, les tendent et les entraînent vers ailleurs, ou plus loin. La réflexion sur sur les faiblesses de la nature humaine opposées au sens du devoir, la nostalgie crépusculaire et l'amertume lucide qui sous-tendent tout le roman, m'ont fortement fait penser à Conrad (dont un volume, d'ailleurs, apparaît dès les premières pages). Un Conrad épuré, plus moderne, d'une lecture plus facile mais non moins belle, et qui dit avec puissance, avec sensibilité un monde aujourd'hui trop souvent résumé à quelques clichés.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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La 317e section

Toute sa vie Pierre Schoendoerffer fut marqué par la Guerre d'Indochine à laquelle il participa, en tant que sous-officier cameraman, jusqu'à la défaite finale, à Dien Bien Phu. Ensuite il écrivit des romans, réalisa des films de fiction et documentaires qui peuvent, pour la plupart, être perçus comme une longue catharsis de cette guerre.

La 317eme section, certainement son oeuvre la plus connue, et peut-être la plus intense, offre un concentré de réalisme militaire (sans aucun glamour, ni musique triomphale comme Hollywood en a tant déversé sur les écrans).



Voici plus d'une trentaine d'années, j'avais vu et été marqué par le film que Schoendoerffer avait tiré de son propre roman, marqué par ses souvenirs de survivant de cette guerre.

Je viens enfin de lire La 317eme section. le roman est aussi intense, nerveux, condensé dans le temps (à peine quelques jours) que le film. Une section est dans l'armée française composée d'une quarantaine de soldats. Encadrée par un sous-officier, Willsdorff, revenu de tout, pragmatique car habitué au pire -il a fait la Seconde Guerre mondiale sur le front russe du côté des Allemands- qui se confronte à un tout jeune lieutenant, cette section, encerclée de plus en plus près par l'ennemi, va donc, dans une longue marche inutile, épuisante, tragique, s'acheminer vers son destin : la mort.

Ce roman est une tragédie.

Le plus étonnant dans cette histoire virile, âpre, meurtrière et absurde sont les moments presque poétiques qu'offrent certaines descriptions de la jungle qui cerne et oppresse tout autant que le Vietminh. La beauté peut surgir partout, même dans les endroits et aux moments les plus inattendus. Comme une espérance dans la noirceur de la guerre.



Alors du roman ou du film, lequel est le meilleur ?

Les deux, mon capitaine.
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L'adieu au roi

Au début du siècle, Kipling nous avait conté l'histoire de L'homme qui voulut être roi, où l'on voit l'orgueil construire puis détruire un homme (dont le rôle fut ensuite magistralement interprété par Sean Connery).

L'Adieu au Roi se construit sur une base assez similaire : un déserteur, seul rescapé de son unité, trouve refuge en 1942 dans la jungle de Bornéo où il s'impose comme chef ("roi") de tribus primitives. Peu à peu, son orgueil confine à la folie, mais la guerre lui offre un rôle à la mesure de sa déraison.

Roman sur la destinée individuelle et la liberté, L'adieu au roi est aussi un roman coup de poing sur les horreurs de la guerre, la manière dont celle-ci broie nos idéaux et réveille les monstres qui demeurent en l'homme. C'est aussi un hymne magnifique à la jungle, grouillante de vie, dans laquelle il est si difficile de vivre.

Je connaissais l'immense réalisateur Schoendorffer, je suis heureux d'avoir découvert qu'il était aussi un grand écrivain.
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L'adieu au roi

Commençant par ces mots, j'ai tout de suite su que L'Adieu au roi, de Pierre Schoendoerffer, serait une lecture marquante.



Au fin fond des forêts de Bornéo, en 1942, un sergent fou se prend pour un roi.

Roi de peu, d'une maigre bande d'autochtones qu'il nomme les commanches.

Fou de peur, de cette jungle poisseuse et visqueuse, et de l'abîme que cache ses yeux gris.

Au fin fond de cette jungle, en 1945, un capitaine anglais des forces spéciales est chargé d'entrer en contact avec les indigènes pour préparer la reconquête par la force de ce territoire occupé par les japonais.

Il va se lier au roi fou pour accomplir cette sanglante tâche.



L'Adieu au roi est avant tout le récit d'une agonie. Celle de l'armée japonaise à Bornéo, qui sera méticuleusement massacrée. La guerre dans toute son horreur et sa déshumanisation, pendant que d'autres se réjouissent.

L'agonie du sens également, et de l'humanité, quand la fureur du roi fou prend le pas sur toute forme de raison.

L'agonie de la loyauté, enfin, quand la trahison s'avère la seule issue possible de cette fuite éperdue en avant.



L'Adieu au roi est un texte d'une force incommensurable. Évoquant tour à tour la grandeur et la décadence de l'humanité dans une danse macabre, beaucoup de ses passages frappent fort.

Sondant les abîmes de la nature humaine, retranchant le lecteur dans son rôle de témoin impuissant d'une déchéance, il interroge sur les moyens employés pour parvenir à ses fins.

Absolument bouleversant du début à la fin, l'Adieu au roi est sans nul doute de ces textes qui interrogent.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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La 317e section

On a donc à faire à une histoire en pleine débâcle française en Indochine. Au Laos la 317ème Section quitte son avant-poste dans la jungle pour regagner Tao Tsaï à pied alors que le Viêt Minh envahit la région.



La 317èm section est commandée par le jeune sous-lieutenant Torrens qui vient tout juste de sortir de formation à Saint-Cyr. Il est secondé par l’adjudant Willsdorff, vieux routier et vétéran de la Seconde Guerre mondiale, dans la Wehrmacht. Les sergents Roudier, Perrin et Ba Kut complètent l’encadrement. La fuite de la section est ponctuée d’embuscades et de morts. L’inexpérience et la bonne volonté de Torrens sont sans cesse confrontées au pragmatisme et aux efficaces réflexes de guerre de Willsdorff, mais dans la compréhension et le respect. En fait il y a assez peu de combats dans ce livre, c’est surtout une galère apocalyptique d’une poignée d’hommes dans une jungle étouffante en territoire ennemi et sans moyen.



Le récit est bien écrit, très prenant et très rythmé. Les chapitres sont courts et s’enchaînent bien. Cela permet aussi une lecture par petite tranche, dans les transports par exemple. Les paysages sont très bien d’écrit, même si l’auteur ne s’y éternise pas « à la Tolkien ». J’ai beaucoup aimé l’ambiance, le côté crépusculaire façon Apocalypse Now de cette histoire. On a l’impression de lire un récit biographique ou autobiographique tellement c’est prenant.



Il y a une ellipse de 5 jours entre les deux derniers chapitres. Le dernier justement nous présente des personnages au bout du rouleau. Affamés et usés par la maladie, ils ressemblent plus à des zombies qu’autre chose. Alors que je les pensais sortis d’affaire, ils tombent dans une dernière embuscade qui m’a littéralement fauchée tant je ne m’y attendais pas. C’est ce dernier chapitre qui achève d’en faire une grande histoire et un récit vraiment sombre d’une guerre totalement absurde.



Au rayon des défauts, il n’y a pas grand-chose. J’ai eu du mal avec la transcription de l’accent alsacien germanophone de Willsdorff ou les « d » sont remplacé pas des « t ». Ca donne : « Pourquoi pas crever tous ensemble sur cette putain te piste ».



Ensuite, ce qui pourrait choquer dans un livre écrit à notre époque, c’est la transcription des propos des personnages laotiens dans leur français limité qui passerait pour caricatural et moqueur, même si replacer dans le contexte de l’époque ça marche bien dans le livre. Si ajoute le côté paternaliste des personnages français envers les Laotiens qui reflète malheureusement assez bien l’état d’esprit de l’époque.



Donc en préparant cette chronique j’ai découvert un film que je vais me regarder très prochainement, mais aussi un autre livre de l’auteur, qui m’a l’air d’avoir inspiré Apocalypse Now et d’avoir le même genre d’ambiance crépusculaire : L’Adieu au Roi. Donc voilà si vous aimez ce genre d’ambiance, si vous aimez les récits très immersifs je vous recommande franchement la lecture de la 317ème Section.
Lien : https://blogconstellations.h..
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Là-haut

Certaines lectures doivent se mériter : il faut alors accepter d'aller plus lentement, de se laisser mener on ne sais où, de s'accrocher à un texte parfois confus ou difficile. Là-haut est de celles-là.

La narratrice tente de faire le portrait d'un homme disparu. Par témoignages successifs, elle éclaire différente facettes d'une personnalité unique et complexe, et ce n'est que dans la seconde moitié du roman que la lumière se fait. Il y a un peu d'impressionnisme dans cette approche du mystère humain. Paru en 1981, le style du livre est aussi fortement marqué par les années 70 ; homme de cinéma, Schoendoerffer nous propose des plans successifs très visuels, qui nous renvoient immanquablement à certains films de cette époque.

La guerre d'Indochine, puis celle du Vietnam, servent de cadre à ce beau roman dans lequel l'auteur interroge son thème favori : la persistance de l'individu et du libre-arbitre dans un contexte de guerre où le soldat semble pourtant devoir s'effacer au nom du collectif.
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