Un très très gros roman (près de mille pages pour le Folio) lu il y a une vingtaine d'années. Je ne me souviens pas du détail de ses péripéties, en dehors du fait qu'il aborde le sujet controversé des amours entre un frère et une sœur. Et pourtant je m'en souviens encore aujourd'hui comme l'une des lectures qui m'a le plus marquée. Les plus de 900 pages furent avalées en un temps record, l'esprit dans un état constant d'exaltation fiévreuse... J'avais constamment l'impression de "toucher" des choses pourtant indicibles. Evidemment ce que j'en dis ne garantit aucunement que vous tirerez de sa lecture un effet semblable mais l'expérience vaut peut-être la peine d'être tentée...
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Que peut-on ajouter à ces quelques 900 pages d'écriture?
Qu'il est difficile de faire la critique d'un tel déferlement de mots, de phrases, d'images, de sensations, d'émotions, de silence, de dits et de non-dits.
Le secret est au coeur de la vie d'Estelle et de son frère Dan. Dans la maison 5 personnes: un homme, deux femmes, deux enfants liés entre eux de façon étrange. Nicole, la mère rêve d'être danseuse étoile. Tiresia la femme voilée est pianiste- ou l'a été plutôt- le père est là, comme effacé , inutile, empêché. Il y aura aussi les Voisin et leur fils Adrien, le Docteur Minus et puis bien plus tard Yves, le mari ( Poison Ivy) , les soeurs du Couvent et Phil, et sa fille Eliane.
Il m'a été impossible, malgré la lourdeur du roman, de ne pas être entraînée dans cette logorrhée , les chapitres courts imposent un rythme m'a aidée à mener à bien cette découverte. Car c'en est une!
Merci à l'amie qui me l'a prêté.
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Abandonné, malgré une écriture et un style exceptionnels,mais beaucoup de longueurs et actuellement je ne suis pas en phase pour une telle lecture,à reprendre plus tard ,lorsque notre monde tournera à nouveau à l'endroit et que le calme sera revenu.
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Le malade peut à peine parler mais la voix de la maladie est triomphante, elle étale avec une impudeur effroyable ses enflures et ses crevasses, de lionnes mendiants de Bosch sont pitoyables, mais grossis par la loupe, les hommes disparaissent. il ne reste plus que la maladie, la radieuse, exubérante maladie.
Attirer le regard.
L'expression est si banale, mais si l'on pense que le regard attiré a sa source dans des yeux, que ces yeux sont comme des lacs dans une tête, que la tête elle-même est comme un sommet sur un corps, que ce corps d'où s'élance le regard peut se mouvoir, prendre des trajectoires, on comprendra la force que peut révéler cette attraction exercée sur les regards : une force à déplacer les montagnes.
La compassion s'est noyée au fond du regard vert et à la place j'ai vu monter, comme un poison redoutable du fond de cette eau, une méfiance, une rage, et je savais que cet afflux noir n'était pas pour moi, sinon je me serais arrachée de ses genoux et jetée dehors, vers le fond de notre pré, les collines, la route, n'importe où pour disparaître d'un monde où ma mère aurait eu cette méfiance et cette rage pour moi.
1 -Estelle reçoit des lettres
J'ai reçu deux réponses de Vlad.
Quelques mois plus tard j'ai écrit à Michael,et j'ai reçu deux réponses de lui aussi.
Ils étaient nos amis ,ils étaient vivants.
Je commence par leurs lettres ....pour m'encourager.
Vous comprendrez ,madame.
Alors je me demande lequel, de l'avenir ou du passé, influe l'un sur l'autre, si le temps n'est pas plutôt une immense étendue plate couverte de fils se rejoignant en tous sens, si tous ceux qui veulent chercher une histoire ne font pas que s'y empêtrer, tirant au hasard dans leurs mouvements une figure toute aussi bien qu'une autre.
Maison de la poésie (4 juin 2019) - Texte et Lecture de Alban Lefranc, extrait du Dictionnaire des mots parfaits (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution mai 2019).
Le Dictionnaire des mots parfaits :
Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S?adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent? parfaits.
Bien sûr, parfait, aucun mot ne l?est ? ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés.
Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d?écrivains à partager leurs mots préférés.
Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d?aujourd?hui nous ouvre ses ateliers secrets.
Auteurs : Nathalie Azoulai, Dominique Barbéris, Marcel Bénabou, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bordes, Lucile Bordes, Geneviève Brisac, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Pascal Commère, Seyhmus Dagtekin, Jacques Damade, François Debluë, Frédérique Deghelt, Jean-Michel Delacomptée, Jean-Philippe Domecq, Suzanne Doppelt, Max Dorra, Christian Doumet, Renaud Ego, Pierrette Fleutiaux, Hélène Frappat, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Frank Lanot, Bertrand Leclair, Alban Lefranc, Sylvie Lemonnier, Arrigo Lessana, Alain Leygonie, Jean-Pierre Martin, Nicolas Mathieu, Jérôme Meizoz, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Guillaume Poix, Didier Pourquery, Christophe Pradeau, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Pascale Roze, Jean-Baptiste de Seynes, François Taillandier, Yoann Thommerel, Laurence Werner David, Julie Wolkenstein, Valérie Zenatti
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