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Citations de Raymond Aron (232)


On doute qu'il soit possible, en notre temps, de défendre sans dommages l'opinion modérée que le présent n'est, à beaucoup d'égards, ni pire ni meilleur que d'autres époques.
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Les révolutions méritent-elles tant d'honneur ? Les hommes qui les pensent ne sont pas ceux qui les font.
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On retombe dans l'erreur que Marx avait eu le mérite définitif de dénoncer : juger les sociétés d'après leur idéologie et non d'après le sort qu'elles font aux hommes.
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Il y a peut-être tout de même une solution, la vraie, l'unique solution: c'est de se dire que, même dans les périodes de catastrophes, même dans les périodes de religions politiques, il y a une activité de l'homme qui est peut-être plus importante que la politique: c'est la recherche de la Vérité.
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J’appelle puissance sur la scène internationale la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance politique n’est pas un absolu mais une relation humaine.
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La difficulté d'intégrer les réalités de l'âge thermonucléaire dans la théorie classique n'existe que pour ceux qui ne distinguaient pas ressources, force militaire et puissance et confondaient politique de puissance et politique d'action militaire. Ceux-là sont enclins à se demander si une diplomatie-stratégie qui a pour objectif dernier de ne pas employer effectivement la force militaire, quitte à en utiliser la menace, est de même nature que la diplomatie qui considérait la guerre comme le dénouement des opérations à crédit.
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Rarement, dans le passé, les hommes ont su (ont eu besoin de
savoir) pourquoi ils se battaient. La fidélité au chef, la soumission à
l'ordre existant, la discipline pure et simple ont constitué le ciment des
armées plus souvent que la foi en la nation ou l'idée.
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La condition nécessaire pour que les régimes démocratiques puissent vivre, c'est de reconstituer une élite dirigeante qui ne soit ni cynique ni lâche, qui ait du courage politique sans tomber dans le machiavélisme pur et simple. Il faut donc une élite dirigeante qui ait confiance en elle-même et qui ait le sens de sa propre mission. Enfin, et c'est le plus difficile, il faut reconstituer dans les régimes de démocratie un minimum de foi et de volonté.
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La guerre est un acte de violence et il n'y a pas de limite à la manifestation de cette violence. Chacun des adversaires fait la loi de l'autre, d'où résulte une action réciproque qui, en tant que concept, doit aller aux extrêmes.
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Peut-être la suprême vertu, en notre siècle, serait-elle de regarder en face l'inhumanité sans perdre la foi dans les hommes.
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Que Montesquieu, voulant travailler pour le noblesse et contre le roi, ait travaillé pour le mouvement populaire et démocratique, on peut le plaider. Mais, si l'on se réfère à l'histoire, les évènements ont, dans une large mesure, justifié sa doctrine. Ils ont démontré qu'un régime démocratique, où la souveraine puissance appartient à tous, n'est pas pour autant un gouvernement modéré et libre. Montesquieu, me semble-t-il, a parfaitement raison de maintenir la distinction radicale entre le pouvoir du peuple et la liberté des citoyens. Il peut se faire que, le peuple étant souverain, la sûreté des citoyens et la modération dans l'exercice du pouvoir disparaissent.
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(A propos de Vilfredo Pareto)
De la même façon que la mécanique rationnelle est une explication d'un monde abstrait, la théorie économique pure est une interprétation schématique des systèmes économiques, mais partant de ces modèles simples, par complication progressive, nous retrouvons la réalité. Nous ne retrouverons jamais la réalité dans toute sa complexité ; la science, par essence, est inachevée, et ceux qui s'imaginent qu'elle enseignera jamais l'équivalent de ce qu'apportait la religion sont victimes d'une illusion.
(...)
La science sera toujours un ensemble de propositions, de fait ou de causalité, dont jamais on ne pourra déduire que l'on doit se conduire d'une certaine manière. On aura beau démontrer que telle ou telle consécution régulière s'observe dans la réalité, on ne déduira pas de ces corrélations expérimentales une morale, quelle qu'elle soit.
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(A propos de Vilfredo Pareto)
Comme aimait le dire mon maître Léon Brunschvicg, une proposition qui ne peut pas être démontrée fausse ne peut pas être vraie. Cette idée est évidente, bien que méconnue par nombre d'esprits qui voient dans l'impossibilité de réfuter leurs affirmations une preuve de la vérité de clles-ci. Tout au contraire, une proposition qui est vague et indistincte au point qu'aucune expérience ne peut la réfuter, peut éveiller des sentiments, satisfaire ou indigner, elle n'est pas scientifique. Pour qu'elle soit scientifique, il faut qu'elle puisse tomber sous le coup de la seule critique qui soit valable, celle des raisonnement et des faits. (La théorie marxiste de la plus-value doit sa popularité au fait qu'elle est irréfutable.
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(A propos de Vilfredo Pareto)
Il n'y a pas de solution scientifique du problème de l'action. La science ne peut aller plus loin qu'indiquer les moyens efficaces pour atteindre des objectifs : la détermination des objectifs ne relève pas de son domaine. En dernière analyse, il n'y a pas de solution scientifique au problème de la conduite individuelle, il n'y a pas davantage de solution scientifique au problème de l'organisation sociale. A tous les contemporains qui ne cessent de proclamer que la science exige telle ou telle organisation de la société, Pareto répond à l'avance : la science authentique, et non pas la pseudo-science, ne peut pas nous enseigner ce qu'est la solution du problème social.
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Tous les combats politiques sont douteux. Ce n'est jamais la lutte entre le bien et le mal, c'est le préférable contre le détestable.
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En politique, on ne peut pas démontrer la vérité, mais on peut essayer, à partir de ce que l'on sait, de prendre des décisions raisonnables.
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Peut-être l'intellectuel se désintéressera-t-il de la politique le jour où il en découvrira les limites. Acceptons avec joie cette promesse incertaine. Nous ne sommes pas menacé par l'indifférence. Les hommes ne sont pas sur le point de manquer d'occasions et de motifs de s'entretuer. Si la tolérance naît du doute, qu'on enseigne à douter des modèles et des utopies, à récuser les prophètes de salut, les annonciateurs de catastrophes.
Appelons de nos voeux la venue des sceptiques s'ils doivent éteindre le fanatisme.
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L'essence de la culture occidentale, le principe de ses triomphes, le foyer de son rayonnement, c'est la liberté. Non le suffrage universel, institution tardive et discutable de l'ordre politique, non les joutes parlementaires, procédure, entre d'autres, du gouvernement d'opinion, mais la liberté de recherche et de critique, progressivement conquise, dont la dualité du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, la limitation de l'autorité étatique, l'autonomie des universités ont été des conditions historiques.
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Le progrès technique dépend du développement de la science, c'est-à-dire de la raison appliquée à la découverte de la nature. Il n'entrainerait pas l'abondance relative si l'on n'y joignait, par la pensée, la constance de la population, ce qui implique la domination de la raison sur l'instinct. Il ne garantirait la paix ni entre les individus, ni entre les classes, ni entre les nations, si on imaginait la reconnaissance mutuelle des hommes dans leur essence commune et leur diversité sociale, autrement dit la maîtrise de la raison en tous et en chacun, sur la tentation de la révolte et de la violence. L'humanité, sur cette terre, ne saurait-être réconciliée avec elle-même, tant que le luxe de quelques-uns insulte à la pauvreté de presque tous. Mais l'accroissement des ressources et la réduction des inégalités laissent les hommes et les sociétés semblables à eux-mêmes, ceux-là instables, celles-ci hiérarchiques. La victoire sur la nature permet, mais ne détermine pas le règne de la raison sur les passions.
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Economie de marché et planification totale sont des modèles que ne reproduit aucune économie réelle, non les étapes successives de l'évolution. Il n'y a pas de lien nécessaire entre les phases du développement industriel et la prédominance d'un modèle ou d'un autre. Les économies attardées se rapprochent davantage du modèle de la planification que les économies avancées. Les régimes mixtes ne sont pas des monstres, incapables de vivre, ou des formes de transition vers un type pur, mais l'état normal. On retrouvera dans un système planifié la plupart des catégories de l'économie de marché, plus ou moins modifiées. A mesure que s'élèvera le niveau de vie et que le consommateur soviétique aura la liberté effective de choix, bienfaits et difficultés de la prospérité occidentale apparaîtront de l'autre côté du rideau de fer.
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