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Citations de Pierrette Fleutiaux (69)


Pierrette Fleutiaux
Sa peau me répondait, je posais ma tête sur son ventre et il me semblait me coucher sur un sol ravagé par les obus et exhalant des années après la même intolérable détresse
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Pierrette Fleutiaux
Phil est ainsi. L'ouragan passe près de lui, mais il n'entend qu'un froissement léger, et l'ouragan, ignoré, méprisé, devient ce froissement léger.
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Dan surgit partout dans l'espace de ma mémoire, pour conjurer l'angoisse et m'aider à y échapper
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Pierrette Fleutiaux
Toujours je pense que mon frère dans sa tête avait avancé seul jusqu'au bout du poème: De l'autre côté de la vitre, je vis comme les planètes s'assemblaient, comme les feuilles elles-mêmes tournoyant dans le vent. Je vis comme la nuit venait, venait à grandes enjambées comme la couleur des lourds sapins-ciguë. Je pris peur et je me souvins du cri des paons.
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Pierrette Fleutiaux
Dan et moi dédaignions ces jouets. Nous avions notre grotte, notre grenier, le pré avec sa mare et son fossé, la pelouse, les livres qui étaient partout dans la maison, les fragments énigmatiques de conversations entre nos parents, entre notre père et Minor, les paroles qui tombaient de Monsieur Raymond, nos imaginations.
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Pierrette Fleutiaux
Nous nous sommes enfoncés très loin vers le coeur du sommeil, au-delà des insomnies, au-delà des rêves, là où le sommeil n'est plus sommeil, mais sa source même, veille intense, si intense qu'aucun être ne peut la soutenir, qu'il ne peut l'approcher que dans l'endormissement le plus profond.
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Pierrette Fleutiaux
Au bas de la falaise raide de l'escalier, la plus grande métropole du monde, étendue comme une eau noire et dormante, ne dormant qu'en surface........ dans le silence crevaient des bulles ça et là, comme les reprises d'air d'un dormeur immergé dans les profondeurs, roulant dans les vagues de ses gestations secrètes, d'une métropole à l'autre, sous l'immense masse humaine de notre planète. Etait-ce celui-là que nous avions peur d'éveiller?
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La compassion s'est noyée au fond du regard vert et à la place j'ai vu monter, comme un poison redoutable du fond de cette eau, une méfiance, une rage, et je savais que cet afflux noir n'était pas pour moi, sinon je me serais arrachée de ses genoux et jetée dehors, vers le fond de notre pré, les collines, la route, n'importe où pour disparaître d'un monde où ma mère aurait eu cette méfiance et cette rage pour moi.
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Images anciennes.
Ces images devaient être là à mon insu, flottant par dizaines dans les fonds de l'esprit, inutilisées, et maintenant, saisissant l'occasion, elles se présentent devant moi, exigent d'être regardées, mais attention, sans aucune solennité, la plupart venues sans leur légende explicative, sans leur date ni leur origine, ni le nom du peintre ou de l'école de peinture, des sans-papiers en somme, se chevauchant les unes les autres, très cavalièrement.
(p.60-61)
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Quant aux violettes, c'est son coeur secret qu'il a confié à leurs modestes pétales. Il a toujours été un peu fleur bleue.
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La belle excuse.
Ceci, concernant Anne : quand elle croise une mendiante accroupie dans ses jupes sur le trottoir, elle pense à Destiny. quand elle entend à la radio l'effroyable odyssée d'un navire de migrants en perdition, elle pense à Destiny. Quand elle apprend que les subventions aux associations caritatives vont être réduites, elle pense Destiny. Quand elle regarde à la télévision un documentaire sur les Restaurants du coeur, elle pense à Destiny.
Destiny est le nom d'un flux de pensées qui circulent sans arrêt dans le cerveau, ce flux n'est pas le seul, il en rencontre d'autres, entre en interaction avec eux, s'en sépare, reprend son cours, c'est la vie d'un cerveau, tel qu'il cahote aujourd'hui dans les rues de nos villes.
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Les migrants sont capables d’exploits qui relèvent du miracle. C’est dans le grand livre des migrants que se trouvent les miracles d’aujourd’hui.
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À l'une de mes visites, j'ai remarqué une chose. C'est étrange, ces changements, ils sont là depuis longtemps, on ne les voit pas tout de suite, on continue avec l'image ancienne, on est en retard.
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C'est dans le grand livre des migrants que se trouvent les miracles aujourd'hui.
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Rien d'éteint, dans les yeux de Destiny et de son mari Victor. Ce qui y brille, il lui faudra plusieurs heures avant de réussir à l'identifier, il lui faudra contourner des amas de clichés et de préjugés pour arriver à cette simple certitude : ce qui brillait dans leurs yeux, c'était le bonheur anticipé de deux parents devant la joie de leurs enfants. Cela, rien de plus.
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La multitude d'Anne : toutes les entités qu'elle abrite, floues, trouées, se déformant au moindre choc, la personne qu'elle n'est pas, qu'elle pourrait être, voudrait être, ne voudrait pas être, ne sait être, croît être, et d'autres venues du dehors, une foule vaguante, pas plus sans doute que chez quiconque. ou plus peut-être, comment savoir.
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Le malade peut à peine parler mais la voix de la maladie est triomphante, elle étale avec une impudeur effroyable ses enflures et ses crevasses, de lionnes mendiants de Bosch sont pitoyables, mais grossis par la loupe, les hommes disparaissent. il ne reste plus que la maladie, la radieuse, exubérante maladie.
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Attirer le regard.
L'expression est si banale, mais si l'on pense que le regard attiré a sa source dans des yeux, que ces yeux sont comme des lacs dans une tête, que la tête elle-même est comme un sommet sur un corps, que ce corps d'où s'élance le regard peut se mouvoir, prendre des trajectoires, on comprendra la force que peut révéler cette attraction exercée sur les regards : une force à déplacer les montagnes.
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Alors je me demande lequel, de l'avenir ou du passé, influe l'un sur l'autre, si le temps n'est pas plutôt une immense étendue plate couverte de fils se rejoignant en tous sens, si tous ceux qui veulent chercher une histoire ne font pas que s'y empêtrer, tirant au hasard dans leurs mouvements une figure toute aussi bien qu'une autre.
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quand nous nous sommes connues nous parlions de nos enfants et nos amours. Un jour nous nous sommes aperçues que nous parlions de nos parents. Plus ils s'enfonçaient dans le dédale de la vieillesse, plus nos conversations se multipliaient
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