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Citations de Raymond Aron (232)


Raymond Aron
On n’améliore pas le sort des hommes à coups de catastrophes, on ne promeut pas l’égalité par la planification étatique, on ne garantit pas la dignité et la liberté en abandonnant le pouvoir à une secte à la fois religieuse et militaire.
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En accordant l'indépendance à l'Algérie, le général de Gaulle répondait aux voeux des responsables de Washington, il reconnaissait la légitimité du mouvement de libération des peuple d'Asie ou d'Afrique. Les événement de la Deuxième Guerre, plus encore que l'idéologie anticolonialiste des Soviétiques et des Américains, avaient communiqué à ce mouvement une force d'autant plus irrésistible que les nations ex-impériales ne croyaient plus à leur mission, à leur droit de régner, au profit de leur. Par son style, par son verbe, par sa manière, le générale de Gaule donna aux Français et au monde l'impression qu'il décidait seul, alors que les gouvernements de la IVe semblaient asservis lors même qu'ils refusaient le réarmement de la République fédérale ou la ratification de la communauté européenne de défense.
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La soumission forcée à la clientèle étrangère marque la survivance d'un principe que l'on a voulu supprimer à l'intérieur. La soumission se change en souveraineté, le jour où vendeurs et acheteurs ont été réduits, par la victoire des armes, à la loi commune de l'économie planifiée.
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La guerre détruit les institutions traditionnelles, susceptibles de freiner le mouvement, qui entraîne les sociétés occidentales vers le nivellement social et les formes collectives. Les monarchies qui se sont écroulées dans la défaite n'auraient pas empêché la "démocratisation" des régimes de l'Europe centrale, elles auraient atténué le risque des emportements passionnels, des religions séculières, des partis totalitaires. Les Parlements sont d'autant plus solides qu'ils naissent par transition et consentement, et non de la violence.
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La politique se sert de la guerre pour atteindre ses fins, elle influe de manière décisive sur le début et la fin de celle-ci de telle manière qu'elle se réserve, durant les hostilités, d'accroître ses revendications ou, tout au contraire, de se contenter d'un succès moindre.
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(Page 108
Les dirigeants de la gauche se situent au milieu de la hiérarchie, ils mobilisent ceux qui sont en bas pour chasser ceux qui sont en haut, ils sont des demi-privilégiés qui représentent les non-privilégiés jusqu'à la victoire qui en fera des privilégiés.
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Raymond Aron
Connaître le passé est une manière de s'en libérer.
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Raymond Aron
Pensée de Marx, analysée par Aron :
Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine la réalité, c'est au contraire la réalité sociale qui détermine leur conscience : il faut expliquer la façon de penser des hommes par les rapports sociaux dans lesquels ils sont intégrés.
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Au reste, le camp, qui possède la supériorité en ce qui concerne un moyen de destruction, aura-t-il jamais la sagesse d'en restreindre l'emploi, alors qu'il joue son existence?
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On n'avait pas pris les armes pour faire triompher une certaine une certaine conception de l'existence ou de la société, mais, au fur et à mesure que montait le coût de la guerre, on se croyait obligé de grossir les bénéfices de la futur victoire.
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La milice accroît le danger de révolution mais, en la dissolvant, on accroît le danger d'invasion. Que faut-il craindre le plus, la révolution ou l'invasion ? Une véritable rébellion, nous n'en connaissons pas en Allemagne. Peut-on dire que nous ne sachions rien de l'invasion ?
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Sur Tocqueville:
"Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-même pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart et comme étranger à la destiné de tous les autres ; ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais ne les voit pas ; il les touche et il ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d’assurer leur existence et de veiller sur leur sort ; il est absolu, détaillé, prévoyant, et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les concitoyen se réjouissent pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir ; il travaille volontiers à leur bonheur mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages : que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre !
Tocqueville "De la Démocratie en Amérique" T2 P33
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La fin sublime excuse les moyens horribles. Moraliste contre le présent, le révolutionnaire est cynique dans l’action, il s'indigne contre les brutalités policières, les cadences inhumaines de la production, la sévérité des tribunaux bourgeois, l'exécution de prévenus dont la culpabilité n'est pas démontrée au point d'éliminer tous les doutes. Rien, en dehors d'une “humanisation” totale, n'apaisera sa faim de justice. Mais qu'il se décide à adhérer à un parti aussi intransigeant que lui contre le désordre établi, et le voici qui pardonnera, au nom de la Révolution, tout ce qu'il dénonçait infatigablement. Le mythe révolutionnaire jette un pont entre l'intransigeance morale et le terrorisme. (...) Rien n'est plus banal que ce double-jeu de la rigueur et de l'indulgence.
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J'avais, au cours de la conférence qui traitait de la situation économique de la France, formulé une idée, au reste quelque peu banale : les Français font de temps à autre une révolution, jamais de reformes. Le Général m'avait corrigé de manière pertinente :" Les Français ne font de réformes qu'à l'occasion d'une révolution." Et il rappela les réformes accomplies au lendemain de la Libération.
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Si le général de Gaulle avait usé de son influence auprès du Président Nasser pour le détourner de l'aventure, si, seul ou en accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, il avait honoré l'engagement pris par le gouvernement de la IVe République de maintenir la liberté de navigation dans le golfe d'Akaba, la guerre de Six Jours n'aurait pas eu lieu… le général de Gaulle ne fit rien pour empêcher le blocus du golfe d'Akaba, la concentration des troupes égyptiennes dans le Sinaï, l'alliance jordana-syrienne, l'entrée des troupes irakiennes en Jordanie, en d'autres termes les événements qui provoquaient inexorablement l'explosion… L'auteur du Fil de l'Épée, à la place de M. Lévi Eshkol, n'aurait pas agi autrement que ce dernier.
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La première réponse consisterait à définir l'originalité de la sociologie par la volonté de rigueur scientifique, par le souci, les scrupules de méthode, par l'effort pour ne rien affirmer que l'on ne soit sûr d'avoir démontré. A n'en pas douter, la volonté de rigueur scientifique fait partie de l'intention de la sociologie, mais jamais une science n'a été définie uniquement par la volonté d'être science. De plus, en matière de sociologie, le danger existe que l'exagération des scrupules finisse par stériliser la recherche. Quelques critiques aux États-Unis disent, en plaisantant, que l'on dépense de plus en plus d'argent, de plus en plus de temps, pour démontrer de plus en plus rigoureusement des propositions de moins en moins intéressantes. Il ne faudrait pas que le souci exclusif de la preuve fît oublier qu'une science doit viser des résultats en tant que tels significatifs.
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[1981]
Raymond Aron : Je trouve que c’est médiocre d’en vouloir aux Etats-Unis d’avoir été pendant une courte période la puissance dominante du monde. Après tout, ça n’a pas duré longtemps et déjà on commence à s’interroger sur le déclin des Etats-Unis. Cela devrait atténuer les mauvais sentiments des Français.

Jean-Louis Missika : Mais l’impérialisme économique, les sociétés multinationales, c’est un danger réel, non ?

R A : En quoi, sinon par définition, les sociétés multinationales sont-elles impérialistes ?

J-L M : On a l’impression que vous faites deux poids, deux mesures. Tout le mal est du côté des Soviétiques. Les Américains ont droit à l’indulgence.

R A : C’est absurde. Je n’ai jamais dit qu’aucune société soit parfaite. Pour les sociétés multinationales, prenons un exemple, la société IBM. Elle a eu presque un monopole des ordinateurs. Elle a encore une position énorme. Il y a eu une filiale d’IBM en FR. Puisque vous avez étudié ces questions, considérez-vous que l’existence d’une filiale d’IBM en FR soit contraire aux intérêts nationaux de la FR ?

J-L M : En tout cas, le général de Gaulle l’a pensé puisqu’il a, de façon très volontariste, crée une société française d’informatique. [ …] En somme, la politique d’indépendance vous semble un peu ridicule ?

R A : Ca dépend comment on définit la politique d’indépendance. Lorsqu’on est dans une économie d’échanges libres, personne n’est économiquement indépendant. Par exemple, nous dépendons aujourd’hui des producteurs de pétrole beaucoup plus que des Etats-Unis. Ce que peut être l’indépendance, aujourd’hui, c’est de ne pas dépendre d’une seule puissance, c’est d’avoir une pluralité de dépendances. C’est aussi avoir de son côté un certain nombre de moyens pour que d’autres dépendent de nous. P238
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Ne tirons pas de conclusion précipitée du fait que la mort du capitalisme n'ait pas été démontrée par Marx.
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Il est en ainsi parce qu'il ne peut pas en être autrement.
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Dans l'économie capitaliste, l'argent est roi : l'homme ne reprendra contact direct et authentique avec l'homme qu'en supprimant la médiation aliénante de l'argent.
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