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Citations de Raymond Aron (231)


Raymond Aron
Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable.
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Raymond Aron
Les hommes font l'histoire mais ils ne savent pas l'histoire qu'ils font.
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L'égalitarisme doctrinaire s'efforce vainement de contraindre la nature, biologique et sociale, et il ne parvient pas à l'égalité mais à la tyrannie.
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Raymond Aron
La reconnaissance de l'humanité en tout homme a pour conséquence immédiate la reconnaissance de la pluralité humaine. L'homme est l'être qui parle mais il y a des milliers de langues. Quiconque oublie un des deux termes retombe dans la barbarie.
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L'ignorance et la bêtise sont des facteurs considérables de l'Histoire.
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Les partis sont des groupements volontaires plus ou moins organisés, qui prétendent, au nom d’une certaine conception de l’intérêt commun et de la société, assurer seuls ou en coalition, les fonctions de gouvernement
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Raymond Aron
"L'homme est un être raisonnable, mais les hommes le sont-ils ?"
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J'ai déjà eu l'occasion de manifester mon admiration pour Raymond Aron et son analyse pertinente de nos sociétés contemporaines, à la fois comme philosophie, politologue et sociologue. Qu'on adhère ou non à ses engagements politiques, sa connaissance très fine de Marx, Weber, Sartre ou Clausewitz, alliée à une vision pluridisciplinaire, lui permettent de rester pertinent en 2017. Il y a notamment beaucoup à tirer de cette réflexion de 1958-1959, remaniée en 1965, en appliquant à notre contexte politique, économique, social et institutionnel actuel (Cf à ce propos l'excellent article de Libé : http://www.liberation.fr/debats/2017/07/02/raymond-aron-avait-raison-helas_1581053 ).

La première partie de l'ouvrage reprend une définition de concepts-clés, à commencer par les différents sens de la politique, ainsi que la mise en perspective du lien entre la superstructure que constituent les régimes institutionnels et l'infrastructure économique et sociale, cela dans une perspective historique.

Elle se conclut par un dégagement des principes essentiels, au sens de Montesquieu, du régime démocratique et du régime totalitaire. Le premier se caractériserait par le respect de la légalité et l'esprit de compromis, perdant son essence s'il ne parvient pas à se maintenir entre ces deux principes, basculant soit dans la corruption, soit dans la démagogie, soit dans les deux. Le second repose sur la foi dans le partie, sur la domination idéologique par un parti se disant révolutionnaire. L'ordre social y est alors fondé sur le sentiment d'impuissance des masses, la croyance en un grand dessein, et la peur imposée aux opposants. Aron nuance toutefois le propos en affichant les biais, variantes, espaces d'interprétation possibles entre les régimes réels et ces "modèles".

Les deux chapitres suivant reprennent de manière dialectique oppositions et spécificités de chaque régime, à partir de l'observation sociologique des régimes existants au début des années 60. Quel dommage que R. Aron ne soit plus là pour analyser avec autant de finesse les spécificités et déviances de la Russie de Poutine, de la Chine de XI Jiping, de l'Amérique de Trump ou de la France de Macron, ou des phénonèmes comme l'Etat Islamique.

Il en résulte que l'analyse de R. Aron dans cet ouvrage mériterait une actualisation. De nombreux commentaires et nombre d'explications sont toujours utiles au lecteur pour interpréter l'actualité, mais le système aronien tel que posé est un peu daté. En outre, cet ouvrage présuppose d'avoir intégré -ce qui n'était pas on cas quand je l'ai lu- les fondements de sa pensée. Aussi, il me semble utile au lecteur de lire d'abord son ouvrage sur les Etapes de la Pensée Sociologique, avant celui-ci.
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"J'ai fait voir comment chez les nations démocratiques, en temps de paix, la carrière militaire était peu honorée et mal suivie. Cette défaveur publique est un poids qui pèse sur l'esprit de l'armée... Lorsque le guerre, en se prolongeant, a enfin arraché tous les citoyens à leurs travaux paisibles et fait échouer leurs petites entreprises, il arrive que les mêmes passions qui leur faisaient attacher tant de prix à la paix se tournent vers les armes. La guerre, après avoir détruit toutes les industrie, devient elle-même la grande et unique industrie, et c'est vers elle seule que se dirigent alors de toutes parts les ardents et ambitieux désirs que l'égalité a fait naître." La guerre froide a, en une certaine mesure, créé, à l'intérieur des États-Unis, l'équivalent moderne de ce que Tocqueville jugeait inévitable en temps de guerre : la concentration sur les choses militaires des passions populaire. Il subsiste une différence majeure : les fabrications de guerre bien plus que la guerre deviennent la grande industrie. Dans les États-Unis tels qu'ils sont, la permanence d'un vaste appareil de combat, disponible en permanence, devait produire ce que le président Eisenhower appela le complexe militaire-industriel (cf. note 55).

note 55 : Dans son message d'adieu à la nation, le 16 janvier 1961, le président Eisenhower met en garde ses concitoyens contre l'influence croissante du complexe militaro-industriel engendré par la guerre froide : " Notre organisation militaire actuelle a peu à voir avec ce que mes prédécesseurs ont connu. Nous avons été amenés à mettre en place une industrie permanente d'armements d'une vaste ampleur. Cette conjonction d'une immense institution militaire avec une grande industrie d'armements est un fait nouveau dans l'histoire américaine. Son influence en tous domaines, économique, politique, même moral, s'est abattue sur chaque municipalité, sur chaque État, sur chaque département de l'administration fédérale. Dans l'exercice du pouvoir, nous devons empêcher que s'impose cette influence sans garde-fou, qu'elle soit consciente ou non, de la part du complexe militaro-industriel. La possibilité d'ascension funeste d'un pouvoir envahissant existe et demeurera."
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Raymond Aron
Peut-être la suprême vertu, en notre siècle, serait-elle de regarder en
face l’inhumanité sans perdre la foi dans les hommes.
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Nul besoin même d'insister sur le dépérissement des idéologies : la querelle entre l'Union soviétique et la Chine populaire a aussi des causes et une dimension idéologiques. Le schisme à l'intérieur du monde qui se réclame du marxisme-léninisme confirme l'expérience historique : l'amitié entre États socialiste ne résiste pas plus à l'usure du temps et à la divergence des intérêts que l'amitié entre les États chrétiens. Les interprétations contradictoires de la foi commune servent au moins d'arme diplomatique, à supposer qu'elles n'allument pas les passions.
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La diplomatie, en temps de paix, exige non pas seulement des ressources potentielles mais des troupes immédiatement disponibles. La pression, la menace implicite, qui ne se sépare pas de la communication entre États rivaux, demeure inefficace, dérisoire, tant que le passage à l'acte exige une mobilisation, donc une déclaration de guerre en bonne et due forme.
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Les commentateurs de gauche parlent du mystère Kissinger : comment ce professeur qui ne manque ni d'humour ni d'humanité peut-il dormir tranquille après avoir donné des ordres qui entrainent la mort de tant d'hommes? Je me suis posé la question qui ne comporte qu'une réponse : seul se pose la question celui qui n'est pas né pour devenir Prince ni peut-être même pour devenir conseiller du Prince. Tout au plus peut-il former ceux qui le deviendront.
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Nous nous sentons asservis à un ensemble qui nous dépasse, condamnés à ne réaliser qu'une partie de ce que nous pourrions être, voués à l'exercice, toute notre existence, d'un métier limité sans autre espoir de grandeur que d'accepter cette limitation.
(P 563)
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La puissance, dans le système interétatique, dépend du vouloir autant que des ressources ; l'Europe occidentale, prise comme une unité, possède les ressources, non le vouloir ;
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Sur Auguste Comte:
"Aucune doctrine morale ou religieuse, au moins dans son contenu intellectuel, ne peut être admise si elle ne résiste pas à la critique de la science."
(P 373)
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Raymond Aron
Pensée de Marx, vue par Aron :

Dans le livre 2 du Capital, le caractère concurrentiel anarchique du mécanisme capitaliste et la nécessité de la circulation du capital créent une possibilité permanente de décalage entre production et répartition du pouvoir d'achat.

Marx a donc donné un certain nombre de raisons de croire que le régime capitaliste fonctionnerait de plus en plus mal, mais n'a pas prouvé économiquement la destruction du capitalisme par ses contradictions internes. ON doit donc introduire au terme du processus comme au point de départ un facteur extérieur à l'économie du capital, et qui est d'ordre politique.
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On sait désormais que Staline ne connaît qu'un seul témoignage d'amitié : la soumission pure et simple.
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[En Janvier 1933, R. Aron vit en Allemagne. Il observe l'arrivée au pouvoir de Hitler :]
Ce qui me frappa le plus, pendant les premières semaines du régime, c'est le caractère presque invisible des grands évènements de l'histoire. Des millions de Berlinois ne virent rien de nouveau. Un seul signe ou symbole : en trois jours, les uniformes bruns pullulèrent dans les rues de la capitale.

(p74)
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La conscience du passé est constitutive de l'existence historique. L'homme n'a vraiment un passé que s'il a conscience d'en avoir un, car seule cette conscience introduit la possibilité du dialogue et du choix. Autrement, les individus et les sociétés portent en eux un passé qu'ils ignorent, qu'ils subissent passivement… Tant qu'ils n'ont pas conscience de ce qu'ils sont et de ce qu'ils furent, ils n'accèdent pas à la dimension propre de l'histoire. L'Homme est donc à la fois sujet et objet de la connaissance historique
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