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Citations de Ray Bradbury (1324)


Le bonheur, c'est ça l'important. S'amuser, il n'y a que ça qui compte. Et pourtant je suis là à me répéter : Je ne suis pas heureux, je ne suis pas heureux.
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D’abord, on était en octobre, mois très spécial pour les petits garçons. Un mois très spécial, cela n’a rien d’exceptionnel, mais peut être en bon ou en mauvais, comme disent les bonnes gens. Septembre, par exemple, est un mauvais mois : c’est la rentrée des classes. Mais août c’est bon : l’école est encore fermée. Pour juin, il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est le mois le meilleur, celui où les portes des classes s’ouvrent et où septembre est encore à un million d’années de distance.
Mais prenons octobre. La rentrée, c’est déjà du passé, on commence à avoir la bride sur le cou. On trottine gentiment. On peut trouver le temps déjà de penser à la poubelle que l’on ira vider sur la porche du père Prickett et au bal de l’Association chrétienne des jeunes gens, au dernier jour d’octobre, où ce serait amusant d’arriver en singe velu. Et vers le 20 du mois, quand tout prend une odeur de fumée, sous un ciel orangé et gris cendre au crépuscule, on se dit que la Toussaint et les Trépassés n’en finissent pas d’arriver, avec leurs pluies tombant en hallebardes et assourdissant les roulements du tonnerre.
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Il remplit cinq verres à ras bord.
« Il en a fallu du temps, dit-il en plongeant un regard plein de gravité dans son verre. Vous vous souvenez du jour où la guerre a éclaté ? Il y a vingt ans et sept mois. Toutes les fusées ont été rappelées de Mars. Et toi et moi, et les enfants, étions dans les montagnes en expédition archéologique ; on faisait des recherches sur les anciennes méthodes chirurgicales des Martiens. On est revenus, au grand galop, au risque de tuer nos chevaux, vous vous rappelez ? Mais nous sommes arrivés en ville une semaine trop tard. Tout le monde avait filé. L’Amérique avait été détruite ; toutes les fusées étaient parties sans attendre les retardataires, vous vous rappelez, vous vous rappelez ? Et on s’est trouvés être les seuls abandonnés. Seigneur, comme les années passent. Je n’aurais jamais pu tenir sans vous tous. Sans vous, je me serai tué. Mais avec vous, ça valait la peine d’attendre. A nous tous donc. » Il leva son verre. Et à notre longue attente ensemble » Il but. La femme, es deux filles et le fils portèrent leur verres à leurs lèvres. Le vin leur coula le long du menton à tous les quatre.
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Un : savez-vous pourquoi des livres comme celui-ci ont une telle importance ? Parce qu'ils ont de la qualité. Et que signifie le mot qualité ? Pour moi, ça veut dire texture. Ce livre a des pores. Il a des traits. Vous pouvez le regarder au microscope. Sous le verre vous trouverez la vie en son infini foisonnement. Plus il y a de pores, plus il y a de détails directement empruntés à la vie par centimètre carré de papier, plus vous êtes dans la littérature. C'est du moins ma définition. Donner des détails. Des détails pris sur le vif. Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l'effleurer. Les mauvais la violent et l'abandonnent aux mouches.
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Les Noirs n'aiment pas Little Black Sambo. Brûlons-le. La case de l'oncle Tom met les Blancs mal à l'aise. Brûlons-le. Quelqu'un a écrit un livre sur le tabac et le cancer du poumon ? Les fumeurs pleurnichent ? Brûlons le livre. La sérénité, Montag. La paix, Montag. A la porte, les querelles. Ou mieux encore, dans l'incinérateur. Les enterrements sont tristes et païens ? Éliminons-les également. Cinq minutes après sa mort une personne est en route vers la Grande Cheminée, les Incinérateurs desservis par hélicoptère dans tout le pays. Dix minutes après sa mort, l'homme n'est plus qu'un grain de poussière noire. N'épiloguons pas sur les individus à coups de memoriam. Oublions-les. Brûlons-les, brûlons tout. Le feu est clair, le feu est propre.
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Un seul homme peut-il avoir raison quand tous les autres estiment que ce sont eux qui ont raison ?
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« Un livre est un fusil chargé dans la maison d’à côté. Brûlons-le. Déchargeons l’arme. Battons-en brèche l’esprit humain. » (p. 87)
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En 1900, dans le Wisconsin, un homme s'est fait entièrement tatouer, mais quoi d'étonnant, il travaillait dans un cirque.
Cependant, ce n'est pas l'incroyable beauté des images, leur nombre, leur richesse qui fascinent, mais leur propriété de prédire l'avenir.
Pendant cinquante ans, la vie de cet homme a été empoisonnée par ces illustrations, et il a vainement recherché la tatoueuse pour la tuer.
Un soir de septembre, l'homme illustré rencontre le narrateur, ébloui par les dix-huit scènes mouvantes.
Mais il y a une place vide sur l'omoplate droite de l'homme illustré, une place où précisément, le destin du narrateur est en jeu.
De l'une des scènes de l'homme illustré, Bradbury a tiré une adaptation théâtrale, "La savane", jouée avec succès à Paris et en Amérique.
(Quatrième de couverture de l'édition parue à "Présence du futur" en 1981)
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Si vous cachez votre ignorance, vous ne recevrez pas de coup et vous n'apprendrez rien.
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Et les martiens se sont aperçus que, pour survivre, il leur fallait renoncer à se poser cette question : pourquoi vivre ? La vie leur fournissait la réponse. La vie s'engendrait elle-même, et la plus heureuse possible
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Des milliards de feuilles devaient joncher le sol ; il se mit à patauger dans cette rivière sèche qui sentait le clou de girofle et la poussière chaude. Et les autres odeurs ! De partout s’élevait un arôme de pomme de terre coupée, cru, froid, tout blanc d’avoir passé la plus grande partie de la nuit sous la lune. Il y avait une odeur de cornichons sortis de leur bocal, de persil en bouquet sur la table. Un parfum jaune pâle de moutarde en pot. Une odeur d’œillets venue du jardin à côté. Il abaissa la main et sentit l’herbe l’effleurer d’une caresse d’enfant. Ses doigts sentaient la réglisse.
Il s’arrêta pour respirer, et plus il respirait la terre, plus il en intériorisait les moindres détails. Il n’était plus vide. Il y avait ici largement de quoi le remplir. Il y en aurait toujours plus que largement.
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Ne me dites pas qui je suis. Je ne veux pas le savoir.
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Timothy leva les yeux vers l'océan profond du ciel, essayant d'apercevoir la Terre, la guerre, les villes en ruine, les hommes qui s'entretuaient depuis sa naissance. Mais il ne vit rien. La guerre était aussi lointaine et invisible que deux mouches se battant à mort sur la vouste d'une vaste cathédrale silencieuse. Et aussi absurde.
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« Et quand il est mort, je me suis aperçu que ce n'était pas lui que je pleurais, mais les choses qu'il faisait. J'ai pleuré parce qu'il ne les referait jamais […] » (p.210)
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On ne peut pas construire une maison sans clous ni bois. Si vous ne voulez pas que la maison soit construite, cachez les clous et le bois. Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d'impôt, cela vaut mieux que d'embêter les gens avec ça. La paix, Montag. Proposez des concours où l'on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel État ou de la quantité de maïs récoltée dans l'Iowa l'année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits", qu'ils se sentent gavés mais absolument "brillants" côté information. Ils auront alors l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.
Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C'est la porte ouverte à la mélancolie. Tout homme capable de démonter un télécran mural et de le remonter, et la plupart des hommes en sont aujourd'hui capables, est plus heureux que celui qui essaie de jouer de la règle à calcul, de mesurer, de mettre l'univers en équations, ce qui ne peut se faire sans que l'homme se sente solitaire et ravalé au rang de la bête. Je le sais, j'ai essayé. Au diable, tout ça. Alors place aux clubs et aux soirées entre amis, aux acrobates et aux prestidigitateurs, aux casse-cou, jet cars, motogyres, au sexe et à l'héroïne, à tout ce qui ne suppose que des réflexes automatiques. Si la pièce est mauvaise, si le film ne raconte rien, si la représentation est dépourvue d'intérêt, collez-moi une dose massive de thérémine. Je me croirai sensible au spectacle alors qu'il ne s'agira que d'une réaction tactile aux vibrations. Mais je m'en fiche. Tout ce que je réclame, c'est de la distraction.
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On s'est mis à censurer les dessins humoristiques, puis les romans policiers, et naturellement, les films, d'une façon ou d'une autre, sous la pression de tel ou tel groupe, au nom de telle orientation politique, tels préjugés religieux, telles revendications particulières ; il y avait toujours une minorité qui redoutait quelque chose, et une grande majorité ayant peur du noir, peur du futur, peur du passé, peur du présent, peur d'elle-même et de son ombre.
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On ne peut dire à quel moment précis nait l'amitié. Si l'on remplit un récipient goutte à goutte, il finit par y en avoir une qui le fait déborder ; ainsi, lorsque se succèdent les gentillesses, il finit par y en avoir une qui fait déborder le cœur.
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…. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de « faits », qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillant » côté information, ils auront alors l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace. Et ils seront heureux…
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Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits", qu'ils se sentent gavés, mais absolument "brillants" côté information. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace.
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Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits", qu'ils se sentent gavés, mais absolument "brillants" côté information. Ils auront alors l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.
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